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    Résiliente & Crow
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    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t3009-terminee-lune-crow-les-remanents
  • Lun 29 Avr - 21:17



    L a plante mellifère fascine une Lune malade au plus haut point, c’est la première fois qu’elle voit un chrysanthème en fleur. La beauté de ce bouquet de pétals en forme de coeur lui réchauffe le sien, les éclats roses qui virent au rouge sur leurs extrémités bariolent la plante avec douceur, et la petite fae agenouillée devant écarquille de grands yeux noirs où se reflètent pêle-mêle innocence et émerveillement. Le craquement sinistre derrière elle ne semble pas distraire son attention de la beauté florale et Lune tend lentement une petite main blanche vers le berceau des pétales avec toute sa délicatesse. Deux grands coups sourds font trembler le sol et mettent terme à un rugissement tout juste naissant et guttural, les doigts de la fille opaline enveloppent délicatement le coeur rosé et apporte la fleur jusqu’à son nez tandis que le bruit cesse, et en fermant ses deux yeux de nuit elle inspire longuement jusqu’à sentir l’enivrant parfum lui monter à la tête. Quelle friandise! La dame blanche esquisse un sourire de ses lèvres palotes et apprécie la senteur malgré la teinte métallique qui domine l’air, elle hésite tout de même un instant à cueillir la fleur, la tentation est grande et son envie s’y prête, mais elle a tant appris à respecter la nature qu’elle se sentirait coupable d’arracher ce bourgeon que le chrysanthème s’est donné tant de mal à faire.

    Elle contemple avec un air mélancolique la fragilité de ce tableau, ses propres doigts si frêles qui enserrent le délicat trésor, la douceur onctueuse des pétales contre la soie écaillée de sa peau, Lune est touchée par une symbolique qui échappe à ses mots, elle n’arrive pas à le formuler mais elle perçoit bien l’harmonie de ce décor. Enfin, si on omet le macabre festin qui prend place derrière elle et la chaleur fiévreuse qui étreint chacune de ses pensées.

    ”Tu aimes vraiment ces bestioles n’est-ce pas?”

    La fae relâche le mellifère qui reprend sa position naturelle en dodelinant élégamment, elle pose deux mains délicates sur ses genoux et se redresse lentement, lorsqu’elle se retourne pour faire face à son compagnon, celui-ci tourne vers elle son crâne de corvidé ensanglanté et sa protégée ne peut s’empêcher de lâcher un éclat de rire lunaire. Voir ainsi la tête de Crow maculée de sang du bout du bec jusqu’au front constitue une bien étrange vision, et alors que le béhémoth la regarde avec incompréhension, ne saisissant pas la source de son euphorie, il la regarde de travers.

    ”T’as l’air ridicule Crow.” fait-elle avec un sourire amusé.

    Il faut dire qu’avec les plumes de son visage autant ébouriffées et les piaillements égayés de l’animal en plein buffet viscéral, il a des airs joyeux et excités qui rappellent à Lune une époque plus jeune, plus insouciante, un voile de regret passe une fois de plus devant ses perles noires pour lui rappeler la tristesse de leur mal et Lune baisse les yeux en cessant de rire pour regarder sous les serres de Crow la bête mourante.

    Son Gardien aux plumes de jais est debout dans un équilibre précaire sur le corps d’un rampant géant, ses bras ailés maintiennent sa proie au sol tandis que son bec picore jovialement les viscères du bestiaux aux proportions gargantuesques, si Crow est déjà un béhémoth et que Lune, de petite stature, le considère naturellement comme imposant, la prise qui sert maintenant de repas au corvidé est bien plus grande encore et la fae n’en voit pas l’entièreté du corps gigantesque. Elle s’approche un peu de la bestiole, mais fait quand même attention, elle n’a ni la force de Crow ni sa constitution, et sachant que ce qu’elle croit se nommer Lanconda est toujours vivant en se faisant éventrer vif, une contorsion soudaine pourrait lui être très dangereuse surtout dans sa situation. À une distance respectueuse elle inspecte le Gardien tout content se repaître, mais son propre regard est craintif, ses yeux noirs se portent sur les plaies corrodées de son ami qui se résorbent encore, ce n’est pas normal. C’est sans aucun doute dû au venin de leur victime, ça doit bien faire le cinquième Lanconda que Crow a pris en chasse maintenant et Lune les trouve toujours aussi redoutables, mais le gibier précédent était de bien plus petite taille alors que celui-ci est tellement grand…

    ”Tu m’étonnes que t’es tout content toi, t’as à manger pour les trois prochaines semaines là n’est-ce pas?”

    Elle s’écarte à nouveau pour creuser un peu de distance avec le repas convulsant de son compagnon et s’assied à même le sol, les jambes pliées contre sa poitrine dénudée, les bras croisés sur ses genoux, elle observe sa peau avec attention. Lune n’arrive pas à savoir si son derme opalin commence réellement à noircir ou si elle devient folle, mais elle croit bien discerner des débuts d’assombrissements ça et là, ce n’est pas la première fois qu’elle tombe malade mais sa fièvre lancinante, les raideurs naissantes dans ses articulations et maintenant les sortes de taches dont elle est encore incertaine lui donnent du tracas. Plissant ses yeux elle observe plus intensément, non, c’est bien ça elle devient pas démente, il y a comme un bleu noirâtre à la base de son poignet dont le blanc n’est plus aussi immaculé. Elle soupire longuement, comme fatiguée par un effort physique qu’elle n’a pourtant pas commis, elle se doute que ce qu’elle a contracté n’est pas une simple grippe mais elle ne peut rien y faire, elle est dos au mur, acculée. Seule.

    ”Crow. Dormir.”

    En entendant le signal de sa petite protégée, le Corbeau tourne soudainement sa tête vers Lune et réagit de suite, en plantant ses griffes dans les vertèbres du rampant, il remonte ainsi le long du corps du serpent et l’empêche de prendre la fuite, arpentant cette colonne géante jusqu’à s’approcher de la tête de sa victime éprise de spasmes de douleurs, il plante une fois de plus son bec dans le cuir du Lanconda et perfore l’animal, encore et encore. La bestiole se contorsionne puissamment pour déloger le chasseur aviaire mais celui-ci tient bon et achève sa prise d’un coup final en abrogeant son malheur. Victorieux, l’oiseau trône un instant sur le roi de cette jungle avant de se redresser sur le corps, il lâche instinctivement un croassement assourdissant et revient ensuite auprès de Lune. La fae s’approche de son ami alors que celui-ci s’installe délicatement sur le sol, lui offrant son doux plumage, la petite protégée s’y installe péniblement à cause des protestations de ses jointures et profite ainsi de cette paillasse de fortune. Les vexilles de l’oiseau sont si soyeuses que le derme opalin ne s’irrite pas contre son pennage, et la petite s’endors rapidement emportée chez Morphée par la fièvre mystérieuse.
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    Lardon
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  • Sam 4 Mai - 10:48
    - A... TCHMRRFFLN !

    "Et merde." pestait intérieurement le cochon qui venait, en voulant retenir un éternuement, de se recouvrir la moitié du torse de morve, ou plutôt la cape fermé sur son buste qui était censé lui tenir chaud, bref elle était foutue, il allait devoir attendre que ça sèche pour gratter et faire tomber les morceaux. Cela dit il risquait d'attendre longtemps avec cette bruine marine.
    Le rameur faisait une grimace de dégoût lorsque Lardon finissait de se moucher dans sa pèlerine, "Foutu pour foutu" se disait ce dernier, surtout que ça aurait fini par lui chatouiller le groin et le faire éternuer à nouveau. Cette fois encore il aurait peut-être du écouter son amie naine et rester tranquillement à faire du gras à Luxuriance comme elle disait, mais maintenant qu'ils s'étaient prit la tête il ne pouvait décemment pas faire demi-tour sans devoir affronter son air suffisant et ses "Je te l'avais bien dit" pendant des semaines.
    La barque dans laquelle il se trouvait était chahutée par le courant, il aurait parié sur une traversée calme mais la chance l'abandonne à chaque fois qu'il pose le pieds à Sable d'Or, même le marin-pêcheur qui avait accepté de lui servir de guide et transport commençait à maugréer dans sa barbe quelque chose à propos des hybrides et la mauvaise fortune, heureusement qu'il l'avait payé grassement et que le double l'attendait au retour, sinon Lardon aurait sûrement du s'attendre à être débarqué en se faisant jeter par dessus bord dans un tonneau. Ha il aurait été beau le héros de guerre !

    Sans chavirer, l'embarcation atteignait la terre ferme, ou plus précisément le récif glissant qui formait un ponton rocheux naturel. Le temps de s'accorder avec son transporteur sur les modalités de retour et les deux se séparait sans que le soleil n'ait eu le temps de montrer le bout de son museau à l'horizon. Le dos chargé d'un petit sac contenant un nécessaire de voyage complet, Lardon remontait le sentier sinueux, qui aurait mieux convenu à une chèvre des montagnes qu'à lui, jusqu'à enfin atteindre l'orée du bois autour de Sancta.
    C'était hier, à une heure proche de l'aube, qu'était parvenu à Luxuriance un rapport d'observation sur une anomalie dans la zone. En fait il y en avait eu deux, le premier parvenu quelques jours plus tôt faisait mention d'un cadavre de Lanconda à moitié dévoré qui servait de festin à la petite faune locale sur la berge Sanctienne, reporté par des pêcheurs qui remontait le canal à destination de la haute mer. Jusque là, taille mise à part, rien d'anormal, un chasseur expérimenté fut dépêché sur place -la prime de risque était plus qu'alléchante- pour statuer sur la cause du décès et le type de blessure afin de déterminer qui était l'auteur de la mort.
    Et donc hier matin, le service de renseignement recevait un rapport de la part de ce fameux chasseur sur la présence d'autres cadavres de Lanconda et d'un "volatile de grande taille", sans autres précisions. Que l'on paie un homme de terrain aussi cher pour aussi peu d'informations concrètes était aussi alarmant que mystérieux, mystérieux pour Lardon qui n'est jamais dans l'ignorance bien longtemps lorsqu'il s'agit de Lanconda et alarmant pour les gars de la comptabilité qui allaient sûrement passer un savon au service de recrutement dans les jours suivants.
    C'était un peu le bordel à Luxuriance en ce moment, et pour certaines raisons que même moi votre serviteur narratif ne peut vous révéler sans risquer de me retrouver avec une lame sous la gorge par les espions du Reike, Lardon avait réussi à obtenir la primeur de l'information en graissant quelques pattes et organiser cette petite expédition sous un motif fallacieux pour s'absenter quelques jours et se rendre sur le terrain pour se rendre compte de la situation de lui même. Et c'était passé crème comme disent les laitiers Reikois.
    Sauf pour Siline, pas moyen de duper la naine rousse aussi facilement qu'un scribouillard, et le houleux débat n'avait pas trouvé de conclusion heureuse même quand l'hybride était venu amadouer son amie la veille avec un alcool qui lui avait coûté la moitié d'un salaire. Elle lui avait prit la bouteille, claqué la porte au groin, et souhaité d'aller servir de dîner à ses sales bêtes. Il ne pouvait pas gagner à tous les coups mais il savait qu'elle serait plus aimable à son retour, s'il rentrait du moins.

    Donc en moins de temps qu'il ne faut pour l'organiser, soit une grosse demi-journée, Lars était prêt pour sa sortie qui ne devrait pas durer plus de quelques jours de toute façon. Ou alors pour l'éternité... Bref ! Bon pied bon oeil, direction Sable d'Or, qui avait retrouvé des couleurs et des infrastructures depuis son dernier séjour, où il s'arrangeait avec l'un des rares capitaine de pêche qui était encore amarré au port pour être déposé sur la berge d'en face, et maintenant qu'il y était, il allait pouvoir commencer à enquêter mais d'abord quelques précautions.
    La cape morvée finissait pliée et cachée dans le creux d'une racine émergeante d'un arbre, recouverte d'une pierre et d'un tas de feuille. Elle sentait trop l'air marin et puis c'était quand même dégueulasse de se balader avec du vomi de groin comme ça. Il s'en rachèterait une autre, plus isolante cette fois.
    Puis il attrapait des poignées d'humus pour frotter ses vêtements et de la mousse poussant sur l'écorce des arbres environnant pour son visage, mieux valait sentir la forêt que la proie bien dodue, lui avait dit un jour un maître de chasse de qui il avait prit de nombreux conseils. Il voulait minimiser un peu les risques, il en avait déjà trop prit en venant, et seul, d'où la grosse dispute avec sa rousse préférée.
    Sa besace contenait tout un nécessaire d'observation, du matériel de premier secours au cas où, quelques rations et il portait un couteau de survie à la ceinture, cela lui rappelait les exercices de reconnaissance de l'armée durant sa formation militaire. Il était là pour ça, pour observer de loin ce qui dévorait des Lancondas. Un volatile géant ? Ha ! C'était bizarre. Il n'y avait rien qu'il connaissait d'assez gros dans la catégorie des volatiles pour bouffer du serpent géant, donc soit le chasseur était un alcoolique invétéré, soit un débile profond qui ne sait pas différencier un oiseau d'un dragon, soit autre chose. C'est "l'autre chose" qui était énigmatique et intéressante bien sûr.
    On leur connait énormément d'ennemis mais peu de prédateurs naturels, et encore moins de la taille de ceux qui ont été abattu, il devenait donc palpitant de découvrir ce qu'il en retournait réellement dans cette affaire. Était ce une espèce peu connue ? Une bête des environs née des incidents de la région ? Un monstre créé ? Le cochon était fébrile et il calmait son impatience avec quelques respirations profondes, il ne fallait pas se précipiter, il tenait quand même beaucoup à la vie mine de rien.
    Une fois serein, portant une odeur champêtre et de rosée du matin, il se jetait à quatre pattes et commençait à renifler la piste d-Mais pas du tout enfin ! C'est pas un chien de chasse. Non, il commençait à progresser accroupis, pour éviter d'être aperçu de trop loin par quoi que ce soit, et surtout parce qu'avec le léger brouillard matinal du sous-bois maintenant que le soleil allait bientôt franchir paresseusement l'horizon, il lui fallait être plus proche du sol pour découvrir d'éventuelles déjections animales à suivre. Les petits rongeurs des forêts sont plus bavards que les gens ne le pense et plus riche en source d'information dans ce genre de situation. Le cochon saurait bien vite dans qu'elle direction progresser pour trouver ce qu'il était venu chercher.
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    qui suis-je ?:
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  • Lun 13 Mai - 18:52



    C row est perché sur le cadavre du roi serpentin, son bec caquète joyeusement en anticipant un tel festin, et alors que ses grands yeux noirs de corvidés se plongent dans les méandres d’écailles il picore à quelques endroits la mue du Lanconda en essayant de trouver une ouverture dans sa maille. Impatient comme il est de pouvoir gouter aux meilleurs abats de sa victime, le Gardien s’échine les serres sur le blindage pour déloger quelques lamelles, il enfonce ensuite son bec géant dans un interstice entre deux plaques avec lesquelles il s’escrime. Coincé dans la chair du monstre rampant, il gigote sa tête de plus belle, il fouille encore un peu sous le derme écailleux et parvient à attraper un tendon du bout de son bec chitineux. Apposant ensuite ses deux pattes antérieures contre la carapace de la prise, il pousse sur ses serres tout en donnant des coups de têtes haineux, le béhémoth parvient enfin à déloger un morceau de l’armure reptilienne et arrache une viande encore juteuse. L’animal bascule sa tête en arrière et fait descendre son trophée au fond de sa gorge par accoups, ses quelques caquètement de satisfaction trahissent son humeur heureuse et il place ses griffes sur les côtés de l’orifice pour élargir un peu plus le sanglant trou.

    Mangeant à sa faim, Crow déchire encore et encore la chair du monstre rampant pour dévoiler avec succès un accès à sa trachée. Piaillant d’allégresse à la vue de l’organe nutritif qui s’offre à lui, le géant corvidé plonge sa bouille sanguinolente dans le cadavre du Lanconda et s’affaire à la lui arracher. Il s’escarmouche contre les tendons et les nerfs qui lui résistent et finit par obtenir gain de cause en poussant sur ses appuis, l’oiseau aux plumes de jais extirpe enfin son bec du cadavre avec entre ses mandibules le précieux conduit, et il lache un pépiement gourmand quand il le lance en l’air joyeusement pour l’avaler aussi sec.

    Son expression change du tout au tout quand il entend le beuglement porcin effaré.

    Le cri était clairement apeuré, provenant d’un peu plus d’une trentaine de mètres d’entre les arbres de la jungle. Les plumes des ailes dressées de Crow se rabattent subitement sur son profil et le prédateur scrute l’obscurité de la dense végétation à la recherche de l’origine du hurlement. Il se plaque contre le corps du serpent mort et progresse lentement en avançant ses serres acérées comme des épingles, tapis à ras du sol, il descend de son promontoir, le chasseur peut sentir cette présence, il entend du mouvement. Ses deux prunelles noirâtres dissèquent les ténèbres, épient les ombres, cherchent le moindre changement parmis l’épaisse nappe de feuillages, Crow ne fait là pas que suivre ses instincts mais il protège également la fille qui s’est écartée de lui tantôt pour aller se rafraîchir un peu plus loin. Il guette, le bec alerte et les muscles tendus, prêt à fendre les airs en ne laissant derrière lui que quelques rémiges de son plumage. Une goutte du sang reptilien s’écoule sur la mandibule de sa chitine, laissant dans un silence macabre une fine trace de velour dans son sillage. La perle continue sa descente, filant jusqu’à la pointe effilée pour s’y agglutiner comme une larme carmine. Crow fixe les ombres dansantes, la goutte s’effondre. Ses membres se crispent. Elle s’écrase sur la terre. Le son inaudible du sang qui tombe au sol est éclipsé par celui assourdissant du bond en avant du prédateur. Comme un essaim vengeur, l’oiseau fuse avec une fluidité sans pareille en paraissant glisser sveltement dans les airs, le fracas chaotique des arbres qui ploient sur son passage grondent avec fureur et le corbeau écarte d’un coup de serre un des angsana qui s’élève sur son chemin. Il atteint enfin l’endroit où il a perçu le dernier mouvement et saisi sa victime dans sa main, le plaquant au sol avec véhémence, l’oiseau de proie ne fait preuve d’aucune délicatesse envers la petite chose qui gesticule entre ses griffes géantes. Sa tête s’arque de côté et son oeil inquisiteur dévisage le nouveau venu avec curiosité, il s’agit d’un sanglier ou autre porcin affilié, c’est son beuglement indigné qu’il a entendu tantôt. Le Gardien noir observe avec intérêt l’animal, il y a quelque chose d’étrange, le cochon couine maintenant d’un ton bien plus aigu entre ses défenses saillantes… il y a une autre présence qui a suscité l’effarement du porcin, Crow n’est même pas sûr que la bête l’avait remarqué lui. Sa patte toujours enfoncée sur le sanglier cloué à terre, le béhémoth se redresse et tourne frénétiquement sa tête à la recherche de quoi que ce soit dans les parages.
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