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    Iris Volenthyl
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  • Mer 30 Aoû - 9:15
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    Quelle était cette région étrange ? On l'avait mise en garde contre les dangers de la Réserve mais Iris ne se serait jamais attendue à assister à un tel spectacle. Pour un voyageur ordinaire, l'endroit pourrait varier drastiquement toutes les quelques heures de marche, mais pour elle, c'était encore bien plus invraisemblable. Elle avait commencé son voyage vers la côte est en suivant les sentiers longeant la Réserve, mais la curiosité avait eu raison d'elle et elle avait fini par s'enfoncer dans les biomes protégés, d'abord à pied, puis dans les airs après le troisième changement brutal d'atmosphère. L'altitude lui avait permis de voir la mosaïque d'environnements agencés de façon totalement chaotique au fil des hectares. Des créatures pouvaient-elles vraiment survivre dans un tel endroit ? L'air même changeait abruptement d'une clairière à l'autre ce qui n'avait pas manqué de donner des hauts-le-cœur à la lumina.

    Ses sens avaient été tellement perturbés par l'expérience qu'elle en avait perdu le nord, cela faisait maintenant plusieurs heures qu'elle tournait en rond, systématiquement elle croyait reconnaître une canopée, une rivière, une colline... qu'elle avait déjà survolée. Et toujours cette fange irréelle dans laquelle elle pataugeait, elle était d'un naturel calme et patient mais toute chose avait une limite et la situation grignotait inexorablement sa bonne bonne volonté, elle finit par craquer. Au diable les enchantements qui figent cette région, ce n'est qu'un ensemble de cages à la barrière invisible. Elle fulminait intérieurement désormais et elle était bien décidée à se sortir de là peu importe les conséquences. Elle prit une seconde pour ajuster sa prise sur la malle qu'elle tenait à bout de bras à vingt mètres du sol, et elle activa sa magie élémentaire.

    Des spirales invisibles de vent puisées dans le biome forestier où elle se trouvait vinrent s'enrouler autour de sa personne, tissant progressivement une bulle sifflante et hermétique. Puis, de sa main gauche encore libre elle ouvrit un passage devant elle, une brèche dans la stagnation de l'air pour qu'elle puisse avancer sans être dérangée par ces insupportables changements périodiques. Jusqu'où allait-elle progresser comme ça ? Elle ne savait toujours pas où elle allait après tout, mais ça ne lui importait pus, tout ce qu'elle voulait c'était sortir de cet endroit maudit et se reposer, alors elle avança tout droit, forme imprécise de lumière dorée perçant constamment le voile éthéré devant elle pour éviter de nouvelles perturbations tandis que les hululements du vent se propageaient dans toutes les directions, brisant le calme régnant naguère.

    Elle était parvenue à l'orée de la Réserve au petit matin et pourtant le soleil avait commencé à décliner sans qu'elle ne puisse trouver une sortie, et toute sa frustration n'y changerait rien. Sa concentration s'amenuisait aussi progressivement, maintenir deux sorts éveillés en permanence était coûteux en énergie et la lumina sentait ses forces s'amenuiser. Malgré ses efforts, elle ne trouverait pas la sortie aujourd'hui elle devait se rendre à l'évidence. Elle était parvenue au-dessus d'une région rocailleuse et accidentée, un petit chapelet de collines couvertes de mousse et d'herbes hautes là où la pierre présentait des aspérités. Ça ferait l'affaire, Iris se laissa lentement perdre en altitude jusqu'à enfin retoucher le sol après une journée plus qu'éprouvante. Son atterrissage se solda d'ailleurs par un petit nuage de poussière, soulevé par les courants faiblissants soutenant le corps dans les airs. La corniche semblait relativement sûre au premier coup d’œil, Iris ne sentait pas d'odeur particulière témoignant de la présence d'une quelconque bête sauvage et elle aurait une bonne vue sur les environs.

    Elle soupira profondément avant de s'agenouiller pour ouvrir sa malle. Elle en sortit un petit paquet de biscuits secs achetés à Liberty, une cape de voyage qui lui servirait de matelas de fortune, et après un moment d'hésitation, le coffret gravé contenant son violon. Elle n'aimait pas user ce dernier, c'était plus un souvenir sentimental qu'un instrument dont elle se servait aujourd'hui, mais elle avait besoin de laisser libre cours à son esprit fatigué et elle n'avait pas vraiment d'alternative utilisable sous la main à part en dehors des dents rocheuses qui constitueraient au mieux un son lugubre, au pire une avalanche. Elle piocha une galette dans le paquet en jute qu'elle mâcha machinalement avant d'ouvrir le coffret. Elle saisit l'instrument ornementé et se releva pour affirmer sa position, jouer en étant assise ne l'attirait pas particulièrement quand son support n'était qu'un éclat de granit rugueux.

    Quoi jouer, quoi jouer... Elle cherchait quelque chose de lent dans son répertoire, quelque chose qui ne lui demanderait pas énormément de technicité tout en lui permettant d'extérioriser l'accumulation d'émotions négatives qui avait tourbillonné dans sa tête tout du long de cette journée damnée. Alors qu'elle réfléchissait, elle accordait son violon, passant en revue différentes pièces et une fois la décision prise, elle disposa ses doigts sur le manche et l'archet commença à glisser, produisant la première note qui irait se perdre au loin, emportée par la brise.



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    Iris V. parle en #cccccc
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  • Mer 30 Aoû - 19:03
    Dissonance sauvage
    ──────────────── •• ────────────────
    Avec Iris Volenthyl



    Toute mon énergie était aspirée dans un torrent d’enthousiasme inextinguible. Le danger palpable des créatures et des changements violents d’écosystèmes n’avaient pas le pouvoir d’arrêter une curiosité tant obèse que ne l’était mon manuscrit depuis les seuls quelques jours que j’étais là. Je ne l’avais jamais autant rempli que lorsque j’arpentai ces lieux, et si j’avais su que la réputation dont ils jouissaient était tant à la hauteur, j’aurais fait de cette réserve la première étape de mon voyage.
    Je n’avais peut-être parcouru que l’équivalent d’un ou deux jours de marche si l’on considérait les heures incalculables que je passais à croquer et décrire le comportement de la faune et de la flore locale. Je m’amusais à cartographier chaque bulle d’écosystème et à les dépeindre avec rigueur, et cela m’apparut comme un grand puzzle vivant.
    Un grand puzzle moqueur que la magie prenait un malin plaisir à transformer en dédale.

    Plus le temps s'écoulait, et plus je me demandais si j’allais facilement être capable de retrouver mon chemin. Et pourtant je n’avais pas peur. Rien ne parvenait à faire nouer mon estomac. J’étais trop absorbée par la montagne d’information qui me stimulait sans fin. L’unique pensée qui me procurait un tant soit peu de crainte était de savoir si oui ou non j’aurais assez d’aquarelle pour illustrer toutes les merveilles qui s’offraient à mes yeux.
    Y avait-il seulement un homme sur terre pouvant prétendre s’être lassé de telles richesses ?

    Les sonorités de mon sarode et de ma voix se métamorphosaient au gré des différents climats que je traversais. Il y avait quelque chose de ludique à répertorier la façon dont l’atmosphère réverbérait les bruits. De vivre des changements abrupts permettait à merveille d’étudier la propagation du son suivant la lourdeur et l’humidité de l’air.
    Ces derniers jours également marquaient une explosion de nouveaux essais musicaux et de vers en tout genre, racontant la vie des griffons et autres lacondas, relatant les difficultés à dénicher un endroit sécurisé où dormir, ou encore narrant la richesse du règne végétal.

    Une après-midi que je prenais quelques notes en contrebas d'un sentier, je me trouvais hypnotisée à l'écoute de l'écho fébrile d’un doux violon. Cette fois-ci, je pouvais le dire, mon estomac se noua.
    Le son sembla parvenir d’une hauteur à quelque temps de marche de là. Au loin s’élevait un monticule rocheux que j’appréhendais de devoir arpenter. La mousse paraissait le rendre glissant et les chutes pouvaient s’avérer fatales. Mais ce n'était rien qu’un peu de magie ne pouvait régler. Raboter la pierre à quelques points clés me laisserait grimper cette petite colline comme on montait des escaliers.

    Un son d’une douceur envoutante m’apparut de plus en plus clair, mais de plus en plus triste aussi, et tout mon corps tremblait d’accompagner cette mélodie de quelques staccatos marchants. Il en allait d’un travail percussif qui pourrait tant en apporter au rythme qu’à l’atmosphère poignante de ce magnifique air.

    J’arrivais bientôt au sommet, dans toute la discrétion dont j'étais affublée. Il était hors de question que je ne perturbasse ce joueur et qu’il ne s’arrêtât. Je posais mon sac et tous mes autres équipements qui risquaient de me faire remarquer et n’emportai que mon sarode que j’avais d’ores et déjà accordé.
    De dos, une jeune femme toute de blanc se présenta enfin à moi. Elle avait la même grâce que cette mélodie qu’elle interprétait et cette même candeur dans les ondulations graciles de ses cheveux.
    J’étais subjuguée par sa beauté nacrée, par la force des émotions qu’elle véhiculait au travers de son archer.

    Je m’assis derrière elle, quelques mètres en contrebas. Peut-être m’avait-elle finalement remarquée, j’étais assez balourde dans mon genre, et peut-être tous les rochers que j’avais fracassés juste avant avaient provoqué des éboulements plus bruyants que je ne l’avais souhaité.
    Mais la violoniste ne s’était pas arrêtée. Je l’imaginais facilement s’être elle-même perdue dans la force poignante de sa performance.
    Jamais je ne me produisais dans une autre position que le tailleur. Le sarode était un instrument que son humble maitre devait manipuler bien ancré au sol.
    Je me calquai sur le tempo lourd qu’elle appuyait de son jeu mélancolique et entamai la marche de mes accords tirés. Je pinçais de toutes les notes, m'amusai d’une montée vouée à imposer mes services dans ce solo des plus aériens. J’avais rarement laissé libre cours à quelque chose d’aussi bouleversant. J’étais tant absorbée que la terre autour de moi s’affaissait de la force de mon mana tourneboulé par ce duo de cordes.
    Jouer avec quelqu’un était toujours une expérience merveilleuse.
    La fin se solda d’un tempo davantage alourdi, pointillé de quelques menus ornements mineurs sur lesquels j’allais en décrescendo. J’abandonnais à l’illustre inconnue les tout derniers échos des notes qu’elle tînt longtemps.

    - C’était… Magnifique. Je ne sais pas quoi dire. Pas seulement votre virtuosité, mais votre élégance, votre expression… C’est ça ! C’était tellement expressif, je n’ai pas pu m’empêcher d’y ajouter de mes petites épices. Je m’appelle Tess. Ravie que vous m’ayez laissé jouer le temps de cet air avec vous. Comment vous appelez-vous ?

    Je lui tendis une poignée de main à la force exigée par tout mon enthousiasme. Un large sourire s’était imposé à mon visage, je n’arrivais pas à cacher comme cette rencontre m’animait.



    ♪ Thème ♪ :


    Dors sous les étoiles au son des cordes pincées,
    Tu te lèves aux aurores et déjeunes autour d'un feu.
    Ma plume se délie d'encre sur tes récits heureux.
    Partageons un morceau de route sur ces sentiers éclairés.

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  • Dim 3 Sep - 17:44
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    Pincer les cordes pour pincer les cordes... Cela faisait quelques semaines qu'elle ne s'y était pas essayée, l'instrument était une extension d'elle même, un outil puissant pour affiner toujours plus sa maîtrise élémentaire. Quand elle n'était pas sur les routes, c'est qu'elle était cloîtrée dans une salle de répétition à parfaire une nouvelle lubie, ou vissée sur une chaise à étudier diverses théories sur les arcanes. Le plaisir du jeu ne trouvait que rarement sa place dans ce mode de vie voué à l'amélioration perpétuelle de soi, et d'une certaine manière, se refuser à ses émotions était aussi un moyen de ne pas ressasser le passé. Il était particulièrement rare qu'elle se laisse aller à ce point mais la véhémence de la Réserve à lui jouer des tours était parvenue à éroder cette carapace d'indifférence, laissant entrevoir une bribe de ce qui avait un jour été le quotidien d'Iris.

    Il n'y avait pas de spirale brillante qui accompagnait les accords, pas de poussière d'or qui émanait des mordants, pas de rubans éthérés pour accompagner des déplacements qui ne venaient point, il n'y avait que l'archet et les cordes, l'artiste et la mélodie, les notes et le sens qu'elles emportaient avec elles, du moins... jusqu'à l'apparition incongrue d'une deuxième voix. Les bruits de la roche qui changeait de conformation et qui s'affaissait sous les pas un peu lourds, la respiration forcée par l'effort, le sarod qui touchait le sol, elle n'avait rien remarqué de tout cela, il n'y avait que les cordes et leur son indissociable. Si la situation avait été différente Iris se serait stoppée net, interpellée par l'approche discrète d'un inconnu et encore plus par sa volonté d'accompagner un morceau qu'il ne connaissait probablement pas, mais il n'y avait qu'une seule volonté dans son esprit, finir la pièce et laisser sa fatigue dériver dans le lointain. Et puis il fallait reconnaître que ce joueur inattendu était loin d'être mauvais, ça demandait une adresse de notable de suivre une pièce au vol, fut-elle aussi simple que celle-ci.

    Alors le duo improvisé continua de jouer, entremêlant des accords nouveaux, répondant aux injonctions de l'autre, jusqu'à ce la pièce se termine enfin et que de l'archet s'échappe le dernier soupir de cet abandon à l'ode musicale. Et alors qu'elle baissait enfin l'instrument, la réalité rattrapa enfin Iris, elle ne l'avait pas imaginée cette deuxième voix, elle était bien réelle et elle portait un visage pour le moins inhabituel, un visage marqué par les coups répétés du soleil et pourtant encadré par une cascade plus neigeuse encore que ses propres mèches. Un visage qui, si loin des pans de civilisation de ce monde, trépignait d'admiration pour une activité qui n'avait pas sa place au sommet de cette colline perdue. Un visage qui avait vu une facette rare de la créature aux origines de lumière.

    Ou qu'elle aille, sa nature finissait par la rattraper semblait-il, cette avenance magique qui attirait les foules jouait de ses charmes jusqu'aux confins des contrées sauvages venait de matérialiser cette voyageuse. La mine de la lumina était on ne peut plus perplexe face à la scène, comment est-ce que cette dame était arrivée ici sans se faire remarquer, pourquoi même était-elle ici, et pourquoi diantre est-ce que sa première initiative avait-elle été de laisser libre cours à sa propre muse ? Iris restai un certain temps muette tandis que la dame prenait la parole, visiblement impatiente de faire sa connaissance.

    - Je... Hmmm... Je m'appelle Iris, Iris Volenthyl pour vous servir. Je dois dire que je ne m'attendais pas à avoir de la compagnie, pas après passé autant de temps à sillonner des terres dépourvues de la moindre trace humaine. C'est alors qu'elle remarqua le sarod encore au sol, voilà donc la source de cette seconde mélodie. Peut-être une autre barde ? Ce ne serait pas la première fois qu'Iris en croisait une, mais au beau milieu de la Réserve Faunique ? Elle tenait encore son violon à moitié relevé, la surprise encore présente autant dans ses membres que sa voix. Voyant sa position ridicule et la main tendue, Iris se força d'un petit sourire avant de faire un pas en avant pour serrer la main. - Dites-moi, Tess... Que faites-vous donc ici ? Je présume à votre sarod que nous partageons quelques similitudes mais la Réserve est un lieu bien singulier pour une randonnée, à moins que vous ne soyez vous aussi perdue ? Je confesse que je commence à désespérer d'un jour trouver le rivage, la sorcellerie qui flotte dans l'air met mes sens à mal.

    La lumina ne pouvait s'empêcher de se demander ce que cette Tess faisait là, elle n'avait pas l'air foncièrement hostile, loin de là, mais elle n'avait pas non plus l'accoutrement de quelqu'un qui serait chargé de veiller au maintien de la quiétude des lieux, elle ressemblait plutôt à une vagabonde tout comme Iris, à la différence qu'elle ne semblait pas gênée le moins du monde par l'environnement lourd d'enchantements atmosphériques. Violon toujours en main, elle recula pour récupérer son coffret, elle avait déjà trop joué et elle refusait de voir l'usure gagner son bien le plus précieux. - Oh, ceci... Ce n'est rien, juste une vieille habitude dont je n'arrive pas à me défaire, non vraiment ce n'était pas digne d'éloges même si je dois reconnaître que votre oreille est particulièrement affûtée pour parvenir à me suivre. Elle prit une pause avant d'ajouter. - Puisque vous êtes là, que diriez-vous de m'accompagner sur une partie du trajet ? De la compagnie aussi inattendue soit-elle est de loin préférable à un passage en trombe au travers de ce voile pesant.

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  • Mer 6 Sep - 17:27
    Dissonance sauvage
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    Je secouai la main à en passer pour un benêt. Cette Iris était particulièrement douée, bien plus que tous les ménestrels et autres troubadours que j’avais croisés. Je me comportais comme une comète brulante qui percutait avec nonchalance une petite planète paisible illuminée d’une douce pleine lune. Je m’en voulais presque de déchiffrer tant de surprises dans son regard. Un regard plutôt envoutant, soit dit en passant, couronnant d’un gris radieux la pureté de ses couleurs éclatantes.
    - Enchantée, Iris ! m’exclamai-je, toujours un grand sourire peint en plein visage, - Moi non plus, je ne m’y attendais pas, vous êtes la première personne que je croise, et pourtant ça fait bien deux ou trois semaines que je me promène dans la réserve !

    Je jetai un œil à mon sarode que j’avais négligemment laissé au sol. Je le ramassai et le rangeai dans son étui tout en répondant à la jeune femme que j’imaginais être une Lumina. Iris dégageait cette même impression… lumineuse ? que Narcisse. Et je ne me faisais pas ces illusions seulement à cause de l’unicité de sa blancheur.
    - La question serait plutôt : « qu’est-ce que je ne ferais pas ici ? » répliquai-je, sans pouvoir empêcher un éclat de rire peu élégant d’échapper mon gosier. Cet endroit, pour moi, c’est le paradis sur le Sekai. Je ne pouvais pas rêver meilleur lieu pour laisser ma curiosité déborder. J’écris une encyclopédie. De la vie courte que j’aurais, j’espère quand même qu’il en naitra un livre capable d’assouvir la soif de connaissances de n’importe quel être vivant. Je suis peut-être présomptueuse, et ce n’est pas avec seulement quelques décennies que je pourrais prétendre atteindre mon but… Mais justement, je sais que je ne l’atteindrais jamais. Ce sera le moteur qui me poussera à voyager sans arrêt.
    Et, portant mon instrument à mon dos :
    - Et vous alors ? Comment vous êtes-vous retrouvée là ? C’est une bien triste histoire que de s’être perdue ici… Je ne dirais pas que je ne le suis pas… À dire vrai, pour l’instant, je n’ai même pas cherché à partir. J’ai l’impression que plus j’avance, plus ce dédale me procure des frissons d’excitation !

    Je me penchai vers le pied du monticule, mes affaires étaient toujours intactes.
    - Merci du compliment. Je ne me suis jamais exercée avec acharnement. Je joue tous les jours, mais jamais avec l’esprit de rentabilité. Vous, en revanche, vous m’avez l’air d’une virtuose. Et pour avoir essayé le violon quand j’étais plus jeune, je trouve que c’est un des instruments les plus difficiles à appréhender.

    Je commençais à redescendre.
    - Je vais récupérer mes affaires, j’ai peur qu’une bestiole ou une autre se mette en tête de déchirer mon sac pour se bâfrer de poisson séché.
    Je l’attendais tout en écoutant sa proposition fort sympathique.
    - J’en serais ravie ! Quoi de mieux qu’un peu de compagnie ? J’ai beau voyager seule depuis quelques années, je ne suis pas du genre solitaire.
    Je l’observai s’occuper de son violon, songeant à quel point tout chez elle respirait le raffinement. Ses mouvements graciles et sa beauté satinée paraissaient la faire virevolter. Iris n’avait pas simplement des manières aériennes, le caractère qu’elle arborait l’était également. Tout dans la légèreté, elle m’avait gratifié d’une prestation aussi douce qu’une brise fraiche, mais aussi mélancolique qu’une pluie d’automne.
    Je sentais que nos accoutrements étaient des plus opposés. Mais une rustre maitresse de la terre telle que moi avait tout de même été approuvée par la tranquillité cristalline d’Iris.

    Je n’étais pas contre l’idée de marcher en silence, mais quelques questions me trottaient à l’esprit.
    - Depuis combien de temps êtes-vous perdue ? Trouver une issue me conviendrait bien tant que sur le chemin je peux encore donner à mon manuscrit de quoi se sustenter.
    De toute façon, l’après-midi avait déjà avancé, et je sentais les premiers vents frais de la soirée se profiler.
    - J’ai un peu cartographié le bout de réserve que j’ai déjà arpenté. Mais je ne sais pas trop ce que ça vaut au vu de l’état étourdissant de la magie qui opère ici.
    J'éprouvai un changement brutal de température. L’atmosphère s’épaissit et gagna en humidité, la terre s’ameublit d’un coup.
    Nous marchâmes encore une heure avant que je ne proposasse :
    - On devrait poser bagage. Ça à l’air tranquille ici. Vous avez de quoi camper ?
    J’installai ma tente et fis un feu. Je teins à Iris quelques morceaux de poissons séchés et des légumes conservés dans de l’huile. J’avais pas mal de réserves, mais en toute honnêteté, si je devais tomber à court, je ne me ferais pas d’état d’âme à chasser ces espèces protégées pour survivre.

    Je m’éloignais un peu tant qu’il restait quelques bribes de jours. J’avais des tas de notes à prendre de toutes les modestes choses que j’avais pu observer dans cette nouvelle bulle d’écosystème. Je n’avais pas trouvé la force de demander à ma compagnie du jour de multiplier des arrêts pour esquisser la moindre trogne de rongeurs et de plante de cette reconstitution quasi tropicale.

    - Un p’tit verre ? Proposai-je une fois revenue, encore pleinement éveillée.
    C’était fou comme à la lueur du crépuscule, Iris resplendissait de lumière. Les luminas me subjuguaient vraiment.
    J’avais toujours dans mon attirail une flasque, dans les circonstances où je ne voyais pas de civilisation pendant des jours. J’essayais de coutume de l’économiser, et là, c’était la situation parfaite pour s’en verser un godet.
    - Ne vous inquiétez pas, je vais vous laisser la tente, je dormirais à la belle étoile. Je me ferais un petit abri en terre, dis-je en riant.
    Je devais bien admettre que je ne prenais pas assez le temps de cartographier le ciel. J’aimais bien les occasions comme celles-ci.
    - Qu’est-ce que vous faites dans la vie ? Vous êtes musicienne ? Il n’y a pas plus chouette comme métier.



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  • Dim 10 Sep - 12:45
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    - Trois semaines ?! Heureusement qu'iris lui avait serré la main avant de ranger son compagnon de bois, entre la révélation choquante et la guimauve qu'était en train de devenir son bras droit, elle avait bien failli laisser tomber le violon sur le sol rocheux alors le coffret ? La poignée de mains aurait vite tourné au drame... Mais même comme ça, la lumina devait se retenir de grimacer devant l'enthousiasme de la nouvelle venue. De ses propres dires, elle non plus ne s'attendait pas à rencontrer qui que ce soit. Iris loua intérieurement les vents quand cette dénommée Tess arrêta enfin de réduire sa main en pudding pour récupérer son sarod. Mais ses épreuves n'étaient pas terminées, maintenant elle devait encore se retenir de masser ses pauvres doigts meurtris en affichant une mine déconfite tandis qu'elle mettait de côté son coffret. Et pour ne rien arranger, c'était sa main d'archet qui avait subi l'assaut frénétiquement joyeux. Décidément, jusqu'au bout cette journée serait difficile pour Iris.

    Mais Tess n'en avait pas fini, fidèle à la première impression qu'elle avait pu laisser, elle continua à déverser des informations à une vitesse folle furieuse pour un esprit fatigué, sur sa présence, ses ambitions, et quelques questions lancées à l'égard du-dit esprit fatigué. Submergée par le flot ininterrompu, Iris se laissa tomber sur sa cape de voyage toujours au sol plutôt que de se relever, non sans se faire un peu mal sur les cailloux saillants cachés sous le tissu épais et rugueux.

    - Le paradis sur Sekaï ? Vous avez bien de la chance de voir les choses d'un tel œil, j'y vois surtout une toile démente qui cherche à me piéger, même le ciel n'est pas à l'abri de ses filaments. Cela-dit, je dois reconnaître que ce n'est pas le genre d'environnement qui me sied, je suis plutôt adepte des grands espaces ouverts. L'idée d'écrire une encyclopédie était un rêve lointain, surtout pour une âme aussi éphémère qu'un simple être humain, mais le but était louable et lui permettrait de tenir bien des années. - Une encyclopédie vous dites ? C'est une sacrée entreprise et le fait qu'une partie de votre travail ne sera pas reconnu car déjà documenté doit être difficile à vivre certains jours. Mais je salue la détermination, même si vous n'en voyez pas le bout, vous aurez vécu une vie bien remplie.

    Quand à la question de la présence d'Iris sur les lieux, la réponse risquait d'être décevante, il n'y avait pas de but profond à une telle décision, juste une envie passagère avant d'atteindre sa destination. - j'ai un peu honte de l'avouer mais je ne faisais que suivre la route vers les côtes orientales de la République quand l'idée saugrenue de survoler la Réserve m'a frappée, et la nature magique des lieux m'a déboussolée au point de me perdre en quelques heures. Malheureusement pour moi, mes sens sont particulièrement aiguisés en ce qui concerne l'état de l'air et les variations brutales des biomes ont eu raison de moi. Je suis navrée mais je ne peux pas dire que je partage votre positivité vis-à-vis des lieux.

    Naturellement, Tess commenta également les aptitudes musicales de la lumina, après tout c'est que ce qui l'avait attirée ici. Elle ne manquait pas non plus de modestie à son propre égard et il est vrai qu'Iris avait évalué sa prouesse sur une seule performance, mais son oreille ne trompait pas, pas après autant de siècles d'exercice. - Croyez moi qu'un tel don est peu commun, même si vos aptitudes physiques font défaut, votre compréhension de cet art est exemplaire. Certes, ma propre maîtrise est probablement supérieure mais vous n'avez pas à rougir, j'ai eu et aurai encore bien des décennies pour parfaire mon art. Elle prit une pause à la mention du violon avant d'ajouter. - C'est un instrument technique il est vrai mais chaque instrument mérite sa chance. Le plus important est qu'il convienne au joueur, qui sait quel instrument j'aurais préféré si mon éducation avait été différente ?

    Puis Tess disparut un moment, prétextant qu'elle devait aller chercher ses affaires restées en contrebas. Le sort était bien mystérieux par moments, qui aurait pu deviner qu'Iris atterrirait aussi proche d'une autre âme dans l'immensité de ce territoire sauvage ? Toujours est-il qu'elle allait devoir reprendre la route encore un temps, ses mots avaient été maladroits et elle n'avait pas envie de gâcher l'humeur frétillante de sa nouvelle acolyte. Il ne lui fallut d'ailleurs pas longtemps avant de l'assaillir de plus belle avec des questions à la réponse peu avenante.

    - Et bien... depuis ce matin. L'aveu était assez gênant mais c'était la vérité. - Ceci dit je ne saurais donner d'estimation sur la distance parcourue, l'avantage quand vous pouvez fendre les airs c'est que vous parcourez des distances prodigieuses... à moins de ne tourner en rond comme une certaine sotte qui s'est échouée ici. conclut-elle avec un rire nerveux, rire qui s'étouffa rapidement à cause d'un nouveau changement d'air, à ce rythme elle allait finir avec une migraine carabinée. Elle fit tout de même de son mieux pour suivre le rythme de la marche mais c'est avec soulagement qu'elle accueillit la proposition de bivouac, même si elle n'avait pas grand chose à proposer. - Malheureusement j'ai tendance à voyager léger, j'ai bien quelques denrées et une cape qui fait office de couette mais pour un campement en bonne et due forme... Je risque d'être votre obligée. Je peux vous proposer des biscuits secs de Liberty à la rigueur.

    Tess n'avait même pas commencé à déballer sa tente qu'Iris se laissait déjà tomber sur la cape déroulée, elle était vidée et c'est avec plaisir qu'elle accepta les victuailles en échange de quelques biscuits et la promesse d'un feu de camp dansant une fois la nuit tombée. Elle s'étendit de tout son long face au soleil couchant tandis que sa partenaire s'éclipsait pour gratter des notes, sans doute pour sa fameuse encyclopédie. Toutefois, elle n'était pas encore en paix, elle avait accepté de s'arrêter ici mais l'air humide n'était pas sans rappeler les détestables jungles du Reike, et elle usa ce qui lui restait d'énergie pour remédier à la sensation désagréable qui s'emparait d'elle. Délicatement, elle trancha le voile invisible et ouvrit une faille d'air sec qu'elle propagea autour du camp. Aaaaah... C'est quand même plus agréable comme ça. Remise d'aplomb par cette bouffée d'air frais, elle se releva et commença à jouer avec les flammes, dirigeant du bout des doigts les volutes en l'absence de la cartographe.

    Celle-ci ne tarda pas à revenir avec la disparition des derniers rayons du couchant, apportant avec elle une flasque à l'odeur enivrante. Dans d'autres circonstances, elle aurait pu accepter, l'alcool faisait partie du quotidien des artistes et elle avait déjà joué maintes fois sur le devant de scènes, qu'elles soient modestes ou somptueuses. Mais avec l'étourdissement qui la guettait déjà, elle préférait s'abstenir. - Faites-vous plaisir, mes méninges risquent de me maudire si je me laisse aller ce soir. Elle refusa aussi catégoriquement la tente, c'était une attention touchante mais si Iris devait s'engoncer là-dedans, il n'était pas impossible qu'elle s'évanouisse pour les trois jours à venir au vu du climat qui redeviendrait étouffant à la seconde où elle relâcherait sa concentration. - Je vous en prie, ne vous donnez pas cette peine, dormir à la belle étoile sera bien plus agréable pour moi je vous assure. Si vous y tenez vraiment je veux bien un abri en terre mais je n'accepterai pas plus.

    Ce qu'elle faisait dans la vie ? Pour le commun des mortels, elle s'apparentait effectivement à une musicienne émérite, même les elfes les plus anciens auraient eu du mal à voir autre chose dans ses actes, mais la réalité était légèrement différente par rapport aux autres pratiquants de cet art, si la musique n'était que rarement une fin en soi, s'en servir comme support pour accroître ses prouesses magiques malgré une indifférence face au public qui se massait forcément devant les prestations... C'était un cas rare, ou en tout cas c'est ce qu'Iris croyait. - Hmmm... Disons plutôt que je suis une érudite qui essaye de repousser les limites de cet art par la magie de l'air, c'est une quête qui a de quoi me maintenir éveillée pour les prochaines décennies. Ça a... de bons côtés je l'admets, il est difficile de ne pas être appréciée quand on touche directement l'âme des gens... quoique je doute que nos voisins reikois soient très réceptifs...

    - Je pourrais vous retourner la question. L’œuvre de votre vie ne s'accorde pourtant pas avec la pratique du sarod, est-ce là une simple occupation ? Elle commençait à dodeliner de la tête mais cette question, elle la posait systématiquement aux artistes qu'elle croisait, les ambitions de chacun vis-à-vis de la musique variaient drastiquement et c'était un exercice intéressant de les comparer au fil des années.


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  • Mar 12 Sep - 17:22
    Dissonance sauvage
    ──────────────── •• ────────────────
    Avec Iris Volenthyl


    L’odeur des biscuits avait fini par avoir raison de moi, et alors qu’Iris déclina l’alcool, je piochais dans son petit sac.
    - Merci pour les biscuits, ils sont très bons.

    Je venais seulement de remarquer que l’atmosphère s’était déchargée de son humidité. J’émis des doutes quant à la possibilité que cela provint des lieux eux-mêmes. Jusqu’à présent, le climat changeait en fonction de nos déplacements, et non à raison du temps passé.
    - C’est bien plus respirable que tout à l’heure. réalisai-je à voix basse.
    Peut-être bien que cela était le fruit de la magie d’Iris. Si j’alignais bien mes quelques neurones, j’avançais l’hypothèse qu’elle maitrisait l’air. C’était en cela qu’elle m’apparaissait des plus éthérée. Cette magie lui seyait bien.
    - Si c’est de votre fait, merci bien, ça rendra la nuit plus agréable.

    À ces mots, j’érigeais un petit abri de terre pour que la Lumina pût aussi dormir en toute quiétude. J’avais monté la tente un peu trop vite. Je ne me sentais pas d’y coucher en laissant Iris seule à l’extérieur.

    Je poursuivais la conversation les yeux rivés sur le ciel, allongée confortablement sur le sol, la tête sur mon sac.
    - Il reste encore plein de trouvailles à documenter. Il y a des milliers d’espèces qui se découvrent toujours, des étoiles, des comètes, des techniques d’ingénierie, des faits historiques, et des tas de choses de tas de disciplines dont je suis sûre que j’ignore même l’existence. Mais je dois admettre que je ne fais pas un travail de recherche. Je suis loin d’être une scientifique. Je n’ai ni la méthode ni les connaissances pour pouvoir y prétendre. En réalité, je privilégie la quantité à la qualité, ce que je veux, c’est davantage consigner tous les savoirs du monde en quelques volumes.
    J’avais bu une petite goulée de ma flasque et repris l’esprit déjà embrumé :
    - Quelque chose de très condensé. Plutôt un objet de collection qui peut ouvrir des portes aux amateurs pour aller chercher plus tard à approfondir un domaine précis dans un ouvrage dédié. De toute façon, je rends mon manuscrit de plus en plus anarchique. J’y déverse des flots d’informations hors sujet. J’aime bien retranscrire certaines aventures de compagnons de route que j’ai pu croiser, ou même y inscrire mes propres compositions. Il faudra que j’y fasse un grand tri un jour.
    Je me confondais en rires. Je m’apercevais moi-même que mon entreprise était des plus bizarres. J’avais des monceaux de feuilles volantes dans mon sac qui ne cherchaient qu’à être regroupées en un système de chapitrage bien plus digeste. J’allais sans doute devoir songer à une longue une pause dans mes voyages pour y travailler.

    - Mais j’ai déjà bien assez parlé de moi. J’espère pour vous que cet égarement inopiné dans la réserve ne vous fera pas un trop mauvais souvenir. Votre projet à l’air super intéressant ! Et j’ai l’impression que vous êtes en de bonnes voies, il est vrai que la sonorité de votre violon ne laisse pas indifférent.
    Puis, après qu’elle m’eut retourné la question :
    - Je vois la musique plus comme une passion. Une passion qui est en réalité mon gagne-pain, mais je ne la prends pas pour mon réel métier. Ce n’est pas elle qui me demande de l’énergie et de la dévotion. Je joue davantage pour m’apaiser, faire rire, raconter mes histoires d’une autre façon. Et je n’ai pas l’impression d’être allée vers elle. J’ai l’impression que c’est elle qui est allée à moi.

    Mes yeux commençaient peu à peu à se fermer, dans un dernier élan j’ajoutai à toute cette conversation :
    - Je serais enchantée d'un jour assister à une de vos production. Je vous vois bien grande soliste dans une salle d’opéra raffinée. Si vous m’invitiez, j’en serais honorée.
    J’aimais forcer les choses indépendamment de la gêne que je pouvais provoquer. Cela m’amusait.

    Le Soleil se leva et avec lui les restes fumants de notre feu de camp. Cette zone était bien plus calme que les autres que j’avais déjà arpentées. Aucune bestiole ne nous avait attaquée pendant la nuit. Mis à par le grincement de certains insectes, les lieux avaient l’air tranquilles. Serpentaient parfois quelques scolopendres et reptiles inoffensifs, mais jamais ces animaux n’osaient nous approcher.
    Je remballais avant que la chaleur étouffante de ce genre de climat ne nous étreigne.
    - Bien dormi ? demandai-je, et si nous poursuivions notre route ?
    J’observais ma similicarte qui avait pour l’heure une utilité plus que discutable.
    Humant l’air un bref instant, je concédai :
    - Effectivement, je pense que c’est le fait d’avoir visité les lieux par les airs qui a provoqué votre errance. J’imagine qu’en poursuivant la route par le sol nous devrions mieux nous y retrouver.

    D’un caprice égoïste, j’oscillais entre la traitrise et l’altruisme. Je m’apercevais que ma carte était loin d’englober la totalité de la réserve. Il manquait toute la partie du nord-est et j’étais très tentée de partir vers cette direction pour y multiplier les découvertes. C’était bien moche.
    Valait-il mieux que j’aidasse Iris à rejoindre la côte et que je poursuivisse mon expédition dans mon coin, quitte à prendre une journée pour donner un coup de main à la jeune lumina. Il n’y avait pas mort d’homme.
    - Continuons vers le nord-ouest. Nous devrions regagner la plage, je pense.

    Mais, à priori, le sort avait décidé de récompenser ma motivation à faire le bien d'une façon bien ingrate : je glissai au sol et m’enfonçai dans une cavité dans un éboulement aussi surprenant que violent. L’aspect tranquille de cette partie de la réserve n’avait été qu’une façade crasse et je me retrouvai bien six mètres plus bas, les fesses endolories. Et comme si je n’y voyais pas le danger, mon premier réflexe fut d’ausculter mon sarode. En un morceau…
    - Tout va bien là-haut ?
    Je farfouillai mon sac et y délogeai un peu de tissu à bruler, puis je le trempai dans du liquide inflammable. Si tôt le bout d'étoffe enroulé sur une branche tombée en même temps que moi, j’y mettais le feu et observai dans quel genre de grotte je m’étais fourrée. J’avais une sacrée envie de l’explorer. J’avais atterri dans des galeries naturellement creusées dans la roche. Après un rapide coup d’œil en haut, je me ravisai. Je serais bien plus raisonnable de remonter.
    Mais, comme des couinements me surprirent, je fus prise de sueurs froides : une énorme araignée descendit le long de la paroi.
    - G-g-g-g-g-GEOMIE !!
    Je hurlai à plein poumon, et un groupe de quatre de ces horribles créatures vinrent à ma rencontre, apparemment peu jouasses à l’idée que j’eusse réduit en miettes leur habitat de mes pas bourrus.
    J’en éloignais deux du feu de ma torche, j’en brulai une qui m’avait sauté dessus, et tout en étant incapable de réprimer des cris rauques et ridicules, je ne trouvais d’autre choix que de courir dans ce dédale sinueux. J’espérais au moins attirer à moi les quatre géomies restantes de sorte qu’elles ne se mirent pas en tête d’attaquer Iris.



    ♪ Thème ♪ :


    Dors sous les étoiles au son des cordes pincées,
    Tu te lèves aux aurores et déjeunes autour d'un feu.
    Ma plume se délie d'encre sur tes récits heureux.
    Partageons un morceau de route sur ces sentiers éclairés.

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  • Ven 15 Sep - 17:59
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    La jeune dame ne se fit pas prier face à la demande et en quelques instants, un curieux mélange de gravier et de dalles rocheuses s'éleva du sol pour donner forme à une petite hutte, rien d'extravagant, tout au plus pouvait on y rester assis en tailleur, mais ça ferait l'affaire. Iris remercia la géomancienne avant de continuer à l'écouter tout en grignotant les derniers restes de chair entre deux arêtes de poisson. Manifestement, elle avait sous-estimé l'ampleur de la tâche que Tess s'était imposée, sa quête allait bien au-delà d'un simple répertoire de la nature, elle comptait également y consigner nombre de choses relevant de l'histoire ou de sciences plus ésotériques comme l'astrologie. Ça commençait tout de même à faire beaucoup, même en se limitant à un travail de surface, une vie entière ne suffirait probablement même pas à accomplir plus d'une fraction de l'entreprise envisagée.

    - Vous savez, plus vous me parlez de ce projet et plus je me demande s'il ne serait pas plus approprié que vous écriviez un recueil de contes. Vouloir toucher à tous les aspects du monde que vous percevez est louable... mais l'ouvrage résultant risque d'être extraordinairement indigeste à moins de le décliner en de nombreux volumes ce qui nécessiterait de remettre en ordre une multitude de notes prises à la volée. Évidemment je n'ai pas à dicter votre conduite, mais je pense que ça toucherait plus de monde, surtout si vous jouez sur votre corde artistique pour dépeindre Sekaï.

    Elle était surtout perplexe face à la mention de tout ce qui touchait aux cieux. L'étude des astres était une pratique fastidieuse et criblée de théories invérifiables, même par les êtres les plus proches de l'élément qui se manifestait loin au-dessus de leurs têtes à tous. Si sa proposition ne tenait pas la route pour les choses plus terre à terre, elle avait le mérite d'être considérée pour cet art en particulier. - Je comprendrais que l'idée vous rebute, mais écoutez les paroles de celle qui est née de la Lumière. Même moi je ne comprends pas grand chose aux mystères du firmament. Si vous voulez l'attention du spectateur moyen sur un tel sujet, il vous faut parfois enjoliver les choses. La lumina reporta ses yeux vers les braises déclinantes avant de poursuivre. - Dites-moi Tess, connaissez-vous "L’Étoile du Soir" ? C'est une ancienne comptine shoumeïenne que l'on chantait sur les sentiers du Doreï il y a... longtemps maintenant. Ma voix n'est pas des plus gracieuses mais je pourrais vous l'interpréter un jour, c'est une bonne démonstration de ce que j'avance sur l'idée d'un recueil céleste.

    Plus la discussion avançait et plus la lumina devait se retenir de bailler. Sa conscience s'effritait lentement et elle dut s'y reprendre à deux fois pour répondre sans entrecouper sa phrase d'un soupir à lui décrocher la mâchoire. - Disons que cette balade en milieu sauvage ne figurait pas dans mes recherches. Mais ce que je veux va bien au-delà de la simple compréhension musicale. Imaginez que j'arrive à reproduire un jour la sonorité de votre sarod sans pincer une corde. C'est une prouesse qui m'échappe encore, imiter la vibration de l'air sur le métal est autrement plus difficile que de disperser un nuage. Tess lui relata ensuite son propre rapport à la musique, une histoire qui confortait Iris sur l'idée que sa proposition n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Qui sait, peut-être m'écoutera t-elle ?

    - Si vous parvenez à me trouver, je peux aussi bien me perdre en prestations de rues qu'en performances théâtrales, ça dépend uniquement de mes lubies du moment. gloussa t-elle face à la demande avant de prendre congé. Deux minutes de plus et elle se serait assoupie la tête sur les genoux. L'abri se révéla bien plus propre que ce qu'elle avait imaginé, il n'y avait pas une once de poussière tombant depuis les fentes entre les couches de pierre, Tess avait accompli un travail remarquable. Hélas, tout le confort matériel du monde ne suffirait pas à tenir à l'écart l'humidité poisseuse du biome et c'est à moitié trempée que la lumina se réveilla le lendemain. Un bain était probablement une idée fantaisiste mais Iris n'aurait pas dit non à un cours d'eau pour se rafraîchir le visage, la journée commençait bien... - Très bien. maugréa t-'elle. - Montrez le chemin, je ne tiens pas à rester ici plus longtemps que nécessaire...

    Tout n'était pas noir finalement, elle avait eu la chance de tomber sur une âme charitable qui pourrait la sortir de ce lieu maudit. Les deux dames plièrent bagage et Iris emboîta le pas à sa nouvelle guide. Le nord-ouest n'était pas la première direction à laquelle elle aurait pensé mais il est vrai qu'un bras de mer s'enfonçait dans les terres à l'est de Liberty, s'ils parvenaient à le retrouver elle n'aurait plus qu'à longer la rive jusqu'à atteindre sa destination... à moins qu'elle ne décide de retenter le sentier longeant la Réserve depuis cette même ville. Mais alors même que le sort semblait enfin lui sourire, le sol se déroba sous les pieds de sa bienfaitrice quelques minutes à peine après le départ.

    Une crevasse s'était dissimulée entre les roches et les racines et voilà qu'elle refermait son piège sur la pauvre aventurière. La surprise fut telle qu'Iris resta plantée devant la faille, médusée par ce qu'elle venait de voir. Elle aurait voulu pester contre les cieux de s'acharner à ce point sur elle mais une voix provenant du fond l'arracha prestement à ses pensées négatives. Tess vivait toujours, sa chute ayant apparemment causé plus de peur que de mal. La lumina se pencha au bord de la faille, cherchant du regard l'infortunée, mais la configuration accidentée des parois rendait toute observation pour le moins ardue. Elle s'apprêtait à plonger à son tour dans les abysses quand elle entendit le cri. Des geomis ? Misère...

    Elle recula d'un pas pour déposer sa malle à une distance sûre du gouffre et elle décolla du sol pour s'attaquer aux profondeurs, conjurant ses ailes de lumière pour éviter de s'écraser sur une paroi saillant depuis la pénombre. Elle réalisa bien vite qu'elle n'était pas en train de descendre dans une simple faille. D'épais filaments de toiles poussiéreuse recouvraient de plus en plus les murs tandis qu'elle continuait à chuter, de quoi donner des sueurs froides. Au bout de quelques instants, elle toucha aussi le sol et aperçut quelques mètres plus loin la pauvre Tess prise en chasse par les horribles créatures arachnéennes.

    - Tess, j'arrive ! cria t-elle avant de canaliser une quantité impressionnante de mana. Le sol se mit à vrombir sous les coups de l'air qui s'amassait à sa surface et une violente bourrasque s'envola, projetant les quatre bestioles enragées contre la voûte dans un craquement sinistre de pattes et de carapaces. Elle accumula ensuite une autre salve dans le creux de sa main droite avant de la relâcher en une série de lames sifflantes qui lacérèrent les corps encore collés au plafond. Plusieurs pattes s'écrasèrent au sol avant que les corps ne suivent, mais quelque chose n'allait pas. Ces araignées étaient certes grandes, mais les contes parlaient d'individus encore bien plus massifs, et quel meilleur endroit que la Réserve pour en conserver un ?

    Et les murs n'allaient pas tarder à lui donner raison. Des grattements commencèrent à se faire entendre autour d'elles, signalant l'arrivée d'autres araignées. En particulier, la paroi derrière Tess grondait de plus en plus fort témoignait d'une bestiole aux proportions bien plus énormes que les individus qui gisaient au sol. Iris devint blême en réalisant qu'elle avait mis les pieds dans un énorme nid. - Il... Il faut qu'on parte d'ici, TOUT DE SUITE ! Est-ce que vous pouvez remonter la faille avec votre magie élémentaire ? J'ai bien peur de ne pas pouvoir vous soulever jusque là haut sans vous meurtrir grièvement, mais je peux les retenir !

    Et elle joignit ses deux mains, concentrant toute la magie dont elle était capable avant de relâcher une terrifiante onde de choc qui glissa sur les murs, s'infiltrant dans les crevasses et les replis pour déstabiliser les prédateurs en approche. - Dépêchez-vous, je risque d'effondrer la grotte si je continue à déployer autant de puissance ! cria t-elle en commençant à s'élever dans les airs tout en préparant un ultime orbe sifflant.

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  • Lun 18 Sep - 17:34
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    Je me retrouvai aveuglée par mes propres cheveux qui répondaient de la volonté puissante d’une bourrasque inattendue. Le temps de les écarter dans le mouvement maladroit d’une panique honteuse, j’entendis le couinement défaitiste des araignées géantes. Iris avait joué de sa magie comme une maitresse et les quatre géomis qui m’avaient fait perdre mon sang-froid avaient été mis en pièces.
    - Nom d’un chien !
    Les dernières directives de la lumina se perdirent en écho sourd dans mon esprit. La seule chose qui me tint en conscience était l’inéluctabilité de notre mort si nous restions une seconde de plus dans ce guêpier. Des chocs étouffés et brutaux dévalaient de derrière moi, et bien qu’un mur me séparât de ces bruits abominables, je ne donnais pas chère de cette paroi rocheuse tandis que je voyais des cailloux et de la poussière en chuter. Je soulevai la terre qui m’éloignait de cet obstacle, m'efforçant au mieux de consolider cette dernière barrière avant une fin tragique. D’autres bêtes bien plus petites, mais ô combien indénombrables s’amassèrent de la direction d’où nous venions, condamnant alors notre tentative de remonter par la faille.
    - Fais chier ! éructai-je tout en éboulant le mince couloir. J’avais usé du peu de cervelle qu’il me restait pour ne pas négliger l’effondrement probable de la cavité et avais fortifié les murs et les voûtes de piliers rocheux.

    Comme je voyais la grotte trembler sous les impulsions de l’aéromancienne, je m’élevai d’une colonne et donnai tout mon possible pour écarter les pierres et la terre du plafond pour nous frayer un passage.
    - Bon sang ! Mais à quel point j’étais tombée bas, moi ?
    La paroi me parut épaisse d’au moins cinq mètres, et j’étais prête à mettre ma main au feu que je n’aurais plus la force nécessaire de me servir de ma magie une fois que j’aurais eu excavé cette couche monstrueuse de roc.
    Et alors que je prenais bien tout mon temps pour creuser comme la forcenée pas bien rodée à faire face à des situations d’urgence, la barrière précaire que j’avais montée commença de s’écrouler violemment.
    - Mais quoi ?! hurlai-je, plus vite ! plus vite !
    Je braillai comme si me crier des ordres à moi-même allait m’aider à nous sortir plus rapidement de là. Le simple fait qu’Iris se démenait dans un même élan que moi m’avait donné un peu de zèle, j’aurais été bien penaude de me laisser aller à la terreur dans un moment pareil.

    Et, saleté, je sentais qu’il ne me restait plus tant de mana et m’angoissai à l’idée d’en être totalement privée. J’arrêtai de grimper en me servant de ma géomancie et me contentai d’en finir avec la creusé.
    Un large faisceau de lumière acheva de m’aveugler, je bondissais contre les débris de pierres que j’avais épargnés et progressais comme un insecte, sautant presque à l’aide de ma force de roche en roche lorsqu’elles manquaient de chuter, fragilisées qu'elles étaient par le passage brutal de ma magie.
    En contrebas, un géomi qui faisait bien quatre fois ma taille déboula à travers une éjection de caillou et de poussière dans un déplacement erratique, ce qui me poussa à émettre un hurlement incontrôlé.
    - Bordel ! Iris, ne regardez pas en bas !
    Comme si je comptais sur le fait que l’esprit humain fût assez fort pour ne pas céder à ce genre de pulsions. La bête s’arrêta un instant dans sa ruée, fit quelques mouvements spasmodiques de ses mandibules suintantes et d’un frisson affreux, elle entama follement de monter le long de ma colonne de fortune.
    - AAAAARRRGG !!! poussai-je sans la moindre élégance et poursuivant mon ascension sur les talons de la lumina dont j’enviai tout à coup la capacité à voler.

    Je parvins enfin à toucher du bout des doigts l’herbe humide de la surface,  essoufflée comme après avoir couru un cent mètres. Je m’enquis tout en continuant à m’éloigner de la brèche :
    - Tout… va… bien ? Bon sang ! …vous… êtes venue… m’aider ! vous êtes… incroyable ! Merci !
    La sale bête n’avait pas eu son reste, et elle surgit de la crevasse, l’élargissant comme un simple trou dans du beurre et cracha quelques fils de soie à tout va dans ce qu’il paraissait être une colère sourde.
    J’en avais marre de courir. Cette fois, j’allais en découdre. Le peu de mana que j'avais allait largement faire l’affaire.
    - Je ne crois pas… commençais-je, toujours essoufflée, et tout en enfilant mes gantelets qu’avec nos… petites jambes… nous parviendrons… à la fuir… vous avez un plan ?
    Parce qu’à part frapper avec toute ma force, je n’étais pas sûr d’être capable d’élaborer une meilleure stratégie…



    ♪ Thème ♪ :


    Dors sous les étoiles au son des cordes pincées,
    Tu te lèves aux aurores et déjeunes autour d'un feu.
    Ma plume se délie d'encre sur tes récits heureux.
    Partageons un morceau de route sur ces sentiers éclairés.

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    Iris Volenthyl
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  • Mer 20 Sep - 11:50
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    Un élan de naïveté, une erreur de jugement, ou bien un choix un peu trop précipité ? La magicienne aux cheveux d'argent pensait pouvoir s'extirper de cette vision de cauchemar en remontant la faille, mais elle s'était tellement évertuée à porter assistance à sa partenaire infortunée qu'elle en avait négligé de prêter attention à ses alentours. Le chemin dans son dos n'était déjà plus sûr, une multitude de créatures arachnéennes se faufilaient dans la crevasse et coupaient toute forme de retraite. Naturellement, Iris aurait pu se frayer un passage dans l'adversité, sa prouesse avec les éléments était plus que suffisante pour occire une araignée géante et sa progéniture, mais elle avait déjà mis en péril la solidité de la caverne et surtout, elle n'était pas seule. Tenter de s'échapper par la faille, c'était abandonner à son sort une âme dont le seul crime avait été de poser le pied là où il ne fallait pas. Et pourtant... Pourquoi s'acharner à la sauver ? Ne s'était-elle pas détournée des simples mortels ? Tess avait accepté de l'aider certes, mais si le pire venait à venir, elle pourrait toujours retrouver la sortie de la Réserve seule. Cette rencontre n'était qu'une infime touche sur l'immense canevas qui composait l'existence de la lumina, devait-elle vraiment s'obstiner à en faire plus que ça, un détail infime ?

    L'orbe sifflant entre ses doigts aurait du servir à protéger leur retraite, il aurait également pu disperser les créatures qui barraient sa fuite, mais au lieu de ça il partit s'écraser contre la paroi grondante derrière la géomancienne, s'infiltrant dans les aspérités et glissant contre la roche pour ébranler une fois encore les assaillants emmurés. Au fond d'elle, Iris savait qu'elle ne se pardonnerait jamais d'avoir détourné le regard là où elle pouvait aider, ses nuits étaient déjà hantées par les visages décomposés et les os carbonisés à cause de son impuissance, rajouter un esprit vengeur à la longue liste de ses échecs ne ferait qu'accentuer l'amertume de ses rêves mouvementés. Elle ne sortirait pas d'ici sans Tess, d'une bourrasque frénétique elle se propulsa à sa hauteur pour la protéger tandis qu'elle commençait à creuser la terre. - Ne vous occupez pas de la distance, creusez !

    L'aventurière ne se fit pas prier, elle fora la roche aussi vite qu'elle le pouvait, cherchant désespérément la surface tout en essayant de tenir à distance les créatures qui s'amassaient sous ses pieds et d'empêcher les murs craquelés de les enterrer vivantes. Mais une barrière montée à la hâte ne pouvait tenir face au nombre insondables de créatures cachées dessous, et d'épaisses mandibules percèrent rapidement la mince couche de roche érigée pour leur barrer le passage. Une pluie de vent vint à leur rencontre, frappant les membres et les yeux boursouflés tels des poings invisibles. La lumina ne pouvait pas se permettre d'en faire plus sans risquer de les condamner toutes deux, elle ne pouvait que prier que Tess trouve vite la surface. Et après d'interminables secondes, la lumière du jour finit par poindre entre les gravats au-dessus de leurs têtes. Mais l'épreuve n'était pas encore terminée, si le salut était à portée de main, l'enfer souterrain était sur leurs talons et un habitant imposant des profondeurs fit son apparition au fond de ce nouveau gouffre.

    Mais ce n'était pas ce qui troublait le plus l'élémentaire de lumière, une réalisation la frappa soudain en même temps que les rayons du matin, sa malle était à la merci de ces immondes créatures. Le monde entier se figea sous ses yeux, il n'y avait plus que les battements chaotiques de son cœur et le souvenir brumeux de l'endroit où elle avait déposé sa seule possession. Sans plus s'occuper de Tess, elle se propulsa à travers l'embouchure et virevolta à toute vitesse vers ce qu'elle devinait être la faille. Par un quelconque miracle, les araignées ne s'étaient pas encore aventurées jusque là et elle fonça sur la malle avant de l'empoigner à pleines mains et de se rappeler que quelqu'un avait encore besoin de son aide. Elle se retourna d'un bond et s'empressa de rejoindre la géomancienne essoufflée qui venait elle aussi de s'extirper du sol.

    - Vous me remercierez plus tard, nous ne sommes pas encore tirées d'affaire.

    Si le compliment était bienvenu, Iris aurait voulu rétorquer qu'il n'était pas entièrement mérité, à sa grande honte elle avait hésité à abandonner sa partenaire aux ténèbres filandreuses. Mais les explications devraient attendre, les ténèbres en question surgissaient désormais du sol sous la forme d'une monstrueuse geomi qui dominait les arbres les plus chétifs de sa hauteur. Comme le soulignait Tess, fuir une telle créature était impossible, pour elle tout du moins. La forcer à se replier sous terre était le plus souhaitable pour que les autorités en charge de la Réserve ne leur retombent pas dessus par après, mais étaient-elles vraiment capables de faire entendre raison à une bête sauvage sans menacer de la pourfendre, surtout après avoir occis une partie de ses enfants ? A moins qu'une autre option n'existe. Tess n'avait aucune chance d'échapper aux griffes de cette araignée géante, mais Iris le pouvait, il lui suffisait d'attirer son attention et il se trouve qu'elle était elle-même une créature parfaite pour tenir ce rôle.

    - En effet, nous ne pouvons pas fuir, mais à vous seule, vous en serez capable. Tenez, et prenez-en grand soin. rétorqua t-elle en fourrant sa valise dans les mains encore sales de la géomancienne. Cette fois elle n'hésiterait pas, la colère de la nature se dressait face à elle, mais la lumina aux prunelles cendrées avait survécu à bien pire, elle avait vu la foudre divine rayer une civilisation de la carte, ce n'était pas une bête sauvage qui lui ferait peur. Déployant à nouveau ses ailes de lumières, elle s'éleva dans les airs et conjura des rais dorés pour attirer l'attention de la geomi géante. Sa maitrise de la lumière faisait pâle figure face à sa prouesse avec les vents, mais même si elle ne pouvait qu'enrager la créature avec une telle attaque, elle savait que les geomis tenaient la lumière aveuglante du jour en horreur, et avec la colère dont elle faisait déjà preuve, l'acte seul était suffisant pour tourner sa grappe d'yeux irisés dans sa direction.

    Des crachats de soie volèrent à son encontre, mais l'air même semblait se distordre pour dévier les tirs alors que les piques de lumière venaient inlassablement se ficher dans la carapace en retour. Iris se déplaça progressivement afin de forcer la monstrueuse créature à se retourner pour continuer à la suivre de son regard rageux et fragmenté. Un vent tempétueux commença à souffler et à claquer entre les arbres tandis que l'incarnation de la Lumière prenait la parole.

    - Créature des profondeurs, ta colère est justifiée, je suis responsable de la mort des tiens et de la mise à mal de ta demeure. Mais je ne te laisserai pas t'en prendre à cette dame innocente, retourne à l'obscurité ou affronte la fureur des éléments !

    Elle eut pour seule réponse un claquement hargneux de mandibules et une nouvelle salve de soie à son égard. Sa tentative d'intimidation était utopiste mais elle se devait de tenter le dialogue avant de déchaîner sa magie sur une créature qui n'avait en réalité rien fait de mal. Une spirale de vent hurlant s'enroula autour de la geomi et de la lumina, éclipsant aisément les nombreux bruits de la nature environnante. La tornade s'éleva quelques instants de s'arrêter... et de fuser vers le sol. La force de l'impact fut telle que les pattes de l'araignée se dérobèrent sous elle tandis qu'elle se faisait plaquer contre la roche et que le sol craquait de toutes parts. Tout le terrain s'affaissa de plusieurs centimètres après un impact aussi violent tandis qu'un éboulement se creusait à proximité du gouffre nouvellement creusé et menaçait d'emporter l'araignée avec lui. Un gémissement se fit entendre alors que la créature déboussolée se débattait entre les débris et tentait désespérément de s'accrocher à tout ce qu'elle pouvait trouver.

    Une crainte nouvelle était née au fond de ses yeux innombrables tandis qu'elle se recroquevillait et fuyait les ailes dorées, mais elle n'était pas encore disposée à partir. Ses pupilles fuyardes se posèrent sur la géomancienne et la geomi s'élança en direction de Tess, blessée mais toujours furieuse et décidée à capturer l'intruse qui avait posé les pieds dans son repaire. Iris ne pouvait que regarder, mortifiée mais encore sous le contrecoup de sa propre attaque et de sa mana qui s'était évaporée pour rendre un tel tour de force possible.


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  • Ven 29 Sep - 16:17
    Dissonance sauvage
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    Avec Iris Volenthyl


    J’accueillis l’étui à violon la moue circonspecte. D’extérieur, je devais avoir l’air d’un poisson fraichement péché qui ne comprenait rien à là où il atterrissait. L’objet manqua de glisser entre mes énormes gants et je le rattrapais de justesse. Comme Iris commençait à s’éloigner, je fus soudainement frappée d’un éclair de lucidité.
    - Non, non, non ! balbutiai-je dans ma confusion, mais ça ne va pas ? Toute seule c’est trop…
    Mais la lumina n’avait pas attendu que je me fisse récalcitrante et était déjà loin, le géomi à ses trousses.

    Je peinais à identifier les raisons pour lesquelles je restai figée devant son cran. Tout simplement, j’étais étonnée de voir une pareille démonstration d’abnégation. C’était à la fois noble et effrayant. Je n’avais pas l’habitude d’autant de sens du sacrifice. Peut-être même pas non plus de tant de brave candeur. J’aurais peut-être pu m’enfuir, il est vrai. Mais face à une telle lâcheté, mon grand-père m’aurait collé un pain et se serait plaint que je n’avais rien écouté à ses interminables adages bons à vous faire passer pour un guerrier valeureux ou je ne savais plus trop quoi. Lui-même n’avait jamais été du genre à se constituer justicier pour la veuve et l’orphelin, tout ce qui lui importait était de ne jamais être vu comme quelqu’un de fragile quitte à parfois risquer un peu sa peau.

    Je posais délicatement l’objet à terre, et retirai un de mes gantelets. Mon sac était un vrai fourre-tout mal rangé, et ce fut avec raideur que je fouillai à l’intérieur pour en sortir une minuscule fiole coincée entre des bocaux d’épices et mon réchaud.
    J’en bus le contenu et sentis mes veines se gonfler d’une énergie nouvelle. Je protégeais le violon en l’enfouissant au sol que j’eusse pris soin de marquer, et tant que j’y étais, j’avais fait de même avec mes affaires. Puis, je renfilai mon gant.
    - J’arri… Oh ! nom de nom ! criai-je tandis que ma ruée vers l’aéromancienne se transforma en une fuite de l’araignée géante.
    La lumina avait eu le temps de sacrément bien amocher la bête et je devais reconnaitre que si le géomi la craignait à présent au point de prendre ses jambes à son cou, à côté, j’avais l’air de la proie parfaite pour compenser et sur qui passer ses nerfs.

    Mais j’avais simplement été surprise. Je n'étais pas une lâche ni même un frêle petit être incapable de se défendre. Et en dehors des endroits exigus tels que la grotte qui avait essayé de me piéger, j’avais de quoi déployer toute ma force et finir de foutre la trouille de sa vie à cet arachnide suintant un vert visqueux.
    Je me terrai deux mètres plus bas pendant que l’araignée, folle de rage, poursuivait sa course. La bête en était bel et bien au point de filer aveuglément, car elle s'y employa pendant bien une bonne minute avant de s’apercevoir que j’avais disparu.
    Alors, je surgis du sol dans un bond vif et m'appliquai dans un unique coup de poing à lui déchirer l’abdomen.
    Atterrir juste dessous d’elle avait eu de quoi me déstabiliser, car même si l’idée n’avait rien de stupide dans la mesure où mon intention était de lui infliger un maximum de dégâts, j’avais de quoi trembler comme une feuille d’être le point de chute d’une cascade de sang épais et poisseux supporté par huit hauts piliers poilus et spasmodiques.
    J’avais vainement espéré voir le géomi valdinguer comme avaient valdingués avant lui des dizaines de types qui m’avaient contrariée, mais au lieu de cela, un craquement avait suivi le contact de sa carcasse avec la ferraille de mes gants, et d’un couinement horrible, les pattes de l’araignée gesticulaient avec anarchie avant de se discipliner à trimbaler la pauvre bête vers le trou d’où elle venait.
    Qu’elle souhaitât mourir en paix entourée de ses petits ou qu’elle cherchât à panser ses plaies, elle avait fini pas s’enfuir et enfin nous laisser souffler et nous remettre d’une adrénaline énergivore.

    Je me trainais quelques mètres plus loin, le pas vacillant de mes palpitations cardiaques encore frénétiques et je déterrais le violon et mes effets avec le peu de mana que la potion que j’avais bue m’eût permis de recouvrir. J’attendais sottement Iris qui eut l’air de me rejoindre afin de le lui restituer et fit un effort tout relatif pour épargner au bel étui des quelques gouttes de sang écœurant qui m’avaient coulé dessus.



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  • Dim 8 Oct - 13:44
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    Elle ne pouvait que se tenir là, impuissante, tout juste capable de se maintenir dans les airs en tremblant comme une feuille portée par la brise d'automne, observant avec horreur la gigantesque créature s'engager dans une course folle vers la pauvre demoiselle qui avait eu le malheur de glisser dans son antre. Tess qui avait d'ailleurs disparu de la surface, et ni l'araignée ni la lumina ne parvenaient plus à retrouver sa trace. - Par les... Aaaah qu'est-ce qui m'a pris de... J'aurais du l'achever quand j'avais l'occasion. Et cet envoûtement qui continue à... Misère de, AAAAAAAAAH !

    Elle ne pouvait plus s'empêcher de pester à voix haute tandis que le sol tremblait sous les coups des pattes arachnéennes, contre cette décision suprêmement malavisée de traverser cette région maudite, contre cette magie perfide qui alourdissait ses sens, contre la nature exotique qu'un imbécile heureux avait planté là dans un but obscur. Pourquoi diable s'entêter à protéger des créatures aussi repoussantes que cette race d'araignées surdimensionnées, créatures qui n'influaient de toute façon pas sur le commun des civilisations vu qu'elles vivaient principalement à l'écart dans de sombres recoins du monde ?
    Son bougonnement intempestif fut toutefois brutalement arrêté par un bruit sourd en contrebas. L'araignée avait visiblement subi une attaque prodigieuse et elle se repliait désormais sous terre, à l'abri de la lumière du soleil de midi.

    -Qu'est-ce que... ?

    Iris ne comprenait pas, comment était-ce possible ? Elle dut scruter le sol un moment avant de comprendre en voyant une petite figure s'extirper du sol, dans sa frustration elle avait perdu Tess de vue et l'aventurière en avait profité pour sortir un tour de son propre sac. Avec le recul, il fallait au moins ça si elle voulait espérer survivre dans cet endroit maudit même si elle n'avait pas fait forte impression initialement.
    Les ailes éthérées se désagrégèrent tandis que la lumina retombait au sol, épuisée aussi bien physiquement que mentalement. L’atterrissage ne fut pas des plus graciles, elle n'était plus vraiment en état de s'occuper des apparences, le mieux qu'elle avait pu faire avait été d'éviter la chute en posant pied à terre. Elle vacilla d'ailleurs quelques instants avant de retrouver un semblant d'équilibre et de rejoindre sa partenaire.

    Il lui fallut cinq bonnes minutes pour couvrir les mètres qui la séparaient de Tess, un temps interminable marqué par un bourdonnement progressif qui lui montait aux oreilles. Elle n'avait pas puisé un tel niveau de puissance depuis longtemps, plus depuis... Elle réprima un hoquet avant d'écarter ces souvenirs fragmentés. Le ciel était clair, et si l'air n'était pas exactement pur, au moins il n'était pas terni par la cendre. Elle arriva finalement face à une Tess qui faisait son possible pour ne pas tacher le bien qu'elle lui avait confié quelques minutes plus tôt.

    - Ne vous donnez pas cette peine, je ne compte plus le nombre de fois que j'ai du changer cet étui, c'est son trésor qui... Iris s'arrêta soudainement dans sa phrase et elle saisit le coffret des mains de sa gardienne pour en vérifier le contenu. Le violon était encore intact, les vents soient loués. - Vous ne pouvez pas savoir à quel point cet instrument est inestimable. Les secrets de sa conception ont depuis longtemps été perdus et ce n'est pas ma mémoire brumeuse qui saurait les retrouver. Peut-être qu'il existe encore un manuscrit relatant sa fabrication à Maël mais je ne m'avancerais pas là-dessus... Merci.

    Elle referma le coffret qu'elle rangea de nouveau dans sa petite valise qui accueillait maintenant quelques marques de plus, témoins de l'éternel voyage de cette vagabonde à l'aura dorée. Il ne restait plus qu'à récupérer les quelques affaires éparpillées par terre et elles pourraient reprendre leur épopée champêtre, le plus tôt serait le mieux.

    - Vous savez, je ne portais déjà pas cette région dans mon cœur mais là... Je dois avouer que je compte pas remettre les pieds ici à moins que le sort ne s'en mêle. Cela-dit, ce ne serait pas la première fois qu'il me tombe dessus, il a été plutôt acharné dernièrement. dit-elle d'un air maussade.

    Encore fallait-il savoir où aller, le paysage avait été quelque peu dévasté entre la tempête, l'éboulement et la course effrénée de la bête géante. La crevasse cachée par la végétation avait fait place à un trou béant bordé par un mélange de rameaux arrachés et de terre retournée. Curieusement, les geomis de taille moindre n'avaient pas osé se joindre à la mêlée, peut-être redoutaient elles la fureur de leur génitrice. Malgré son âge, Iris n'était pas versée dans de tels sujets, ayant dédié la majeure partie de sa vie à son talent et son rapport aux autres, et elle n'avait vraiment pas la patience de s'adonner à de telles réflexions sur le tas. Un soir prochain, peut-être.

    - Bien, guidez-nous hors d'ici Tess je vous en conjure. Nous aurons tout le loisir de reparler de cette aventure autour d'un feu de camp tant que nous sortons de ce nid à problèmes. Cela étant dit, c'est une technique surprenante que vous avez là, ce n'est pas tous les jours que l'on peut voir un maître de la terre lutter pour sa survie de la sorte. Après, il est vrai que je les ai surtout croisés dans de grandes villes en train de façonner des sculptures, et un peu dans les rangs du Reike en tant que guerriers avec un style... pour le moins primitif. Mais je m'égare, montrez la voie !



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  • Ven 13 Oct - 12:49
    Dissonance sauvage
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    Avec Iris Volenthyl


    J’étais figée dans une moue bien penaude, à stupidement rêver de brûler mes vêtements et prendre un bain bien mérité. L’odeur de ce sang n’avait rien à voir avec celle d’un être humain. Elle était écœurante, et je devais avoir un esprit bien tordu pour ne penser en cet instant qu’à le décrire pour mon manuscrit.
    Et en parlant de ce projet… Les conseils d’Iris le concernant avaient pas mal fait leur chemin dans mon cerveau, quand bien même une bataille bien prise de tête venait de se dérouler.
    En faire un recueil de contes sur mes aventures passées était une merveilleuse idée pour concilier toutes les passions anarchiques qui se battaient pour ma plume. Je pouvais toujours me plaire à décrire la faune, la flore, les sciences que je découvrais dans le fil narratif de récits épiques.
    Dans la mesure où il m’arriverait un jour de vivre des choses plus épiques que cette altercation arachnéenne.

    - Eh bien… Je voulais faire de mon mieux… Pas tant pour ne pas le salir mais surtout…
    Surtout parce que ça puait ! Je contins un renvoi peu élégant, finissant de léguer l’objet à la lumina.
    - Oh, je suis vraiment désolée.
    Je retirai mes gants, également, qui eux-mêmes avaient connu de meilleurs sorts. Et pour les laver… Oh, je n’osais penser à toute l’organisation que c’était de bien les entretenir.

    Je me surprenais à être si bégueule, moi qui n’avais eu aucun scrupule à faire des batailles de boules de boue avec mes anciens camarades, ou à me faire un peu d’argent en restant des heures dans la colle à poisson pour poser des ornements à la chaine sur des meubles tant baroque que je n’aurais pu que rêvé qu’ils passassent un jour le seuil de la maison de papi.
    La puanteur, c’était rédhibitoire.

    Et nous reprîmes la route aussi simplement qu’il nous fut permis de le faire.
    - Vous n’avez vraiment pas l’air de quelqu’un de chanceux en effet, répondis-je en levant un peu le bras pour le décoller de mon flanc, le sang du géomi étant particulièrement poisseux. Je dois admettre que cet imprévu ne me laissera pas un bon souvenir non plus.
    Je marquais une légère pause, me pinçant les lèvres de ne savoir comment aborder une requête qui me brûler les entrailles.
    - En revanche, je suis désolée, mais j’ai besoin de trouver un coin où me laver et où laver mes fringues.
    J’observais le Soleil tout en étudiant ma boussole et d’autres détails de la topographie actuelle et choisis une direction vers laquelle continuer.
    - Oh, merci du compliment, je dois reconnaître que j’ai une manière de me battre plus instinctive que technique. L’avantage de ne pas avoir eu d’apprentissage, c’est que notre imagination est davantage sollicitée, mais on peut se retrouver vite limité. Contre un guerrier, je me ferais remettre à ma place de façon humiliante.
    Je pris quelques notes tout en marchant sur les paysages qui évoluaient, histoire de garder trace du chemin que nous empruntions.
    - Je n’ai pas eu le temps de vous remercier pour vos conseils de tout à l’heure, sachez que je les tiens en considération. Je trouve que faire une sorte de recueil de contes est une idée excellente.

    L’écosystème parut une nouvelle fois changer au profit de la fraicheur de multiples bosquets au milieu d’une grande pleine. De temps à autre, je voyais de petits rongeurs fuir une même direction.
    - J’ai l’impression qu’il va y avoir une bois un peu plus loin. En revanche, j’ai du mal à comprendre pourquoi autant d’animaux se ruent dans notre direction.
    Puis, ce fut au tour de nuées d’oiseaux de prendre leur envole de même.
    - Fais chier. Je le sens pas. Vous savez s’il y a des bêtes peu commodes dans les forêts ? Ou alors…
    Ou alors des braconniers sévissaient dans les environs. C’était des faits divers assez répandus autour de la réserve faunique.
    - Il parait que des braconniers aiment à fourrer leur nez dans le coin. Je crois que nous allons devoir faire un détour si nous voulons éviter les ennuis. À moins que vous vous sentiez prête à réagir à la moindre incartade ?
    J’attendais de voir si les yeux d’Iris répondraient d’un même élan que ses mots, je n’avais aucune envie de la forcer à foncer dans le tas en dépit de son désir de s’en aller d’ici au plus vite.
    - Faisons comme vous le voulez. D’ailleurs, nous pourrions peut-être abandonner les vouvoiements, ils me donnent l’impression d’alourdir cette aventure aux accents bourrins.
    Et j’avais furieusement besoin de trouver une petite étendue d’eau.



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  • Ven 20 Oct - 17:06
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    - Allons allons, ce n'est pas si terr... Peut-être que ça l'était finalement, l'expression de la géomancienne trahissait ses pensées et avec l'adrénaline qui retombait et ses capacités complètement épuisées, le délicat fumet de la mort et des suintements emplissait l'air dans un mélange odorant des plus infects, et pour une fois Iris ne se sentait pas capable d'en repousser les effets, éreintée qu'elle était par ses exploits magiques d'il y a quelques minutes. Au moins jouissait-elle d'un semblant de propreté contrairement à sa partenaire qui avait enchainé chute, forage et abdomen gluant. Cette puanteur lui tombait désormais dessus comme un coup de massue, à tel point qu'elle dut elle aussi retenir un haut-le-cœur.

    C'était un rapport curieux qu'elle entretenait avec le monde olfactif, tout comme la matière transportée et les sons dispersés au gré des vents, les odeurs représentaient également une facette des pouvoirs que la lumina avait juré de maitriser. Et même si c'était une facette méconnue de ses talents, elle avait consacré une partie de sa vie à travailler le monde des senteurs. Elle avait entretenu des jardins, conseillé des restaurateurs et même échangé avec des architectes au cour de ses innombrables décennies passées à déambuler dans les provinces de Shoumeï, après tout, la musique n'était pas la seule façon d'atteindre le cœur des gens. Et pourtant, Iris n'avait jamais ressenti d'affinité particulière avec cette partie de ses talents, c'était plus une conséquence de son parcours qu'un choix conscient qui se montrait utile de temps à autres. De la même manière, elle n'était pas des plus sensibles aux signaux que son flair pouvait lui renvoyer, c'étaient des informations plus que des sensations, ses préoccupations profondes étaient bien loin de ce monde si particulier.
    Mais il y avait bien une fraction des odeurs qui l'avait marquée... les annonciateurs implacables de la maladie et de la mort, des sensations marquées au fer rouge dans sa psyché et qui s'accompagnaient invariablement de cauchemars dans les jours qui suivaient, souvenirs d'un traumatisme encore bien trop récent.

    Fort heureusement, elles ne s'attardèrent pas outre mesure dans ce qui était désormais un n-ième champ de bataille, elles avaient un objectif à atteindre et consacrer plus de temps à cette mésaventure ne pouvait rien leur apporter de bon. Elles reprirent la marche sous la direction de Tess, une marche entrecoupée de discussions qui avaient pour certaines commencé la veille, tandis que d'autres découlaient des événements de la matinée.

    - Oh je ne saurais dire si je suis réellement malchanceuse dans le sens habituel du terme. Je dramatise mais dans les faits, ça fait bien longtemps que j'ai arrêté de compter les coups du sort si l'on excepte quelques cas... que je préfère taire.
    Ce que Tess n'avait pas l'intention de taire en revanche, c'était son besoin pressant de se débarbouiller. Et à mieux y regarder, c'était en effet quelque chose qui ne leur pas de mal à toutes les deux même si c'était surtout la géomancienne qui avait dû se salir les mains dans l'affaire.
    - Je partage le sentiment, nous finirons bien par trouver un cours d'eau, je serais stupéfaite que nous soyons obligées de cheminer jusqu'au rivage de l'océan pour arranger notre état. Enfin, je dis ça mais d'expérience, l'eau de mer n'est pas la première chose que je recommanderais pour prendre un bain. acheva t-elle en pouffant. S'il y avait bien une chose qu'elle n'avait jamais oubliée de ses jeunes années, c'étaient ses premiers batifolages dans l'écume salée... et la robe dévastée qui en avait résulté.
    Aussi étrange que cela puisse paraitre, la marche était une activité physique qui permettait à Iris de se ressourcer. La canalisation de ses sens et de ses aptitudes passaient tout d'abord par les méandres de son esprit et le bruit régulier des pas lui permettait d'harmoniser ces couloirs de sa conscience pour les solliciter au besoin.
    - Heureuse que l'idée vous plaise. C'est tout de même plus attrayant comme ça que d'empiler page après page jusqu'à former une bibliothèque décrépite que seuls quelques élus accepteraient de fouiller. Surtout que de cette manière, vous pourriez dépeindre ce que vous rencontrez au jour le jour plutôt que de perdre des semaines à remettre vos notes en ordre. Croyez-moi que ce n'est pas évident, surtout vu l'ampleur de la tâche.

    La contrée chaude et humide fit une nouvelle fois place à un autre environnement, et si normalement la transition aurait dû une fois de plus décontenancer iris, elle devait bien avouer que la fraicheur était agréable, surtout avec la compagnie de ce qui s'apparentait pour le moment plus à un encens fétide qu'à la partenaire qui l'avait trouvée. Par contre, il n'y avait toujours pas l'ombre d'un quelconque ruisseau.

    - Aw, vraiment ? Voilà qui est décevant... même le temps était parfait pour une baignade. Ne désespérez pas, Tess, j'ai recouvré assez de forces pour que le vent m... Hmm ? Elle fut coupée abruptement par la mention du bois et de la faune qui leur accourrait dessus. Et si les petites créatures au sol ne suffisaient pas, l'envol d'oiseaux au loin ne permettait plus aucun doute. Peut-être qu'elle avait effectivement la poisse finalement, ou alors cette journée était placée sous le signe d'un quelconque malheur dont elle ignorait l'origine.

    - Alors ça... Ce serait à vous de me le dire, ce n'est pas moi l'experte animalière. D'un autre côté, ce sera un usage plus efficace de mes compétences, je vous prierai juste de faire le moins de bruit possible pendant quelques instants.

    Naturellement, l'aventurière à ses côtés ne put s'empêcher d'étayer une dernière théorie avant de laisser Iris lever sa brise. Si des braconniers étaient effectivement à l'origine de ce raffut, alors elles étaient dans de sacrés draps, ces gens peu scrupuleux n'aimaient pas trop les témoins, surtout dans une zone considérée comme protégée.
    Si l'ouïe et l'odorat de la lumina ne portaient pas naturellement à des kilomètres, elle jouissait tout de même de quelques capacités fort utiles pour tricher. Une série de couleuvres invisibles s'extirpèrent de ses mains et prirent la direction du bois au loin, le vent était souvent porteur de nouvelles et c'était un adage qu'elle comptait utiliser dans le sens le plus littéral du terme. L'herbe se courba sous le premier passage des messagers éthérés, bruissant avec colère d'avoir été dérangée, puis ce fut le tour des feuilles et des troncs et après une bonne minute, Iris pivota son poignet pour ramener à elle les zéphyrs qu'elle avait dispersés dans la nature. Elle prit un moment de plus pour s'imprégner des informations qu'elle venait de recueillir.

    - Hmmm... Il semblerait que vous ayez raison, le vent est porteur de sueur et de cuir. Je ne sais pas combien ils sont, mais il y a bel et bien des invités inopportuns en face de nous.

    Les éviter était-il réellement une option ? Certes, Iris pouvait s'élever dans les airs et repousser tous les projectiles qu'un bandit pourrait aligner mais ce n'était pas le cas de Tess, et elle n'avait pas non plus la certitude qu'ils aient à faire à de simples mécréants venus voler leur pesant d'or. Le simple fait d'être dans la région et pire encore, à découvert, les rendait particulièrement vulnérables.

    - Je n'aime pas porter atteinte à la vie humaine... mais je doute que nous parvenions à les éviter, il faut nous préparer au pire. Et puis, ce ne serait pas très correct de les laisser saccager le terroir de vos futures histoires vous ne croyez pas ? Iris détestait la violence, mais il lui fallait reconnaître que c'était souvent un mal nécessaire dans ce monde imparfait qu'était Sekaï, et toutes les âmes ne naissaient pas avec un bon fond.

    Mais la demande qui suivit... Voilà une requête à laquelle elle n'avait pas de réponse claire à donner. Elle parlait toujours de la sorte, surtout par respect des autres et de son éducation ô combien lointaine, et même si elle refuserait de l'admettre, c'était aussi une façon de garder ses distances. D'un autre côté, elle n'avait pas le cœur de refuser la demande, Tess ne serait pas la dernière à la traiter de la sorte.

    - Je... J'essayerai. Pardonnez... Pardonne-moi, je n'ai pas l'habitude de faire ça. Elle toussa pour reprendre un semblant de stature avant de continuer. - J'imagine que ce n'est pas la première fois que v... que tu dois te confronter à des malandrins, je serais d'avis de longer le bois pour être à mon avantage mais c'est... toi qui connais le mieux leurs combines, si tu as un plan je m'efforcerai de suivre.


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  • Mer 25 Oct - 17:03
    Dissonance sauvage
    ──────────────── •• ────────────────
    Avec Iris Volenthyl


    Drôle de sentiment de déjà vu. Pas de ceux qui sont le symptôme d’une cocasse de pirouette exécutée par le cerveau, mais de ceux qui vous marquent la mémoire pour la vie.
    Il fallait croire que les braconniers, les contrebandiers, et autres criminels receleurs et moi avions une sorte de passif tacite. J’insistais : ce n’était pas moi qui avais un problème avec eux, mais eux qui en avaient un avec moi. C’était un complot ! Comment, sinon, pouvais-je être victime d’altercation avec eux deux fois en moins d’un an ?
    Au moins, cette fois-ci, on ne m’avait rien volé, et je devais bien admettre que je me laissais aller à des affabulations de mon esprit qui voulait mettre de la logique stupide là où seul un hasard railleur se plaisait à intervenir.

    Et Iris avait les bons arguments. J’étais loin d’avoir une âme héroïque, et mes gants étaient de leur côté loin de se sentir poussés par des élans protecteurs de la faune et de la flore, mais j’aimais frapper des idiots. Surtout des idiots qui m’ôtaient le pain de la bouche.
    Bien sûr qu’il fallait être idiot pour s’adonner à ce type d’activité ! Ces crétins n’avaient que la précarité pour allié. Mieux valait aller se casser le dos dans les champs de patates, comme d’honnêtes citoyens vivant dans le monde idéal mal travaillé sortant de la tête d’un conservateur qui ignore ce qu’est la vraie misère !
    Et je m’égarais dans des divagations sarcastiques. Finalement, ces mecs étaient surtout bêtes parce qu’ils allaient avoir la malchance de tomber sur nous.

    - Pourquoi pas. Allons se frotter à eux. Il m’est déjà arrivé de croiser la route de gaillards dans le genre. Ils ont l’air féroces comme ça, mais ce sont surtout de pauvres types habillés de guenilles dont le regard est déformé par la peur dès que ça se gâte.

    Je riais à ses difficultés pour abandonner le surplus de politesse qui encombrait nos conversations. J’aurais pu lui proposer de rester sur les vouvoiements si j’avais été un peu plus empathique, mais je n’en avais pas la motivation.

    Nous marchâmes encore quelques mètres jusqu’à ce que les arbres se fussent plus densément disposés. Il y avait de moins en moins de bestiaux qui fuyaient. Peut-être arrivions-nous après le spectacle, en tout cas, je n’entendais plus rien de particulier.
    - Tu les perçois, avec ta maitrise ?
    Je devais admettre qu’il y avait quelque chose de fascinant à voir Iris d’user des vents à des fins plus contrintuitives que ce que j’aurais pu imaginer. Je n’avais jamais pensé ma géomancie comme autre chose qu’une magie servant à balancer des cailloux, à creuser ou à sculpter. Peut-être y avait-il quelque chose de plus intéressant à dénicher de mon pouvoir. Un jour sans doute, travaillerais-je le sujet.
    - Attends, si ! J’entends quelque chose ! m’exclamai-je avant que la lumina n’eût le temps de répondre.

    Mes oreilles se hérissèrent au bruit d’un écoulement.
    Tout à coup, lorsque je ne me concentrai plus sur ces braconniers de pacotille, c’était l’appel d’une bonne toilette qui attirait mon attention.
    - Je ne sais pas où sont les types que tu as perçus tout à l’heure, mais le bain est prioritaire !
    À ces mots, je me dirigeais vers ce son qui me requinquait d’avance.

    La prudence, la prudence… Quand bien même elle était une notion de forte importance, mes penchants capricieux pour l’heure ne me permettaient pas de le prendre en compte.
    Nous arrivâmes aux abords d’une petite étendue claire cachée au milieu des arbres. Elle était un minuscule Eden perdu dans le bois d’où un large faisceau lumineux baignait la surface d’une auréole dorée.
    - Incroyable !
    Même si notre problème ne devait pas être bien loin, et même si Iris se montrait potentiellement réticente à ce que je m’abandonne à mes besoins sanitaires dans un moment pareil, je retirai mes vêtements et me plongeais à l’eau.

    Elle était si bonne, si limpide. Je m’y trémoussais nue comme un ver à frotter mes fringues avec un produit qui trainait dans mon sac pour enlever les taches de sang, et surtout pour en écarter l’odeur.
    - Enfin ! papillonnai-je toute d’insouciance, on ne risque rien, j’en suis sûre. Les contrebandiers doivent déjà être éloignés après tout. (C’était ce sur quoi je comptais, car pour une fois, plus que me taper dessus avec des gens, j’avais surtout besoin de me débarrasser de la délicate exhalaison putride du géomi de tout à l’heure)

    Ironie du sort : des rires gras commencèrent de résonner un peu plus loin. Je regardai Iris, circonspecte et fulminant de cette mascarade. De mes yeux, je l’enjoignais à se cacher. Sotte que j’étais, la seule solution que je trouvais était de plonger la tête sous l’eau jusqu’à ce que les hommes passassent leur chemin.
    - Un bon bain, rien que ça. J’ai besoin de me décrasser aussi, tiens, entendis-je à la sourde manière dont l’eau avait la capacité de vous faire percevoir les sons.
    Je les écoutai plaisanter comme de bien heureux pécores qui savouraient si rarement les petits plaisirs de la vie. Y’en avait même un qui pleurait. C’était affligeant.
    - Hier c’était des hypos, maintenant c’est un griffon… gémissait-il, l’air penaud, et si je pouvais le voir, j’aurais mis un sac de pièces d’argent sur le fait qu’il froissait son chapeau entre ses mains pour se donner consistance, j’ai failli y laisser la peau moi… Elle s’est pas laissé faire la bête… Pour ce que j’avais envie de la tuer en plus… C’est dégradant !
    - Arrête un peu de geindre. Tu crois que ça nous fait plaisir, à nous, de massacrer ces bestiaux juste pour revendre une corne ou une griffe abimée qu’on nous jette à la figure parce qu’elle est pas exploitable ? Aller va, bientôt ce sera fini tout ça. On aura tellement d’argent, avec le Béhémoth qu’on pourra…
    - Béhémoth par ci, Béhémoth par là… Putain, ça fait des semaines qu’on est sur ses traces, on le trouvera jamais, c’est chiant de t’entendre brailler là-dessus à la longue ! Il existe pas ! Tu l’as inventé dans ta tête de gros désespéré !
    - J’vais vraiment d’t’casser la gueule si tu la fermes pas ! Merde, pour une fois qu’on peut s’dét…
    - Ola les gars, c’est quoi ce bordel ?
    Bordel, je tenais plus.
    - Y’a un sac par terre, y’a quelqu…
    Et moi, de surgir de l’eau dans une bouffée braillarde d’oxygène.
    - Par les titans, elle est nue ! hurlait le pleurnichard en se cachant les yeux et rougissant à m’en faire exploser de rire.
    Six gaillards un peu trop frêles qui paraissaient ne jamais avoir vu de paire de seins de leur vie se tenaient tout vouté en hauteur, bien plus surpris de tomber sur des gens que je n’aurais pu le croire.



    ♪ Thème ♪ :


    Dors sous les étoiles au son des cordes pincées,
    Tu te lèves aux aurores et déjeunes autour d'un feu.
    Ma plume se délie d'encre sur tes récits heureux.
    Partageons un morceau de route sur ces sentiers éclairés.

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  • Mar 31 Oct - 11:48
    Dissonance sauvage [PV Tess]
    Décidément, Iris semblait attirer à elle toutes les plus grosses têtes en l'air de la République. Prudence était de mise et pourtant, à peine l'orée du bois atteinte que l'attention de sa partenaire se voyait détournée par le son de la divine providence. Toutes les précautions volèrent en éclat tandis qu'elle se ruait vers l'origine de cet appel, à croire qu'elle faisait exprès de piétiner tous les rameaux tombés par terre que ses pieds pouvaient fouler. La lumina l'aurait bien mise en garde mais elle n'aurait fait que rajouter de l'huile sur le feu en lui hurlant après, surtout que la géomancienne, de son côté, ne se privait plus de parler à voix haute alors qu'elle progressait à toute vitesse entre les arbres.

    - Nom d'un champa, ce n'est pas le moment de... Les réprimandes se coinçaient dans sa gorge. Il n'y avait rien à faire, Tess ne l'écouterait pas et elle ne pouvait se permettre d'attirer encore plus d'attention sur leur position, elle ne pouvait que suivre et prier qu'elles ne tombent pas dans un guet-apens par inadvertance. Et pour couronner le tout, impossible de se concentrer sans perdre sa partenaire de vue, elles couraient droit vers un désastre qu'elle ne verraient même pas venir.
    Il ne fallut pas moins d'un petit miracle pour qu'elles atteignent leur destination en un seul morceau et il était indéniable que la clairière dans laquelle elles venaient de déboucher aurait pu en valoir la peine dans l'esprit de certains.

    Une trouée dans le couvert forestier avec une mare en son centre, un disque luisant de reflets dorés, alimenté par un ruisseau somnolant. Une vue de rêve entre les arbres, un coin de paradis oublié des hommes, une oasis inespérée pour les voyageurs perdus et esseulés... Un lieu à découvert qui passerait difficilement inaperçu des bandits s'ils venaient dans cette direction, et cette sotte qui n'en avait cure et qui bondissait dans la mare. - Pour l'amour de... Tess ! Sort... sors de là, c'est une très mauvaise idée ! s'efforçait-elle de dire sans trop élever la voix, mais ses paroles tombaient manifestement dans l'oreille d'une sourde qui balayait les avertissements d'un revers de main. - Inconsciente, on ne sait pas où ils sont, ce n'est pas à ça que je pensais en parlant de plan tout à l'heure !

    Et ce qui devait arriver arriva, elles furent prises au dépourvu par le bruit caractéristique des hommes au milieu des arbres. Oh, comme la lumina aurait aimé passer un savon à sa partenaire trop enjouée, d'abord pour cette décision proprement stupide, et une seconde fois parce que cette tête en l'air lui enjoignait à présent de se cacher du regard, oubliant totalement l'aura lumineuse qui trahissait sa présence à quiconque avait l’œil, ce que des contrebandiers auraient certainement. Elle n'eut d'autre choix que de filer en hauteur, dissimulant ses traits dorés dans la cime des arbres pour les confondre avec le soleil tout en bougonnant d'exaspération intérieure.

    Si elle n'avait pas été aussi empressée... et un peu moins éloignée, sans parler de la fatigue magique qui ne s'était pas encore complètement retirée, elle aurait pu conjurer une bulle d'air pour aider sa sotte acolyte désormais coincée sous la surface liquide. En l'état, elle ne pouvait qu'observer et prier que ça ne dégénère pas, un espoir idyllique qui n'allait pas tarder à être étouffé. Elle les entendit mentionner leurs trophées ainsi que le but ultime de leur présence en ces lieux. Un béhémoth ? Ça ne veut rien dire pourtant, sont-ils vraiment à ce point des amateurs ? Elle aurait bien vite la réponse à sa question parce qu'une remarque se fit entendre sur le sac de Tess, suivie de Tess qui crevait la surface de l'eau dans un effort suffocant de récupérer une goulée d'air frais à la surprise générale des six malandrins.

    Tant pis pour les politesses, Iris devait agir si elle ne voulait pas voir la clairière se transformer en scène macabre, mais que pouvait-elle faire pour sauver une situation aussi désastreuse ? Alors qu'elle s'élançait vers le sol, un éclair de lucidité la frappa. Nul besoin d'en venir aux armes, elle avait accumulé des capacités théâtrales au cours de son existence, des capacités qui allaient pouvoir lui servir si elle jouait intelligemment.
    Dans un coup de vent tonitruant, elle piqua vers la mare avec ses ailes de lumière déployées, soulevant écume, brins d'herbes et de cheveux en arrêtant sa chute au-dessus de Tess. Si on oubliait l'odeur nauséabonde qu'elle pouvait dissimuler avec sa maitrise de l'air, elle était une figure mystique tombée du ciel pour protéger sa demeure recluse. D'une voix ferme, elle énonça :

    - Qui vient interrompre la quiétude de ma clairière ? Parlez, mortels !

    Les rais dorés qui émanaient de sa peau se solidifièrent pour former des piques éthérées pointant vers les six responsables. Le rire bruyant du plus proche des bandits s'étrangla dans sa gorge et il tomba à la renverse sous le choc aérien. Les autres reculèrent d'un pas et le plus téméraire du lot empoigna son arc, une arme tortueuse en bois d'if faisant presque sa taille. Un acte instinctif, mu par la peur plus que la raison. Ils étaient impressionnables et la lumina n'allait pas s'en priver.

    - Impudent, est-ce ainsi que tu parles de ma petite sœur ? Si ton sang n'était pas une telle insulte à la verdure qui occupe les lieux, j'aurais déjà fait rouler ta tête ! Hors de ma vue si tu tiens à ta misérable vie !
    - S... Sorcière !

    Le gaillard à l'arc encocha prestement une flèche avant de faire siffler son arc mais le projectile n'atteignit jamais sa cible sa cible, il fut stoppé net à quelques mètres du cou de la lumina, immobilisé par une barrière invisible. Le malheureux ne demanda pas son reste et prit ses jambes à son cou, suivi de ses compagnons. Iris resta figée là quelques instants sous le regard incrédule de Tess, et quand elle fut certaine que les malandrins s'étaient suffisamment éloignés, elle se laissa tomber dans la mare dans une fameuse éclaboussure, encore habillée.
    Elle finit par ressortir la tête de l'eau en riant avant de s'exclamer.

    - Tu m'en dois encore une, Tess. On a de la chance que ces idiots ne soient guère plus que des gamins un peu trop téméraires. Puis son ton devint plus grave. - Et c'est bien ce qui me fait peur. Ce n'est pas un simple arc qui va abattre un griffon, ces créatures majestueuses demandent des aptitudes hors du commun pour être domptées. Et c'est sans parler de leur histoire de béhémoth, ils ne semblent même pas savoir ce qu'ils pistent. Il y a forcément quelqu'un de plus compétent qui ne se fera pas avoir par un simple coup de théâtre.

    Toutefois, elle devait bien avouer que la sensation de l'eau sur son visage était agréable, et maintenant qu'elle avait elle aussi passé le cap, autant aller jusqu'au bout et prendre ce bain dont elle avait aussi besoin. Elle laissa ses mèches d'argent glisser sur la surface d'eau avant de se rappeler qu'elle n'avait même pas retiré ses bottes. Oh et puis zut, ce n'était pas la première fois qu'elle s'adonnait à ce genre de pratiques et dans le pire des cas, elle rachèterait une paire. Elle finit tout de même par reprendre après quelques minutes.

    - Il vaudrait quand même mieux ne pas traîner. S'ils reviennent, ils ne seront pas aussi crédules et j'ai peur qu'on ait à faire à quelqu'un de plus dangereux encore qu'une araignée géante. Nous devons quitter ces bois tant qu'il en est encore temps. Dépêche-toi de te rhabiller, je nous ferai sécher en chemin.

    Échanger des politesses à coups de phalanges dans la figure était une chose, se frotter à une force inconnue en était une autre. Quelque chose ne tournait pas rond avec ces malfrats et Iris n'avait pas envie de rester pour découvrir quoi. Le couvert des arbres n'était pas sûr, elles devaient retrouver les plaines dégagées pour éviter les mauvaises surprises, et une pause ne leur ferait pas de mal non plus après une matinée aussi agitée. Iris se dépêcha d'attraper sa valise avant de finir.

    - Tu sais, si on m'avait dit que je devrais un jour imiter un esprit de la nature en colère pour faire peur à des gens, je ne l'aurais pas cru. Allons-y, c'est beaucoup trop calme ici.

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