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    Advorix Eqqegni
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  • Lun 8 Jan - 23:12
    PARTIE 1


    Longue fut l'errance des apatrides, se chuchotait Advorix, un sourire teinté d'amusement et de dérision étirant sa face cadavérique, tandis qu'il s'insinuait dans les détours obscurs du Doreï. Évitant les grandes artères fréquentées par les honnêtes gens, il se fondait dans les ruelles sombres des faubourgs côtiers, drapé dans une grande bure noire aux airs monastiques. Attendant l'ombre pour agir, il esquivait avec habileté les camps de pirates et autres individus malicieux qui fréquentaient ces terres, autant pour le repos que pour régler des querelles litigieuses.

    Le Doreï, pour Advorix, n'était qu'une étape sur le chemin de son périple entamé depuis plusieurs semaines déjà. Il empruntait des sentiers oubliés, se rapprochant toujours davantage de l'Œil du Cyclone. Ce cyclone titanesque avait ravagé la Fédération, dispersant ses habitants comme les tessons d'un vase brisé. Bien malgré lui, le déchu était une création de X'o-rath, et lorsqu'un second courroux s'abattit sur cette basse terre, Advorix entendit l'appel résonner dans sa chair putréfiée. Mais cela faisait trop longtemps qu'il avait été ramené en ce monde, et l'emprise du Titan s'était sérieusement affaiblie au fil des millénaires.

    Cependant, des rumeurs grandiloquentes circulaient sur certaines régions et cités de la Fédération, alimentant la tentation d'Advorix. On racontait que des villes entières étaient assaillies par des hordes de morts-vivants, tandis que d'autres étaient prétendument devenues des protectorats reikois. La fable la plus incroyable concernait Benedictus, désertée mais porteuse des stigmates de ses malheurs, qui serait devenue le nouveau repaire d'un Titan belliqueux.

    Ces cités, au cœur de toutes les discussions, n'étaient pas inconnues du mort-vivant. Il les avait déjà foulées il y a bien des lunes. Quelques siècles après la fondation de Shoumei, il avait été approché par des émissaires divinistes fanatiques de X'o-rath. Ils l'implorèrent de louer sa lame mystique aux services des adorateurs du Titan. En échange, leur temple lui était ouvert en permanence, et des offrandes lui étaient données à chaque passage à tabac. Il se vit attribuer une bande de jeunes idéalistes endoctrinés, vêtus de capuchons, de bâtons et de coutelats, qui lui obéissaient au doigt et à l'œil.

    Faire taire un orateur cultiste trop zélé en le rouant de coups pendant qu'il s'enivrait à une auberge, interrompre les rassemblements nocturnes par des ratonnades sanglantes, provoquer de véritables rixes de fanatiques pour déloger des poches d'apostats cultistes en expansion. C'était dans ces domaines que s'était spécialisé Advorix et sa bande de marauds à l'époque. Puis les divinistes prirent le contrôle politique et religieux de la nation, mettant fin à leur collaboration. Il n'était plus nécessaire de harceler et chasser les cultistes. Le désintérêt mutuel entre Advorix et les fanatiques de X'o-rath s'intensifia, et le déchu poursuivit son destin ailleurs, réapparaissant lors des guerres internes avant de s'évanouir à nouveau dans l'ombre de l'histoire.

    *

    Désormais, les lueurs déclinantes du crépuscule baignaient une forêt proche de Benedictus d'une ambiance mystique, jetant des ombres mouvantes sur les vestiges délabrés de l'ancienne cité. Advorix, le Mort-Vivant aux reflets scintillants, s'avançait d'un pas silencieux entre les arbres, son regard scrutant les environs. À quelques brasses de là, un énorme lanconda, serpent colossal de vingt mètres de longueur, émergea des profondeurs de la forêt, sa présence imposante déformant la végétation environnante. En effet, bien que la région est été ébranlée par les évènements récent, mère nature s'est montrée très prolifique en l'absence d'activités paysannes et fourragères.

    Les yeux écarquillés, lumineux d'une lueur sauvage, fixaient intensément sa proie. Advorix, quant à lui, demeurait imperturbable. Un silence tendu pesait sur la clairière, seule la symphonie des murmures de la forêt et le frémissement des feuilles créaient une atmosphère de préambule à un affrontement épique. Les premières étincelles du combat furent des mouvements gracieux, une danse macabre entre l'agilité surnaturelle d'Advorix et la puissance brute du Lanconda. Le serpent géant sifflait, sa langue fourchue goûtant l'air, tandis que le Mort-Vivant, déployant une aura d'ombres, restait éthéré, insaisissable. Les attaques du Lanconda étaient aussi rapides que mortelles, mais le déchu esquivait avec une agilité déconcertante. Les feuilles mortes tourbillonnaient dans l'air, tandis que le Lanconda cherchait à asséner un coup de queue dévastateur. Advorix, se pliant avec souplesse, évita l'attaque.

    Le duel se poursuivait dans une chorégraphie démoniaque. Les éclairs de venin acide jaillissaient du serpent géant, mais Advorix les évitait d'un mouvement calculé. Sa lame mystique, luisant d'une lueur spectrale, fendait l'air avec une précision effrayante, laissant des traînées d'ombres dans le crépuscule croissant. Alors que le Lanconda déployait sa masse impressionnante pour étouffer son adversaire, Advorix se saisit de son arme aux propriétés mystique et larda le dos de la bête avant que sont étreinte ne réduise le corps de la liche en lambeaux. Les murmures de la forêt semblaient s'amplifier, la nature elle-même semblant observer avec une fascination silencieuse cet affrontement titanesque et ubuesque à la fois.

    La bataille atteignit son apogée lorsque le serpent géant, usant de sa force colossale, réussit à plaquer Advorix au sol. La pression de son corps massif menaçait d'écraser une nouvelle fois le mort-vivant, mais ce dernier, puisant dans ses énergies ténébreuses, résista. La lame mystique d'Advorix étincelait, cherchant une ouverture dans l'armure naturelle du Lanconda, mais l'emprise de ce dernier était trop forte et aucune ouverture semblait se dévoiler. Les yeux du serpent exprimaient une fureur animale, mais également une intelligence sauvage. Pris au piège sous le poids imposant de la bête, Advorix se débattait avec une détermination indicible. Soudain, Advorix, avec un ultime effort, parvint à inverser la situation. Puisant au plus profond de ses ressources psychiques il fit suinter de son corps décharné deux grandes tentacules d'ombres qui entravèrent le serpent un instant, laissant le temps au déchu de faire chanter sa lame. L'épée perfora les écailles du Lanconda, touchant un point vital. Un cri sifflant emplit la forêt alors que le serpent géant relâchait sa prise. Le mort-vivant, se libérant, roula sur le côté, essoufflé mais triomphant. Le Lanconda, quant à lui, agonisait, gisait au sol, laissant échapper des soubresauts spasmodiques. Advorix, se relevant avec une démarche loqueteuse, s'approcha de sa victime.

    *


    Lorsque Advorix, épuisé par l'intensité du combat contre le Lanconda, succomba à une fatigue obligatoire, la forêt qui l'entourait révéla son caractère glauque et grouillant de vie. Les arbres décrépits, tordus comme des agonisants, semblaient chuchoter des secrets anciens entre leurs branches malingres. Des buissons aux épines acérées s'étalaient au sol, formant des linceuls de ténèbres où la lumière peinait à pénétrer. Des créatures nocturnes, invisibles dans les replis de l'obscurité, s'activaient dans l'ombre, émettant des cris stridents et des sifflements lugubres. Les racines des arbres semblaient s'animer, s'étirant comme des doigts crochus vers le ciel crépusculaire. Des lucioles fantomatiques dansaient dans l'air vicié, créant des éclats lumineux qui accentuaient la sensation d'un rêve fiévreux. Advorix gisait inconscient au cœur de cette clairière aux allures maudite. La forêt, avec ses murmures inintelligibles, semblait l'envelopper dans une étreinte ténébreuse.

    Au fil des heures, alors que la lueur de la lune déclinait au-dessus des ruines de Benedictus qui s'érigeaient au loin, Advorix retrouva lentement connaissance, percevant les bruits étranges et les ombres mouvantes qui persistaient dans l'obscurité environnante. Se relevant avec la majesté d'un spectre, Advorix sentit ses forces revenir peu à peu. Les énergies séculaires qui le maintenaient dans cet état de non-vie semblaient se régénérer, il faut dire qu'il en usa beaucoup lors de son combat contre la bête. Il ajusta sa cape antique, redressant sa stature imperturbable. Son épée mystique, toujours agrippée fermement, luisait d'une lueur de mort dans l'obscurité, comme si les interstices de la lame étaient abrités de dizaines d'yeux de félins.

    Prêt à reprendre la route, Advorix s'éloigna de la clairière, laissant derrière lui le ballet lugubre auquel il s'adonna avec ce serpent gigantesque. Son évanouissement, loin d'être une défaite, avait été un rite obligatoire lorsqu'on s'abreuve trop de ce qui nous à été donné en cadeau, une danse avec l'ombre et la mort. Les murmures de la forêt s'estompèrent lentement alors que le déchu reprenait sa marche silencieuse à travers les vestiges et les mystères. Il quitta alors les alentours de Benedictus, il est facile de couvrir de longues distances lorsque vous n'êtes ni sujet à la faim, ni à la soif et ni à la fatigue. La fatigue qu'il éprouva à l'issue de son combat acharné était d'ordre mystique, ténébreux, magique. Le mort-vivant n'était en rien un magicien, et si une aisance dans le maniement des arcanes de l'ombre lui a été inculqué lors de sa résurrection, ses réserves d'énergies sont moindres et demandent repos pour être regénérées. Des jours passèrent, l'ancienne capitale se tenait derrière la silhouette du décharné qui se dirigeait malgré lui vers Mael. Il ne pouvait pas se permettre de croiser la route de délégations du nouveau pouvoir en place; le Nouvel Ordre.
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    Advorix Eqqegni
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  • Mar 9 Jan - 16:35
    Partie 2


    Le crépuscule étendait ses ombres mystérieuses sur les berges de la rivière, là où Advorix, déterminé, cherchait une solution pour atteindre Les Rocheuses. La rumeur des eaux tumultueuses enveloppait la scène, tandis que les pins, complices silencieux, veillaient sur le bord escarpé. Il observa attentivement le village qui se dressait à proximité, cherchant une opportunité pour emprunter voie fluviale. Il observait les tumultes de vie du petit hameau. Mais malheureusement, Advorix n'est pas doté du pied marin et d'ailleurs est incapable de nager, en tant que carcasse rachitique armurée de la tête au pied et dégoulinant de parures ostentatoires , il coule à pic. La bulle d'air dans son crâne et la moelle moisie que renferme ses os constituant les seuls parties flottantes de sa carcasse, il a toujours éprouvé une aversion totale envers les grandes étendues d'eau. Mais il n'avait pas le choix, il devait être acheminé au plus vite de l'autre côté de la rive.

    Il lorgnait le village, caché derrière bosquets et arbrisseaux, quand soudain il aperçut un groupe de pêcheurs qui s'affairaient près de leurs embarcations sommaires, de simples barques. Ils semblaient rentrer d'une pêche bredouille, dépités et agglutinés autour de la lueur chaude d'une lanterne qui sciait la nuit, l'un d'eux présenta à ses camarades une bouteille de gnôle frelatée. Ils se situaient à l'orée du village, à une bonne distance son entrée. Couvert par la pénombre, le mort-vivant se hâte, s'approchant du petit groupe avec une démarche assurée, il se présenta sans surprise et avant même qu'ils ne puissent réagir la furie mort-vivante éviscéra les pauvres bougres de trois revers maîtrisé de son arme impie. D'un simple coup de pied il fit basculer leurs cadavres encore chaud dans le fleuve, les laissant dériver loin de tout pour aller s'écouler dans les océans infinis. Deux d'entre eux dérivaient désormais, se vidant de leur sang et de leur âme dans les eaux mouvementées du fleuve tandis que le dernier, à peine écorché au bras droit, était à la merci du squelette. Il avait plongé ses phalanges bagués dans la bouche du pauvre otage, pressant ses doigts acérés autour de la langue boursouflée du malheureux qui étouffait. En quelques mots et quelques gestes concis, l'humble pêcheur compris sans se faire prier que s'il n'obéissait pas au cadavre ambulant, il finirait comme ses collègues les boyaux à vif dans l'eau froide et saumâtre des rapides. Le trajet fut riche en sanglots, le pêcheur étouffait ses larmes et ses hoquets dans le col de son linge tandis qu'il manœuvrais la petite barque, la pointe affutée et glaciale de l'épée d'Advorix plaquée contre ses vertèbres.

    Quelques temps plus tard, battant contre les rapides du fleuve, le gueux apeuré et blessé fait foncer le bateau vers les bandes de galets du rivage. Le mort-vivant sort, rassuré, de l'embarcation, l'otage se prostre et supplie le monstrueux guerrier de tenir parole et ainsi le laisser s'enfuir. La laideur du déchu n'avait que pour égal sa malfaisance, ses promesses de vie sauve n'étaient que du vent et il s'empressa d'égorger copieusement le pauvre marin qui s'écroula au fond de sa barque vermoulue.


    *


    Advorix s'enfonçait alors à la naissance des Rocheuses, ces montagnes austères, témoins intemporels de la majesté inflexible de mère nature, défiant le ciel de leurs pics immuables. Les pins argentés, sentinelles grégaires, semblaient se dresser comme des gardiens de secrets oubliés, adaptés à la rigueur du climat froid qui enveloppait cet endroit. Les sentiers, jadis des artères vivantes reliant les vallées reculées, n'étaient plus que des vestiges délaissés, en proie aux éléments déchaînés et aux créatures qui hantaient les monts. Les ponts et les guets se dressaient désormais comme des reliques fragiles, traversées par ceux qui osaient pénétrer cet écheveau montagneux coûte que coûte. La vie, même avant la chute de Shoumeï, n'avait jamais été aisée ici. Les bêtes sauvages, les terres stériles et les rigueurs hivernales rendaient cette contrée hostile. Désormais, avec la menace des rejetons des Titans planant, les rocheuses étaient encore plus dangereuses. Se mouvant avec précaution dans ce labyrinthe montagneux, le déchu foulait la neige sous ses bottes. Le vent susurrait à travers les pics, créant une symphonie naturelle où chaque son était une note dans une partition mystique. Il aurait pu craindre les escouades reikoises redoutables qui surveillaient les cols et les trachées de pierres, contrôlant qui allait et venait, mais elles se faisaient rares.

    Il avançait alors sur les sentiers sinueux guidé par une volonté intrépide et une soif d'atteindre son but presqu'aveugle. La nature, capricieuse dans son harmonie, déployait devant lui des panoramas déchiquetés, comme des pages écrites par la main tumultueuse des Titans. Chaque pas semblait résonner dans le silence altier des montagnes. Les pics rocheux, couronnés de neige éternelle, se dressaient comme des vestiges de divinités éteintes et la liche téméraire, telle une ombre solennelle, gravissait les escaliers naturels qui s'offraient à lui. Les oiseaux, tel de petits symphonistes frivoles , l'accompagnaient de leurs chants mélancoliques. Le vent persifflant des monts qui portait ces petits musiciens, messager des hauteurs, soufflait avec une intensité croissante, faisant onduler la longue cape d'Advorix comme une bannière défiante face à la puissance des éléments. Les sons distordus du souffle glacial pourléchant les coteaux aiguisé des sommets couplé aux chants intrépides des oiseaux ponctuait son ascension fastidieuse. Le froid mordant et la neige profonde étaient autant d'obstacles que de compagnons dans cette aventure. Même s'il n'était pas sensible aux aléas du climat, les bourrasques ainsi que les congères qui se formaient sur son chemin constituaient de véritables dangers.

    Soudain, comme si les éléments eux-mêmes se révoltaient, un blizzard impitoyable s'abattit sur les environs. Les flocons tourbillonnants masquaient les contours familiers du sentier déjà peu entretenu, transformant le paysage en un labyrinthe glacial où chaque pas était une énigme. Enveloppé dans sa cape défraîchie, le déchu pressait le pas pour échapper aux assauts du vent cinglant qui manquait de faire s'abattre sur lui d'énormes trombes de neige et de glace. Le chemin à présent était complètement effacé et des voiles blancs tourbillonnants à une vitesse extrême se chevauchaient de toutes part, brouillant les repères et les sens. Dans sa fuite éperdue, Advorix distingua un balisage, à peine visible sous le manteau neigeux. De longues bandelettes de tissus colorés nouées à des piquets de métal devinrent ses guides improvisés. La force du vent soumettait Advorix qui ne pouvait faire autrement que de ramper tant bien que mal dans la neige qui s'immisçait dans son armure et ses os, agrippant avec force les petits arpents rocheux et les rares mottes de terre pour suivre à la trace ces petites chandelles d'étoffe qui illuminent ce crépuscule blanc.

    Difficilement, et luttant contre les assauts répétés du souffle des rocheuses, il se dressa sur ses genoux, une main empêchant son casque d'être emporté tandis qu'il positionna l'autre en visière au dessus de ses yeux vitreux. Au travers la maille perpétuelle et grouillantes de flocons joufflus qui s'abattaient sans discontinuer il distingua une masse noire et informe qui se tenait non loin là bas, possiblement l'entrée d'une caverne. Les mains d'Advorix, déjà gelées, se refermèrent sur la bordure de sa cape, tentant de protéger sa carcasse du gel mordant. À chaque avancée, le blizzard semblait s'intensifier, une force irrépressible tentant de le faire chanceler dans l'abîme blanc qui l'entourait. La perspective d'une grotte devenait son salut apparent. Lorsque finalement il atteignit l'entrée béante, sa silhouette épuisée s'y engouffra comme une âme en quête de repos.


    *


    Dans l'obscurité glaciale de la grotte, un homme, perdu dans la détresse du blizzard, s'acharnait à raviver un modeste feu. Les flammes hésitantes projetèrent sur les parois rocailleuses une lueur timide, dévoilant ainsi la silhouette d'Advorix, nouvel arrivant dans ce sanctuaire éphémère.

    "Quelle... Quel être est-ce ? Qui donc... À mooooi ! À MOOOOI !"

    Pris de panique, l'homme chuta en arrière, se repliant instinctivement sur lui-même. Dans une défense frénétique, il lança en direction d'Advorix les maigres pierres destinées à raviver son feu primitif. Craignant que ces cris stridents d'effroi ne réveillent d'autres présences, Advorix n'eut pas le temps de lui donner une gifle que l'homme se hâta de se jeter à ses pieds. Pleurant abondamment, il suppliait le mort-vivant de lui épargner la vie, clamant sa jeunesse et promettant tout pour préserver son existence. Amusé par cette scène pitoyable, Advorix fit relever le misérable individu, dont les commissures souillées de morves trahissaient une terreur sincère. Adorix le fit s'asseoir, l'homme sanglotant était à la merci de son étrange visiteur. Dehors, la tempête gagnait en intensité, rendant toute tentative de sortir de la grotte impossible sans être englouti par l'infini manteau blanc. Fatigué, Advorix, devant ce petit être apeuré qui n'offrait aucune résistance, ne trouva guère d'intérêt à se débarrasser de lui. Le blizzard avait sûrement brouillé les chemins et malmenés les ponts, il fallait trouver une solution et peut-être que le pleurnichard la détenait.
    Le mort-vivant se retourna face au jeune homme toujours courbé et implorant pour sa vie.

    "Qui êtes-vous.. Que faites vous en ces lointains.. Boyaux de pierre ?"

    Le jeune homme se redressa lentement, le visage bouffi et rougeaud, séchant ses larmes avec ses grosses mitaines rembourrées. N'osant à peine défier le faciès cauchemardesque de son invité surprise, il restait agenouillé devant lui, le visage orienté vers les pieds du déchu. Les larmes qui perlaient sur le bout pourpre de son nez s'écrasaient sur le sol poisseux de la grotte en petites étincelles de verre traversées par la faible lueur du feu.
    "Ne...n. Ne me tuez pas je vous en suppliiie... ne.. ne me..." Advorix balança vivement son bras droit vers l'arrière, armant une gifle carabinée, avant même que son coup ne puisse s'abattre sur la face pouparde du geignard, il se recroquevilla de nouveau.

    "AAAH !... D'accord ! D'accord ! Arrêtez ! J'vous en supplie ! Pitiiééé !" Il baissa ses mains qu'il tendait en l'air comme un maigre bouclier et il tenta de dompter sa voix vacillante et sa mâchoire tremblante. "Je.. Euh... Je suis Auguste... Firmin.." Advorix réarma son bras, l'air sévère, l'autre main empoignant le pommeau de son épée "Firmin ? Ou... Auguste ? Je n'ai pas le temps... pour les railleries. Arrêtez... De jacasser, où vous tâterez le fil de ma lame. Vous allez attirer en cette cave, bien pire."

    "AUGUSTE FIRMIN ! Auguste Firmin ! C'est mon nom... et mon prénom quoi... Je... Je viens de la République, on formait une équipe expéditionnaire mais.. un éboulis à emporté toute mon équipe.... Ca... Ca... Je ne sais même plus depuis combien de temps je suis coincé ici bordel ! Et là quoi ?! Un mort-vivant ! C'est vraiment pas ma veine... Je.. Je dois être ici depuis une dizaine de jours.. Ne me tuez pas s'il vous plaaait... Je veux juste sortir de cet endroit maudit et rentrer chez moooi !"

    Tandis qu'Auguste était occupé à gémir et à se tortiller dans tous les sens pour susciter pitié, Advorix tournait attentivement dans la grotte, fouillant et déchirant les bourses, sacs et autres paquetages laissés par les compères du jeune homme avant leur disparition. Il renversait la vaisselle de bois, piétinait les vêtements et passait ses longs doigts dans les poches de sacs au cuir givré et esquinté. "Une carte. Vous vous aventuriez ici... avec une carte. Où... est.. elle ?" Le jeune homme cessa ses sanglots et se courba encore plus qui ne l'était déjà, comme pour anticiper la réaction du mort-vivant, sachant que sa réponse n'allait pas lui plaire. "Je... C'est Boris qui avait la carte et... Il est resté avec euh.. bah les autres quoi...." Advorix soupira et s'installa, résigné, autour du maigre feu qui tremblotait, harcelé des petites bises glaciales qui s'engouffraient par moment dans la cavité. Il n'avait pas d'autre choix que d'attendre.
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