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  • Mar 5 Sep - 18:46
    En longeant la berge sud du Lac Rebirth, à une journée de cheval de Liberty, on tombait inéluctablement sur un petit bourg isolé, que le charme et la proximité de la capitale avait progressivement transformé en lieu de retraite et de villégiature privilégié de la bourgeoisie républicaine.

    A l’écart des commerces, tutoyant l’eau et les prés environnants, se dressait une petite auberge rustique dont la vieille pierre et les colombages s’érigeaient à l’œil des citadins en gage d’authenticité. A cette heure tardive, le toit d’ardoise du bâtiment et l’eau du lac se baignaient dans la blême lumière d’un croissant de lune qui disparaissait par intermittence dans son lit de nuages sombres. Grillons et criquets chantaient au gré de cette clarté lunaire, invitant le promeneur en quête de tableaux bucoliques à la paresse et la rêverie.

    Découpant dans la nuit un rectangle de lumière chaude, l’unique fenêtre encore allumée de l’auberge révélait un petit salon qui offrait aux convives intimité, tables basses, fauteuils et banquettes de velours. L’atmosphère de la pièce était choyée par la lumière orangée d’un feu de cheminée qui révélait sur les murs de sobres boiseries et sur le parquet de chêne de confortables tapis. Il eût été aisé de confondre ce salon, qui invitait au secret et aux confidences, avec un boudoir si ses dimensions avaient été légèrement réduites.

    Les rares convives qui fréquentaient parfois la pièce avaient rejoint leur chambre, à l’exception d’un homme qui se laissait bercer par le crépitement des bûches dans la cheminée, plume à la main, étendu dans une position fort désinvolte. Les talons croisés sur un repose-pied garni de velours et la chemise nonchalamment entrouverte, Bressac était à son aise pour écrire quelque poésie dont il avait grand besoin dans le cadre d’une prochaine soirée mondaine qu’il projetait d’infiltrer. Mais étant assez ennemi du travail et souffrant d’une singulière panne d’inspiration, il n’avait jusqu’à présent que griffonné quelques croquis absurdes et esquissé quelques vers parodiques dont la chute était légèrement vulgaire.

    Réalisant qu’il était inutile d’attendre de lui-même une once de productivité ce soir-là, il laissa sa tête reposer mollement contre le coussin du fauteuil, observant la couleur du vin qu’il faisait danser dans son verre. Son regard se porta machinalement sur le ciel, à travers l’unique fenêtre dont les rideaux n’avaient pas encore été tirés. Profitant de la lueur blafarde de la lune qui filtrait à travers les nuages et de la chaleur du feu qui le berçait de ses crépitements, il jouissait d’une détente qu’il n’avait pas connue depuis longtemps.
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    Leonora de Hengebach
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  • Mar 5 Sep - 21:49
    En fin de journée, les pas de Léonora étaient moins assurés que lorsqu'elle était arrivée en ces lieux il y a quelques jours, son énergie drainée par les explorations qu'elle avait faites. Ses cheveux, légèrement en bataille, témoins des vents capricieux qu'elle avait affrontés, elle portait une tenue qui avait perdu de sa fraîcheur originelle. Les plis de sa chemise en lin et les taches de poussière sur son pantalon en toile racontaient l'histoire de son périple. Ses yeux reflétaient à la fois la fatigue et la satisfaction d'avoir exploré de nouveaux horizons. Ils avaient une lueur d'aventure, comme si elle avait découvert des secrets cachés dans les endroits qu'elle avait visités. Maintenant, ses malles étaient pleines de souvenirs et des trésors qu'elle avait accumulés au fil de son voyage.
    Cependant, la lueur de détermination qui brillait autrefois dans son regard avait laissé place à un sentiment de détente bien mérité. Après un bon bain et un repas en compagnie de son escorte et ami Dorian, elle avait décidé de se prendre un moment de quiétude.
    L'auberge était devenue son havre de paix après ses voyages, et dans ces moments de repos, elle pouvait enfin se laisser aller à la sérénité d'une soirée feutrée bien méritée. Elle avait traversé des contrées qui lui étaient encore inconnues, mais maintenant, elle était chez elle, même si ce n'était que pour une dernière nuit, dans cette auberge chaleureuse au cœur de l'inconnu.

    La jeune femme entra seule dans le salon de l'auberge qui se dressait majestueusement au bord du lac. Sa silhouette délicate émergea de l'obscurité du couloir pour se fondre doucement dans l'ambiance chaleureuse et accueillante de la pièce. Ses longs cheveux d'un brun profond, leur éclat contrastant avec la pâleur de sa peau et soignée, un dernier rayon de soleil filtrant à travers la fenêtre fit étinceler une mèche dorée qui s'échappait de son chignon impeccable. Ses yeux verts étincelaient d'une curiosité mêlée d'appréhension alors qu'elle explorait la pièce, vêtue avec goût dans une robe d’intérieure bleue nuit qui épousait délicatement ses courbes. Elle portait des bottines en cuir et autour de son cou, un collier fin et élégant accentuait sa finesse.
    Sa démarche était empreinte d'une certaine grâce, une combinaison de retenue et de confiance en elle qui attira l'attention des quelques clients qu’elle avait précédemment croisés.

    Monsieur. Salua-t-elle d’une voix posée celui qui occupait avec nonchalances le salon, un verre à la main.

    Elle posa un instant son regard sur la vue enchanteresse du lac qui se déployait devant elle, reflétant les couleurs douces du crépuscule naissant avant de regagner le fauteuil qui était posé juste devant cette même fenêtre. Aussitôt, une serveuse lui apporta un verre de vin sur un plateau, celui qui lui avait été vendu comme étant le meilleur de la cave. Léonora avait saisi avec délicatesse le verre par son pied et le porta à ses lèvres pour le gouter. Celui-ci étant à son goût, elle acquiesça la serveuse s’éloigna aussitôt.
    La jeune noble tourna son visage vers la fenêtre. Le soleil se préparait à disparaître à l'horizon, peignant le ciel d'une palette de couleurs extraordinaires au-dessus du lac tranquille, les derniers rayons de lumière dorée caressaient la surface de l'eau.
    Au fur et à mesure que le soleil descendait plus bas, il se reflétait dans l'eau sous la forme d'une longue traînée lumineuse, semblable à un chemin d'or qui s'étendait vers l'horizon. Les arbres, qui encadraient le lac, se découpaient en silhouettes sombres, offrant un contraste saisissant avec le ciel en feu. Un sentiment de paix et de sérénité emplissait l'air, et il était impossible de ne pas être captivé par la beauté de ce coucher de soleil sur le lac, un instant où la nature elle-même semblait s'arrêter pour contempler son propre chef-d'œuvre.
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    Jean Bressac
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  • Mer 6 Sep - 21:13
    La rêverie de Bressac fut interrompue par l’arrivée d’une somptueuse jeune femme qui traversa devant lui le salon, vêtue d’une robe élégante et enchanteresse, ses talons résonnant sur le parquet bientôt étouffés par les tapis persans. Il se redressa, un peu par courtoisie, beaucoup par surprise. Il était bien difficile de ne pas admirer la grâce de son allure et sa beauté.

    - Madame, murmura-t-il sans la quitter des yeux.

    Repliant le papier sur lequel il avait griffonné ses sottises, il l’observa s’asseoir dans un fauteuil qui se trouvait près de la fenêtre, presque en face de lui. Bientôt, des membres du personnel de maison parurent dans la pièce, offrant à chacun des deux hôtes des rafraîchissements. L’élégance avec laquelle la jeune femme se fit servir et goûta le vin qu’on lui présenta n’échappa pas à son attention. Ses cheveux bruns noblement coiffés et sa peau blanche comme le lait dénotaient l’appartenance à une famille dont la situation et la fortune l’avaient épargnée des outrages du soleil et des champs.

    Elle était discrète, mais elle avait une présence dans sa posture et sa façon d’être qui étaient celles d’une noblesse toute désuète. Contrairement à nombre de ses semblables, elle ne lui semblait pas particulièrement chercher à afficher sa supériorité sociale ; ce qui émanait d’elle était plutôt une grâce et une conscience naturelles de son environnement. Une chose cependant retint particulièrement l’attention de Bressac. Derrière sa présence toute en retenue et en finesse, ses yeux d’émeraude trahissaient une mutine bravoure qui ne craignait rien ni personne, et qui, s’il l’eût fallu, était prête à défier le ciel et à remuer l’enfer. Ce feu tout empreint de dignité la rendait, à ses yeux, captivante, presque inatteignable.

    Bressac se souvint alors qu’il avait déjà aperçu cette femme, la veille ou l’avant-veille, du haut de sa chambre à l’étage. Elle était accompagnée en contrebas d’un valet ou d’un courtisan qui portait ses malles et la précédait. Il l’avait alors rêveusement admirée de loin, mais il ne s’était pas attendu à la revoir, ni à la rencontrer de façon si impromptu. Se trouver ainsi dans la même pièce, presque face à face, lui révélait un charme et une présence qu’il n’avait pu que soupçonner du haut du premier étage.

    Tandis que la mystérieuse inconnue contemplait le lac à travers la fenêtre qu’il avait lui-même longuement fixée précédemment, Bressac avait perdu tout intérêt pour le paysage extérieur. Un nouveau tableau attirait désormais toute son attention et il ne lui était plus possible, l’eût-il voulu, d’en détacher ses pensées.

    - Pardonneriez-vous mon impétuosité, Madame, si vous demandais de me permettre de m’asseoir ici ? Demanda-t-il en se levant doucement et en pointant une banquette tout près du fauteuil qu’occupait la jeune femme. Si je reste encore à côté de cette cheminée, sa chaleur infernale finira par me roussir les sourcils.

    Il observa quelques instants la scène derrière la vitre, pensif.

    - Je constate en outre que vous avez trouvé la place idéale pour contempler l’agonie du soleil.
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    Leonora de Hengebach
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  • Jeu 7 Sep - 0:24
    L’homme lui avait répondu d’une voix basse. Etait-il tout simplement endormi ou était-ce une façon courtoise de lui faire comprendre qu’il préfèrerait que le silence règne en maitre pour ce début de soirée ? Cela irait bien à la dame de Hengeberg. Le calme serait pour elle une amie chère.
    Cependant, elle avait l’intime conviction qu’il ne cessait de l’observer. Elle se demanda si elle devait le confronter ou simplement l’ignorer. Finalement, elle avait choisi de détourner son regard, le verre à la main, espérant que l'homme finirait par se désintéresser d'elle. Mais, même après avoir détourné les yeux, elle pouvait toujours sentir son regard peser sur elle, comme une présence indéniable dans le salon.

    L'homme s'approcha lentement, sa voix s'illuminant d'un sourire. Sa posture était empreinte de respect et d'élégance, montrant une attitude attentive envers Léonora.
    Elle avait tourné son visage sur lui, le dévisagea avec curiosité. Ses yeux étaient emplis d'une expression mêlant surprise et appréhension, comme si elle n'était pas sûr de la façon dont elle devait réagir.

    L'homme était grand et imposant, sa silhouette élancée et athlétique évoquait une force tranquille. Il se tenait droit, avec une assurance naturelle qui se dégageait de chaque geste, une force contenue.
    Son visage pouvait paraître tout à fait banal pour ne pas dire quelconque pour le commun des mortels. Mais pour Léonora, il était remarquable. Une mâchoire carrée accentuait son apparence virile, tandis que des yeux profonds et expressifs, d'un marron intense, semblaient capables de lire l'âme des personnes qu'il regardait. Des sourcils parfaitement dessinés encadraient son regard, ajoutant à son charme magnétique.
    Une épaisse chevelure brune encadrait son visage, légèrement en désordre, donnant l'impression qu'il sortait tout juste d'une activité physique intense. Ce qui n’était absolument pas le cas puisqu’il était totalement vautré dans un fauteuil, à moitié endormi… Quelques mèches rebelles retombaient sur son front, ajoutant une touche de désinvolture à son apparence soignée… Mais il était tout à fait débraillé - Sa chemise ouverte laissait percevoir la peau de sa poitrine duvetée.

    Il avait une voix grave et envoûtante qui avait le pouvoir de captiver quiconque l'écoutait. Dans l'ensemble, cet homme dans la force de l'âge dégageait une aura de charme et d'assurance. Tout ce qu’elle préférait éviter.

    - Vous pouvez errer et vous installer où bon vous semble, Monsieur. Mais vous faites erreur. Il n’y a pas pire place que celle-ci. Nous devons nous casser le cou pour observer l’extérieur. En revanche, de ce fauteuil, vous en aviez tout le loisir et le confort.

    Elle détailla une dernière fois sa tenue plutôt inconvenante pour le standing des lieux, tout en sirotant une petite gorgée de vin.

    - Quoique… Ajouta-t-elle en relevant un sourcil. Si elle devait souffrir de la chaleur de l'âtre, autant rester là où elle s'était déjà installée pour ne pas finir comme lui.
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  • Jeu 7 Sep - 20:28
    Bressac fut surpris par la réaction de la jeune aristocrate, aussi belle que froide, car elle pouvait être interprétée de mille façons différentes. Curieusement, il n’avait pas ressenti sa réaction comme de l’arrogance, mais son visage avait été très peu expressif et la candeur apparente de sa réponse la rendait difficile à sonder. Était-ce de l’indifférence ou une ingénieuse façon de piquer sa curiosité ? Peut-être souhaitait-elle simplement se détendre seule et qu’il l’importunait ? Quoi qu’il en fût, la dignité de son maintien, ses profonds yeux d’émeraude et la façon dont elle lui avait répondu du bout de ses admirables lèvres mutines… Bressac se secoua mentalement pour se ressaisir.

    Il s’assit donc au centre de la banquette en question, de sorte à laisser entre eux une distance respectueuse bien que suffisamment étroite pour pouvoir engager une discussion personnelle si la situation s’y prêtait. Ce qu’il espérait bien provoquer de ce pas.

    - Si je ne connaissais pas mieux les maîtres de cette auberge, commença-t-il en regardant le feu ardent qui brûlait dans la cheminée, je jurerais que ce sont des ogres qui tentent de nous rôtir pour nous dévorer tout ronds, et ces vins qu’ils nous servent ne sont rien d’autre que le doux condiment dont ils veulent nous garnir pour nous épicer.

    Bien que la chaleur de l’âtre ne le gênât pas particulièrement, il lui fallait admettre qu’elle baignait le petit salon – particulièrement les fauteuils les plus proches – d’une robuste chaleur. Il se tourna vers son interlocutrice, souriant.

    - Je vous prie de m’excuser, Madame, car je ne me suis pas présenté. Permettez-moi de remédier à ma faute : Jean Bressac, ornithologue et explorateur. Cette auberge me sert de pied-à-terre chaque fois que je séjourne en République.
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  • Jeu 7 Sep - 23:51
    L’homme s'approcha du fauteuil qu’occupait Léonora, s'installant à proximité d'elle. La jeune femme commença lentement à se décaler pour s'éloigner tout contre l’accoudoir de velours sur lequel elle posa le bras, tout comme ses jambes qu’elle tourna à l’opposer de son voisin. Ses mouvements étaient lents et délibérés, exprimant clairement son souhait de maintenir une certaine distance. Ses yeux montrèrent un léger signe d'inconfort ou de méfiance. Après que son langage corporel eut indiqué son désir de protéger son espace personnel, elle reprit une autre gorgée pour reprendre contenance.


    Elle se retrouva seule, à proximité d'un homme si « jeune », qu'elle s'efforça de rester humble. Elle maintenait un contact visuel neutre, et pas trop insistant, tout en respectant les normes sociales. Elle laissa échapper  un léger raclement de gorge, reflétant sa réserve et son désir de ne pas paraître trop enthousiaste. Elle l’écoutait attentivement, tentant de montrer son intérêt sincère pour la conversation.

    Des ogres, vraiment ?

    Elle se garda de souligner qu’il serait judicieux de les gaver un peu plus, que ces propriétaires feraient vaches maigres en leur état actuel. Elle ne s’aventura pas sur le terrain de l’humour, cela pourrait être pris pour de la familiarité. Elle ne le connaissait pas suffisamment pour se laisser aller de cette façon.Dans l'ensemble, la jeune femme faisait preuve d'une grande maîtrise de soi et d'une humilité rafraîchissante, avec la volonté de maintenir une interaction respectueuse et équilibrée.
    Il se présenta de façon aimable et chaleureuse. Elle faisait face à un scientifique donc. Au moins elle n’avait pas à supporter une brute épaisse qui viendrait lui raconter ses exploits, elle en avait assez entendu à la caserne.

    Y a-t-il tant d’espèces pour que vous y reveniez si souvent ?

    Suite à cela, Léonora pointa du menton le nécessaire d’écriture que tenait Bressac lors de son entrée.

    Est-ce donc des croquis que vous griffonniez à l’instant ?

    Bien qu’elle n’avait aucune envie de passer sa soirée à parler migration, habitat ou reproduction, elle fit preuve de politesse en lançant le sujet. Grâce à cela, la Baronne évitait un tout autre, elle. Non pas par timidité, ou pour cacher de réels traumatismes. Elle attachait simplement une grande importance à sa vie privée, en particulier avec des personnes qu'elle ne connaissait pas. Une désagréable intrusion serait malvenue, oui, Léonora avait bien des choses à cacher et souhaitait que personne ne soit tenté d’y fourrer le nez.
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  • Sam 9 Sep - 3:11
    Non-seulement la plaisanterie de Bressac était tombée à plat, mais l’aristocrate, dont il ignorait d’ailleurs toujours le nom, ne semblait pas disposée à engager une discussion. Pour être tout à fait honnête, il n’était pas vraiment surpris. Il avait été maladroit, il le réalisait en constatant les réactions de la jeune femme. Comment avait-il pu voir la braise et l’irréductibilité dans son regard, mais sans deviner une profonde vulnérabilité ? Il remarquait seulement maintenant, à cet instant, qu'elle lui semblait si frêle et si fragile qu’il avait peur de la casser.

    Certes, ils étaient si loin l’un de l’autre dans l’échelle sociale qu’engager une discussion entre eux était une tâche redoutable. Mais pour la première fois, Bressac réalisait qu'une grande supériorité sociale peut cacher une profonde fragilité. Peut-être ressentait-elle d'ailleurs comme lui, à sa manière, cette chape de plomb qui leur était tombée dessus à la naissance, les figeant à jamais dans leurs rôles et la position où elle les a trouvés. Cette jeune femme devant lui, toute haute et souveraine dans sa noblesse, n’était-elle pas comme lui enchaînée à sa place et privée de sa liberté ? Du haut de sa prison dorée, son rang, son statut, son pouvoir et son argent avaient-ils suffi à lui rendre sa liberté ?

    Il préférait donc, si son sentiment avait quelque fondement, lui parler plus franchement. Evidemment, s’être présenté sous une identité à moitié contrefaite compliquait la tâche et n'encourageait pas ses velléités d'honnêteté. Aussi, il décida de commencer par une vérité simple et de voir où cela mènerait :

    - Ce sont, Madame, quelques… hum… vers sans importance.

    Dehors, la nuit avait repris ses droits et le croissant lunaire se projetait sur l'eau en un trouble halo.

    - Je constate qu’il se fait tard, Madame, et je songe à faire quelques pas près du lac. Si vous souhaitiez également changer d’air ou vous y promener, je serais heureux d’éclairer vos pas, dit-il en ramassant sa lanterne par la anse.
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  • Dim 10 Sep - 2:20
    Il semble que l'homme qui était initialement enthousiaste et animé pendant la conversation avait finalement perdu sa bonne humeur.  Au fil de la conversation, quelque chose sembla changer et ce si rapidement que cela avait piqué Léonora, tout comme la réponse qu’il lui fit. Son visage, autrefois illuminé par un sourire qui aurait pu être contagieux, devint progressivement sérieux. Il y a de nombreuses raisons possibles à ce changement d'attitude, soit cet homme était très lunatique et il n’était pas question de perdre son temps avec lui. Soit son impolitesse de ne s’être présentée à son tour l’avait affecté. Ou alors, tout venait de ce bout de papier. Sans le vouloir, Jean avait attiré toute l’attention de la brunette. En plus d’être un homme de science, serait-il lettré ? Ainsi il aimait jouer avec les mots, mais visiblement ne souhaitait pas les partager.
    Etait-il en manque cruel d’inspiration et en était affecté ?
    Elle le regardait ranger ce morceau de papier rapidement dans sa poche. Peut être honteux de ce  qu’il avait couché sur le papier ou se trouvait-il avec une page blanche.

    Il se leva soudainement et annonça qu'il avait besoin de prendre l'air tout en ramassant une lampe qu’il avait laissé près du fauteuil qu’il avait occupé précédemment et qui avait échappé aux yeux verts.  Il n’avait pas répondu à la question sur la diversité des espèces.
    Il donnait cette impression d'une préoccupation personnelle qui lui pesait sur le cœur. Léonora qui ne se connaissait pas forcément très empathique depuis son veuvage pour lui offrir soutien et de lui conseiller de rester ou de parler de ce qu’il le tourmentait,  resta médusée.
    Poliment, il lui avait offert de l’accompagner et de profiter de l’éclairage de sa lampe dont elle n’avait nullement besoin, puisqu’elle y voyait dans l’obscurité. Mais cela, il l’ignorait. Après cette offre, elle le suivit du regard jusqu’à ce qu’il soit hors de sa vue.

    La nuit maintenant bien installée, la cheminée créa une lueur chaude et dansante qui illuminait la pièce de sa douce lumière orangée. Elle n’avait pas pensé qu’il aurait été nécessaire d’apporter un éventail en ce lieu. L’idéal serait de créer un courant d’air frais en ouvrant la fenêtre, car seulement cela pouvait faire face à cette chaleur. Léonora ne souhait pas que quiconque remarque un soupçon d’inconfort en laissant rougir son teint pâle. Le crépitement des flammes et des bûches semblait amplifier la chaleur, remplissant la pièce d'une atmosphère étouffante. En outre, entre la chaleur, l’attitude de Bressac ainsi que l’invitation à sortir, tout était réuni pour, qu’à son tour, la De Hengebach se dirige vers la porte de sortie.

    D’un pas maitrisé, elle était arrivée dans l’encadrement de la porte mais Jean n’était déjà plus là. Le couloir était empreint d'une atmosphère étrange, un mélange de mystère et de tension. Les chambres, aux portes closes, renfermaient des secrets insondables. Dans cette auberge sombre et mystérieuse, elle se trouvait seule dans le couloir étroit, éclairé par des chandelles vacillantes qui projetaient des ombres dansantes sur les murs en bois vieilli.
    Ses talons claquaient  sous les pas légers de Leonora, comme s'il s'agissait de murmures lointains qui l'encourageaient à poursuivre sa quête. Dorian n’était pas dans les parages, elle savait qu’il allait devenir fou s’il ne la trouvait pas dans le salon, ni ailleurs dans l’auberge. A cette pensée, elle haussa mentalement les épaules  et jeta un œil dehors. Il se trouvait à quelques mètres d’elle. Elle s’était décidée de le rattraper, curieuse d’en savoir plus sur cet homme qui sensiblement partageait le même intérêt pour la poésie.

    De par son agilité, sa discrétion et sa vitesse dans une invisibilité absolue, elle le rejoignit et soudainement Jean se retrouva côte à côte d’une Léonora qui est apparue sans un bruit qui emboitait son pas et entama la conversation, le regard sur lui.

    - Ecrivez-vous de façon régulière ?
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  • Dim 10 Sep - 17:28
    Jean sursauta en s’exclamant lorsqu’une voix féminine s’éleva juste derrière son oreille. Il braqua par réflexe sa lanterne sur la silhouette qui marchait presque à côté de lui, révélant à la chaleur de la bougie son visage pâle et sa carrure frêle. Il réalisait que son spectre n’était autre que la jeune aristocrate qu’il venait de rencontrer dans le salon de l’auberge, mais son cœur battait encore fort dans sa poitrine et dans ses tempes, frappé d’effroi par cette sinistre apparition. Il soupira finalement nerveusement en riant de la frayeur qu’il venait d’avoir et de l’incongruité de la situation.

    - Pardonnez ma frayeur, Madame, je ne vous ai pas entendue marcher derrière moi.

    Il retira aussitôt sa lampe du visage de son interlocutrice et se détendit quelque peu.

    - Me suivez-vous depuis l’auberge ? ajouta-t-il en cherchant une explication rationnelle à ce qui venait de se passer.

    La situation était en effet fort curieuse, car comment avait-elle pu marcher si longtemps derrière lui sans qu’il ne la remarquât ? Soit la jeune femme était très discrète, ce qui n’était pas impossible considérant sa petite taille et sa finesse qui semblaient la rendre légère comme une plume, soit elle avait voulu lui jouer un tour. Le plus saisissant était la nonchalance avec laquelle elle poursuivait leur discussion alors qu’il était jusqu’à présent convaincu d’être seul en ces lieux. Décidemment, il lui fallait convenir que cette femme était aussi mystérieuse qu’elle en avait l’air.

    - J’ai en effet commis quelques rimes, répondit-il une fois en pleine possession de ses esprits, mais la plupart n’ont guère d’intérêt. Etes-vous vous-même une amatrice ?

    Il avait évidemment posé cette question pour la forme tant il était convaincu par avance qu’une femme de son rang et de son élégance savait depuis son plus jeune âge apprécier toutes les nuances et les arômes de la poésie. Mais malgré la frayeur qu’il avait eue précédemment, Bressac devait bien admettre était ravi, bien que très surpris, que cette noble femme l’aie suivi jusqu’au lac.

    Autour d’eux la nuit régnait en maître, à l’exception du halo de lumière chaude que la lanterne des deux promeneurs projetait autour d’eux. Le croissant de la lune éclairait trop faiblement les berges du lac pour dévoiler le chemin qui le longeait, se contentant de se refléter coquettement dans l’eau et ses ondes calmes pour s’y admirer. L’air du soir était plus frais à proximité de l’eau, quoiqu’encore suffisamment doux pour s’y promener sans frissonner, la chaleur de la journée ayant été particulièrement vive. La tranquillité nocturne n’était troublée que par le chant des grillons et quelques insectes qui virevoltaient sous les cimes des arbres. Par intermittence, de faibles clapotis se précipitaient dans l’eau sous la nageoire d’un poisson qui se débattait ou d’un rongeur nocturne qui était venu s’y abreuver et qui s’enfuyait précipitamment dans les buissons. Plus loin, on pouvait entendre une chouette disputer le droit au silence à quelques rossignols.

    - Savez-vous que les origines de ce lac sont étroitement liées à l’ornithologie ? demanda soudain Jean qui désirait jauger cette femme secrète. Ce n’est qu’une simple anecdote de voyage, mais je pense qu’en femme d’esprit vous saurez y trouver quelque intérêt.
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  • Lun 11 Sep - 23:21
    Les arbres se dressaient comme des sentinelles géantes, leurs branches se rejoignant au-dessus du sentier, créant un tunnel qui semblait accentuer l'ombre.
    Soudain, alors qu'elle posa sa question, une lumière vive émergea de l'obscurité, l'éblouissant momentanément. Léonora se couvrit les yeux. Quand elle les rouvrit, elle aperçut l’homme qui se tenait devant elle, qui avait eu « la frousse de sa vie » et se mit à rire tout aussi surpris de voir que ce n’était qu’elle. Il s’excusait de sa réaction.

    - C’est à moi de me faire pardonner, Monsieur. Mon intention n’était pas de vous effrayer mais effectivement, je vous suis depuis le début.

    Elle était intérieurement amusée en réalité, son petit tour n’était pas méchant et un petit mensonge de ce genre n’en était pas vraiment un. N’est-ce pas ?
    Après s'être expliqués mutuellement sur l’apparition soudaine de la jeune noble, Léonora et Jean commencèrent à discuter de leur passion commune pour la poésie. Léonora aimait lire les recueils, cela l’aidait développer sa sensibilité émotionnelle, son empathie qui lui font encore défaut. La poésie lui permettait de s'évader de la réalité quotidienne et de se plonger dans un monde de mots et de sensations. Aller dire qu’elle lui a sauvé la vie n’était peut être pas si loin de la réalité. Aujourd’hui, elle peut au moins lui être apaisante et relaxante.

    Je lui trouve un grand attrait, mais je n’ai malheureusement aucun talent pour l’écriture, pas même pour un sonnet. J’admire ceux qui ont ce don de nous toucher au plus profond de nous-même, nous donne à réfléchir ou à explorer des thèmes profonds.

    Elle s’arrêta de parler, le sujet était vaste, et c’était bien les vers de Jean qui avaient piqués sa curiosité. N’allez pas croire qu’elle allait s’emberlucoquer d’un tel homme.

    Les partageriez-vous ? Lui demanda-t-elle en soutenant le regard de Jean.


    La brise nocturne caressait délicatement les mèches rebelles de son chignon. Lorsque la brise s'aventura plus profondément, elle apporta avec elle les parfums de la nature : un mélange de fleurs sauvages, d'herbes fraîchement coupées et du parfum sucré qu’elle portait, créant une symphonie pour les narines et ses yeux reflétaient la sérénité de l'instant.

    Puis Jean enchaîna la discussion sur un tout autre terrain. Léonora détourna le visage en direction du chemin qu’ils avaient emprunté et reprit d’un pas lent la marche. L’histoire du Lac Rebirth. Cela ne lui parlait absolument pas.

    Non, je l’ignorais. Mais je veux bien l’entendre.
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  • Mar 12 Sep - 23:37
    La réponse de sa mystérieuse interlocutrice, qui confirmait donc avoir marché tout ce temps derrière lui, était encore plus énigmatique. Bressac devinait chez elle une forme d’espièglerie, au demeurant fort innocente, qu’on ne remarquait pas au premier abord. La modestie dont elle faisait preuve concernant ses propres talents d’écriture ne le convainquit qu’à moitié, car il savait que les lettres et en particulier la poésie étaient une part importante de l’éducation des filles de la noblesse. Il mit donc mentalement cette humilité sur le compte de la pudeur et se promit d’y revenir plus tard.

    Emergeant du petit tunnel formé par les arbres dont les cimes se découpaient en ombres chinoises à la lueur de la lune, les deux promeneurs poursuivaient désormais leur escapade improvisée sur les berges du lac. Cette promenade champêtre avait bien des vertus, notamment celle de fournir à Jean une plaisante distraction de sa nouvelle vie à Courage et de ses activités pour le moins hasardeuses. Leur échange, non moins rafraîchissant, prenait d’ailleurs à ses yeux une tournure inattendue depuis que la jeune femme était entrée dans le sujet de la poésie, et qui révélait de plaisants aspects de sa personnalité. Le goût qu’elle exprimait pour cet art, mais plus encore la façon toute personnelle qu’elle avait de l’apprécier, laissait à nouveau transparaître une profonde sensibilité et sous un angle fort admirable.

    Bressac, quant à lui, entretenait une relation particulière avec la poésie, jugeant souvent qu’il lui devait tout. C’était elle qui l’avait sorti de l’analphabétisme et de la misère intellectuelle à laquelle il était condamné par sa naissance. C’était elle qui l’avait éduqué et nourri, aussi bien moralement que financièrement. Depuis, il l’avait utilisée dans de nombreux contextes, parfois pour plaire, parfois pour amuser et faire sourire. Mais Bressac n’était pas écrivain et n’avait ni le talent ni l’ambition de le devenir. Ses vers étaient d’ailleurs généralement déclamés à l’oral, souvent en improvisation ou semi-improvisation, raison pour laquelle il les oubliait souvent presque aussitôt. Les seuls qu’il avait jamais écrits se trouvaient sur des feuilles rarement conservées et quelques correspondances personnelles. Quant aux vers en question, griffonnés sur la feuille qu’il gardait dans sa poche, ils n’étaient pas destinés aux yeux cultivés de son interlocutrice. Il imaginait fort bien l’expression qu’elle ferait en lisant la chute, raison pour laquelle il avait jusqu’ici préféré en détourner l’attention. Mais la confidence de la jeune femme avait réveillé en lui le désir d’en partager d’autres et, s’il avait de la chance, peut-être l’honorerait-elle en retour de l’une de ses propres créations. Ralentissant finalement le pas, Bressac et son interlocutrice s’arrêtèrent face à un banc qui trônait sur la berge face au lac, manifestement dressé ici pour permettre aux promeneurs d’admirer sa quiétude.  

    - Je les partagerai, Madame, à une condition, répondit-il en soutenant les émeraudes qui reflétaient la lumière de leur lanterne. Permettez-moi d’apprendre votre nom.

    Afin d’accéder à la requête de sa noble interlocutrice, qu’elle semblait d’ailleurs avoir formulé plutôt par politesse que par un quelconque intérêt, Bressac posa sa lanterne devant le banc, tourna le dos au lac pour lui faire face, et affecta l’apparence du plus grand sérieux :

    « Il y a de nombreuses années, lorsque ma carrière de chercheur était encore balbutiante, je fus envoyé par l’observatoire d’ornithologie pour étudier la dentition des rouges-gorges, petit animal réputé pour son grand cœur et ses bonnes manières. A cette époque, la région était une vaste étendue sauvage qui n’avait pas encore acquis la réputation de séjour de plaisance et de villégiature dont elle jouit aujourd’hui. Au fil du temps, la pluie et la structure géologique poreuse des sols avaient provoqué un terrible affaissement de terrain qui laissa un cratère si grand au milieu des collines qu’elles semblaient avoir été écrasées en leur centre par un pas de géant, et ne laissait plus désormais qu’un immense bassin verdoyant qu’entouraient ces éternels monstres de terre.

    Je chevauchais donc dans les bois, muni de ma flûte à rouges-gorges, petit instrument de bois dont nous autres ornithologues nous servons pour attirer ces braves oiseaux hors de leur nid et pouvoir les observer de plus près. Je tentai d’en jouer pour la première fois ce jour-là, mais je m’y pris si mal que je n’obtins pour résultat que d’être jeté de mon cheval qui se cabra de terreur et s’enfuit. Je me retrouvai donc seul et perdu dans cette épaisse forêt de pins que vous devinez un peu plus loin en contrebas grâce à l’ombre de leurs cimes.

    Au terme d’une longue journée d’errance et de marche, épuisé et affamé, je découvris une petite maison en haut de la colline que vous voyez de l’autre côté du lac et toquai lourdement à la porte. Son propriétaire, un vieil homme juste et bon, y vivait avec son épouse qui était malade et ne quittait gère plus son lit. Ce bon monsieur m’offrit le gîte et le couvert, et se mit en devoir de me raconter son histoire. Son épouse, raconta-t-il, rêvait depuis toujours d’écouler ses vieux jours dans une maison construite en bord de lac et d’y nourrir des canards. Ils n’avaient par malheur pas la fortune nécessaire pour réaliser ce doux rêve et restaient donc depuis toujours dans leur maison cernée par les prés et les champs. La vieille dame passait ainsi ses journées à soupirer près de sa fenêtre, toisant les prés qu’elle rêvait de voir un jour se changer en eau, et les champs qu’elle imaginait se dissoudre en lac. Son pauvre mari en avait le cœur brisé et ne savait comment exaucer le vœu de sa femme avant qu’elle ne le quitte.

    Fort chiffonné par cette histoire, je revins le lendemain près de la forêt pour reprendre mon travail et me préparai à jouer de ma flûte. Voulant cette fois m’assurer qu’un rouge-gorge parvînt à m’entendre et après m’être assuré qu’aucun cheval ne se trouvât à proximité, je jouai si fort et avec tant de zèle que bientôt des centaines, puis des milliers de rouges-gorges surgirent des arbres et se posèrent tout autour de moi. En peu de temps le plateau fut tout entier couvert d’oisillons venus des quatre coins de la région, qui sautillaient en piaillant. Saisissant ma chance, je n’avais plus qu’à les étudier un par un pour finir le travail d’une année en une journée. Mais j’avais encore le cœur bien lourd de l’histoire du vieillard et du rêve de sa pauvre femme que je ne parvenais pas à oublier en travaillant. Si bien qu’en étudiant ces nobles oiseaux je me pris à leur raconter leur histoire, et je la leur racontai avec tant d’ardeur que les rouges-gorges en furent tout émus et se mirent bientôt à sangloter, pleurant des larmes qui se muèrent en ruisseaux, et des ruisseaux qui devinrent torrents. Toutes ces larmes couvraient peu à peu le gigantesque bassin qui se trouva bientôt noyé sous un océan de chagrin, formant un lac si grand qu’il s’étendait à perte de vue et présentait fièrement ses eaux à la fenêtre de la vieille dame.

    Les années passant, le lac attira l’intérêt des plus fortunés qui y virent un lieu de villégiature providentiel et résolurent d’y construire maisons, villages et auberges. C’est ainsi qu’apparut le lac que vous voyez sous vos yeux et que s’est développée la région que nous foulons de nos pieds.

    Cette expédition m’enseigna par ailleurs que le plus petit des animaux peut accomplir de grandes choses et qu’un cœur chaleureux peut braver l’impossible pour adoucir le malheur d’autrui. »

    Le silence avait repris ses droits tandis que la berge du lac, longuement troublée par cette anecdote de voyage, retrouvait sa quiétude. Bressac, dont le sérieux apparent contrastait avec l’histoire qu’il venait de raconter, attendait calmement la réaction de son interlocutrice.
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  • Ven 15 Sep - 23:38
    Ils engagèrent une conversation agréable, ils découvrirent qu’ils aimaient la poésie. Ils auraient pu partager leurs poèmes préférés ou discuter de la puissance des mots pour capturer les émotions et les sentiments. Mais ils ne l’avaient pas fait. Au lieu de cela, alors que Léonora lui demandait de partager les quelques vers qu’il avait griffonnés plus tôt, maintenant face à elle, il lui promit en échange de son nom.
    Léo n’aimait guère que l’on marchande ainsi avec elle. Elle ne fit aucune réponse et se contenta simplement de s’asseoir sur le banc derrière elle, un petit sourire aux lèvres.

    Bressac posa ensuite la lanterne sur le sol, et avec sérieux, se lança sur l’histoire de ce lac. La noble était impatiente et il avait toute son attention. De ce récit, elle pourrait se faire une idée sur l’éventuel talent de cet homme pour la poésie.

    A peine eut-il commencé, que déjà le ton était donné. Malgré le grand sérieux du conteur, l’histoire était absurde. Entre des oiseaux avec des dents, une flûte entre les mains d’un piètre musicien… Léonora avait maintenant une idée sur qu’était cet homme qui ne cessait plus d’en ajouter des tonnes dans cette histoire rocambolesque.
    A mesure que l’histoire avançait, la jeune brune ne résistait plus à laisser échapper un petit sourire et baissa la tête pour regarder ses bottines et reprendre contenance face au décalage qu’apportait le sérieux de Jean et la légèreté de ce qu’il racontait.

    Qui était donc ce Jean Bressac ? S’il n’avait su la persuader sur ses talents d’ornithologue comme il avait pu laisser entendre quelques minutes plus tôt, les questions à son sujet ne cessèrent de se bousculer.

    Elle se laissa emporter par son imagination débordante. Elle ne pouvait s'empêcher de se demander ce que Jean faisait réellement dans la vie. Elle était convaincue qu'il était plus qu'un simple conteur d'histoires, qu'il cachait un talent artistique inexploré. Elle l'imaginait en artiste capable de réaliser des acrobaties incroyables dans la rue ou sous un chapiteau illuminé par de simples lanternes comme celle qu’il avait pris avec lui. Peut-être était-il un jongleur habile, jonglant avec des balles enflammées devant une foule fascinée. Un musicien, jouant d’un instrument sur les places animées des villes ou des auberges, ses mélodies envoûtantes attirant une foule de spectateurs qui s'arrêtaient pour l'écouter. Léonora pouvait presque entendre les accords résonner dans l'air, ajoutant une dimension musicale à ses récits passionnants. Mais il y avait aussi une part d'elle qui pensait qu'il pouvait peindre des tableaux éblouissants sur des toiles improvisées…
    Elle finit par sourire franchement et sans se cacher en écoutant Jean continuer son histoire. Elle était certaine qu'il y avait plus en lui que ce qu'il racontait. Quel que soit son talent caché, elle était impatiente de le découvrir un jour, car il était évident pour elle qu'il était un artiste dans l'âme, apportant une touche de magie et d'excitation à chaque aspect de sa vie.
    L’histoire avait pris fin et le silence avait repris sa place. L’homme qui se trouvait debout et face à elle avait toujours cet air sérieux. Elle le sonda quelques longues secondes, le regard faussement contrarié et le front plissé pour laisser place une nouvelle fois à un large sourire. Pas de doute possible, Bressac l’avait amusée.

    Mais qui êtes vous Jean Bressac ? Vous n’êtes certainement pas ornithologue.

    D'un geste de la main, elle l’invita à venir prendre place sur le banc, à côté d’elle.

    Est-ce de l’improvisation ou préparez-vous vos textes avant de les partager avec qui veut bien les entendre ?
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  • Sam 16 Sep - 22:08
    Tandis que Bressac s’apprêtait à conter l’histoire du lac et prenait possession de l’espace improvisé qui lui servirait de scène, la jeune femme – qu’il prenait au demeurant toujours pour une aristocrate – s’assit gracieusement sur le banc qui se trouvait derrière elle et le regarda avec attention.

    Au cours de son récit, qu’il développa avec la plus grande verve, Bressac nota que son interlocutrice dissimulait quelques débuts de sourires qui n’échappaient pas à son attention. Progressant dans sa narration, il eut la plaisante surprise de constater que tous les passages qu’il avait conçus pour la faire sourire trouvaient en elle un bon public. La dentition des rouges-gorges, la flûte, l’épisode du cheval, la chute, et même la petite morale qu’il avait improvisée ne l’avaient pas laissée insensible. Parvenu à la chute, il la surprit même à regarder ses bottines pour tenter de reprendre contenance face à l’absurdité des prétendus évènements historiques.

    De son côté, Jean n’était pas sans éprouver quelque secrète émotion, car c’était la première fois qu’il jouait seul à seul pour une dame de son rang et de son éducation, et la voir partager avec lui son sens de l’humour avait quelque chose de plus intime qu’il ne l’aurait cru. L’humour était la chose la plus subjective qu’on puisse concevoir, et il lui était donc impossible de savoir à l’avance si ce récit qu’il inventait d’ailleurs au fur et à mesure serait reçu comme il l’espérait.

    A la fin de son histoire, la jeune femme affecta un air contrarié comme pour le jauger puis, ne résistant plus, ses délicieuses lèvres se fendirent d’un sourire désarmant qui illumina son visage et ses yeux d’émeraude. Bressac s’inclina donc théâtralement pour saluer son public dont le divin sourire lui avait fait tant d’honneur, et répondit à son invitation en venant s’asseoir auprès d’elle. Leur lanterne baignait le petit espace où ils se trouvaient d’une lumière tamisée et douillette, et la douceur de l’air du lac gratifiait le conteur d’une fraîcheur bien méritée. Lorsque la jeune femme lui demanda si son récit était pré-écrit ou improvisé, Jean feignit l’indignation et affecta un air de surprise ostensiblement surjoué.

    - Je conçois, Madame, que certains détails de mon voyage vous paraissent trop fabuleux pour être crédibles, aussi permettez-moi de les clarifier. Vous pensez sans doute, par exemple, que les rouges-gorges sont dépourvus de dents car on en n’a jamais vu dans leur bec. Nous autres ornithologues n’avons trouvé aucun consensus pour expliquer ce phénomène et j’admets qu’il nous met dans l’embarras. Certains de mes collègues pensent par exemple qu’ils perdent leurs dents à un jeune âge car ils ont si bon cœur et tant d’honnêteté qu’ils croient à tous les mensonges des arracheurs de dents. Je trouve personnellement cette hypothèse mesquine et improbable, car avez-vous déjà vu un rouge-gorge plumé par un menteur ? Je crois pour ma part que la raison en est fort simple, et tient à ceci que ces braves petits oiseaux n’ont tout simplement pas les moyens d’aller faire soigner leurs dents, et qu’elles tombent naturellement.

    Son visage se fendit à ces mots d’un sourire irrépressible, d’une part pour cesser la plaisanterie, mais surtout à cause de celui de la belle brune qui était si contagieux qu’il n’y résistait plus.

    - Je ne suis en effet pas ornithologue, Madame, bien que j’étudie de drôles d’oiseaux et de curieux spécimens dans ma profession, convint-il sur un ton plus sérieux. Il me tient à cœur de vous répondre, et pourtant quelque timidité me retient, car je réalise que j’ignore tout de vous jusqu’à votre nom. Permettez donc que j’entretienne en retour quelque mystère le temps de soumettre à votre jugement l’idée d’un jeu que vous trouverez peut-être enfantin, mais en tous cas fort innocent.

    Jean regarda son interlocutrice, une étincelle de malice dans les yeux.

    - Je vous propose d’appeler ce badinage « deux mensonges, une vérité », car je crois que ce nom est assez juste et suffisamment éloquent. Les règles sont simples : il vous suffit de confier trois informations à votre sujet, aussi insignifiantes soient-elles. Parmi ces trois énoncés, un seul doit être vrai. Si je parviens à le trouver, je vous poserai la question de mon choix. Dans le cas contraire, vous aurez toute latitude pour me poser celle que votre cœur désire.

    HRP:
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  • Dim 17 Sep - 18:50

    La jeune femme se tenait là, le regard empli d'attente et d'incertitude, tandis que l'homme en face d'elle joua la carte de l’homme outré, comme s'il n'avait pas pris sa demande au sérieux. Ses yeux, qui avaient été rieurs quelques instants auparavant, étaient maintenant chargés d'une lueur de déception mêlée d'un soupçon de frustration. Ses sourcils légèrement froncés trahissaient son désir de comprendre, de trouver une réponse à ses questions qui lui tourbillonnaient dans l'esprit. Elle avait espéré que cet homme, se montrerait prêt à discuter sérieusement. Mais à la place, il avait préféré prendre un ton léger, comme s'il s'agissait d'une simple plaisanterie. Soit. Elle l’écoutait religieusement, un sourire moins franc, tentant de masquer la déception qui s'emparait d’elle.

    Elle avait ressenti un profond soulagement lorsque ses paroles avaient finalement trouvé un écho sérieux dans ses yeux, remplaçant le jeu et la légèreté qui avaient précédé. Elle avait été inquiète, à un moment donné, que leurs échanges puissent glisser vers la superficialité, mais maintenant, elle pouvait voir qu'il prenait vraiment en compte ses mots. Le soulagement se lisait sur son visage. Jusqu’à la proposition d’un jeu.

    Finalement Léonora laissa échapper un léger rire en secouant la tête. Elle avait commencé la conversation avec des attentes de sérieux, mais rapidement, elle avait été surprise par sa capacité à transformer chaque moment en une expérience ludique. Ses yeux brillaient d'amusement et elle ne pouvait s'empêcher de sourire en contemplant l'homme qui se tenait à côté d'elle. Ses mimiques et ses gestes étaient contagieux, et elle se laissait finalement emporter par cette atmosphère légère et joyeuse.

    Au début, elle avait peut-être été déconcertée par cette attitude inattendue, mais maintenant, elle commençait par apprécier sa compagnie. Elle se sentait transportée dans un monde où les soucis et les préoccupations semblaient lointains, remplacés par une énergie enjouée. Elle avait l'impression de redécouvrir une part d'elle-même qu'elle avait peut-être négligée depuis longtemps, celle qui trouvait la beauté dans la simplicité et la joie dans les choses simples. Jean était un maître de la légèreté, un artiste de la spontanéité, et elle se laissait entraîner avec délice dans son univers amusant. Elle avait posé le coude sur le dos du banc et sa main soutenait maintenant sa tête.

    Je ne sais pas si ce jeu est très juste, mais très bien, allons-y. Alors… Je m’appelle Léonora, je vis à Courage et quand mon frère découvrira mon absence dans le salon que nous avons quitté, il va devenir complètement fou.

    A la fin de sa phrase, elle avait soutenu son regard puis releva les sourcils l’air de dire «  alors ? Qu’est-ce qui est vrai ? ».
    MESSAGE 7
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  • Mar 19 Sep - 12:53
    Bressac avait observé l’expression de son interlocutrice s’assombrir en n'obtenant pas de réponse à sa question. Était-elle à ce point habituée à être obéie sans discussions ? Ou bien était-ce le prolongement de la plaisanterie qui lui avait donné le sentiment de ne pas avoir été entendue ? Il était toutefois difficile de ne pas apprécier l’ironie de la situation, songea-t-il, dans la mesure où elle semblait attendre des réponses à ses questions bien qu’elle-même ne répondait jamais aux siennes. La jeune femme sembla en tout cas apaisée lorsqu’il lui apporta une réponse plus sérieuse, et la proposition du jeu lui valut en retour l’un de ces sourires troublants qui illuminaient son visage et ses yeux et qui l’éblouissaient chaque fois un peu plus.

    Le coude appuyé sur le dossier du banc et la tête légèrement inclinée soutenue par sa main, elle annonça ses trois assertions avec un naturel déconcertant. Cette spontanéité ne manqua pas de désarçonner Bressac qui s’était attendu à observer un temps de réflexion à l’annonce des deux mensonges. Au lieu de cela, pas une once d’hésitation. La jeune femme soutenait maintenant son regard d’un air de défi, confirmant dans l’esprit du trentenaire l’existence de cette espièglerie secrète qu’il pensait avoir devinée chez elle. Cet aspect de sa personnalité, qu’il commençait tout juste à découvrir, n’était d’ailleurs pas sans exercer sur lui une inexplicable attraction. Elle ne semblait pas chercher à le séduire, loin de là, mais elle y parvenait malgré elle par cette authenticité qui lui conférait l’éclat d’une émeraude ou d’un diamant pur.

    Jean se gratta la barbe, réfléchissant à ce qu’il venait d’entendre. Leonora… un prénom exquis qui siérait bien à cette femme sublime, mais elle pouvait tout aussi bien s’appeler Augusta ou Roberta pour autant qu’il sache. Quant à Courage… c’était absolument invérifiable. Elle n’avait pas l’accent de la région, certes, mais lui non-plus ne l’avait pas et pourtant il y vivait aujourd’hui. En revanche, il l’avait bien aperçue en compagnie d’un jeune homme hier soir. Il avait d’abord pensé qu’il s’agissait de son valet puisqu’il portait ses effets personnels, mais ce pouvait tout aussi bien être son frère. A bien y réfléchir, d’ailleurs, les probabilités que cet homme fût son valet étaient plutôt minces, l’étiquette voulant plutôt qu’une femme de son rang voyage avec une servante ou une dame de compagnie. Il l’imaginait certes difficilement voyager sans domestique, mais si sa famille était désargentée il comprenait aisément sa nécessité de voyager léger. Il était en outre bien trop jeune pour être son père, et il était improbable qu’il fût son mari, car ce dernier n’aurait probablement pas permis qu’elle se promène de nuit avec un autre homme pour partager des plaisanteries en tête-à-tête. Il restait une dernière possibilité, évidemment, qu’aucune de ces trois propositions ne soit vraie, et qu’elle était en train de se jouer de lui.

    Jean passa une jambe de l’autre côté du banc, de sorte à faire face à la jeune femme, tentant de sonder ses yeux pour y déceler un indice quelconque, mais il n’y découvrit qu’une lueur mutine et amusée. Il devait l’admettre : elle l’avait eu. En toute honnêteté, il ne s’était pas attendu pas à ce qu’elle choisisse si adroitement ses énoncés, et surtout pas en si peu de temps. Impossible donc d’avancer une réponse avec certitude, chaque option impliquant beaucoup trop d’inconnues. En l’état actuel des choses, le moins hasardeux restait donc la troisième possibilité. C’était en effet la seule affirmation qu’il pouvait corroborer par un élément tangible, et l’option semblait plutôt crédible. Bressac battit un rythme de tambour sur le banc, les yeux plissés et l’air méfiant, puis annonça :

    - Je penche pour la troisième : votre frère deviendra fou en découvrant votre absence dans le salon.
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