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  • Mar 5 Mar - 23:20

    [Flashback] Quand on court de soi-même à sa perte, les dieux y mettent du leur. Hx3t4Im


    Le soleil entamait doucement sa course sur le village de Martilun. Comme beaucoup de villages bordant le bas des rocheuses, la vie y était modeste. En temps normal, les hommes partaient s'occuper des champs ou des animaux tandis que les femmes nettoyaient le linge et s'occupaient des enfants. Quelques fois dans la semaine, il était de bon ton de se rendre à la chapelle afin de prier les divins pour qu'ils bénissent les récoltes et chassent les maladies. Habituellement, l'ambiance était donc plutôt paisible. Il n'y avait point de fortune dans le village de Martilun, mais au moins on pouvait y vivre vieux. Enfin. C'était le cas, jusqu'à il y a quelques lunes.

    Remontés aux instances de l'Ordre de la Main ainsi via les rapports religieux, de nombreuses disparitions furent tout d'abord signalées dans les villages alentours. D'abord, on parlait d'enfants perdus ou de victimes égarées. Mais, bientôt, les rumeurs s'étendirent encore et encore jusqu'à arriver dans les mains d'un noble un peu trop laxiste qui partit simplement du principe qu'il s'agissait là d'une anecdote de plus. Et, ainsi, le mal put se répandre jusqu'à notre petit village. A présent, toutes les familles avaient été touché. Dans chaque foyer, on avait perdu un fils, ou une fille. Parfois un père. Seule une maison avait miraculeusement été épargnée et si beaucoup commençaient déjà à accuser cette famille heureuse de sorcellerie, ils n'étaient pas encore passé à l'ordalie simplement que la raison de leur sort heureux était évidente. Aucun d'entre eux ne quittait jamais le village. Le père, trop malade pour entretenir la terre restait alité le plus souvent et sa femme et ses filles se contentaient d'entretenir l'atelier de tissage qu'ils avaient afin de subvenir aux besoins de leur cher père. Ainsi, l'ambiance pourtant agréable de Martilun s'était peu à peu changé en un bourg austère où tout le monde pleurait quelqu'un ou accusait les autres de vengeance ou mauvais sort. Le prêtre du village, dépassé par l'horreur des événements et impuissant face à ses malheurs, avait lancé divers lettres au travers du pays. Un appel à l'aide ultime, adressé aussi bien aux ordres militaires que religieux. Peut-être, il l'espérait, cela serait suffisant pour permettre le salut de ses ouailles ainsi que de sa propre chapelle. Car il le savait, si les choses continuaient ainsi dans la région, même sans considérer son propre village, il serait bientôt impossible de vivre sur ces terres et le mal s'y installerait sans honte.

    C'était pourquoi Valmyria s'était rendue dans ce bourg. C'était pourquoi, dès le début de soirée, elle observait les différents habitants qui se dirigeaient silencieusement vers leur maisonnée, non sans lui jeter au préalable des regards curieux. Elle y sentait de la peur, du mépris, et de l'espoir. A vrai dire, même eux ne savait plus vraiment s'ils étaient en droit d'espérer. Leur prêtre avait effectivement lancer un dernier appel afin de stopper ces disparitions mais... Ceux qui les dirigeaient semblaient pourtant bien sourds. Et puis que pouvait bien faire une énième âme de plus? Courir après des fantômes? Le doute s'était insinué dans le cœur de ces malheureux et Valmyria s'en sentait désolée. Car il s'agissait d'un poison féroce et insidieux qui les dévorait à présent de l'intérieur et empêchait toute logique de prospérer. Leur foi finissait par en faillir et c'était ainsi que le Mal continuait de se répandre. Peut être était-ce là son but, d'ailleurs. D'instiller de sombres pensées dans l'esprit des plus affaiblis.

    Marchant ainsi doucement, l'elfe évoluait dans les ruelles boueuses tandis qu'elle se dirigeait vers la chapelle. S'il devenait de plus en plus difficile de se repérer, la prêtresse errante refusait pourtant de s'aider d'un quelconque moyen afin de rendre sa marche plus facile. Ce n'était pas tant une question de fausse modestie. C'était plus pour éviter d'inutilement effrayer encore plus la population. Si ses atours laissaient deviner sa maîtrise des arcanes, l'elfe ne souhaitait pas que les villageois pensent inutilement que leur sort était si terrible qu'il eut été nécessaire de mander une érudite.

    Finalement devant le portail de la chapelle, Valmyria poussa ce dernier doucement dans un long soupir avant d'ensuite frapper doucement de son bâton contre la porte de ce dernier. Quelques longues secondes passèrent, où l'elfe analysa la structure global de l'établissement. Comme le reste du village, ce dernier était très modeste. Des grandes poutres de bois qui venaient soutenir des murs de pierres assemblées. Ici et là, quelques vitraux ternis par le temps venaient égayer un peu le tout. Enfin, le clocher de la chapelle se dressait vers le ciel dans une flèche timide qui malgré sa claire différence avec les autres habitations manquait tout de même de splendeur. Pour une maison dont le but premier était de rendre hommage aux Titans, on y trouvait assez peu de richesses. Ce n'était en vérité pas plus mal. Valmyria aurait vu d'un mauvais œil que le prêtre eut usé de la religion pour s'enrichir sur celles et ceux qu'il se devait de guider et, surtout, qu'il n'eut point utilisé le prétendu argent pour engager des mercenaires. Au bout d'un moment, la porte s'ouvrit donc enfin et un homme à l'âge assez avancé se planta devant la blonde. Sur ses traits fatigués on pouvait aisément deviner tout le stress de ces dernières semaines et il était aisé de lire dans ses prunelles marrons toute la tristesse que la situation lui infligeait. Ainsi qu'une honte certaine que la prêtresse pouvait comprendre. Face à tant de disparitions, le Père se pensait très probablement coupable. Et même s'il fut celui à l'origine de la lettre, il ne pouvait pour le moment être séparé de suspect potentiel. Mais suspect de quoi, au juste?

    - Je suis navrée de mon arrivée tardive mon père. Je suis Valmyria. Normalement vous avez été prévenu de ma venue par messire Visirion.
    - Bonsoir ma sœur. Oui, en effet. Pardonnez ma tenue ou le triste aspect de mes traits, vous comprendrez que la situation ne me pousse pas à revêtir mes plus belles expressions. Venez, entrez, j'ai l'impression qu'il va bientôt pleuvoir.
    - Ne vous en faites pas. Et je vous remercie.  

    Entrant donc à la suite du prêtre de la bourgade, l'elfe resta silencieuse durant toute son observation de l'intérieur de la chapelle. Si ce dernier n'était pas si différent de l'extérieur au niveau de sa modestie, on pouvait au moins reconnaître qu'un effort avait été fait sur la décoration et l'entretien. S'approchant doucement de l'autel central, la prêtresse errante passa ses doigts fins sur le recueil de prières du prêtre ainsi que les différents objets sacrés se trouvant à côté. Puis, doucement, elle tourna son visage en direction de l'homme de foi.

    - Comme vous le savez, j'aurais besoin d'un gîte pour la nuit. Si vous me laissez dormir dans la chapelle, je saurais aisément trouver une place sur un banc ou dans un coin, je n'en demande pas beaucoup. Pour le...
    - Ne soyez pas aussi modeste mon enfant, vous pourrez dormir à l'étage. Il existe une petite dépendance pour pouvoir y loger quelques membres de notre culte en cas de visite.
    - Je vous en remercie une nouvelle fois.

    Puis, toujours avec la même attitude, Valmyria vint ensuite contourner l'autel pour y étudier les peintures. Une représentation de Kazgoth et Lothab, ainsi qu'une silhouette dessinée de la belle Aurya. Des figures divines et parfaites, offrant un sentiment d'autorité à quiconque présidait la messe depuis l'autel.

    - Je sais que les choses sont difficiles pour le village et pour vous mais... Je me dois de demander. Que se passe-t-il exactement? Et, surtout, suis-je vraiment la seule ayant répondu à votre appel?
    - Et bien...

    Et, comme un signe des Célestes eux même, le bruit caractéristique d'un bois frappé résonna dans le bâtiment, forçant l'arrêt des questions de la prêtresse.

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  • Ven 8 Mar - 19:53
    Quand on court de soi-même à sa perte...
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    Martilun, village au sud des Rocheuses, automne de l’an -2.

    Les sommets des Rocheuses tendaient fièrement vers le ciel et la traversée de la chaîne de montagnes, bien qu’aménagée par diverses passerelles, restait périlleuse. Lodvik venait d’arriver au village de Martilun, tandis que l’astre de jour commençait son déclin. Le village était petit, rustique mais paraissait agréable. Il n’y avait que peu de végétation, seulement quelques pins qui bordaient les montagnes environnantes. Les lueurs dorées et pourpres de ce début d’automne offraient un cadre un peu plus chaleureux à cet havre de paix, niché dans les montagnes et oublié du reste de la nation.
    L’air était frais, mais sec. Toutefois, la fraîcheur nocturne n’allait pas tarder à s’installer et une fine couche de brume peuplait déjà la crête des montagnes. Le village apparaissait comme une toile peinte, figée hors du temps, tout en conservant son authenticité.

    Lodvik arpentait l’allée principale, pavée de pierres irrégulières, dont le choc avec ses bottes émettait un claquement. Il serpenta ensuite parmi les ruelles sinueuses, en longeant les bâtisses aux vieilles pierres et aux toits de chaume pour certaines. Les villageois ne mettaient pas le nez dehors alors que la nuit approchait à grands pas. Les chandelles ne tardèrent pas à être allumées. L’air pur des montagnes couplé à l’odeur chaleureuse du feu de cheminée offrait un délicat et plaisant parfum au chevalier. Ce dernier portait son armure complète, comme à son habitude. Les rayons se reflétaient sur ses plaques métalliques, mettant en lumière leur légère teinte bleutée.

    La quiétude gagnait les environs. Mais pour combien de temps encore ? Le paladin de l’Ordre ne s’était pas rendu en ces terres reculées pour profiter du tourisme offert par la région. Il avait été spécialement mandaté afin de remettre de l’ordre dans la bourgade. En effet, plusieurs disparitions inquiétantes avaient été notifiées et les habitants des montagnes commençaient à craindre pour leur vie et celle de leur proche. Ils ne se sentaient plus en sécurité. Lodvik se faisait un devoir de rapidement dissiper ce sentiment. Il ne supportait pas que des familles shouméiennes pussent souffrir d’insécurité au sein de leur propre fief. Il s’agissait de leur terre, de leur foyer, de leur famille. Et rien ni personne ne pouvait se vanter de semer la terreur en lieux habités sans en subir les conséquences. Portée par la justice, l’épée du paladin reposait en son fourreau de cuir, solidement attachée à sa taille et prête à s’éveiller à l’appel de son possesseur.

    Nichée au cœur du petit bourg, la chapelle se dressait modestement. Ses pierres grisâtres, semblables à celles des habitations se mêlaient au bois. L’ensemble se mariait harmonieusement avec le reste du village bucolique. La douce lueur dorée des chandelles, à l’intérieur de l’édifice religieux, émanait faiblement à travers de petites fenêtres creusées dans la pierre. La chapelle ne possédait pas d’ornements particuliers, elle se définissait par sa simplicité dont s’imposait un respect silencieux. Une cour, attenante au lieu de culte, était aménagée. Pourtant, les fleurs fanées et les feuilles mortes gisaient au sol et sur les branches des rares plantes presque entièrement dénudées. Les drames que connaissaient la bourgade n’avaient pas permis l’entretien de ce carré floral. Le petit banc de pierres qui trônait dans la cour invitait les croyants à une pause contemplative. Lodvik appréciait ces rares moments de calme, où il pouvait s’adonner à la prière méditative, savourant la paix des lieux sacrés.

    Toutefois, le paladin n’était pas en mesure de prendre le temps de se poser. Il restait investi d’une mission et le Royaume Divin lui en était témoin, il n’en dérogerait pas. Ainsi, il poussa la lourde porte en bois afin de s’engouffrer à l’intérieur de la chapelle. L’enivrante odeur de l’encens vint flotter dans l’air, apportant ce sentiment de sérénité et de nostalgie. La lueur des cierges et chandelles éclairait faiblement le lieu, renforçant cette atmosphère calme et sereine. Le chevalier ôta son heaume et posa son genou au sol, tout en baissant la tête en signe de dévotion. Il s’inclina respectueusement devant les représentations de ses divinités. Puis il se releva, se dirigeant sans tarder vers le duo qui se présentait à lui.

    - « Bonsoir mon Père. Lodvik, chevalier de l’Ordre de la Main. Pardonnez cette arrivée tardive, le voyage fut plus long que je ne le croyais. » dit-il, en s’inclinant légèrement devant l’homme de foi.
    « Il n’y a pas de mal mon Fils. Merci grandement pour votre venue. Les Dieux vous envoient. Voici la prêtresse Valmyria. »
    Lodvik se tourna vers la prêtresse, lui adressant un signe de tête « Sœur Valmyria. » dit-il à l’intéressée, avant de reporter à nouveau son attention vers le prêtre. « Mon Père, pourriez-vous me fournir un rapide résumé de la situation et les pistes que nous possédons actuellement. »
    « Bien sûr, j’allais justement répondre à Sœur Valmyria, avant votre venue. Voyez-vous… La situation est dramatique. Tout le village est plongé dans une profonde inquiétude. Les disparitions... » débuta-t-il, tandis qu’une expression d’effroi passa sur son visage ridé et déformé par la terreur. « Chaque famille a perdu un des leurs, un fils aîné, une cadette, même un nouveau-né a été arraché chez les Durval. La mère n’avait même pas eu le temps de terminer son sevrage, qui lui a été retiré lorsqu’elle se rendit au village voisin pour vendre sa laine. Le père Durval est un honnête homme… Un honnête homme. » répéta-t-il. « Vous rendez-vous compte du malheur qui s’abat sur notre village… Je prie nos Dieux sans relâche, en espérant qu’ils puissent nous les rendre... »
    - « Vous dites qu’un proche a disparu dans chaque foyer ? »
    « Oui, tous… Enfin… tous sauf une famille. Les Cornalier. Mais ils ne quittent jamais le village. »
    - « Chaque disparition a eu lieu à l’extérieur de Martilun, c’est bien cela ? »
    « Oui, mon Fils. Dès lors que des individus quittent le village, peu n’en reviennent. » Le vieil homme paraissait tourmenté.
    - « Très bien, je vous remercie mon Père. Reposez-vous. Nous allons enquêter et je ne quitterai pas les lieux sans obtenir justice. »

    Le prêtre remercia une nouvelle fois le paladin, avant de disparaître pour rejoindre ses quartiers personnels, en murmurant des bribes de paroles d’un être angoissé. Lodvik posa son heaume sur un des bancs de bois, avant de se tourner vers la représentation de Kazgoth et lui adresser une prière silencieuse, à genoux. Lorsqu’il eut terminé, il vint se présenter devant la prêtresse aux longs cheveux d’or.

    - « Vous devriez vous reposer également. Dès l’aube, nous démarrerons l’enquête. Je compte commencer par la maison de cette famille, les Cornalier. Même si leur justification tient la route, je préfère m’en assurer par moi-même. »

    Enfin, il lui adressa un dernier signe de tête en signe de politesse et de respect, avant de récupérer son casque, s’incliner devant les Dieux et quitter la chapelle. Le chevalier comptait examiner le village de nuit et guetter les éventuels signes de trouble.

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  • Ven 8 Mar - 22:15

    Silencieuse, Valmyria observa le nouvel arrivant avec un profond respect. Si elle s'était rendue dans le village pour les assister et si elle était prête à enquêter seule, l'elfe ressentit un profond soulagement lorsqu'elle aperçut les plaques d'armure du paladin. Attendant qu'il ne vienne saluer le prêtre, elle inclina à son tour respectueusement la tête lorsqu'il la salua.

    - C'est un honneur de pouvoir compter sur vous, messire Lodvik.

    Tout comme l'homme en armure, la prêtresse écouta ensuite l'homme d'église raconter rapidement ce qui se tramait dans la région. Des disparitions frappant les personnes s'aventurant en dehors du village. Chaque famille avait eu le droit à son malheur, sauf une seule. Il aurait été aisé de tirer des conclusions rapidement et d'accuser ces pauvres êtres qui, sans doute, avait été épargné grâce à la bonté des Divins. Pourtant, quand le prêtre quitta le duo pour se rendre dans ses quartiers et que le chevalier eut achevé une prière au Titan forgeron, l'elfe acquiesça face à la décision de tout de même leur rendre visite.

    - Fort bien. Nous ferons selon votre souhait sieur Lodvik.

    Elle lui rendit ensuite son salut en inclinant à son tour la tête, faisant doucement bouger le voile obscure qui glissait sur le haut de son visage. Fixant de son regard azuré le paladin tandis qu'il repartait de la chapelle, l'elfe se détourna finalement de l'entrée pour se diriger vers le lieu de repos que lui avait fourni le prêtre. Grimpant les escaliers de bois silencieusement, la blonde acheva sa marche lorsqu'elle passa finalement la porte de bois qui marquait l'entrée de sa chambre de fortune. Extrêmement sobre, cette dernière était composée d'un lit simple et modeste, d'une armoire sans porte vide, et d'une chaise de prière. Une petite fenêtre permettait probablement au soleil de filtrer au travers et d'ainsi permettre aux personnes séjournant dans la chambre de se lever tôt pour effectuer leur prière du matin. Déposant ses affaires dans un coin, Valmyria alla ensuite s'installer contre la chaise à genoux pour joindre ses mains et entamer sa prière du soir. Elle adressa cette fois ses mots à Exia. Afin que la chasseresse titanide puisse assister leur tâche et abattre toute menace éventuelle. Se redressant finalement, l'elfe retira sa robe avant de venir se glisser dans les draps du lit. Quelques instants plus tard, elle s'endormait tandis que la fatigue venait réclamer son dû.


    Une myriade d'innocents brulant sur le brasier de leur colère, des rivières de sang s'écoulant pour abreuver l'arbre des justes.


    Ouvrant subitement les yeux et se redressant, Valmyria mit quelques longues secondes à calmer sa respiration saccadée et son cœur battant à tout rompre. Un énième cauchemar. Quittant son lit, l'elfe enfila sa robe sans se soucier véritablement de son apparence. Attrapant ensuite son bâton, la prêtresse sortit de sa chambre en prenant tout de même soin de faire le moins de bruit possible. Une exploration nocturne. L'idée était stupide, inconsciente sûrement. Elle ne verrait probablement pas grand chose et ne savait même pas pourquoi elle ne profitait pas d'une nuit de repos complète. Mais.. Ces cauchemars... Elle avait une mauvaise impression.  

    Sortant de la chapelle, la blonde tourna la tête à droite puis à gauche avant de focaliser son attention sur une ruelle située plus loin. Un son. Un son que ses oreilles semblèrent capter dans la nuit malgré un brouhaha qui partait de l'opposé du village. Se précipitant, la prêtresse avançait en se repérant grâce à la faible lueur de l'astre lunaire. Elle ne distinguait que des formes. Et chaque arbuste semblait prendre l'apparence d'une silhouette menaçante. Tournant après une énième maisonnée, la blonde aperçut alors dans la nuit une forme étendue. Et cette forme ressemblait bien trop à un enfant gisant dans la fange. Laissant un hoquet de surprise quitter sa gorge, la prêtresse se mit à courir pour rejoindre rapidement la position de ce qui se dessinait de plus en plus nettement. Quand elle arriva enfin au niveau de ce qui s'avérait être un jeune humain, l'elfe tomba presque à genoux tandis qu'elle soulevait le pauvre être.

    Baignant dans son propre sang, le pré-adolescent étirait sur son visage des traits déformés par l'horreur. Dans ses yeux larmoyants, on pouvait lire toute la détresse qui habitait l'esprit de l'humain alors qu'un épais filet de sang coulait d'entre ses lèvres. Au niveau de son ventre, une large plaie avait sectionné l'entièreté de sa chaire pour faire ressortir ses entrailles. Canalisant alors sa magie, Valmyria tenta de soigner la victime de ce qui ressemblait à une attaque nocturne.

    - P-Pitié... J'ai... Froid..
    - Chut mon enfant, garde tes forces.
    - La b-bê...te...

    La lumière de l'elfe vacilla alors, tandis que le regard de l'enfant se figeait pour l'éternité. Elle était arrivée trop tard. Elle avait échoué. A présent, les Divins rappelaient à eux cette âme torturée. Passant sa main doucement sur les paupières de l'humain, Valmyria entama une prière mortuaire alors que derrière elle, le bruit de bottes pataugeant dans la boue se faisait entendre. Accompagné par d'autres pas, puis un cri.

    - Pierrick!

    La mère de l'enfant, sans aucun doute. Restant contre ce dernier, la prêtresse ne répondit rien tandis qu'elle espérait que quelqu'un se soit occupé de retenir la mère. Plus que tout, il ne fallait pas qu'elle voit son fils ainsi. Laissant finalement le corps dans la boue et le sang, l'elfe se redressa pour se retourner tandis que divers hommes avançaient vers elle. Elle reconnut dans l'obscurité la lueur irradiante du paladin et son aura de sainteté. Quand ils furent assez près, la prêtresse pointa du doigt les traces de sang qui semblaient s'éloigner de la ruelle pour se perdre dans l'obscurité nocturne.

    - Je ne saurais dire ce qui a frappé ce pauvre enfant mais... C'est reparti par là. Elle marqua une pause, observant le corps de la victime. Je suis navrée. J'ai tenté de le sauver mais... Les Divins en ont décidé autrement... Elle reporta son attention sur Lodvik, les yeux montrant clairement son inquiétude. Si le prêtre disait juste, c'est la première fois qu'une attaque a lieu au sein du village.

    Elle entendit alors au dessus d'eux le ciel grondait. Un orage semblait approcher. Une mauvaise nouvelle, car la pluie allait rapidement effacer toutes les traces éventuelles. Pestant intérieurement, l'elfe replaça sa robe. A être partie précipitamment, elle en avait oublié de remettre sa cape d'épaules.

    - Si vous vous demandez pourquoi je suis ici, débraillée et au chevet d'un jeune mourant, sachez que je ne sais pas trop moi même pourquoi j'ai quitté la chapelle. J'ai eu l'impression qu'Aurya guidait mes pas. Qu'elle m'invitait à parcourir ces rues. Et... J'ai entendu du bruit. Quand je suis arrivée, il était déjà trop tard, malgré tous mes efforts... Elle posa son regard sur le chevalier, l'air triste. Et vous Lodvik, avez-vous vu quelque chose? Et surtout... Devons-nous partir à la poursuite de ce qui a causé cela?

    Elle attendit la réponse du paladin, s'appuyant sur son catalyseur tandis que derrière elle se faisaient entendre les sanglots d'une mère à présent endeuillée.

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  • Mar 26 Mar - 19:07
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    Le paladin de l'Ordre progressait à pied à travers les ruelles sinueuses du village de Martilun. Les pavés inégaux et humidifiés par la fraîcheur de la nuit et la brume des montagnes, luisaient face à la lueur de l’astre nocturne. Les reflets bleutés de son armure ressortaient également et ajoutaient une présence magique à cette protection imposante qui se mêlait à l'obscurité.
    Lodvik restait vigilant, il scrutait chaque recoin du village avec une grande attention. Il demeurait prêt à agir au moindre signe de vie anormal, au moindre trouble qui pouvait causer du tort à ce village endormi. Ce lieu d’apparence pourtant paisible était victime des disparitions inquiétantes. Mais si rien encore ne s’était produit directement au cœur du hameau, les alentours restaient le terrain de chasse d’un prédateur dont il ignorait tout. La tension était donc palpable, malgré la quiétude perceptible en cet instant. Il était bien décidé à percer les secrets dissimulés dans cette nuit.

    Le vent était glacial et soufflait depuis les montagnes. Lodvik était habitué à la fraîcheur et n’en était pas gêné. Il contourna les maisons en pierre, dont les toits étaient recouverts de tuiles parfois écaillées. Certaines fenêtres étaient barricadées, les villageois les plus méfiants préféraient assurer une sécurité supplémentaire en cas d’attaque. Il y avait un mystère à élucider dans ce village isolé et  le chevalier ne quitterait pas le lieu tant que la lumière n’aura pas été mise sur ces faits étranges.

    La réflexion du paladin fut toutefois troublée par un bruit qui venait de ruelles éloignées. Il se hâta de poursuivre sa route, pour le mener d’où provenait ce vacarme. La lueur des torches enflammées se refléta dans son regard, tandis qu’il constatait un amas de villageois en colère. Le groupe s’était rassemblé près de la maison de la famille, dont aucun membre n’avait disparu. Leurs visages paraissaient furieux, une expression sombre déformaient leurs traits. Ils avaient l’air de vouloir en découdre et faire justice eux-mêmes. La suspicion s’était transformée en mécontentement puis en rage. Ils désiraient un coupable, ils voulaient que quelqu’un pût payer le prix au nom de tous ceux qu’ils avaient perdu. Certains chuchotaient entre eux, d’autres vociféraient des menaces vers la bâtisse locale. Des accusations fusaient de toute part. Les hommes les plus robustes se tenaient devant, leur détermination semblait solide. Leur désir de vengeance se comprenait et elle était prête à éclater à tout moment. Peu importait les moyens employés, le village voulait obtenir vengeance.

    Le chevalier de l’Ordre ne s’affolait pas, son visage gardait ses traits habituels. Il commença par ôter son heaume, de manière à familiariser ces personnes étrangères. Il restait impassible, bien qu’une lueur de désapprobation vînt parcourir son regard gris. Il jaugeait leur peur et leur frustration face à ses inquiétantes disparitions. Mais il gardait en tête que la justice expéditive ne ferait qu’ajouter plus de chaos et de souffrance à ce peuple déjà meurtri.  
    D’abord silencieux, Lodvik se fraya un chemin parmi la foule en colère. Son autorité naturelle faisait taire les murmures lorsqu’il passa à côté de certains. Et sa stature imposante put calmer d’autres plus agressifs. Son calme contrastait avec l’agitation palpable au sein des villageois. Il apportait un semblant d’ordre dans ce chaos ambiant. Les chevaliers de l’Ordre étaient respectés et leur réputation n’était plus à démontrer dans l’ensemble du territoire shouméien. Il leva simplement la main, de manière à attirer l’attention de tous les individus.

    - « Je comprends votre colère. Et votre désir de vengeance. Le mal rôde et vous hante. Mais accuser une famille sans preuve n’est pas une forme de justice acceptable pour les Dieux. Évitons de semer davantage la discorde dans nos rangs. Rassemblons-nous au contraire. Laissez-moi ouvrir la voie de cette enquête. Laissez-moi accomplir cela avec l’aide des Dieux. La justice divine s’abattra sur les coupables, je vous en fais la promesse. Moi, Lodvik, paladin de l’Ordre, je vous en fais la promesse mes frères... » Il ne put terminer sa prise de parole, un bruit venant retentir à l’autre bout de la ville.
    - « Je vais voir ce qu’il se passe, rentrez chez vous. »
    « Laissez-moi vous accompagner Monseigneur. »
    - « Très bien, vous trois, venez. Les autres, dans vos habitations. Protégez vos femmes et vos enfants. »

    Les trois hommes les plus robustes du village et les plus déterminés accompagnèrent Lodvik, tandis que les autres exécutèrent les ordres. Ils allèrent retrouver leur foyer et en assurer la défense. Le mal n’avait pas de nom et agissait dans l’ombre. Peut-être étaient-ils plusieurs. Il fallait opérer consciencieusement.

    Arrivé vers l’endroit d’où le bruit provenait, Lodvik ne put que contempler avec désespoir une mère meurtrie, penchée sur le corps inerte de son jeune garçon. Les traits de son visage paraissaient figés dans une expression de souffrance atroce. Il gisait sans vie, tandis qu’un épais ruisseau sanglant avait coulé de ses plaies. Une plaie béante déchirait son ventre, d’où ses entrailles mutilées s’étalaient maladroitement sur le sol. Son corps maintenant froid était parsemé de marques, stigmates de la violence qu’il avait vécu. Bon nombre de lacérations témoignaient des coups et des griffes de la chose enragée qui avait eu raison de son innocence. L’agression avait été brutale, inhumaine. Les sanglots de la mère résonnaient dans ce silence pesant et macabre. Les hommes qui accompagnaient Lodvik semblaient choqués, plus précisément l’un d’eux, qui s’avança presque chancelant.

    « Mon fils… Mon unique fils. »

    Lodvik absorbait le visage de la mort, chargé de cette ambiance oppressante et sinistre qui flottait sur cette scène de crime. Le regard du père, précédemment empli de détermination, dégageait à présent un vide étrange. Une absence comme si son esprit refusait d’accepter ce qu’il voyait. Son souffle était saccadé, il semblait accueillir sur ses épaules un poids immense. Il peinait à respirer mais il retenait ses larmes, afin de soutenir sa femme. Il se devait d’être fort, de tenir et d’accepter finalement que son unique fils pût rejoindre le royaume des ombres.

    - « J’étais à l’autre bout du village, les hommes voulaient s’en prendre à la famille Cornalier. » Il ôta sa cape et la déposa sur les épaules de la prêtresse. « Sœur Valmyria, occupez-vous de la famille. »

    Sans ajouter un mot, le chevalier à l’armure bleutée alla s’agenouiller près des traces, examinant avec attention chaque détail. Ses mains parcouraient le sol, fouillaient, tandis que son regard balayait la zone. L’averse qui arrivait menaçait d’effacer les traces, le paladin devait agir rapidement.

    « Monseigneur, Lodvik, quoi que ce soit, je suis des vôtres. Je veux partir en quête de l’abomination qui m’a enlevé mon fils. » dit le père endeuillé.
    Lodvik se releva et s’avança vers l’homme. Il plaça sa main sur son épaule.
    - « Les empreintes, le sang, les traces et les poils laissés sur la piste… enfin tout me laisse à penser qu’il s’agit de loups. »
    « Comment ?… Des loups ? Je... » Il passa sa main sur son front.
    - « J’organise une battue dès l’aube. Rassemble des hommes et rejoins moi ici-même. »

    Le père meurtri mais déterminé à éradiquer ces bêtes voraces hocha la tête. Il porta son fils dans ses bras. Ils allaient l’amener dans leur maison, afin de le nettoyer, de le préparer à la veillée funèbre. Puis son corps serait enterré dans le cimetière derrière la chapelle du village. La mère les suivait, en pleurant toujours.

    Le paladin se dirigea ensuite vers la prêtresse.
    - « Sœur Valmyria, je me rends à la chapelle afin d’expliquer les faits au prêtre. Accompagnez la famille endeuillée, ils ont besoin de vous et vous êtes plus apte que moi à leur apporter soutien et réconfort. »

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  • Mar 26 Mar - 21:00

    Quand Lodvik vint déposer sa propre cape autour des épaules de Valmyria, cette dernière lui tendit un sourire sincère. S'emmitouflant un peu dans le tissu bleuté, l'elfe savoura la protection que celle-ci lui procurait. Ecoutant ensuite le paladin avec attention, la blonde hocha la tête avant de faire une courte révérence, preuve de son respect envers le membre de l'Ordre.

    - Entendu.

    Elle le laissa alors inspecter le corps déchiré, marchant silencieusement jusqu'à la mère qui hurlait à s'en décrocher les poumons. Le père, lui, semblait être tout aussi absent que choqué par la terrible vision que les Dieux lui infligeaient. Pour éviter que les esprits ne séchauffent, et surtout que plus de trouble ne vienne frapper cette terrible nuit, la prêtresse s'approcha doucement de la femme en larme. Arrivée à son niveau, Valmyria passa délicatement sa main sur le visage de la mère avant de venir l'épauler doucement. L'aidant à venir s'asseoir contre l'un des bords de bois d'une des maisonnée, la prêtresse ancra alors son regard sur la pauvre femme, avant de finalement prendre la parole.

    - Je suis navré pour votre enfant. La toile que tisse les Divins est parfois tâchée d'épreuves bien douloureuses.
    - Mon p'tiot... Mon p'tiot Pierrick... Il méritait pas ça.. Pourquoi ils me l'ont enlevé? POURQUOI?

    De nouveaux sanglots, plus forts qu'auparavant tandis que l'humaine venait ancrer ses mains sur la prêtresse dans une étreinte désespérée. Elle souffrait, affreusement. Valmyria le voyait bien. Et pour la consoler, la prêtresse déposa de nouveau ses mains sur elle, la balançant doucement pour tenter d'apaiser un tant soit peu son chagrin.

    - Ne voyez pas son départ comme une fin en soit. Votre enfant a quitté ces terres mais il est à présent dans des terres sacrées. Nos âmes ne font que voguer d'un monde à l'autre et si son départ vous déchire le cœur, consolez vous dans la foi et sa mémoire, car il veillera sur vous depuis le royaume des Ombres. Et réchauffera toujours vos pensées de son amour.

    Aucun mot ne pouvait réellement apaiser la peine d'une mère devant enterrer son enfant. Mais il fallait bien en prononcer. Si les propos de Valmyria ne calmèrent pas totalement la mère du petit Pierrick, ils eurent au moins le mérite de réduire l'intensité de ses larmes. Elle pleurait toujours, naturellement, mais elle ne hurlaient plus comme auparavant. Laissant finalement l'humaine tandis qu'elle se relevait et la laissait partir avec son époux vers leur demeure, l'elfe observa silencieusement le paladin qui venait la retrouver. Les yeux emplis d'une inquiétude palpable, la prêtresse chercha à accrocher le visage de son vis à vis. Elle écouta ensuite ce que ce dernier avait prévu, hochant de nouveau la tête pour démontrer son approbation.

    - Très bien, je ferai mon possible pour soulager leur peine et les aider dans la préparation du corps. Quand cela sera fait, je rentrerai à la chapelle afin de tenter de me reposer un peu. Faites attention à vous Lodvik. Elle lui rendit alors sa cape, dans un nouveau sourire. Vous pouvez la reprendre, à l'intérieur j'aurais assez chaud. Je vous remercie encore pour ce geste, je vous retrouve plus tard.

    Elle quitta alors le paladin, trottinant doucement afin de rattraper le cortège mortuaire qui pénétrait dans la maisonnée. Silencieuse, Valmyria fut acceptée sans la moindre protestation de la part de la famille endeuillée. Grognant, le père vint demander à ce qu'on déblaie la table principale. L'intérieur de la maison était, comme beaucoup de demeures de la région, très modeste. Passé l'entrée, on pouvait découvrir un grand puit à feu servant à la fois de moyen de chauffage pour la famille ainsi que d'espace pour chauffer la nourriture. Sur les côtés, deux étagères étaient disposées pour accueillir d'un côté les outils du père de famille et de l'autre les ustensiles de cuisines. Au fond de la pièce, un escalier de bois montait vers deux lits permettant au couple et à feu leur enfant de se reposer. En dessous de l'escalier se trouvait la dite table, entourée par deux bancs de bois et disposée de telle sorte à abriter une partie de la salle à manger. La demeure était un lieu de vie mais surtout de repos, sans véritable fioritures à proposer à ses visiteurs. Accompagnant donc la mère, Valmyria aida à déplacer les différents objets avant de laisser l'homme de la maison déposer le corps froid de leur progéniture. Se tournant ensuite vers la femme, la prêtresse déposa de nouveau ses doigts fins sur l'épaule de cette dernière, bloquant son bâton contre elle.

    - Je crains ne pas avoir demandé votre nom. Comment vous appelez-vous?
    - Clotilde.
    - Malgré ces tristes événements, je suis ravie de faire votre connaissance Clotilde. Je sais que la peine vous étreint mais je vais devoir vous demander de me laisser avec votre époux et votre fils. Nous allons devoir le préparer pour son dernier voyage. Vous pourrez l'embrasser par la suite mais, pour l'heure, il faudrait que vous alliez trouver quelques affaires lui appartenant. J'essaierai de faire vite. Pouvez-vous faire cela pour moi?  
    - Je.. J'vais essayer d'lui trouver d'beaux vêtements. Ceux qu'il mettait pour les prières.
    - Fort bien. Courage, Clotilde.

    Elle embrassa doucement le front de la pauvre femme, la laissant grimper doucement les escaliers tandis qu'elle était encore frappée par quelques sanglots. Se dirigeant alors de nouveau vers l'enfant au corps lacéré et son père qui avait déjà retiré ses affaires, la prêtresse déposa son bâton sur le côté avant de venir se positionner près de la table, fixant le cadavre de ses yeux azurés.

    - Il va me falloir de l'eau. Du fil et des aiguilles. Si possible, quelques fleurs.
    - Que? Tournant la tête vers la prêtresse, le père sembla revenir subitement à la réalité. Je... Très bien ma sœur. Je vais vous trouver cela.

    Quittant la surveillance de son petit, l'homme s'éloigna quelques instants, laissant l'elfe seule avec le macchabé. Dégageant quelques mèches de ses cheveux avant d'effacer à l'aide d'un tissu le sang perlant au coin des lèvres de l'enfant, la prêtresse adoptait des gestes tendres alors qu'elle commençait doucement à s'occuper du corps.

    - Que les Divins t'accueillent avec amour et compassion dans leur domaine. Que la traversée soit douce et sans ténèbres. Elle arrêta ses murmures, alors que le père venait de revenir. Déposez cela ici. Et si possible, je vais avoir besoin de votre aide. J'en suis navrée.
    - C'n'est rien. Faut bien l'faire. On va pas le laisser comme ça pour l'enterrement... J'arrive pas à y croire..
    - Soyez fort. L'épreuve que vous imposent nos seigneurs est rude, mais votre femme a besoin de vous. Aujourd'hui plus que jamais.
    - Je comprends ma sœur. Vous en faites pas. J'le serais.  

    Elle lui adressa alors un sourire empli de douceur. Il n'était jamais aisé de devoir porter le poids du chagrin et des responsabilités. L'humain au visage bourru, bien qu'il semblait vouloir démontrer toute sa résistance, ne pouvait réellement dissimuler sa peine ou ce qui s'était brisé en lui. Pourtant, il demeurait résilient. Il faisait front, et commençait à assister la prêtresse en silence. Elle ne pouvait que respecter cela. Et elle se voyait animer ainsi d'une ferveur encore plus grande. Ils se devaient de protéger ces gens. C'était leur devoir. Et elle savait qu'Aurya leur imposait cette tâche pour les rendre plus forts. Plus déterminés.

    Replaçant donc les viscères à l'intérieur du corps du pauvret, l'elfe fit en sorte de ne pas répandre plus de sang que ce qui s'était déjà écoulé durant le trajet. Les boyaux, s'ils avaient conservés une partie  de leur humidité grâce à l'air ambiant, commençaient déjà à s'assécher. Et si rien était fait, ils finiraient par gonfler et éclater en de petites détonations qui pouvaient venir abimer le corps déjà meurtri de l'enfant. Ainsi, la prêtresse attrapa l'aiguille et vint percer doucement les organes afin de provoquer de petites entailles qui permettraient l'évacuation des gaz le cas échéant. Puis, elle attrapa le fil et commença son œuvre. Passant ses doigts fins sur les plaies béantes, le but n'était bien évidemment pas de rendre au corps son aspect d'origine, mais bien de "maquiller" suffisamment les marques pour qu'une fois ses vêtements enfilés, le petit ne donne plus l'impression d'être en plusieurs morceaux. La tâche fut étonnement longue, les chairs déchirées s'avérant plus récalcitrantes que prévu. A plusieurs reprises, la prêtresse fut forcée de demander de l'aide afin de "bloquer" une partie des tissus tandis qu'elle venait les piquer. Plus le temps passait, plus le corps du petit commençait à se rigidifier aussi le temps jouait contre elle si elle désirait effectuer un travail correct. Elle n'était pas fossoyeuse, mais elle ferait le maximum. Quand enfin tout fut recousu, l'elfe passa un linge dans l'eau que le père avait apporté et commença à nettoyer le corps. Passant délicatement sur la peau à présent trop pâle pour appartenir à un être vivant, la blonde s'assura de retirer toute trace d'hémoglobine du corps de l'enfant. Puis, elle congédia doucement le père, l'invitant à aller retrouver sa femme pour venir les retrouver. Elle profita alors de ce moment pour incruster quelques fleurs dans les plaies les plus "larges", remplaçant ainsi l'odeur de mort par quelque chose d'un petit peu plus fleuri. Se reculant finalement après avoir nettoyé ses propres mains, Valmyria laissa les deux parents approcher lentement. Puis, elle les assista dans l'habillage du cadavre. Une fois cela fait, ce dernier semblait presque pris d'un sommeil paisible. Si on omettait la teinte albâtre de sa peau.  

    - J'en ai terminé ici. Vous allez pouvoir vous recueillir auprès de lui. Le prêtre a été informé par messire Lodvik et vous allez pouvoir le mettre en terre.

    Elle s'approcha d'eux, déposant sur leurs épaules ses mains en guise de sympathie.

    - Je vais rester un peu si vous désirez parler. Si vous souhaitez confier votre peine à quelqu'un. N'hésitez pas.

    Et ainsi, elle resta auprès d'eux, passant une bonne partie de la nuit à les accompagner dans cette terrible épreuve. Aux premières lueurs de l'aube, Valmyria avait rejoint la chapelle et y était allée faire ses ablutions. Elle en avait également profité pour reprendre sa cape d'épaules. Sentant son corps légèrement alourdie par la fatigue, la prêtresse se refusa cependant au repos et se dirigea naturellement vers le lieu de rendez-vous fixé par Lodvik. Si elle ne savait pas si ce dernier avait dormi ou non, elle n'était pas parvenue à le croiser lors de son retour. A dire vrai, elle n'était plus certaine de ce qu'elle avait vraiment vu ou non sur les dernières heures de la nuit, tant son esprit s'était vu capté par les événements qui s'étaient déroulés. Arrivant donc au niveau du groupe qui allait s'occuper de la battue, l'elfe s'approcha doucement du paladin pour le saluer délicatement de la main, avant de fixer la route qui se trouvait devant eux.

    - Bonjour Lodvik. Navrée de mon arrivée assez tardive. Est-ce que tout est prêt?

    Elle attendit sa réponse puis, l'accompagnant, ils se mirent en route avec le reste du groupe pour commencer la dite chasse aux loups. Le temps, encore plus grisâtre que la veille, menaçait de cracher sur la terre une pluie diluvienne. Et de fait, de ralentir non seulement la progression du groupe mais aussi d'altérer leurs chances de trouver rapidement quelque chose. Assistant autant qu'elle le pouvait le paladin, la prêtresse devait avouer qu'elle accompagnait plus l'homme d'armes qu'autre chose. Elle n'avait aucune notion de chasse ou de traque, et si elle savait à quoi ressemblait un loup elle s'avouait bien incapable de différencier la trace de l'un d'eux par rapport à celle d'un sanglier. Fort heureusement, Lodvik semblait connaitre son affaire et c'est avec une admiration à peine dissimulée qu'elle le regardait diriger la traque. Sûr de lui, le paladin dégageait une aura d'autorité qui semblait motiver les villageois qui s'étaient joints à eux. Pourtant, le terrain n'était pas évident. De la roche et de la boue. Des sous bois aussi austères qu'épais. Et un tableau gris qui se dessinait au dessus d'eux. L'ambiance était aussi froide que ne l'avait été la nuit précédente.

    Au bout d'un moment un des villageois sembla s'esclaffer un peu plus en contrebas, d'après lui, les traces se faisaient plus nombreuses et concordaient avec celles que Lodvik leur avait fait suivre. Il restait encore à savoir si tel était vraiment le cas où s'ils allaient simplement se lancer dans une direction en vain. Pivotant vers le paladin, l'elfe replaça doucement son baton de marche devant elle, fixant ce dernier.

    - Que devons-nous faire selon vous, Lodvik? Je me remets entièrement à votre jugement.

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  • Jeu 25 Avr - 14:03
    Quand on court de soi-même à sa perte...
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    Lodvik pénétra dans la chapelle, les traits de son visage durcis, ne pouvant laisser derrière lui l’horreur de l’évènement. Une nouvelle fois, le village de Martilun avait été frappé d’une horrible tragédie. Un coin pourtant calme, qui était terni par ce lourd fardeau. Ses pas résonnèrent dans l’enceinte sacrée, alors qu’il s’avançait vers l’autel. Les bougies et cierges éclairaient faiblement le lieu, offrant une douce et agréable lumière. Il leva les yeux vers les représentations divines, cherchant du réconfort dans la foi. Un endroit sacré demeurait un havre de paix, même au milieu du chaos. Le chevalier se ressourçait, après s’être agenouillé devant l’autel, en baissant la tête en signe de respect et d’humilité.

    L’homme à l’armure bleutée contourna la nef, cherchant le prêtre. Ses pas le menèrent vers la petite chapelle latérale. Celle-ci se présentait plus intimiste que la salle principale. Un espace humble et propice au recueillement et aux prières. Une arche en bois séparait cet espace du reste de l’édifice. Quelques tableaux ornaient des murs en pierres. Un plus petit autel y trônait également, où les lueurs des bougies vacillaient doucement.
    Les lèvres du prêtre murmuraient des paroles sacrées. Ses yeux étaient clos et il paraissait absorbé par sa méditation. Il interrompit finalement sa dévotion, entendant la présence de Lodvik. Il offrit à ce dernier un léger sourire bienveillant, prêt à écouter les paroles du dévot. Celui-ci s’approcha du prêtre, le rejoignit en s’agenouillant près du banc de bois.
    Relevant les yeux vers le prêtre, il cherchait la manière de lui relater les évènements de la nuit. Il ne souhaitait pas lui transmettre de la panique, mais il se devait d’être franc.

    - « Mon père, nous avons été témoins d’une nouvelle tragédie. Un jeune enfant du village a été retrouvé mort, victime d’une attaque d’une rare violence. Sa mère, Clotilde, est accablée par le chagrin, Sœur Valmyria est à ses côtés. Les différentes marques laissées sur son corps portent les traces de la cruauté qui l’a frappé. J’ai fouillé les environs et trouvé des empreintes qui semblent indiquer la présence de loups. Mais leur nombre reste incertain. » Il marqua une pause. « J’ai organisé une battue dès l’aube avec son père, Gaspard, et les villageois qui souhaitent participer. Je traquerai ces prédateurs jusqu’au dernier. Offrez-moi la bénédiction des Dieux pour m’aider dans cette tâche, mon Père. » Il avait fourni au prêtre les informations en sa possession, cherchant également sa faveur et celles des divinités, afin de le guider dans cette épreuve.

    Le paladin baissa de nouveau la tête, laissant au religieux le soin d’assimiler ses paroles. La solennité revient dans la petite chapelle, avant d’accueillir la réponse du prêtre. Ce dernier ressentit un frisson glacé lui parcourir l’échine, en imaginant les détails de la scène macabre. La mort cruelle de l’enfant le bouleversait. Une sombre anxiété envahissait son esprit, mais il ne devait pas se laisser submerger par la panique.

    « Prions mon Fils, trouvons dans la sagesse des Dieux la force de surmonter cette épreuve…
    Ô puissantes divinités
    Entendez l’appel des fidèles
    Guidez la main des hommes
    Apportez la paix aux cœurs déchirés
    Faites que la lumière bannisse les ténèbres
    et que la justice s’abatte en vos Noms. »


    Lodvik répéta ses mots, ses mains gantées d’acier reposant sur le bois. Son visage était orienté vers le sol, ses yeux clos de manière solennelle. Il entrait en connexion spirituelle avec les Dieux, puisant dans leur force. Porté par une sincère dévotion, son esprit se laissait transporter par l’ambiance sacrée de l’édifice. Sa foi agissant comme un rempart aux Ténèbres. Chaque mot murmuré de la prière montrait sa confiance en la justice des Dieux.

    Le chevalier de l’Ordre resta un instant ainsi, avant de quitter la chapelle. Il arriva le premier sur le lieu de rendez-vous, réajustant son heaume et son épée à la ceinture. Son regard balaya les participants un à un, lorsque ceux-ci arrivèrent. Il s’assura que tous étaient équipés d’une arme pour se défendre lors de la traque. Il s’avança naturellement vers Gaspard, le premier préoccupé et touché par cette tragédie.

    - « Je ferai tout mon possible pour retrouver ces bêtes féroces, responsables de la mort de votre fils. Nous les empêcherons de faire d’autres victimes. » dit-il en hochant la tête en signe d’encouragement. Puis, il s’adressa au reste de l’assemblée, d’une voix forte et claire. « Nous devons rester unis et concentrés. Nous ignorons leur nombre, mais je ne les laisserai pas causer plus de mal. Suivez mes ordres et ne vous dispersez pas. Restez vigilants et nous réussirons à les neutraliser. »

    Les villageois acquiescèrent en hochant la tête, certains plus virulents brandissaient leurs armes au-dessus de leur tête, prêts à en découdre. La paladin à la tête du groupe de traqueurs, ils se sentaient déterminés et habités d’une force vengeresse. Confiants dans leur capacité à débusquer et affronter les dangers qui les attendaient dans les bois sombres.

    - « Gaspard, vous marcherez à mes côtés, votre connaissance des bois sera un atout pour le groupe. Suivez-nous de près et gardez vos sens en éveil. Restez silencieux autant que possible, les loups peuvent être proches… Ne cédez pas à la panique. » dit-il au reste du groupe. Puis il tourna légèrement la tête vers la prêtresse qui le saluait. « Bonjour Sœur Valmyria. Ravi de vous compter parmi nous, nous allons commencer la battue dès maintenant. Restez près de moi, nous aurons besoin de toute l’aide que nous pouvons obtenir. » Son ton gardait son sérieux, l’esprit déjà concentré dans les tâches à venir.

    Avec un plan clair en tête, Lodvik, Valmyria et les villageois de Martilun se mirent en route. Le ciel était gris et menaçant. Le groupe avançait et s’enfonçait dans les sous-bois. La boue recouvrait rapidement leurs bottes, rendant leurs déplacements plus difficiles. Les arbres étaient pour beaucoup dépouillés de leurs feuilles et offraient un aspect sinistre à l’environnement.
    Le paladin dirigeait la traque, il scrutait les environs en essayant de ne pas laisser passer d’indices. Il se baissait de temps à autres pour examiner les empreintes laissées au sol et les traces marquées dans la boue. Il semblait suivre la bonne piste, chaque pas le rapprochait un peu plus des bêtes sauvages. Les villageois, portant des armes rudimentaires pour la plupart, ou des torches, avançaient en suivant les pas du chevalier en armure. Ils avaient confiance en lui et en son jugement. Un homme de foi ne saurait les trahir.

    Malgré la difficulté du terrain, le groupe continuait de progresser lentement à travers les bois. Lodvik suivait les traces laissées par les prédateurs.
    Au fur et à mesure qu’il avançait, les échos lointains des hurlements des loups se faisaient entendre. Il se retourna vers le groupe, leur demandant de se faire les plus discrets possibles. Les cris sinistres résonnaient de plus en plus, signe qu’ils se rapprochaient. Le chevalier resserra sa prise sur la garde de son épée, prêt à affronter le danger imminent.
    Ils atteignirent enfin la tanière des loups, une clairière sombre au cœur du bois. Les arbres se dressaient autour d’eux, se refermant comme un piège sur les pisteurs. Les loups étaient nombreux, leurs yeux jaunes brillaient d’une lueur lugubre et malveillante. Comme s’ils étaient soumis à un enchantement démoniaque. Leurs crocs acérés visibles à la lueur des torches. Leurs hurlements s’intensifièrent à leur présence, offrant une symphonie terrifiante qui envahit le groupe d’adrénaline. Lodvik se tenait debout, scrutant les loups le regard dur. Le combat s’annonçait rude, il était prêt à faire face.

    - « Préparez-vous au combat, s’ils nous encerclent restez près de moi et chacun avec une vision sur les environs. Il faut remplir l’espace et ne pas leur tourner le dos ! Restez ensemble et frappez ! Utilisez le feu et vos armes avec force ! »

    Lodvik concentra son énergie, en invoquant la puissance de la lumière divine à travers son épée. Une lueur vive enveloppa l’Éternelle, une aura brillante qui chassait l’obscurité des bois. Des étincelles d’énergie lumineuse jaillissait de la lame, en crépitant telles des étoiles sacrées. Les loups reculèrent légèrement et montrèrent les crocs férocement devant cette représentation presque céleste.  

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  • Jeu 25 Avr - 19:12

    Marchant derrière Lodvik, Valmyria laissait son regard passer sur les zones environnantes. Si le paysage autour du village était déjà bien austère, elle devait avouer que l’évolution de ce dernier n’était pas vraiment de son gout. Outre les nuages menaçants qui se trouvaient au dessus d’eux, les bois dans lesquels ils s’aventuraient amenaient en plus une ambiance lugubre à toute leur procession. Sans même parler des arbres ternes et visuellement dégarnis. Gardant cependant ses remarques pour elle-même, l’elfe continua d’avancer en respectant les indications du paladin. Elle ne voulait pas le décevoir et montrer la moindre trace de faiblesse. Elle n’était pas dans son élément, elle le savait, mais ferait tout pour être à la hauteur. En plus de Lodvik, la prêtresse voulait également montrer son engagement auprès des villageois s’étant armés et joints à la battue. Un collectif déterminé et uni dans l’adversité et la soif de justice. Admirative d’un tel mouvement spontané, la prêtresse se voyait envahie d’une ferveur nouvelle, chassant de son esprit tous les désagréments du paysage.

    A force de marcher dans ce terrain inhospitalier, Valmyria sentait toutefois le poids de sa robe s’alourdir à cause de la boue épaisse qui venait l’humidifier et la salir. A plusieurs reprises, la prêtresse devait tirer sur le tissu pour s’assurer une meilleure progression et limiter l’impact de la terre humide à ses bottes uniquement. Focalisant son attention sur leur quête, Valmyria en profita pour revoir dans son esprit le visage de l’enfant qui était mort dans ses bras. Et plus aucun arbre mort ou terrain accidenté ne pouvait la stopper. Elle aiderait son groupe à retrouver les loups. Elle aiderait Lodvik à rétablir l’Ordre et la Justice sur ces terres. Les yeux azur de la prêtresse glissèrent alors quelques instants vers le paladin. Droit, fier, ce dernier était un visible parangon de force et d’honneur. De par sa simple présence, ce dernier semblait galvaniser les efforts de tout un chacun. Même les corps les plus maigres et les visages les plus tirés semblaient déterminés à le suivre jusqu’au bout du monde. Admirative, Valmyria l’était probablement. Habitée par un profond respect à l’égard des membres de l’Ordre de la Main, l’elfe se voyait honorée de cette divine mission. D’être une force venant en aide aux paladins et autres porteurs de Foi. Sortant soudainement de ses pensées, la blonde entendit les nombreux hurlements qui résonnaient autour d’eux. Si ces derniers s’étaient intensifiés au cours des dernières minutes, il était évident à présent qu’ils allaient bientôt arriver à destination. Et ce fut Lodvik qui prit la parole, tandis que les canidés faisaient enfin leur apparition. Focalisant son regard sur les créatures, Valmyria s’attarda sur leur regard fou et la bave qui s’écoulait de leur gueule. Quelque chose clochait.

    - Vous avez entendu Messire Lodvik ! Mettons nous en formation vite !

    S’approchant légèrement du paladin et d’un groupe de villageois, la blonde invoqua rapidement plusieurs disques de lumières qui se mirent à voleter rapidement. Des égides lumineuses permettant une protection partielle du groupe de combattant. Elle le savait, cela ne serait pas suffisant pour protéger tout le monde mais elle tentait de faire comme elle le pouvait. S’étant reculés suite à l’invocation lumineuse et menaçante de Lodvik, les loups commencèrent à bouger, grognant et aboyant tout en déversant sur le sol boueux leur bave caustique et abondante. Une profonde vague de dégout dans l’esprit de l’elfe face à cette vision halluciné d’une meute de canidés surexcités. Elle ne savait quel mal les rongeait, mais il allait falloir rester méfiant. Soudainement, l’un des loups se jeta en avant, écrasant sa gueule contre l’un des disques de lumière. Si le choc était brutal, l’incantation sembla tenir bon malgré les nombreuses fissures faisant leur apparition.

    - Je ne vais pas pouvoir arrêter tous leurs assauts !

    Comme s’ils avaient deviné et compris ses mots, les loups reprirent leurs mouvements, rejoignant leur frère qui continuait de gratter et mordre le disque de lumière comme une bête enragée. En quelques secondes, à peine, les différentes protections dressées par l’elfe était assaillie et malgré la riposte de Lodvik et des autres villageois, elles commençaient à faiblir. Le sang gicla, les fourches et autres objets venant mordre le cuir des créatures sauvages. Puis les premiers hurlements. Tournant subitement la tête pour remarquer l’origine du bruit, Valmyria remarqua l’un des villageois dont la jambe était actuellement dans la gueule d’une des créatures. Féroce, cette dernière bougeait la tête de gauche à droite tandis qu’elle répandait tout autour d’elle le raisiné du malheureux. A peine l’elfe parvenait à saisir la gravité de la situation que d’autres loups semblaient faire leur apparition. Tout comme les premiers dans cette tanière lugubre, ils possédaient dans leurs yeux un éclat mauvais. Et une intelligence qui n’était pas habituelle chez des créatures de cette race. Pestant intérieurement, Valmyria prit la peine d’avertir Lodvik sur la fin imminente de ses protections puis, après avoir été certaine que le paladin avait compris ses mots, brisa son sort pour lancer devant elle un cône de flammes dans l’espoir de repousser les loups. Malheureusement, plusieurs d’entre eux aboyèrent après un léger mouvement de recul puis s’élancèrent de nouveau. Les mouvements des canidés étaient ordonnés. Synchronisés. Ce qui troublait au plus haut point l’elfe aux yeux azurés. Elle avait déjà eu l’occasion de voir une meute chasser. Et jamais elle n’avait vu pareil comportement. Malheureusement, elle ne pouvait trop s’attarder sur l’observation pour l’heure. Autour du groupe, plusieurs villageois  se voyaient blessés, parfois très grièvement, par les animaux. Préférant rediriger ses efforts tandis que Lodvik et les autres villageois luttaient, Valmyria se précipita vers les quelques humains blessés qui passaient près d’elle. Usant de sa magie de soin, la prêtresse permettait ainsi de recoudre les chair déchiquetées et de renvoyer au combat ces pauvres êtres qui savaient à peine tenir les torches, serpes et fourches pour le combat.

    Pourtant, le groupe d’humanoïdes prenait le dessus. A genoux dans la boue à positionner ses mains sur le bras en lambeaux d’un des jeunes les accompagnant, Valmyria laissa ses yeux glisser sur les autres hommes tandis que sa magie tentait de refaçonner ce qui avait été arraché. Une force invisible semblait envahir tous ces villageois. Une force qui leur permettait de lutter sans relâche, et qui se voyait décupler par les mouvements martiaux, brutaux et précis de Lodvik. Si elle fut admirative de prime abord du paladin, l’elfe était à présent impressionnée par les mouvements du paladin et de comment il parvenait à lutter tout en continuant d’assurer la cohésion du groupe. Souriante malgré elle et malgré la situation, l’elfe appliqua par la suite un bandage sur la plaie presque entièrement recousue du pauvret. Autour d’eux, la boue faisait remonter dans l’air l’odeur ferreuse du sang des hommes et des bêtes. A plusieurs reprises, Valmyria fut forcée de revenir se placer en plein centre de la formation du groupe d’humains. Placés en une sorte d’étoile, ces derniers tentaient d’empêcher les loups de passer. De les laisser atteindre leur dos.

    - Sœur Valmyria ! Attention !

    Le cri fut spontané et, malgré le bruit des combats, parvint jusqu’aux oreilles pointues de l’elfe. Ayant contourné ses petits camarades, l’un des loupes était allé bondir sur les rochers pour se dresser au-dessus d’eux avant de se jeter, toute gueule en avant, vers la blonde. Dans un réflexe soudain, l’originaire de Melorn invoqua un grand pieux de givre qui vint empaler le canidé. Glissant longuement sur ce dernier, la créature s’échoua à quelques pouces seulement de la prêtresse qui porta son regard sur l’animal. A nouveau, elle put constater toute l’étrangeté du regard des créatures. Couplée à leurs déplacements erratiques mais pourtant synchronisés, la meute donnait une impression étrange. Si elle n’aurait sut dire vraiment quoi, l’elfe était persuadée qu’un mal plus profond avait atteint ses bêtes. Surtout en voyant toute l’agressivité qui les caractérisait. Ils ne battaient pas en retraite, ils semblaient se moquer de la mort des autres loups et continuaient simplement à se jeter sur eux, dans le but de mordre, griffer et tuer. Et dans tout ce chaos, alors même qu’elle venait observer plus en détails la bête qu’elle venait d’abattre, Valmyria sentit son esprit vaciller quelques instants. Les cris de douleurs, le sang, les bruits des bêtes. Le bruit de l’épée de lumière du paladin naviguant dans l’air comme le symbole de toute une foi galvanisée en un châtiment céleste. Elle se perdit, l’espace d’un moment, sentant passer en elle toute la ferveur d’une nation, ferveur qu’elle recentra rapidement sur l’un des villageois s’effondrant devant elle, le torse ouvert par un violent coup de griffes. Il fallait agir, vite, ou elle risquait de voir une autre personne mourir dans ses bras.

    Quand le combat cessa enfin, Valmyria avait perdu le compte du nombre de loups qu’ils avaient combattu et des pertes éventuellement subies. Elle était à genoux, essoufflée, à finir de recoudre le bras d’un jeune homme aux traits trop fins pour avoir dépassé la vingtaine. Elle avait usé de trop de magie d’un coup, son corps venait à présent réclamer son dû. Elle ne regrettait pas, cependant, les efforts qu’elle avait déployé pour soigner Lodvik et les autres villageois. Ou tout du moins tenter d’assister à leur défense. Relevant les yeux vers le loup empalé, observant son pelage noir, ses yeux encore figés dans une expression folle et sa gueule ensanglantée, l’elfe s’adressa soudainement au paladin.

    - Ces bêtes n’agissaient pas de façon naturelle. De par leur déplacement, ou même leur volonté de nous nuire. Les loups sont agressifs et cruels, mais ils sont plus opportunistes qu’aussi violents… Dites moi Lodvik… Ressentez-vous également ce malaise en les observant ? Elle marqua une pause, reprenant son souffle. Pensez-vous que ça pourrait avoir un lien av-
    - C’est des sombreloups. Des symboles de la chute de ces terres face au Mal ! Voyez comment ils sont ! On en a tué combien ? Une dizaine ? Une vingtaine ? Combien en reviendront ? J’dis qu’il faut s’barricader au village et attendre que ça passe.
    - Attendre que ça passe ? La fin des temps ? De quoi tu parles Pierrot ? J’dis qu’il faudrait aller reprendre la traque, voir si y’en a d’autres. Et les tuer. Avec Sieur Lodvik, on est imbattable pour sûr !

    Soupirant alors qu’elle se relevait enfin, l’elfe inspecta les différents villageois qui commençaient déjà à débattre de la suite des choses, tout autour de Lodvik. Si elle comprenait leur engouement soudain, la belle aux yeux océan s’approcha de sa victime à quatre pattes et posa sa main gantée sur le pelage ensanglanté de la bête qui avait cherché à l’abattre.

    - Quels secrets cache-tu, animal enragé ?

    Et ainsi, Valmyria reprit une nouvelle fois son analyse, attendant que le groupe ne se décide sur la suite, et cherchant à chasser les craintes qui assaillaient son esprit.
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