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  • Mer 3 Aoû - 20:09
    Ou l’onie en détresse sauvée par une marchande naine.

    Le jour d’après - Sancta dans les jours qui ont suivi sa destruction par X’o.


    Ai-je vraiment cru pouvoir le rattraper ? Alors qu’un seul de ces pas équivaut à cinquante des miens… Dans son sillage tout n’était que destruction, mort et désolation. Ceux qui avaient survécus étaient traqués et dévorés par les hordes de morts-vivants qui suivaient leur maître, charognards insatiables se repaissant de chair fraîche. Toute résistance semblait inutile tout comme celle des miens avant eux, balayés par la mort en marche.

    J’étais pourtant porté par le désir de vengeance, par une rage prégnante, mais même ainsi ma quête était vaine et je me suis retrouvée emportée par le flot des réfugiés qui fuyaient la cité en ruines. Après plusieurs jours de marche harassante, j’avançais en me laissant porter par la foule des victimes des prédations du titan. Comme moi la plupart de ces pauvres hères avaient tout perdu si ce n’est leur vie et parfois celle d’un proche pour les plus chanceux d’entre eux. La procession semblait ne pas avoir de fin car Sancta était un joyau attirant la lumière avant sa destruction. Dans tous les regards il y avait de la peur et du désespoir, un appel à l’aide silencieux auquel personne ne semblait vouloir répondre.

    Je ne sais plus combien de temps j’ai marché. J’étais affamée, épuisée, buvant parfois dans des flaques d’eau à moitié croupie. Mais surtout j’avais perdu l’envie de vivre. Car à quoi bon se battre lorsqu’on a tout perdu ?

    J’ai trébuché sur le corps d’un homme étendu sur le rebord de la route. Il était mort d’épuisement comme beaucoup d’autres avant lui, sans amis, sans famille pour l’aider à se relever. On l’avait dépouillé mais finalement il n’avait plus besoin de rien là où il était. Je suis tombée à genoux, j’étais lasse, tellement lasse, mais surtout mon cœur était en miette et mon âme brisée.

    Il fallait juste que je m’allonge, que j’arrête de lutter, que j’attende que la mort vienne me délivrer de cette souffrance qui me vrillait le cœur.

    J’aurai du mourir ce jour-là. Mais le destin en avait décidé autrement, mettant sur ma route une naine qui allait me sauver la vie.
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  • Mer 3 Aoû - 23:34
    Il est rare que je vienne ici dans la région de Shoumei. Je me lance dans le métier de marchande itinérante et j'en suis à essayer des choses, à trouver des marchés. L'une de mes pistes était une tribu d'Oni que j'ai rencontrée par hasard il y a quelques temps et qui habite dans ces montagnes. Des gens charmants les Onis. Si on passe outre leur apparence monstrueuse, leur regard intimidant et leur attitude lourde de menace. Ce sont des gens plus ouverts qu'on peut l'imaginer, surtout quand on leur propose d'acquerir le produit de leur chasse contre une rétribution juste. Ils n'ont pas l'habitude que les "civilisés" n'essayent pas de les arnaquer. Mon dernier voyage jusqu'à chez eux date d'il y a six mois et j'étais en route vers leurs montagnes avec l'intention de les visiter de nouveau, avec encore plus de choses pour eux en réserve (dont plusieurs tonneaux d'alcool que je sais très apprécié par leur clan).

    Sauf que les choses ne se sont pas passées ainsi. Les rumeurs du retour des titans et d'un massacre dans la région se sont petit à petit précisées. Des collègues marchands l'ont murmuré hier soir, avant que je ne les quitte pour rejoindre un sentier secondaire. D'autres rumeurs en avaient parlé aussi ... Alors quand cette après-midi, j'ai vu des colonnes de fumée au loin et aperçu des volées de corbeaux à l'horizon, j'ai préféré écouter la voix de la raison et brutalement faire demi-tour pour retourner vers l'Est moi aussi. J'étais pas loin des montagnes Onies mais quelque chose dans l'air me disait que vraiment, je ne devais pas rester dans les environs ...


    ***


    Bien des heures plus tard.

    Les rumeurs se précisent. J'ai l'impression que l'ensemble du ciel derrière moi est noir. Il m'incite à fuir aussi vite que me le permet la brave bête qui tire ma cariole. Lui aussi semble comprendre qu'un truc se trame et je n'ai pas à le stimuler beaucoup pour qu'il donne le maximum de lui même.

    Je passe par des routes secondaires à travers les monts. J'ai l'impression que c'est ce qui me sauve. Plus à l'est, là où je sais être la route principale, je vois des colonnes de fumées noires monter au ciel. J'ai sincèrement peur. Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne peux pas croire à la rumeur qui s'était répandue comme une trainée de poudre parmi les marchands hier. Les titans seraient de retour.

    J'avance inlassablement. Une atmosphère lourde pèse sur mon âme. Par deux fois je suis passée devant des corps sans vie. Par deux fois je suis descendue pour voir si je pouvais faire quelque chose pour eux. En temps normal je ne les aurais pas laissés là sans sépulture mais j'ai l'intime conviction que je n'en ai pas le temps. Même invoquer ma magie élémentaire pour creuser une fosse serait gaspiller du temps et des moyens.

    Je continue ... Et voilà que je tombe sur trois silhouettes au détour d'un virage. Deux corps gisent au sol. Celui d'un Oni ? Et celui d'un homme, juste a côté. Une troisième silhouette s'approche d'eux.   Enfin âme qui vive ? Il vient à leur secours ?

    Je lui fait signe de la main et l'appelle, sentant un peu d'espoir revenir en moi.

    - Hey ! Ohé ! Vous allez bien ?? Vos amis sont vivants ? Vous avez besoin d'aide ?

    La silhouette se retourne vers moi. Regard vitreux, peau blafarde, gueule dégoulinante de sang. L'homme debout au dessus des deux autres n'en est pas un. C'est un mort vivant ! Il était en train de se repaître des deux corps au sol. Comment est-ce possible ? Effrayée, révulsée, je fais appel à ma magie. Un pavé fuse et explose le crâne de la créature. Le corps blême s'effondre dans un bruit flasque et moi je reste tremblante.

    Des morts ... il y a des morts vivants qui rodent dans le pays ! L'urgence de partir me prend à la gorge avec encore plus d'acuité. Je reprend les rennes, pousse mon animal à reprendre laroute quand soudain, un mouvement attire mon attention. L'oni bouge ! Un mort vivant ? Non un survivant ! UNE survivante !

    Je saute au pied de ma charrette et me précipite pour voir. Il s'agit bel et bien d'une femme Onie. Elle porte des vêtements tribaux en lambeaux. Mais je reconnaitrais leurs symboles entre tous, il s'agit d'une membre de la tribu avec qui j'avais l'habitude de commercer. Je ne peux pas la laisser là. J'essaye de la reveiller de petites tapes sur la joue.

    - Hey la grande ? La grande tu m'entends ?? LA GRANDE OH ! Goddverdomme !

    Je me précipite pour lui donner de l'eau, j'essaye de lui faire reprendre conscience. Je ne vois aucune blessure grave sur elle. Mais elle m'a l'air dans les vapes. Epuisée ? Peut être. Je ne suis pas médecin !

    - On doit bouger d'ici !

    Elle reprend à moitié conscience. Suffisamment pour marmonner des trucs inintelligibles et vaguement pointer en direction de ses armes, tombées dans l'herbe a côté d'elle. Je pince les lèvres.

    - Ouais ouais on va les prendre. Mais on va te prendre toi d'abord, okay ? Faut te lever ! Faut aller dans le chariot !

    Je ne sais pas exactement comment j'ai fait. Est-ce ce qu'on appelle l'effet de l'adrénaline. Ou de la peur ? Est-ce que l'Onie à moitié dans les vapes a contribué à se trainer de son mieux, avec moi qui m'arque boutait sous son pieds et essayait de faire le mieux pour la soulever ? Je me souviens que j'ai fait appel à ma magie. Des piliers de terre sortis du sol qui m'ont aidés à la pousser. La manœuvre a été épuisante pour moi. Mais au bout du compte j'ai réussi à la faire basculer par la porte ouverte du chariot. Je pouvais pas faire mieux. J'ai ramassé ses deux armes trois fois trop grosses pour moi auxquelles elle semblait tant tenir et j'ai démarré à toute vitesse. Je ne pouvais rien faire pour l'autre homme que le mort vivant avait commencé à dévorer. Sa gorge n'était plus qu'une plaie béante, plus aucune étincelle de vie ne l'habitait. J'ai frissonné.

    Je crois que je suis partie à temps car quelques minutes après en me retournant, j'ai vu de nouvelles silhouettes émerger des bois. Des morts vivants qui se sont dirigés à pas lents vers le corps de leur comparse et le corps de l'homme qui avait commencé à être dévoré. Le festin qu'ils en ont fait m'a fait froid dans le dos.  J'ai avancé ainsi combien de temps, me retournant toutes les cinq minutes pour regarder derrière moi si "quelque chose" nous rattrapait. J'ai retrouvé une route de plaine où la vue était dégagée. Où je voyais que plus rien ne pouvais immédiatement nous arriver dessus. J'ai stoppé la cariole avant de me précipiter vers la blessée pour voir son état.

    Penchée au dessus d'elle, j'ai de nouveau essayé de la réveiller en la secouant un peu et en tapotant sur sa joue.

    - Hey la cornue ? Tu m'entends ? Tu es blessées ? T'as quelque chose ? T'es avec moi ? Faut m'le dire si t'es avec moi. Faut qu'tu boives quelque chose. Et ...

    J'ai regardé autour de moi, j'ai attrapé le premier truc comestible qui m'est passé sous la main.

    - .. faut qu'tu manges si t'y arrives. Tu peux y arriver ? Aller faut pas faiblir.

    Je sais je sais je sais ... je ferais une très mauvaise médecin secouriste. Jamais de ma vie je n'ai été formée à ça. Je ne fais peut être pas les choses comme il faut mais la vérité c'est que je ne sais juste pas quoi faire de mieux ...
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  • Jeu 4 Aoû - 14:50

    Je ne me souviens plus vraiment de ce qui s’est passé après que Gerda m’ait recueilli. Tout est flou dans mon esprit, je me rappelle juste de sa voix rocailleuse et anxieuse, parfois si proche, parfois si loin, qui m’empêchait de complètement sombrer dans l’inconscience. J’étais dans un état second alternant entre un demi-coma inquiétant et des moments courts de lucidité, fruits de l’insistance fiévreuse de la naine pour le garder en vie et qui me permirent de boire et de me sustenter. Sans elle j’aurai servi de repas à un mort-vivant…

    ********************

    Des éclats de voix me sortent brusquement de ma torpeur. Je ne sais pas où je suis alors que des odeurs multiples assaillent mon odorat sensible dans la demi-pénombre dans laquelle je me trouve. Je me redresse, lâchant un juron alors que je me cogne bruyamment sur le rebord d’une étagère. Dire que je suis à l’étroit est un euphémisme, parquée à même même le sol d’une cariole où s’entassent des marchandises diverses et variées dans un joyeux capharnaüm. L’endroit n’est définitivement pas prévu pour une onie de plus de deux mètres de haut !

    Je pousse la porte pour sortir, continuant à percevoir les voix au dehors. Je m’extrais de l’étroitesse de l’endroit en grognant, le corps courbaturé et l’humeur maussade.

    La naine semble discuter à bâton rompus avec trois hommes à la mine patibulaire. Trois désœuvrés comme moi qui semble considérer que les possessions de la naine leur reviennent de droit alors que cette dernière est pourtant prête à leur offrir de quoi survivre. Mais il faut croire que certains préfèrent devenir des malandrins et nul doute que cette terre sera bientôt peuplée de bandits et de voyous avides de détrousser ceux qui ont survécu à la fureur des titans.

    Je m’étire, déployant ma haute silhouette avant de me gratter le bas du dos en me dirigeant vers le petit attroupement. Je suis assez impressionnante en temps normal pour de simples humains et je le suis sûrement encore plus alors que mes vêtements sont couverts de sang coagulé et de poussière. Suffisant pour que les trois brigands prennent brusquement leurs jambes à leur cou sans demander leur reste.

    Mon regard charbonneux se pose alors sur ma sauveuse. Je la reconnais rapidement, d’autant plus que j’ai rarement croisé des étrangers jusqu’à présent. Les seuls contacts que mon clan avait avec l’extérieur étaient assez limités. Parfois nous allions dans un village aux abords de Sancta pour troquer les produits de nos chasses et de nos péchés. Mais ce que j’aimais le plus étant enfant, c’était lorsqu’un marchand ambulant s’aventurait sur nos terres en bravant les dangers d’une nature parfois hostile. J’étais émerveillée par ce qu’ils transportaient dans leurs chariots, des objets parfois simples mais venant de si loin qu’ils en devenaient uniques. Même en grandissant j’étais toujours enthousiaste et Gerda était une de celle qui osait venir jusqu’à nous pour échanger peaux, fourrures et pièces d’artisanat produites par les miens contre d’autres biens. Moi ce qui m’intéressait le plus c’était les bijoux de cornes. Avec mes amies nous étions comme des folles, parant nos cornes de fines chaînettes ou de pendentifs brillant et je crois que la pétillante naine avait bien compris ce qui nous plaisait, débordant d’ingéniosité pour proposer des choses toujours nouvelles à même d’éveiller notre curiosité. Mais cela c’était avant, avant que le titan détruise tout, et ces bijoux que j’aimais temps sont perdus à jamais.

    Malgré tout mon visage s’illumine et je la prends dans mes bras dans un élan de joie sincère, la soulevant de terre.


    - Gerda !

    J’articule difficilement dans un commun approximatif.

    - Je suis Thylie, bijoux.

    Je la repose sur le sol, montrant de la main mes quatre cornes. Cependant mon visage se ferme rapidement.

    - Le titan. Tout détruit.

    Je secoue la tête de droite à gauche alors que je sens des larmes de rage me monter aux yeux.
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  • Jeu 4 Aoû - 19:01
    Je sens que la situation m'échappe. Ces trois malheureux sont aussi chamboulés que nous le sommes tous et je ne sais pas comment les apaiser. Ils ont peur. Ils sont hantés par ce qu'ils viennent de perdre et ce qu'ils viennent de voir. La vengeance, la colère et l'incompréhension se disputent en eux. Ils veulent reprendre le contrôle de leur vie à tout prix, quitte à ce que ce soit au détriment des autres.  

    Mains ouvertes vers eux, j'essaye (encore une fois) de les inviter à la raison. Mais je les sens à bout de patience.

    - Nous pouvons remonter aller au Reike ensemble ! Profitez de la charrette si vous le voulez mais je ne peux pas vous donner ce que vous me demandez. Je ne peux pas !

    La situation va déraper et je vais devoir faire appel à ma magie pour me défendre. Je ne sais même pas si ce sera suffisant pour sauver ma peau et celle de la blessée que je transporte ! Je n'ai jamais faut usage de ma magie pour blesser personne. Ce que j'ai fait tout à l'heure pour exploser le crâne du mort vivant est l'acte le plus violent que j'ai jamais commis et je l'ai fait en sachant quelle était la nature de ce qui me faisait face. Serai-je capable de faire la même chose avec des hommes, aussi malfaisants soient ils ? Comment est-ce que je vivrais après ça ??

    - S'il vous plait ... je dois vous demander de partir, de nous laisser tranquilles ...

    Non ils ne le feront pas. Ils s'approchent de moi, je vois qu'ils ont le sang dans le regard. Ils sont à deux doigts de poser la main sur moi, sans doutes pour m'immobiliser le temps qu'ils pillent ma caravane comme ils semblaient vouloir le faire. Mon salut prend la forme d'une silhouette massive et haute qui apparait dans mon dos. Le visage des trois hommes se décompose et ils reculent. Tous les trois, instantanément et sans concertation.

    Je ne comprend pas ce qu'ils marmonnent en partant et au point où j'en suis je m'en fiche ! Toute la tension et la peur accumulées se relâchent en un grand soupir. Je suis tellement soulagée que j'en ai les jambes qui flageolent. Je suis heureuse que la grande cornue se soit décidée à me prendre dans ses bras à ce moment car j'aurais pu choir au sol par contrecoup à toutes ces émotions. Chaleureuse, spontanée, le contact de la chair chaude de la géante me redonne le baume au cœur qui me manquait. Je met plusieurs longues secondes avant de retrouver l'usage de la pensées et de la parole.

    - Je heuh ... merci Thylie. Vraiment.

    J'adresse à la survivante un sourire pâle, encore teinté par ce que je viens de vivre. Je vais un peu mieux. Grâce à elle. J'ai les yeux plein d'eau et les essuie d'un revers de la manche.  Il va vraiment falloir que je m'endurcisse si à la première confrontation avec des malfrats je me retrouve sur le point de craquer ainsi.  A moins qu'il s'agisse d'un trop plein. D'une accumulation de choses. La terreur ressentie face au désastre. La vue des morts. Des monstres. L'angoisse de la fuite éperdue vers le Reike dans laquelle nous nous sommes lancés ... Les trois marauds n'ont peut-être été que la cerise sur un gâteau déjà bien trop garni.

    L'étreinte que nous avons partagée prend fin. Je lève vers l'immense chose qui vient de me sauver un regard triste. Même agenouillée, sa silhouette me domine, je suis obligée de lever le nez vers elle.

    - Oui ... je me souviens de toi ...

    Je tend une main pour toucher le bout de corne où le reste d'un pauvre ruban déchiré subsiste encore ... je pince les lèvres alors que je le touche du bout des doigts. J'ai le souvenir de ces onies coquettes et joyeuses, heureuses d'accrocher leurs breloques sur leurs têtes, fières et joyeuses comme ... et bien ... n'importe quelles jeunes femmes. Innocentes et inconscientes de tout mal. Je me souviens de leur espèce de campement, installé devant des grottes. Tout ca est partie en fumée. Mon coeur se serre.

    - Je sais, il a tout détruit ...

    Même si en prononçant ces mots, je n'arrive pas encore à mesurer l'énormité de la situation. Si les titans se lèvent contre le peuple qui les prie, qu'est-ce que ca signifie ? Est-ce qu'ils vont s'en prendre à tout ce qui vit ? Est-ce le début de la chute de la civilisation ? C'est bien trop gros pour que j'y pense pour l'heure. Toute ma concentration immédiate est tournée vers la survie à court terme.
    C'est déjà bien assez difficile comme ça.

    - On te refera aussi belle que tu veux ... un jour. Mais maintenant on doit partir.

    Je montre l'Est avec insistance.

    - On doit se mettre en sécurité. Vite. Tu as encore mal ? Il ne faut pas que tu forces ...

    Où ? Je ne sais pas. Comment ? Là encore je ne sais pas. Est-ce que les grandes forteresses du Reike sauront nous protéger ? Est-ce qu'ils ouvriront les portes pour l'afflux de civils en panique qui va leur arriver dessus ? En situation de crise on pense d'abord aux siens ... On risque de trouver portes fermées et la loi du plus fort risque de régner au sein des réfugiés. Saurons-nous trouver refuge ailleurs ? Traverser le désert seules, avec le peu de vivres que je possède ? L'angoisse me tiraille.
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  • Ven 5 Aoû - 22:15
    Je peux lire la peur dans le regard de la naine, une peur primale devant la fureur destructrice des titans. Je devrais surement avoir peur moi aussi, mais mon cœur est empli de rage et de colère, le genre de sentiments qui vous font faire des bêtises qui vous mènent droit dans la tombe. Mon regard se perd vers le sud, nous sommes loin de Sancta maintenant, loin du titan qui a massacré les miens. Mes yeux se brouillent de nouveau alors que je serre vainement les poings. Je ne peux rien faire seule, rien car je suis insignifiante devant la puissance du titan et ses hordes mortes-vivantes.

    Je me rends compte brusquement que je n’ai plus rien. Ma vie tournait autour d’une seule et unique chose, mon clan, et le monde extérieur est un grand inconnu effrayant dont je ne mesure même pas la portée. Seule je suis condamnée, car je vais devoir apprendre, découvrir de nouvelles terres et de nouveaux peuples.

    Soudain je me précipite vers la cariole, je fouille fiévreusement et je les trouve. L’étrange épée crénelée de mon père et le sceptre de Fayla’Shyla de ma mère, les dernières choses que je possède, les symboles sacrés de mon clan qui sont aussi précieuses que la prunelle de mes yeux. Je les serre longuement contre moi, alors que je sens l’impatience de la naine près de moi. Son doigt ne cesse de se tendre vers le nord pour nous éloigner du danger et j’acquiesce doucement d’un signe de tête.

    De toute manière je ne sais pas où aller, je ne sais même pas où nous nous trouvons. Les paysages n’ont rien à voir avec ceux des vastes étendues sauvages qui me sont si familières.


    - Non, Thylie pas mal.

    La douleur physique m’est presque inconnue, et mes capacités de régénération naturelle me permettent de récupérer bien plus vite que la normale des blessures conventionnelles. Cependant je suis lasse, très lasse, fatiguée par la poursuite d’une inaccessible chimère et la longue marche harassante qui a suivi. Je suis aussi affamée et déshydratée et je lâche dans un soupir.

    - Faim et soif.

    Les tracas qui se bousculent dans la tête de la charmante naine ne me touchent pas et je ne prends pas encore la mesure du danger qui nous menace. Je pense avant tout à satisfaire mes besoins primaires, nourriture, eau et repos.

    Elle me pousse presque vers sa cariole. Elle n’est pas bien grande et j’imagine juste suffisante pour elle, alors cela risque d’être compliqué de cohabiter à deux à l’intérieur, surtout vu ma taille et ma masse bien plus grande que celle de Gerda. Pourtant elle n’hésite pas une seule seconde, me chargeant en plein milieu de ses marchandises, sortant quelques victuailles pour me satisfaire bien consciente que je ne servirai pas à grand-chose le ventre vide et le gosier sec. Elle a d’ailleurs une idée lumineuse, sortant un tonnelet de cette bière naine forte que les miens aimaient tant. De quoi me mettre un peu de baume au cœur.

    Le pauvre animal de trait qui traine sa charrette risque de ne pas apprécier la présence du quintal de sa nouvelle passagère. Je passe ma tête à travers la toile avant, observant l’horizon du nord qui nous attend.

    Ma voix est soudainement empreinte d’anxiété.


    - On va où ?

    J’ai tout perdu, je n’ai plus de foyer mais heureusement je viens de trouver une amie…
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  • Dim 7 Aoû - 14:39
    Où allons nous ? La question mérite d'être posée ... En toute franchise je ne sais pas. Pour venir, j'ai franchi le bras de mer qui sépare le Reike de Shoumei sur une jonque à fond plat. Un navire calme qui sert de bac à un des endroits où le bras de mer est le plus étroit. Il est situé au bout d'une route relativement fréquenté, il doit être littéralement pris d'assaut à l'heure qu'il est. Sera t'il encore là ? Je l'ignore. Au pire je croiserai d'autres marchands et civils. Et on pourra obtenir des informations sur l'état actuel des choses.

    Alors faute d'avoir plus d'informations, je répond d'un assez vague.

    -Le plus loin possible, ma grande.

    Ce n'est pas une réponse très satisfaisante mais on devra toutes les deux s'en contenter. Notre cohabitation ne se passe pas trop mal. Ma caravane n'est pas un palace mais on parvient à étendre la grande Thylie au sol dans l'allée principale de la chariote.  Je lui ai bricolé quelque chose qui ressemblait à une paillasse avec des couvertures et du foin fourré dans de grands sacs en jute. C'est pas parfait mais ca fait l'affaire. Elle n'est de toutes façons pas très exigeante.

    J'ai peine à décrire comment ma passagère prend les choses. Elle est choquée c'est évident, nous le serions tous à sa place. Mais j'ai le sentiment qu'elle cache son chagrin sous la colère. Elle donne l'impression de maudire le ciel et l'existence entière par moment. Elle laisse éclater sa haine contre les titans. Je ne saurai pas la blâmer. Moi même je n'arrive pas à comprendre comment des entités peuvent se montrer si gratuitement malveillantes. Même vis à vis d'insectes nous ne nous comportons pas avec autant de sauvagerie.

    En attendant je fais mon possible pour elle. Je la nourris et la fais boire. Je me montre douce et amicale autant que possible, essayant de lui remonter le moral comme je le peux en lui parlant de choses qui n'ont rien à voir avec notre situation actuelle. Je lui parle des étoiles, des constellations. Je lui montre bijoux, objets enchantés, curiosités géologiques. Je lui offre des petits bijoux dont elle a toujours raffolé. Ca distrait son attention. Un peu. Ca ne l'empêche pas chaque nuit d'avoir le sommeil agité. De sangloter parfois. Alors quand c'est comme ça je quitte ma couchette et viens la rejoindre. Je viens la bercer, la serrer dans mes bras. A moins que ca ne soit l'inverse ? J'ai des fois l'impression de servir de doudou vivant tellement notre différence de taille est flagrante. Je me retrouve le matin dans des positions improbables, à moitié ensevelie sous le corps endormi de la géante. Et évidemment je n'ose la réveiller, je prend mon "mal" en patience. La construction naine c'est heureusement du solide. D'autres que moi auraient pu finir en crêpe. C'est en tout cas un contact chaleureux qui me fait du bien à moi aussi. Moi aussi la situation m'angoisse. Moi aussi je vois mes nuits peuplées d'images de massacres et d'horreurs. Un peu de chaleur humaine Onie n'est pas de trop.

    Dès le lendemain de notre rencontre, il apparait que nos réserves alimentaires risquent de manquer. Mes rations étaient prévues pour nourrir une naine aux appétits raisonnables, pas une grande dadaite affamée. Nous avons l'option de passer à la casserole l'animal qui tire mon chariot et d'abandonner toutes mes possessions mais par chance Thylie semble suffisamment remise pour marauder dans les bois que nous traversons. Elle s'éloigne parfois de la caravane. Elle revient quelques temps plus tard avec du gibier ou des provisions ramassées. Ses grandes jambes lui permettent de ne pas être distancée par mon attelage. Je m'en réjouis.

    C'est ainsi que nous finissons par arriver en vue de la côte. Fuyardes mais loin d'être désespérées, nous avons au moins de quoi manger, de quoi nous vêtir et j'ai de mon côté encore quelques possessions matérielles. Nous sommes bien mieux loties que les centaines de pauvres bougres que nous voyons au loin s'amasser sur une plage de galet, se pressant pour s'entasser sur de grandes barges que des bonnes âmes du Reike semblent avoir mis à disposition pour aider les réfugiés à fuir. A moins qu'il ne s'agisse de l'armée ? C'est difficile à dire de si loin. Ils ont l'air de distribuer couvertures et vivres ... mais également de compter les gens et leur donner des instructions. Que font ils ? Ils recrutent de force les hommes en âge de porter les armes ? Acceptant en échange de prendre en charge leurs familles et les amener vers Ikusa ? Ou alors ils ne le proposent qu'aux volontaires ? Difficile de savoir à cette distance.

    - Ca va être compliqué de se gagner un droit de passage vers l'autre côté. La seule chose que je sais c'est qu'une fois la mer franchie, on sera en sécurité. Pour un temps.

    Je me dis qu'au moins les gens ne sont pas refoulés et certains parviennent à quitter Shoumei. Ca veut dire que d'une manière ou d'une autre, la porte de sortie existe.
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    Thylie Wildfire
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    Info personnage
    Race: Onie
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t157-thylie-wildfire-la-flamme-eternelle-termine
  • Jeu 11 Aoû - 19:52
    Elle m’a sauvé la vie en chassant la goule qui était sur le point de me dévorer alors que j’étais épuisée. Mais sans le savoir, elle m’a sauvé la vie encore plusieurs fois alors que nous tentions de nous enfuir loin de cette guerre.

    J’étais aveuglée par la rage, le cœur et l’âme rongés par la soif de vengeance et si elle ne m’avait pas retenu, je me serai jetée de nouveau dans la bataille dans un combat perdu d’avance contre des forces qui me dépasse. Elle m’a apporté ce dont j’avais besoin, une épaule secourable sur qui me reposer lorsque le chagrin est trop fort, mais aussi la volonté de vivre et de ne pas me suicider dans une quête vaine. J’ai aussi appris que le nain était têtu lors de notre périple car elle n’a jamais permis que je me laisse envahir par ma colère pour faire une bêtise.

    Je crois aussi que ma présence lui fait du bien, car elle est effrayée par ce qui vient de se produire, craignant pour sa cargaison et sa vie alors que la région est devenue dangereuse. Je l’ai senti la nuit, lorsqu’elle se laissait glisser sur le sol pour dormir avec moi sur ma couche de fortune. Je la prenais dans mes bras et je la serai fort jusqu’au matin, ce qui nous valait souvent de sacrées courbatures. Mais nous avions besoin l’une de l’autre, moi car j’avais tout perdu, elle car elle se sentait en danger.

    La nourriture vint rapidement à manquer. Heureusement je suis une chasseresse hors-pair, ayant vécu dans la nature toute ma vie à traquer des proies pour assurer la survie de mon clan. Ramener du gibier ou cueillir des baies étaient un jeu d’enfant pour moi. Je partais seule, suivant de loin le cahot de la cariole grâce à mon ouïe exceptionnelle, et je revenais quelques heures plus tard avec de quoi nous nourrir. Entre le fruit de ma chasse et la bière naine de Gerda nous ne manquions finalement de rien.


    ********************

    Je sors la tête à travers la bâche pour observer au loin. Ma vue est elle aussi bien plus acérée que celle du commun des mortels. Et ce que je vois ne me dit rien de bon. Ils sont des centaines, peut-être des milliers à se presser pour embarquer sur les bacs qui assurent la liaison entre Shoumeï et le Reike. Des soldats reikois tentent de maîtriser cette marée humaine, mais la cohue est indescriptible et de pauvres bougres sont écrasés sans que personne ne se soucie de leur sort. Mais surtout les gens sont triés sans ménagements, les hommes en âge de combattre d’un côté, le reste, femmes, enfants et vieillards de l’autre.

    Je pose une main sur le bras de la naine en secouant la tête de droite à gauche. Aller là-bas c’est prendre le risque de nous faire submerger pas de pauvres hères affamés qui n’hésiteraient pas à nous tuer pour nous voler. Je suis forte, très forte même, mais pas suffisamment pour tenir tête à une telle foule.

    Je pointe du doigt en direction du sud. Je ne sais pas où cela mène étant restée toute ma vie sur le territoire de mon clan.


    - Cachées.

    Au loin la plage laisse la place à une falaise qui pourrait nous offrir un refuge.

    - Là-bas.

    Je serre son bras avec force en regardant de nouveau du côté de la plage.

    - Ici danger.

    Nous pouvons nous permettre d’attendre que les choses se calment un peu mais sans certitude que cela soit le cas un jour…
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Ven 12 Aoû - 14:00
    Je pince les lèvre en entendant la réponse de la géante. Elle n'a pas tort, ce serait sans doutes inconscient de nous précipiter dans le flot de réfugiés sans savoir ce qui va nous arriver. Les gens ont l'air d'être nourris et provisoirement protégés mais leur destin a l'air d'être soumis à des aléas mal maîtrisés. Vu qu'effectivement Thyllie et moi ne sommes provisoirement pas en danger ni dans le besoin, l'idée de rester un peu à l'écart pour un temps n'est pas idiote. Ca nous laissera le temps d'observer et surtout de réfléchir.

    Alors nous nous trouvons un endroit au calme. Une combe boisée qui est à deux pas d'une falaise avec vue le camp de réfugiés. Thyllie continue de nous ramener de quoi manger pendant que j'observe de loin ce qui se trame en bas.

    Quelques jours d'observation me permettent d'arriver à la conclusion suivante : les militaires sont globalement indifférents à notre présence là-haut. Une vraie armée en alerte aurait de toutes façons positionné des éclaireurs là où nous sommes car justement notre point d'observation est quasi-idéal pour observer ce qu'ils font. Les efforts que j'observe sont tournés vers la logistique. Ils assurent l'approvisionnement des colonnes armées parties au front tout en gérant comme ils peuvent l'embarquement des civils qui les encombrent plutôt qu'autre chose mais qu'ils ne chassent pas et continuent de nourrir. Le Reike fait plutôt preuve d'humanité avec ses voisins. Les gens n'ont pas l'air maltraités mais la situation oblige les autorités Reikoise à faire preuve de pragmatisme :  ils exigent que les bagages superflus soient tout simplement abandonnés.

    - J'crois qu'on réussira à passer quoi qu'il arrive. Mais ca sent assez mauvais pour mon chariot et tout ce que je possède.

    Dis-je à ma compagne cornue après lui avoir raconté tout ce que j'ai vu.

    -J'pense qu'on devrait quand même tenter le coups. Au pire ... le matériel ca se remplace.

    On pourra toujours mettre dans des sacs les choses les plus précieuses et les moins volumineuses. De quoi nous aider pour la suite.

    - J'vais aller négocier notre passage avec eux. Tu veux v'nir avec moi, la grande ?

    Je suis pas sûr que sa présence nous aide beaucoup mais je n'ai pas le coeur à la laisser seule trop longtemps. Il est probable que les militaires souhaitent qu'on abandonne notre moyen de transport derrière nous et le récupèrent à leur usage. Mais j'ai quelques atouts dans ma manche que je compte faire valoir. Quel intendant sur le front refuserait l'aide spontanée d'une métallomancienne et un chargement de bière ? J'espère en secret que les services que je vais pouvoir offrir suffiront à pousser les officiers à nous traiter un peu différemment du commun des réfugiés. Voire de réussir à trouver un accord. Il allait juste falloir que j'annonce à Thyllie qu'on risquait de devoir renoncer à nos réserves liquides ...
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