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    Citoyen de La République
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    Jean Bressac
    Jean Bressac
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    Race: Humain
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    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2550-jean-bressac-terminehttps://www.rp-cendres.com/t2665-carnet-de-voyage-de-jean-bressac#23030
  • Mer 22 Nov 2023 - 19:00
    Leonora avait gracieusement accepté la bougie que lui offrit Bressac, mais elle ne semblait pas avoir été particulièrement réceptive à son tour de magie. L’instant qu’ils avaient partagé plus tôt, en revanche, avait été lourd de promesses et de sous-entendus. Incapable de discerner le visage de la jeune femme, Jean avait deviné son trouble par l’émotion qu’il avait perçue dans son souffle et le silence qui s’en était suivi. Immobile, elle avait tressailli sous sa caresse, ce qui ne fût pas sans confondre Bressac, qui avait craint que son geste ne fût déplacé au vu des circonstances et du mouvement de recul qu’avait eu la jeune aristocrate plus tôt près du lac. Se pouvait-il que la langueur qu’il éprouvait fût partagée ?

    Leonora, de son côté, ne s’était pas départie de son humour, et avait adroitement filé sa métaphore non sans l’achever par une espiègle insolence. Aurait-il le courage de mener le larcin à son terme ? Ah ! mais quelle impudence.

    - Sachez, Madame, que je n’abandonne jamais ce que j’entreprends, répondit théâtralement Bressac. Excepté lorsque je renonce à mes intentions.

    Mimant une profonde détermination, il se dirigea vers le fond de l’allée centrale, où il avait repéré plus tôt les râteliers à trous obliques qu’on avait probablement disposés là pour conserver des bouteilles de champagne. Il les trouva conformément à son souvenir, soigneusement alignées et penchées, le goulot vers le bas, afin de faciliter la tâche du sommelier qui devait les remuer chaque jour pour éviter que les lies ne s’accrochent aux parois de la bouteille. Bressac en saisit une au hasard qu’il examina à la lumière de la bougie que tenait Leonora. Le verre, plus épais que celui d’une bouteille ordinaire, ainsi que le sceau qui arborait l’emblème d’un célèbre vignoble de la région, étaient autant d’indices qui confirmaient qu’ils avaient trouvé le précieux breuvage. Après avoir déchiffré la date de mise en bouteille qui figurait sur la cire, il la présenta à sa complice, un sourire victorieux sur les lèvres.

    - Je crois que ce champagne saura ravir votre palais, Madame, bien que je n’en boive moi-même que rarement – c’est-à-dire, jamais. Mais où serait le plaisir, si l’on ne découvrait pas des territoires inconnus de la vie ?

    Il réalisait qu’ils ne trouveraient probablement pas de verres ici. Il leur était certes possible d’en obtenir, mais il leur faudrait se faufiler dans la cuisine, et la tâche était loin d’être aisée. Le soupirail par lequel ils étaient entrés était bien trop haut pour s’y hisser, et le seul meuble dont ils pouvaient se servir comme appui avait été fracturé lors de leur descente. Leur seule issue était donc la porte qui avait été verrouillée plus tôt par le majordome, et parvenir à la franchir ne serait pas trivial. Jean parviendrait peut-être à crocheter la serrure s’il y consacrait suffisamment de temps et qu’il ne se faisait pas surprendre en pleine tentative d’effraction, mais il ne voulait pas se montrer trop adroit à cet art devant sa noble compagne. Il pouvait en effet expliquer qu’il avait ouvert le meuble du sommelier en tirant un peu fort sur la serrure branlante et rouillée, mais il lui serait difficile de justifier sa capacité à crocheter toutes les serrures de l’établissement.

    Tranchant pour lui la question, des pas se firent soudain entendre dans l’escalier qui menait à la cave. Le majordome était-il de retour sitôt après avoir fini sa première ronde ? Dans un élan instinctif, Bressac se rua vers la sortie, déposa la bouteille dérobée sur le sol, soigneusement calée à côté de la porte pour qu’elle ne fût pas offerte aux regards, et revint promptement vers sa complice. Leur faudrait-il à nouveau éteindre leur bougie pour se cacher et répéter la douloureuse pérégrination qu’il avait dû faire plus tôt en manœuvrant maladroitement dans le noir ? Jean avait une idée plus osée, délicieusement périlleuse, et parfaitement absurde. Si la jeune aristocrate était en quête de frisson, comme le suggéraient ses provocations, il serait bien dommage qu’elle ne fût pas servie.

    - Vous me faites confiance ? demanda-t-il en lui prenant les mains et la regardant d’un air de défi.

    Ils n’avaient guère le temps de préparer l’espace comme il l’aurait souhaité, mais quelques instructions simples et beaucoup de malhonnêteté suffirait sans doute à produire l’effet escompté. Du moins, il l’espérait.

    - Baissez la tête, gardez les yeux clos, et tenez la bougie comme ceci, intima-t-il en la lui faisant tenir à deux mains, devant elle, d’une façon presque religieuse. Et surtout, ne dites mot.

    La discrétion avait ses vertus, mais la témérité était parfois l’approche la plus efficace. Et s’il menait généralement ses affaires dans le calme et la subtilité, rien n’enchantait tant Bressac que d’impromptus coups de théâtre. Sa complice partagerait-elle son goût douteux pour l’excentricité ? Il allait bientôt le découvrir, car les bruits de pas s’étaient rapprochés au point qu’il s’attendait à voir la porte s’ouvrir d’un instant à l’autre.

    - Il y a quelqu’un ? hurla soudain Bressac comme s’il avait le diable aux trousses. Je suis enfermé dans la cave ! Est-ce qu’on m’entend ?

    Après quelques instants, la porte s’ouvrit et le vieil homme parut de nouveau dans la cave. Il leva sa lanterne pour révéler la personne qui l’avait interpellé et ne cacha pas sa surprise lorsqu’il le reconnut.

    - Monsieur Bressac ? observa le vieil homme, perplexe.

    Il avait pensé surprendre de jeunes canailles ou un alcoolique quelconque de la région, mais il ne s’était pas attendu à ce que son voleur fût un hôte de cette auberge. Bressac était un ornithologue respecté, qui honorait les paiements de sa chambre en temps et en heure, et qui séjournait ici depuis le début de la semaine. C’était un hôte paisible, croyait-il savoir, qui ne rentrait généralement qu’après une longue journée passée en ville à négocier les droits de publication de son encyclopédie, et leurs échanges avaient été plutôt cordiaux jusqu’ici. Que faisait-il donc seul à cette heure et dans un tel endroit ?

    - Edouard ! s’exclama Jean, visiblement soulagé. Votre secours est inespéré, car je serais mort de froid si vous aviez attendu plus longtemps pour me libérer de cette cave lugubre. Ne m’entendiez-vous pas vous appeler ? Encore un peu et je vous jure que je me serais changé en statue de glace.

    Face à l’incongruité de la situation, le majordome eut un instant d’hésitation.

    - je suis navré, je ne m’attendais pas à vous trouver ici… j’ai effectué ma ronde tout à l’heure, et la porte était verrouillée…

    Ne masquant plus sa surprise, le vieil homme le dévisagea curieusement derrière ses sourcils broussailleux.

    - Puis-je demander des explications à Monsieur ?

    Bressac se fendit d’un sourire gêné, visiblement honteux.

    - Pour tout vous dire, Edouard, les raisons qui m’ont mené ici sont si risibles que je craindrais de les confesser si je ne vous savais pas si bon caractère. Me promettez-vous la discrétion la plus absolue sur ce sujet ? Si cette aventure venait aux oreilles de mes collègues, vous pouvez être certain que j’en entendrai parler sur mon lit de mort.

    - Si vous le souhaitez… vous avez toute mon attention.

    « Voici donc la soirée que je viens de passer. Je rentrais de ma promenade habituelle autour du lac, lorsque j’entendis un chant étouffé que je pris d’abord pour celui d’un oiseau. Cette mélodie était fort singulière car je n’en connaissais ni les accents ni la tonalité, ce qui est dans cette région suffisamment inhabituel pour piquer la curiosité d’un ornithologue. Désireux de découvrir l’espèce qui produisait de tels sons, je me mis en quête d’en trouver la source, car ils semblaient à la fois très proches et pourtant étouffés, comme s’ils me parvenaient à travers une épaisse muraille. Tendant l’oreille, je fis le tour de l’auberge, et remarquai que les sons semblaient provenir de sous mes pieds, dans la cave. Je m’apprêtais donc à rebrousser chemin, pensant avoir élucidé la source de ces bruits et convaincu d’avoir affaire à des pigeons, lorsque j’entendis cette fois non pas un chant, mais une plainte. En m’approchant du soupirail, je discernai bientôt une voix de femme ; ce que j’avais pris pour un chant au premier abord, ressemblait désormais à des sanglots étouffés et désordonnés. La pauvresse semblait fort accablée, car elle ne réagissait pas à mes appels et je n’obtins aucune réponse d’elle malgré mes efforts pour me faire entendre. Songeant qu’elle était sans doute blessée et dans l’incapacité de me répondre, je me faufilai précipitamment par l’ouverture pour lui venir en aide. C’était là une bien mauvaise idée, je le réalise, car n’ayant pu emporter avec moi ma lanterne, je me retrouvai seul et aveugle dans l’obscurité. Tout en me guidant maladroitement dans les ténèbres, j’appelai à nouveau la malheureuse, mais je n’obtins pour toute réponse que le silence. Après avoir passé plus de temps que je ne voudrais l’admettre à la chercher, je réalisai que j’étais seul dans cette cave. Les gémissements que j’avais cru entendre s’étaient tus, et je n’entendais désormais que le bruit de mes propres pas résonner sous la voûte. Tout ceci n’avait-il été que le fruit de mon imagination ? Je perçus finalement un rire étouffé qui s’évanouit dans l’obscurité, et je réalisai alors que ce que j’avais légitimement pris pour des appels à l’aide n’étaient en réalité que les facéties d’un marmot qui venait de me jouer une farce bien cruelle. C’est du moins ce que je crois, car je ne vois pas d’autre explication à cette étrange mésaventure. Mais permettez-moi de m’expliquer.

    Vous connaissez sans doute cette absurde rumeur, selon laquelle on aperçoit parfois une jeune femme, aveugle et toute de bleu vêtue, errer silencieusement de nuit dans les vieilles caves et les maisons abandonnées. Tenant un cierge à la main, celui-là même qu’on aurait déposé sur sa sépulture le jour de ses funérailles, elle attire les badauds et les curieux par des chants et des plaintes semblables à celles que je crus entendre tout à l’heure. Qui est cette dame et d’où vient exactement cette croyance, je n’en sais rien, si ce n’est que des villageois impressionnables ont probablement attribué le chant de certains oiseaux, connus pour établir leur nid dans les caves, aux gémissements d’un spectre. C’est là un phénomène bien connu, si vous me demandez mon avis, que l’imagination maladive de notre espèce nous fait attribuer des explications fabuleuses à des phénomènes au demeurant parfaitement naturels, et que nous expliquons d’ailleurs aisément une fois exposés à la lumière de la science. J’ignore la suite de cette légende, mais l’on prétend dans les villages qu’aucun de ceux qui ont croisé le regard de cette dame ne sont revenus pour en témoigner. Voilà bien une histoire à dormir debout, si vous me permettez l’expression, et je ne sais qui s’amuserait à ce genre de plaisanterie, sinon un garnement du coin qui ne sait occuper son temps autrement.

    Je vous laisse donc juger du ridicule que m’inspire ma crédulité, car je suis descendu ici en croyant venir en aide à une dame en détresse, et me voilà sottement enfermé dans l’obscurité et le froid. C’est tout de même une façon fort singulière d’achever une soirée qui avait été jusqu’ici parfaitement agréable. Oserais-je vous confier que je crus apercevoir, à ma grande honte, une silhouette disparaître plus tôt au coin de cette allée ? Jugez donc du pouvoir de suggestion qu’ont ces fariboles sur l’esprit d’un homme fatigué et privé du sens de la vue. J’ai bien tenté de remonter par le soupirail en m’appuyant sur la vieille table que vous voyez là-bas, mais vous savez comme sont ces vieilles maisons… pleines de souvenirs centenaires et de meubles qui ne tiennent pas. »

    Le majordome, bien que coutumier des farces que jouaient parfois les chenapans de la région aux touristes fortunés et souvent trop crédules, n’avait jamais entendu parler de cette légende que Bressac venait d’ailleurs d’inventer de toute pièce. Distinguant soudain la faible lueur qui brillait derrière l’ornithologue, il fit quelques pas de côté et brandit sa torche pour découvrir une jeune femme brune, silencieuse, qui était restée coite et immobile derrière lui. La lumière de la bougie, qu’elle tenait à hauteur de poitrine, projetait de drôles d’ombres sur son visage baissé, dont on devinait à peine les yeux qui se perdaient dans la pénombre.

    - C’est en effet fort curieux. Et… madame vous accompagne dans cette expédition ? demanda-t-il en réprimant un frisson.

    Jean regarda autour de lui, surpris, et après avoir attentivement scruté l’obscurité comme s’il regardait directement à travers Leonora qui se trouvait pourtant juste sous ses yeux, se tourna de nouveau vers le majordome en poussant un soupir de soulagement.

    - Voilà que vous vous y mettez vous aussi ! S’exclama Bressac dans un rire nerveux. Vous voyez, vous me faites marcher et moi, je vous crois sans réfléchir.

    Mais le vieillard ne le regardait plus, ostensiblement préoccupé par la longue robe bleue de la dame brune et la bougie qu’elle tenait entre ses mains.

    - Vous… n’êtes pas avec Madame ? insista-t-il, de plus en plus pâle.

    Jean affecta un air ennuyé et inquiet.

    - De grâce, Edouard, épargnez-moi ces plaisanteries car je vous assure que je les trouve de mauvais goût. De qui me parlez-vous ?

    [hrp]
    Etant donné l’énormité du mensonge et le score limite obtenu au dé, je te laisse décider si tu veux aider Jean à convaincre le majordome de ses inepties ou si tu veux procéder autrement :p
    On peut poursuivre en laissant la suite au hasard ou via le RP, selon ce que tu préfères. Bref, tu es libre Wink
    [/hrp]

    Le majordome:
    Noble de La République
    Noble de La République
    Leonora de Hengebach
    Leonora de Hengebach
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    Race: Humaine
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Loyale neutre
    Rang: B
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2438-leonora-de-hengebach-valideehttps://www.rp-cendres.com/t2451-liens-de-leonora-de-hengebach
  • Dim 31 Déc 2023 - 3:16
    Les moments partagés qu'elle avait interprétés comme des signes d'un intérêt romantique se révélèrent, selon elle, être simplement des démonstrations d'affection quasi fraternelle. Un sentiment de malaise s'installa alors qu'elle prenait conscience de la disparité entre ses attentes et la réalité des agissements de Jean. Celui-ci faisait même semblant de ne pas comprendre ses allusions pourtant sans équivoque. Elle s’était donc fourvoyée.
    Mais elle se torturait l’esprit inutilement. Comment pouvait-elle s’égarer ainsi dans de telles pensées alors qu’ils ne se reverraient sans doute jamais ? La faute à la solitude qu’elle entretenait depuis deux années pour laquelle elle avait une parfaite satisfaction ou celles des émotions qu’elle n’avait plus ressentis depuis ses seize ans face à un Ethan tout à fait irrésistible ou alors le reste des effluves du vin qu’elle avait bu bien plus tôt. Le tout devait la rendre plus sentimentale. Oui, ce ne pouvait être que cela. Son manque d’expérience sur le sujet lui jouait des tours, comme ce soir.

    Le voilà donc parti à la recherche d’un breuvage d’excellence. Léonora observa Jean avec attention alors qu'il se trouvait face à une sélection de bouteilles de champagne. Elle remarqua la manière dont il scrutait les étiquettes, prenait chaque bouteille avec précaution, peut-être en évaluant leur qualité ou en se remémorant des souvenirs associés à chacune. Dans ce moment d'observation, Léonora ressentit une nouvelle facette de cet homme. Les gestes de Jean étaient délicats, précis, prenaient maintenant une dimension plus tangible et réelle alors qu'il se concentrait sur le choix du champagne. Il revint vers elle avec une bouteille. Elle remarqua la lueur dans ses yeux à la lumière de la chandelle qu'elle tenait, cette lueur dansante de la flamme accentuait les détails de la bouteille, du visage de l’homme, tout en créant une atmosphère chaleureuse dans la cave.
    Lui, concentré sur ce qu’il tenait entre les mains, semblait apprécier le moment. Peut-être partagerait-il quelques anecdotes sur cette cuvée spécifique ? Cependant, Léonora ne pourrait percevoir aucune passion pour le champagne dans les paroles de Jean, puisqu’il avoua ne jamais en consommer. Elle sourit légèrement en réponse à ces paroles  et dit avec un brin d'amusement dans la voix :

    Vous avez un talent indéniable pour choisir le champagne, Monsieur. J'apprécie votre dévouement à l'art de la découverte. C'est vrai, où serait le plaisir dans la vie sans ces petites explorations ?

    Elle accrocha son regard à celui de Jean.

    Je suis impatiente de découvrir ce que cette bouteille à offrir à nos palais, même si cela signifie explorer ensemble un territoire que vous visitez rarement, voire jamais… Alors nous devrons trinquer à la découverte de nouveaux horizons !

    Pour la seconde fois, les voilà interrompus. Cela devait être un signe du destin qui les rappelait à la raison. Etait-il temps pour eux de se séparer ? Une nouvelle fois, Jean se montra fort déroutant dans son excentricité, son plaisir du jeu sans limite, à la frontière de l’inacceptable. Mais il y avait quelque chose desimple et de rafraîchissant dans tout cela.
    Il lui prit les mains et dans une demande soudaine de lui faire confiance et de se tenir là telle une statue Reikoise en attendant que cela se passe, la jeune femme lui chuchota.  

    Etes-vous sérieux ?

    Léonora releva un sourcil avant de lever les yeux au plafond en secouant la tête amusée, puis se tenait comme il le souhaitait. Silencieuse, aveugle à prier elle ne savait qui. Cela dit, son exécution était parfaite, les divinistes seraient fiers d’elle en la voyant…
    Puis il se mit à crier pour se faire entendre du majordome qui ne tarda pas à le rejoindre. Puis ce qui se passa ensuite était tout à fait surréaliste. Le laïus de Jean était si énorme que cela ne pouvait être cru par une personne saine d’esprit. Mais la crédulité du vieil homme était telle que plus c’était gros, plus cela passait. Il remarqua enfin sa présence, la pensant être une espèce de spectre de mauvais augure. La seule crainte de Léonora était qu’elle soit reconnue. Mais si la vue du vieux n’était pas si bonne, cela passerait, comme tout le reste.

    Puisqu’il voulait jouer, il allait être servi. Jean, dos à elle ne vit rien à ce qui allait se passer. La  brune sous ses airs de fantôme, leva lentement les yeux sur ce pauvre homme tout en restant immobile. Un frisson de terreur le traversa et pouvait se lire dans son regard alors qu’elle lui souriait de manière inquiétante. Soudain, quelques éclairs tombèrent autour l’auberge et illuminèrent un instant la cave avant que Léonora ne disparaisse pour de bon, laissant la chandelle tomber au sol et de fuir à toute vitesse et de ne laisser derrière elle, qu’un léger courant d’air et  la place du vide, avant de claquer la porte, histoire de rendre le moment plus horrifique.

    La noble Républicaine abandonna ainsi Jean et le Majordome, profitant que la porte de la cave soit ouverte pour regagner sa chambre aux regards discrets des autres clients qu’elle aurait pu croiser. Jean pourrait ainsi se dépêtrer seul. Elle, entra en trombe dans sa chambre pour réapparaitre aux yeux d’un Ronan surpris, l’épée pointée sur elle avant de la ranger en pestant.

    J’aurai pu vous transpercer… Vous a-t-il importuné ?

    Non, tout va bien Ronan, je suis rentrée maintenant, tu peux regagner ta chambre.

    Il s’exécuta en grommelant sans en demander d’avantage, habitué aux disparitions nocturnes de la Baronne. Elle, resta de longues minutes contre la porte, encore perturbée par cette soirée qu’elle se repassait dans la tête. Qu’elle fut sotte de s’imaginer qu’elle pouvait l’intéresser, il voulait simplement s’amuser, c’était maintenant une évidence. Mais ces sensations furent très agréables en un sens et rien que pour ça, elles valaient la peine d’être vécues.
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