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  • Dim 24 Mar - 15:38
    Les nuits en république n’avaient rien à voir avec les nuits Reikoises. Si Eris les avaient toujours trouvées froides, ce n’était rien en comparaison à cet endroit qui arrivait presque à faire geler son sang dans ses veines. L’humidité était omniprésente et lorsqu’il ne pleuvait pas c’était la neige qui rendait le sol boueux. Seule la ville offrait le luxe de marcher sur un sol pavé et non dans un mélange de vase et de crottin de cheval. Dissimulée sous la capuche sale d’une cape d'un noir d’encre qui se fondait parfaitement dans les zones d’ombres que les lanternes n’éclairaient pas, la bibliothécaire tentait de se frayer un chemin avec toute la discrétion dont elle était dotée.

    Ces derniers jours avaient été un songe pour Eris et c’était par moment encore le cas. Comme inconsciente, elle se trouvait brusquement spectatrice de son existence sans pouvoir agir sur son corps. Elle se contentait de regarder, d’analyser et d’approuver ou pas ce qui était fait. Les émotions continuaient de la traverser, la colère, la joie ou la peur mais les pensées parasites étaient plus présentes que jamais, tant et si bien qu’elle se demandait par moment s’il s’agissait bien des siennes. Eris était tout bonnement épuisée et terrifiée. Elle avait peur d’elle-même, peur de ce que Phèdre pouvait faire. Elle en avait eu un avant goût. Elle savait également que sa psyché était plus féroce que la sienne et que chaque jour qui passait était un jour où son autre prenait le dessus. En arrivant en république Eris était persuadée que sa fin était venue mais contre toute attente, c’était elle qui avait fini par reprendre les commandes et si elle ne savait pas comment, elle savait pourquoi.

    C’était une lettre dont elle avait immédiatement reconnu l’écriture cursive et appliquée. Avant même l’ouverture, elle avait reconnu le papier et si aucun sceau officiel n’était venu garnir la cire qui scellait l’enveloppe, Eris avait deviné l’expéditeur. Phèdre aussi et elle avait senti sa colère alors que sa détermination reprenait le dessus. Ce qui était encore plus étonnant, fut que cette lettre était arrivée chez elle bien avant son départ en République mais qu’en partant, elle s’était bien gardée de l’oublier.

    “Me feras-tu le plaisir de ta compagnie lors du retour des héros de la marche du vent d’acier ?”

    Phèdre n’avait pas compris, ni vu venir. Elle savait pourtant la flamme qu’Eris entretenait pour cet humain insipide, elle le savait mieux que personne puisque c’était son propre cœur qui s’agitait en sa présence, c’était également ses ardeurs qu’elle devait réfréner car si Eris aimait Zéphyr, Phèdre le méprisait autant qu’elles le désiraient. Pourtant elle n’avait su prévoir le moment où elle tomba à son tour dans l'oubli. Elle qui avait toujours considéré le jeune homme comme une faiblesse, constata à quel point elle avait raison puis sa conscience se réduisit à une flammèche corrompue dans l’esprit doucereux d’une bibliothécaire Ikusienne qui n’a guère sa place en république.

    Ainsi et pour la seconde fois de ce mois, Eris s’était retrouvée à fuir un pays qui la terrifiait. Au-delà du fait qu’elle n’était aucunement en règle avec les autorités républicaines, cet endroit lui semblait hostile. Sans nul doute car elle n’avait rien connu d’autre que le Reike. Alors elle s’était tapis dans sa chambre d’auberge, avait rassemblé les maigres affaires qui lui restait puis avait chipé un pantalon et une chemise et avait attendu la faveur de la nuit pour filer dans les rues sombres.

    On entendait toutes sortes de choses à Ikusa, surtout en deux cents ans d’existence et heureusement la mémoire de la fae était plutôt bonne. Il y avait de cela une petite vingtaine d'années, avait été évoqué des camps de réfugiés ou de passeurs, elle ne savait plus très bien, mais toujours était-il que ces gens avaient vocation à voyager de République vers le Reike et c’était exactement ce dont elle avait besoin. Sans le sous, ni qui que ce soit vers qui se tourner, il lui était impossible de regagner Ikusa par ses propres moyens. Neera, peut-être, aurait-elle pu l’aider mais Eris craignait que la Tornade ne déterre plus de secrets qu’elle ne l’avait déjà fait.

    Eris voyagea deux jours et une nuit en longeant les routes principales par les chemins de bas-côté pour ne jamais se retrouver à découvert, ni se perdre. Elle qui n’avait jamais porté de pantalon, découvrit ô combien ces vêtements étaient inconfortables mais elle devait leur concéder une certaine praticité. Au terme du second jour, elle arriva enfin à ce qui semblait être un camp. Hélas le destin n’en avait pas finit avec elle et lorsqu’elle comprit en quelle compagnie elle se trouvait, il était déjà trop tard et le rire cristallin de Phèdre raisonna dans un coin de son esprit. Même muselée, elle était maîtresse dans l’art de la manipulation.

    Sale et éreintée mais également affamée, Eris n’avait pas eu la force de s’enfuir une fois de plus. Elle n’était pas une combattante. Pas plus qu’une nomade. Le mieux qu’il lui restait à faire était de dissimuler son tatouage, reprendre des forces et le moment venu reprendre la route de son côté.

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    Leif Brynjolf
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  • Sam 30 Mar - 16:34


    La fuite
    Feat. Siame et phèdre - Message 1


    Le froid, la neige, le corps qui frissonne pour remonter sa température corporelle, cela me rappelait un peu Célestia mais en bien moins intense. Ici cela me paraissait surtout très humide plus qu'autre chose et ce n'était pas agréable. En somme tout me disait que rien n'était aussi bien que ma maison, celle que mon coeur chérissait, celle que le Nouvel Ordre avait brûlé et détruite en même temps que les habitants du village, ma famille, ma meute...

    Je passais donc depuis ce jour mon temps à chasser mais je ne chassais plus des proies animales, bestiales ou autres, non je chassais les réfugiés de Shoumeï mais pas n'importe lesquels, mes proies de prédilection avaient toutes en commun un défaut : elles étaient divinistes.

    Certains pourraient croire que c'est une obsession et dans le fond ils n'auraient pas tord mais en République c'était devenu mon quotidien et ma quête. J'avais étudié des mouvements de réfugiés, écouté leurs récits, tapi dans l'ombre de mon employeur dans l'enceinte de son bureau protégé à Liberty : l'accueil des réfugiés c'était son devoir et ma chance.

    A force d'étudier des cartes et des récits j'avais conclu qu'il devait y avoir un camp de réfugiés à deux jours de la ville, un lieu ou ils se regroupaient, s'alimentaient probablement, payaient une fortune un guide à la con avant de pouvoir entrer à Liberty avec des papiers en règle pour demander l'asile... C'était ainsi qu'allait le monde ici, dans cette nation où l'argent régnait en maître tout se payait, rien n'était impossible tant qu'on mettait la main à la poche ou ailleurs selon les envies des monnayeurs.

    J'avais donc cherché durant quelques jours la localisation de ce camp et j'avais fini par le trouver, isolé, mais avec une bonne vingtaine d'âmes en permanence, bien sûr on y trouvait des Républicains désireux de se remplir les poches et ensuite il y avait des Reikois et anciens de Shoumeï qui cherchaient le moyen d'entrer dans la Nation Bleue de manière discrète mais presque dans la légalité. J'avais troqué mes vêtements de qualité payés par mon employeur généreux pour de vieilles frusques, celles que j'avais en quittant Célestia, élimées, qui avaient vécues mais que je ne parvenais pas à jeter. Bien sûr ma stature et ma bonne santé contrastaient avec certains pauvres erres mais le monde allait ainsi , nous n'étions pas tous nés égaux ni physiquement ni au niveau de nos ressources.

    J'étais dans ce camp depuis deux jours, j'aidais aux diverses tâches après avoir donné des informations factices pour obtenir des documents pseudos légaux pour entrer en République (ou j'étais déjà bien installé); Naturellement on m'avait affecté une tâche simpliste mais qui me convenait parfaitement en attendant... pourvoir le camp en bois pour alimenter les feux et foyers et chasser quand je le pouvais. Rien de compliqué en somme pour quelqu'un ayant grandi dans les montagnes rudes de Shoumei, près du sommet de Célestia. Trouver un lapin dans une étendue de glace je savais le faire.

    Je revenais de ma journée en forêt, je portais deux lapins et deux écureuils comme butin ce soir là, j'avais coupé du bois en quantité le matin. Je m'approchais des feux de camps et déposais le fruit de ma chasse.

    - Voilà ma paye du jour.

    C'était au responsable du camp un dénommé Ishamael un homme d'une quarantaine d'années, imbu de son importance, petit et malingre mais respirant le mal en un sens, un manipulateur né qui ne cherchait que le profit en toutes circonstances. J'étais en train de dépecer un des lapins, le premier étant prêt à passer sur le feu quand j'aperçus une femme dissimulée sous sa capuche.

    - Hey... Tu peux m'aider? Faudrait vider le lapin et mettre sur une branche pour le mettre à cuire, j'ai presque fini de dépecer le second.

    Pour le moment qui elle était je n'en savais encore rien mais fallait bien ouvrir le dialogue d'une manière ou d'une autre non?


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    La fuite | Leif & Siame  7ffr
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  • Mar 2 Avr - 23:07
    Siame ne se sentait chez elle nulle part. Pas plus dans les ruines de Shoumei que dans le désert Reikois. Tout comme elle ne se sentait pas plus à sa place entre les divinistes ou au milieu des athées. Sa sœur perdue, sa maîtresse partie, son bourreau disparu, elle était parfaitement seule sur ces terres. Cependant, elle ne se permettait aucun apitoiement. Ses mésaventures, sa solitude n'était qu'une part d'elle, et loin d'être celles qu'elle considérait les plus intéressantes. Non, les épanchements lui avaient toujours donné un sentiment pénible, désagréable, qu'il s'agisse de ceux d'autrui, et ô plus grand malheur—les siens.

    Les seuls éclats d'émotions qu'elle tolérait étaient celles des femmes donnant la vie. Et la jeune demoiselle qui se tenait devant elle hurlait à la mort, le front et la gorge luisante de sueur. L'épreuve était abominable, c'était son premier enfant, et la pauvre croyait mourir. Ishamael – en bon petit chef – avait cru opportun de venir superviser cet événement qui ne le concernait pourtant nullement. Il ne portait néanmoins pas suffisamment ses couilles pour avoir le courage de venir aider à l'intérieur de la tente, et tant mieux. Cependant, il eut l'indélicatesse de croire qu'il pouvait se permettre de pousser le rideau, pour demander :

    — Peut-elle faire moins de bruit ? On l'entend dans tout le camp.

    La demande avait été accueillie par la voix tranchante, assassine de Siame – seule accoucheuse présente dans le campement, les manches présentement relevées pour s'atteler à la tâche qui lui incombait. Et les Titans merci que cette femme se soit arrêtée au campement au bon moment. Ni la guerre, ni la faim n'avait jamais arrêté les naissances. Et encore moins les petites prétentions d'un homme mal dégrossi.

    Je vais venir te retourner tes entrailles de con de l'intérieur, on verra si tu ne vas pas beugler comme une truie qu'on égorge. Dégage de là et laisse nous travailler, Ishamael.

    Il était devenu tout rouge, comme le petit bonhomme coléreux qu'il était. Il ressemblait à une gerbille – inoffensif et très animé – et Siame songea qu'il avait plus sa place dans une cage qu'à la tête de ce campement. Conscient que la demande était parfaitement idiote, ravalant son stupide complexe d'infériorité, il détala sans réclamer les restes de sa dignité. Ça ne surprit aucunement l'accoucheuse, qui se gardait bien de dire ce qu'elle pensait du personnage, mais elle s'étonnait tout de même de ressentir une pointe de déception : qu'il soit aussi prévisible, peut-être. Elle avait élu refuge dans ce camp quelques jours plus tôt seulement, le temps de préparer son départ pour sa traversée du désert reikois. Ishamael lui avait offert le couvert pour quelques jours en échange de ses services : pour peu qu'elle promettait de rester jusqu'à l'accouchement de la jeune demoiselle.

    Enfin, les plaintes douloureuses furent remplacées par les pleurs d'un nourrisson et le corps las d'une mère remplie de souffrances et de bonheur. Siame considère l'enfant d'une grimace sévère, avant de déclarer :

    C'est une fille, félicitations.

    Ses félicitations n'étaient jamais réellement adressées au bambin, mais plutôt à la mère, pour ne pas avoir dérivé paisiblement vers la mort après avoir donné naissance à leur progéniture. Les accouchements difficiles étaient si courants. Combien de fois avait-elle dû arracher des bras froid d'une mère, les ongles encroûtés de sang et les yeux vides, un nourrisson hurlant à la vie, à la mort. C'était l'ordre des choses : la cruauté et la peine ; les futurs tués dans l’œuf et les destins malheureux ; les maris maladroits et les mères absentes. La jeune femme la regarde, l'air reconnaissante et Siame ne peut s'empêcher d'y voir le visage de sa sœur qui s'était, un jour, tenue à cette place. Phèdre avait toujours refusé de mourir. La nouvelle mère la remercie, et l'Ange quitte la tente pour la laisser profiter de son nouveau-né et d'un repos bien mérité.

    En dehors, la vie avait repris son cours : chacun attelé à sa tâche, car c'était ainsi qu'allait la vie en communauté. Elle trouva un feu, fit chauffer une marmite d'eau bouillante pour se désinfecter les mains encore poisseuses. C'est à ce même instant que son attention se posa sur l'homme et son butin : deux lapins bien gras, et deux écureuils. Elle l'avait déjà aperçu à plusieurs reprises, ces deux derniers jours. Les réfugiés venaient y aller, aussi, Siame ne se montrait pas farouche lorsqu'il s'agissait d'approcher ceux à qui elle n'avait encore jamais parlé. Ce garçon-là, sans être capable de remettre son nom, s'était illustré en peu de temps : il s'agissait là d'un des chasseurs les plus efficaces qu'avait vu le groupement ces derniers mois. Il venait de demander l'aide d'une autre apatride que l'Ange n'avait pas encore vue dans le campement. Un étrange sentiment s'insinue en elle, et quelque part, dans le fond de son cœur, dans sa mémoire quelque chose se met à pulser. Il lui semble apercevoir son propre reflet sous la capuche. Un instinct lointain, l'envie de protéger, tiré par un fil invisible. Elle l'ignore encore, mais c'est ici que le monde se recoud.

    Je vais le faire, proposa-t-elle la voix rauque, comme si elle était restée trop longtemps au-dessus de l’eau bouillante, devinant le mouvement de recul qui venait d'échapper à la nouvelle arrivante.

    Elle s’était approchée sereinement, les mains propres, sa jupe froissée et des épingles à cheveux manquant à leurs devoirs. Préparer un lapin, ce n'était pas bien plus compliqué que d'assister un accouchement : ce n'était que de la chair, des organes et du sang. Elle passait de l’un à l’autre sans le moindre chichi. D'une main, elle s'empara de la bête tendue et de l'autre, d'un couperet. Se retroussant les manches jusqu'aux coudes, et sans plus de cérémonie, elle trancha la tête du lapin à sa base d'un coup ferme et précis. Il lui semblait être devenu insensible à la vue du sang, tout comme à son odeur prégnante. Il y eut le gargouillement d'une artère tranchée, et la sensation brûlante du sang encore chaud sur ses mains. Sentant le regard de la jeune femme dans son dos, l'Ange pointa la panière de légumes du bout du menton.

    Si tu veux t'occuper les mains, tu peux éplucher les légumes. Lui suggéra-t-elle, pour qu'elle n'ait pas à se sentir potiche.

    Ici, tout le monde savait ce qu'il avait à faire, mais un coup de pouce n'était jamais malvenu.

    Deux lapins et deux écureuils, nous sommes gâtés ce soir. Tu chasses comme un loup. Ishamael est ravi de sa nouvelle recrue. C'est une peste, mais il a du flair lorsqu'il s'agit de reconnaître le véritable talent de quelqu'un.

    Elle attrapa le second lièvre qu'il lui tendait désormais, le premier se vidant de son sang dans un seau. Rien ne devait être gâché : ni la fourrure, ni le sang, ni les os.

    Et toi ? Son regard coula sur la jeune femme. C'est quoi le tient, de talent ?

    Siame n'était pas du genre social, en temps normal, mais il y avait quelque chose chez cette fille qui la démangeait, sans qu'elle ne parvienne encore à mettre le doigt dessus.


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  • Sam 6 Avr - 13:51
    Eris aurait voulu devenir une souris pour pouvoir disparaître dans un trou aussi petit qu’elle et qu’on ne la vit plus jamais. Hélas la vie l’avait doté d’une taille non négligeable et s’était abstenue de lui donner un quelconque don de métamorphose. Elle avait donc dû affronter Ishamael avec pour seul argument, la mine déconfite d’une petite noble qui ne sait guère ce qu’elle fabrique ici. Il s’en était fallu de peu pour que l’homme ne la renvoie d’où elle venait mais, à défaut d’avoir une quelconque utilité, Eris lui avait promis une somme d’argent rondelette. Largement de quoi s’acheter une place dans cette caravane qui la ramènerait au Reike. Toutefois, il avait été convenue qu’elle n’échapperait pas aux tâches diverses et variées du camp. Bien qu’elle avait hésité à protester, elle avait deviné sans peine qu’il valait encore mieux se taire et obtempérer. C’était ce qu’elle avait fait. Puis dès qu’il l’avait chassé d’un geste désinvolte en marmonnant un vague : “Eh bien ne reste pas planté là, va-t-en. Il y a du travail.” Elle avait tout simplement disparu.

    Le camp était vaste et on y trouvait pléthore de créatures venues de République. Il ne lui avait pas fallu très longtemps pour comprendre qu’elle se trouvait au sein même d’un groupe hétéroclite de divinistes et cette constatation lui avait glacé le sang. Elle qui n’avait rien connu d’autre que le Reike n’avait qu’une seule impression : avoir mis les pieds dans une fourmilière ennemie. Par chance, sa chemise aux manches bouffantes cachait efficacement le petit dragon qui ornait l’arrière de son bras et elle avait rabattu sa capuche sur ses cheveux. Elle déambula ainsi durant des minutes qui lui parurent être des heures, cherchant du regard de quoi s’occuper les mains ou au moins de quoi se réchauffer car le froid n’avait cessé de s’insinuer sous ces vêtements ces deux derniers jours. Eris ne rêvait que d’un peu de chaleur, d’un bon repas et d’une vraie nuit de sommeil. Ce furent sans doute un mélange de toutes ces envies qui la menèrent près d’un feu vif dont la lueur rougeoyante des flammes faisait danser les ombres qui obscurcissaient la forêt.

    Un homme large d’épaule était assis juste à côté du brasier. Ses mains étaient couvertes de sang tandis qu’il dépeçait un petit animal qu’elle devina être un lapin malgré son aspect de chaussette retournée. Les yeux d’Eris étaient fixés sur ce spectacle macabre qui, sans en comprendre la raison, la fascinait. Ce ne fut que lorsqu’il s’adressa directement à elle qu’elle put s’arracher à ses pensées dans un léger sursaut.

    - Je… Balbutia-t-elle tout en regardant le cadavre du lapin dont la peau avait complètement fini d’être retirée. D’ascendance noble, Eris n’avait jamais eut à faire la cuisine. Pas plus qu’elle n’avait eu à écorcher ou vider un lapin en deux cents ans d’existence. Même si elle l’avait voulu, elle n’aurait su comment s’y prendre. “Ce n’est pas plus compliqué que d’éviscérer un homme…” souffla son esprit et elle se figea, les lèvres pincées. - Euh… N-... Lui apprendrait-il si elle avouait ne rien y connaitre ? Vu sa mine renfrognée, elle n’en était guère convaincue. Elle ouvrit la bouche pour refuser poliment lorsqu’une voix s’insinua en elle comme de l’eau dans une fissure. C’était une jeune femme dont l’aura éthérée contrastait avec les tâches de sang qui parsemaient ses vêtements.

    “Je la connais.” songea Phèdre. Mais elle était incapable de remettre un nom sur ce visage. Sur son visage ? Sans même s’en rendre compte elle avait fait un pas dans sa direction, observant avec un intérêt non fin les mouvements chirurgicaux de ses doigts minces. La nouvelle venue coupa et évida l’animal sans sembler éprouver la moindre once de dégoût, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Eris recula lentement, prête à s'éclipser lorsqu’elle fut à nouveau retenue par le timbre de cette voix qui la faisait vibrer de l’intérieur.

    - D’accord. Sans plus de cérémonie, elle prit place entre les deux voyageurs, tira un seau de pommes de terre, attrapa un canif et pinça les lèvres. Elle avait vu mille fois la gouvernante de sa maison d’enfance le faire mais cela ne voulait pas dire qu’elle l’avait déjà fait. Ce n’était rien et pourtant, pendant un bref instant, elle eut l’impression que c’était une épreuve insurmontable. Ses yeux fusillèrent la patate comme si c’était elle, l’unique fautive de sa position délicate, puis elle s’attela maladroitement à la tâche en silence. Seuls ses yeux faisaient de discret allers et retours entre l’homme et la femme dont les cheveux blancs lui firent supposer quelconque filiation.

    - Moi ? Hoqueta Eris comme si on lui avait posé une question saugrenue. Ses mains maladroites arrachèrent un bout de chair à la place de la fine peau et elle grimaça. - Je n’ai pas de talent particulier. “Mais j’ai beaucoup d’argent.” Un secret qu’elle comptait bien ne pas divulguer ici. Pour ce qui était des aptitudes, Eris était douée pour tout ce qui n’était pas utile dans un camp tel que celui-là. Elle n’avait pas son pareil pour calmer les grimoires coléreux, elle savait trouver un livre en moins de trois minutes parmi la multitude que contenait la bibliothèque d’Ikusa, elle pouvait également recoudre les tranches brisées des ouvrages les plus volumineux en à peine quelques heures et elle était une excellente scribe. Mais tout ceci, ne servirait à rien ici et elle en avait bien conscience. - Je suis douée pour la magie. Cela aussi c’était vrai. Que ce soit de par sa race ou de par sa nature profonde, Eris avait toujours maîtriser ses pouvoirs avec une dextérité prometteuse qui avait eut le don de ravir ses précepteurs.  - Et j'apprends vite. Ceci était un peu moins vrai. Eris était incapable de s’intéresser à un sujet qui n’attirait pas son attention. Aussi il lui était possible d’apprendre une nouvelle forme de magie en un tour de main mais éplucher des pommes de terre… D’un geste du poignet, elle retira sa capuche.

    - Je m’appelle Eris. Bien qu’elle craignait ceux qui l’entouraient, elle songea qu’il valait encore mieux faire d’eux des alliés et ce n’était pas en se cachant sous une capuche d’ébène qu’elle y parviendrait. - Vous vous rendez tous les deux au Reike ? Elle reprit son épluchage laborieux. - Il paraît que la route est…longue. Fastidieuse ? Dangereuse ? Éreintante ? Tous ces adjectifs auraient pu qualifier le chemin qui l’attendait mais pour l’heure, elle n’avait plus envie d’y penser. Le moment de s’en inquiéter viendrait bien assez tôt, pour l’heure elle voulait souffler rien qu’un peu. - Et Ishamael n'est pas très commode... Admit-elle à voix basse.
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  • Dim 21 Avr - 17:20


    La fuite
    Feat. Siame et phèdre - Message 2


    J'étais persuadé que j'avais eu le nez creux en cherchant ces passeurs illégaux, ces faiseurs de miracles pour ceux qui cherchaient un havre de paix en République sans avoir à passer par les chemins officiels et fastidieux. Et avait-il était compliqué pour me faire passer pour un réfugié de Shoumeï? Pas le moins du monde car j'en étais un, la seule chose qui me différenciait de certaines de ces personnes c'était que ma raison d'être ici était eux et pas le choix de fuir les terres de Célestia. Je les détestais pour leur seule foi, ils avaient perdus beaucoup mais cela ne comptait pas dans la balance du jugement car nous avions tous perdu quelque chose en réalité.

    J'avais entendu la venue au monde d'un bébé dans ce chaos, la nature était ainsi faite que rien ne l'empêchait de suivre son cours, tant que le cycle de la vie était assuré le monde continuerait de tourner. J'avais entendu la sage femme insulter Ishamael et je m'étais surpris à sourire, elle avait du caractère la bougresse.

    Elle avait rejoint le feu et s'était installée non loin de moi et elle a proposé son aide derechef, prenant les choses en main, c'était une femme forte à n'en pas douter. Et surtout sans être très intelligent je voyais qu'elle tentait d'aider celle à qui j'avais demandé de l'aide. Dans le fond je m'en cognais de qui allait dépecer ce foutu lapin, j'avais les crocs, je m'étais nourri en chassant mais je ne pouvais y rester des heures sous peine d'être découvert en tant que lycan et si je n'en avais pas honte je préférais garder pour moi cette petite spécificité.

    Celle aux cheveux blancs s'adressa à moi et je pris donc le temps de l'observer pour lui répondre.

    - Chacun ses compétences tout simplement, je suis un fin chasseur et un excellent pisteur. Et je paye Ishamael comme tout le monde pour trouver un nouvel havre de paix. Pour le coup c'est vous autres qui avez de la chance de m'avoir non?

    Vantard comme toujours, même si dans le fond je n'en pensais rien, jouer le connard de service était amusant et cela évitait d'avoir à se prendre la tête tout simplement. Je continuais avec mon propre lapin, bientôt il serait nu comme un ver, libéré de sa peau épaisse et prêt à être cuit. J'avais vu que la sage femme était une pragmatique finalement, elle travaillait avec méthode, application et la peau allait être sortie entière, pas du genre à gaspiller.

    La seconde femme, celle que j'avais interpellé me semblait pas à sa place ici, rien n'allait, elle était trop... précieuse pour être en ce lieu? Elle aurait du avoir ses papier sans souci j'en aurais mis ma main à couper, son port, son maintien, non elle n'était pas une âme en peine de Shoumeï , en peine peut-être mais elle puait la classe, enfin selon mes critères de cul terreux bien sûr mais quand même.

    Elle sembla tenter de répondre sans succès, des mots sortaient ou plutôt des syllabes isolées, avait-elle un souci d'élocution? Pour ça qu'elle se cachait ici? Possible. Après j'allais pas enquêter, ce genre de chose ça épuise son homme voyez vous et je suis quelqu'un de simple dans l'âme. Elle prit place et se mit à éplucher les légumes.Elle livra quelques informations bien sommaires sur elle et dans sa voix perçait le doute, elle avait une fragilité certaine et plutôt surprenante dans le fond.

    - Eris, magicienne prête à apprendre, c'est un bon début dans ce monde chaotique ma foi. Fais attention avec le couteau tu enlèves bien trop de peau à cette pauvre pomme de terre, il va rien rester à manger si tu continues ainsi.

    J'avais souri, à moitié moqueur mais comme j'en avais fini avec mon lapin j'avais attrapé un légume et pris une lame courte pour lui montrer le geste.

    - Pas besoin d'appuyer fort, elle va pas s'enfuir et la peau de la pomme de terre n'est pas résistante, vas-y tranquille et ça se fera tout seul.

    J'avais donné le second lapin à l'autre femme pour m'occuper maintenant de l'écureuil. Cela ne serait pas beaucoup plus long ni difficile pour ma part, le feu était déjà bien pris, intense, une fois les animaux mis en broche ils cuiraient rapidement et les légumes serviraient à une soupe qui servirait de vraie base à ce repas, mes prises n'étaient que des gourmandises pour les papilles, un moyen d'oublier où ils se trouvaient en cet instant tout ces gens perdus, égarés.

    - Moi c'est Leif, je viens de Célestia, d'un petit village près du sommet. Et je pars rejoindre la République pas le Reike.

    Je m'arrêtais là car il fallait ne livrer que la vérité, je ne pouvais pas parler de foi ou quoi que ce soit d'autre, je n'y croyais pas le moins du monde. J'entrepris du coup d'enlever ma cape de fourrure et certaines parties de mon armure de cuir, a priori je ne risquais rien dans ce camp, pas de troupes reikoises ou de garnison républicaine en vue, je n'avais pas senti de trace humaine à des kilomètres à la ronde quand j'étais parti chasser. Une fois délestée du superflu je me retrouvais en chemise de laine épaisse et avec un gilet de cuir sans manche, je réalisais bien sur que cela semblait trop peu vu les températures du moment mais bon... Cela pouvait passer sur mes origines montagnardes, en réalité c'était au cas extrême ou je devrais me transformer en urgence, abimer une armure de bonne facture ça avait un coût certain et je ne roulais pas sur l'or.

    - Et toi grande sage femme qui es tu ?

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    La fuite | Leif & Siame  7ffr
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  • Dim 5 Mai - 22:37
    Tout ça sonnait mal. Il y avait quelque chose dans l’air qui ne s’accordait pas tout à fait justement, mais Siame, aussi perspicace eut-elle été, fut parfaitement incapable de mettre le doigt dessus. Était-ce l’ambiance sur le campement dans laquelle s'opposaient désormais les conversations légères à côté des pleurs d’un nouveau-né—situation qui exigeait un peu d’intimité que la vie en communauté persistait à lui refuser ? Ou bien, la résonance du prénom de la jeune femme dans ses lèvres ? “Eris”. Sans qu’elle ne puisse l’expliquer, elle s’était attendue à autre chose. N’importe quoi (n’importe quoi ?) mais pas “Eris”. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle voulu qu’il soit différent ? Elle fronça les sourcils, chassa le sentiment et sa curiosité désormais piquée. Cette mortelle-là, elle n’était pas comme les autres. Ou bien, si tout ça ne reposait que sur la nonchalance insolente avec laquelle l’homme avait signifié venir de Célestia, sans s’encombrer du moindre salut pour les Titans ? Curieux, mais à en considérer l’époque actuelle et ses propres convictions, l’Ange n’allait pas lui jeter la première pierre. Et puis de toute manière, tout ça, ce n’était pas ses affaires et elle non plus n’avait pas l’intention de passer pour une fanatique, même en étant entourée de toute une flopée. Elle avait donc continué le plus sereinement du monde sa besogne.

    Elle s’était emparée du second lapin qu’il lui avait fourni sans la moindre expression, comme si tout ça lui était très naturel. Malgré ses traits de jouvencelle, elle portait comme une femme mûre, si bien qu’il n’était pas si difficile d’imaginer que cela faisait un bon moment qu’elle arpentait ce monde. L’Ange s’était prise à sourire quand Leif (puisque c’était ainsi qu’il se nommait) l’avait affublé de “grande” quand il la dépassait d'au moins deux têtes, jugea-t-elle, bien qu’il soit assis. C’était attendrissant. Bien évidemment, elle comprit où il venait en venir – ça n’avait aucun rapport avec sa taille – et elle accueillit le compliment comme il se doit : d’un sobre sourire.

    Siame. J’ai bien connu Célestia… Elle marqua une courte pause, tandis que sa dague séparait avec soin la fourrure et la chair. J'y ai vécu un temps avec ma sœur. Il y a fort longtemps néanmoins, je doute qu’il y ait encore qui que ce soit dans ton village pour se souvenir de cette époque. Et clac! ce qu’il restait de la peau du second lapin venait d’être arraché d’un seul geste. Tu as décidé de partir seul ? Personne pour t’accompagner ?

    Il fallait croire qu’elle pouvait se montrer tout à fait agréable, lorsque la situation s’y prêtait et, malgré la manière dont on l’avait entendu menacer Ishamael quelques minutes plus tôt, elle se prenait à sourire devant Leif et Eris. Sa méfiance naturelle semblait s’effacer un peu, bien qu’elle maintenait une certaine distance.

    Ne te tracasse pas pour Ishamael, elle s’adressait désormais à la jeune femme, il aboie fort, mais il ne mord pas beaucoup. Tant que tu ne lui donnes pas d’excuses pour venir t’assommer de ses infernales leçons de moral – si guider ceux dans le besoin était tout à son honneur, il fallait croire que le type avait décidé de laver tous ses efforts en passant pour un connard paternaliste –, tu devrais t’en tirer. Il ne crache jamais sur de nouvelles petites mains pour aider dans le camp, il te trouvera certainement quelque chose à faire.

    Dans le ciel, un aigle passa.
    Siame releva le museau en sa direction.

    Un aigle. C’est bon présage, paraît-il.

    Elle chassa les lointains souvenirs que lui évoquait l’oiseau, avant de poursuivre.

    Je pars également en direction du Reike. Il était encore un peu tôt pour proposer à une inconnue de faire un bout de voyage avec elle, et pourtant… C’est un long voyage, mais nous pourrons faire une partie du trajet ensemble, si tu le souhaites, Eris.

    Le nom sonnait mal.
    Il y avait définitivement quelque chose à propos de cette fille ; mais tout chez elle avait été changé, brouillé. Un étrange petit bout de femme.

    Je ne compte pas m’attarder éternellement ici, et maintenant que ma “mission” est terminée… Elle parlait de la jeune femme qu’elle avait fait accouché un peu plus tôt. Je reste encore quelques jours le temps de m’assurer que le bébé et la mère sont tout deux en bonne santé.

    Son regard passa d’Eris pour venir se poser sur le gaillard à côté.

    Et toi, Leif ? Qu’espères-tu trouver du côté républicain ?

    Elle jeta un coup d'œil aux légumes qui venaient d’être “épluchés” – elle ne fit pas le moindre commentaire, cette fille était définitivement des beaux quartiers, peu importe d’où elle venait –, et aligna les lapins désormais prêts à être cuits. Autour d’eux, on pouvait déjà entendre les ventres gargouiller.

    Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, j’aimerais apporter le morceau le plus tendre à notre nouvelle maman. Elle l’a mérité.

    Si Siame avait cette manière d’être dure avec les hommes, elle faisait preuve d’une compassion et d’une attention toute particulière lorsqu’il s’agissait des femmes. De là à dire qu’elle les appréciait, il y avait un monde – elles restaient des mortels parmi tant d’autres –, mais elle s’adoucissait curieusement en leur présence.

    Sans faire plus de manières, elle essuya ses mains sur son tablier et retroussa à nouveau ses manches tombées, et s’empara de la marmite dans laquelle Eris avait déposé les légumes. Il s’agissait désormais de la remplir d’eau, et de faire cuire le potage. En somme, rien de bien compliqué. La vie dans ce campement était réduite à sa plus évidente simplicité : chasser, construire, rénover, manger. Boire aussi. Le soir venu. Ce n’était pas parce qu’ici tout le monde avait perdu son “chez-soi” qu’on ne pouvait pas prendre la peine de décompresser un petit peu ? Un homme, qui avait lui déjà bien entamé sa boisson – et peut-être sa deuxième ou troisième tournée –, s’approcha pour leur déposer trois chopes d’hydromel servies généreusement.


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  • Mer 8 Mai - 21:04
    “C’est toi que j’éplucherais tranquillement si tu ne la ferme pas bientôt.” Siffla avec véhémence Phèdre dans l’esprit d’Eris qui sembla vaciller un instant sur son siège. Elle était agitée depuis qu’elle s’était assise ici quelques minutes auparavant, comme si la présence de ses deux compagnons éveillait quelque chose. Mais elle était bien incapable de savoir quoi. Eris était certaine de ne connaître ni l’un, ni l’autre mais il était indéniable que sa conscience -celle de Phèdre- se cabrait et s’arqueboutait comme si quelque chose essayait de s’échapper de ses entrailles. Mais quoi ? Cette pensée terrifia Eris.

    Cela faisait maintenant plusieurs mois que son Autre avait élu domicile dans un recoin obscur de son esprit et Eris avait constaté que chaque jour qui passait était un jour où Phèdre gagnait du terrain tandis qu’elle en perdait. Et même lorsque la demi-fae pensait avoir le dessus sur cette intruse, qu’elle décidait de la faire taire pour la reléguer loin dans les tréfonds de son esprit, il lui fallait toute son énergie. Alors que Phèdre l’avait muselé avec une facilité déconcertante. Elle avait éteint son existence pendant des jours comme on soufflerait une bougie, la réduisant simplement à une flamme crachotante dans un océan de ténèbres. Quand Eris avait repris conscience, elle était déjà très loin de chez elle. Alors la manière qu’avait Phèdre de s’agiter aujourd’hui, n’augurait rien de bon.

    - Je… Oui… Pardon… Marmonna-t-elle tout en résistant à l’envie -qui n’était probablement pas la sienne- de retourner son petit couteau émaillé vers son professeur d’épluchage. Il avait beau être assis, il semblait aussi haut que large et son visage n’était pas si laid pour un homme du Shoumei. Surtout ses grands yeux bleus, plus clairs que ceux d’Eris. “Ils feraient un magnifique ornement dans un bocal.” Continua la voix de velours de Phèdre. Eris tressaillit et suspendit son geste alors que des images dont elle se serait bien passées étaient en train de se former dans sa tête. Il en allait ainsi depuis plusieurs semaines maintenant. Cela avait commencé lorsque la demi-fae avait pris le dessus sur l’Autre. Si elle ne pouvait parler, rien ne l’empêchait de penser et elle -Phèdre- s’était mise à penser à beaucoup de choses. Surtout lorsqu’elle avait constaté ô combien cela pouvait éprouver Eris. Ainsi, elle eut une image claire et d’une précision époustouflante de Leif dont on aurait ôté les globes oculaires à la petite cuillère. La bouche pâteuse, elle avala péniblement sa salive.

    “Siame ?” Ce fut un étrange mélange de leurs deux timbres qui s’éleva silencieusement dans le tombeau de leur conscience commune. Se connaissaient-elles ? Machinalement, Eris tourna la tête dans sa direction, pour la fixer, détailler les traits anguleux de son visage. Elle était belle, mince et dégageait une aura éthérée qui pouvait à la fois terrifier et fédérer. Il y avait quelque chose en cette femme qui attiraient leurs curiosités. Pourtant il était rare de capter les deux consciences de cette même âme tant elles étaient différentes.

    - Je vais me contenter de ne pas me faire remarquer… Coassa Eris dont la voix était rauque puis leva le nez vers le ciel, exactement comme Siame pour apercevoir la silhouette d’un aigle. - C’est un faucon. Cette fois, c’était Phèdre qui avait parlé de son timbre doucereux. Elle garda ses yeux bleus rivés vers la canopée comme si en le regardant assez longtemps, les secrets qui lui étaient dissimulés allaient se révéler. Évidemment il n’en fut rien et Eris hocha finalement la tête à l’invitation de Siame à faire le reste de leur route ensemble. C’était toujours mieux que seule.

    Après quoi, elle n’ouvrit plus la bouche et concentra sur l’épluchage de ses pommes de terre. D’une certaine façon, cela lui apportait du réconfort et réussissait à apaiser un peu son esprit. Même si elle ne pouvait s’empêcher de tourner et retourner ses interrogations dans tous les sens. Elle était curieuse, également, de ses compagnons de route. De Leif qui semblait aussi morose qu’un jour de pluie mais dont les conseils étaient toujours bienveillants et de Siame dont le simple nom sur sa langue avait un goût de cendres. Eris ne sortit de sa torpeur que lorsqu’on posa avec force une chope, manquant de la faire sursauter.

    - Euh… Merci. Baragouina-t-elle en jetant les derniers vestiges d’une pomme de terre oubliée dans la marmite où l’eau était loin d’avoir commencé à frémir malgré le feu qui prenait de l’ampleur en dessous. Sans se faire prier, elle avala une longue gorgée. Boire lui ferait du bien au moral et au corps ; les jours comme les nuits étaient plus froids en République qu’au Reike et Eris ne s’y était toujours pas faite. D’ailleurs, elle remonta le col de sa cape pour faire barrière au froid. - Tu ne nous as pas dit d'où tu venais, Siame. Lâcha-t-elle finalement après que Leif eut répondu à la question de cette dernière. Une pensée formulée à haute voix ou poussée par Phèdre peut-être ? En tout cas la surprise se lut dans son haussement de sourcil.

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