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    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
    Ermangild d'Erginheim
    Ermangild d'Erginheim
    Messages : 19
    crédits : 920

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Neutre bon
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2464-ermangild-terminee
  • Mer 6 Sep - 13:00
    Les errances d’un chevalier peuvent l’amener sur des routes peu communes et peu empruntées. Les errances d’un ivrogne quant à elles peuvent l’amener à se perdre. Présentement, Ermangild revêtait les deux manteaux, et s’était donc paumé dans un endroit fort reculé. Malgré ses nombreuses bourlingues à travers le Sekai, il ne connaissait pas bien tous les chemins de la République. Il savait qu’il était plus ou moins entre Courage et Justice, mais ce plus ou moins représentait une sacrée trotte. Déambulant à cheval dans les forêts, la nuit était tombée à l’improviste, et c’est une bouteille vide à la main qu’Ermangild releva un museau alourdi par l’alcool vers les cimes toujours plus sombres qui lui couvraient la tête.

    Il s’était légèrement assoupi, sans doute pendant une bonne heure au vu de la baisse de luminosité. C’était Persifal, son destrier, qui l’avait mené par monts et par vaux durant cette petite sieste incongrue. Cette forêt n’avait pas l’air d’en finir, à moi qu’il soit passé d’un bosquet à un autre en l’espace de quelques ronflements. Un sentiment de déception l’envahit soudain : cela voulait peut-être signifier qu’il avait passé une auberge. Ermangild devrait se résoudre à dormir à la belle étoile, encore. Oh, il n’était pas à cours de vin, mais la perspective d’un endroit chaud où on lui foutrait la paix était particulièrement séduisant, après une longue journée juché sur un canasson.

    Qu’à cela ne tienne, le chevalier mit fin à ses errances lorsqu’il entendit la sourde rumeur de l’eau. Il démonta rapidement, tangua un peu en se rattrapant à un arbre, puis attrapa la bride du destrier pour le diriger vers l’ondée, guidé par son bruissement régulier. Il ne lui fallut que quelques pas légèrement ivres pour se retrouver face à un ruisseau s’écoulant placide entre les arbres et les petits alluvions. Le cadre était enchanteur, dans la fraîcheur du soir et l’ambiance sombre-orange du ciel déclinant derrière les épaisses canopées. Malheureusement, Ermangild n’était pas en l’état pour profiter pleinement de ce spectacle : il en tenait une petite, et il avait surtout envie de faire boire Persifal au ruisseau.

    Une fois le grand cheval repu en eau et en tapes à l’encolure, le chevalier alla nouer sa bride à un arbre donc l’une des branches était un peu basse. C’était un chêne multicentenaire, dont les grandes ramures envahissaient l’espace comme une énorme araignées. C’est sous cet arbre gigantesque qu’Ermangild alla se vautrer, dans une position qui n’était confortable que pour les buveurs invétérés. Là, dans cette magnifique scène forestière, le chevalier s’endormit comme une souche.

    Il ne fut réveillé que bien plus tard, par un chant perçant la canopée. Ses yeux s’étaient écarquillés, et il s’était relevé un peu vite, portant la main à son arme. Autour de lui, tout était si obscur qu’il dut plisser les yeux pour y voir quelques choses. De petites lucioles tentaient d’éclairer l’endroit, en vain. Ermangild n’y voyait goutte. En revanche, il entendait fort bien. Une douce mélopée émanait d’un peu plus loin, derrière l’arbre, les fourrés et le noir de la nuit. Le timbre avait l’air féminin, mais il aurait tout aussi bien pu s’agir d’un enfant. Inexplicablement attiré par ce chant lointain, le chevalier se lança d’un pas un peu plus assuré dans la nuit noire, se repérant à la voix.

    Il tituba sur quelques souches, et aurait pu s’écorcher sur quelques ronces s’il n’avait pas porté ses bottes. Néanmoins, à mesure qu’il s’enfonçait dans le néant absolu, sa vision s’adaptait. Des ombres grises en périphérie lui indiquaient des arbres, encore des arbres… la rumeur du chant devenait de plus en plus claire, et il était à présent certain qu’il s’agissait d’une femme. Sa vision s’éclaircissait aussi, alors qu’il devinait devant lui une grande clairière. La lune y faisait refléter son argent, et soudain, tout devint plus facile à distinguer.

    Là, alors qu’il passait l’orée, il fut saisi par une inexplicable nostalgie. Le chant à ses oreilles éveilla en lui une foule de souvenirs et de sentiments contradictoires. Appuyé contre un arbre, il avait les yeux posés sur cette silhouette qui chantonnait un peu plus loin, baignée d’une lumière sélénite.

    « Griselda... », laissa-t-il échapper.

    Ce n’avait été qu’un murmure, un simple filet sorti de sa bouche. Mais à l’intérieur se consumaient de plus vastes et plus ardents sentiments. Le Désir. La Haine. La Honte. La Tristesse. Tout ce magma retenu dans des haussements de carcasse, dans des gémissements contenus à grand peine. Sa main se serrait contre l’écorce de l’arbre. Une véritable tornade le faisait trembler, alors qu’il cherchait désespérément quelque chose à son côté de sa main libre. Il ne la trouvait pas. Où était-elle ? Où l’avait-il laissée ? Il ne pouvait pas ne pas l’avoir sur lui. Impossible. Pas maintenant. Il la lui fallait, là, tout de suite !

    La frustration exacerba ses sentiments, comme la pression de la vapeur contre une soupape branlante. Ermangild n’avait plus qu’une idée fixe en tête, et cette idée continuait de lui échapper dans le noir, dans ses tremblements, dans sa main cherchant toujours plus frénétiquement ce qu’il cherchait… et qu’il trouva ! Ses doigts agrippèrent l’outre à son côté. Il la porta à sa bouche, en mordit le bouchon qu’il envoya valdinguer d’un crachat rageur, et vida d’un trait l’eau-de-vie à l’intérieur. Les sentiments s’étiolaient alors lentement, toujours là, mais comme en arrière-plan, comme une toile de fond à quelque chose prenant plus de place encore : le contentement, la satiété. Oh, bien sûr, cela ne durait jamais longtemps, car telle était la malédiction des poivrots, mais tant qu’elle était là, à repousser tous les autres sentiments, toutes les autres idées, à brouiller les repères tandis que les brumes de l’alcool s’insinuaient dans le cerveau…

    Alors, Ermangild s’appuya plus pesamment contre l’arbre, la tête plus basse, lâchant son outre vide. Dans un silence assourdissant, son esprit émoussé se rendit soudain compte d’une chose.

    La femme avait cessé de chanter.
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