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  • Jeu 24 Aoû - 22:33


    Le soleil qui défile à toute vitesse entre les feuilles des arbres drape d’un kaléidoscope lumineux la route en terre parcourue par une diligence élaborée. Le véhicule transporte son prestigieux passager avec rapidité vers un endroit pourtant ô combien moins renommé, mais pas moins lugubre que son résident habituel. Zelevas d’Élusie Fraternitas, la tête posée contre le revêtement molletonné de sa voiture, regarde le paysage se dérouler devant lui sans broncher, un air ennuyé non pas par le désoeuvrement du trajet, car il a toujours de quoi s’occuper, mais par les difficultés qu’il a rencontré dernièrement avec le Conseil des Gardiens, c’est à dire l’assemblée des différents Directeurs de la SSG, la plus grande société non pas de la République, mais de Sekaï tout entier. Le grondement en arrière plan des roues sur la terre battue le berce doucement tandis qu’il prend une pause des documents administratifs qu’il lit avec flegme, le reste du dossier déposé sur le siège en attendant qu’il progresse dans son analyse des feuillets. Quand la carriole ralentit enfin pour venir s’arrêter complètement devant un portail, la tête du Sénateur se redresse et il ouvre sans plus attendre la portière du véhicule, Zelevas se retourne ensuite pour soulever la banquette et prendre dans le coffre la lourde boite remplie à rabord de paperasse. Son dos le lance en signe de protestation alors qu’il descend précautionneusement de la voiture pour ne pas tomber et qu’il cale la boîte contre lui-même pour fermer la portière. En se retournant, n’importe qui aurait une certaine angoisse en mettant les pieds ici, mais ce n’était pas la première qu’il venait au laboratoire du Docteur, il avait surveillé l’avancée des bâtisseurs venus construire l’endroit des fondations à la dernière tuile de la charpente en un temps record, la magie et l’argent aident bien à accélérer les constructions. Malgré le fait que le bâtiment en lui-même est tout neuf, chaque fois qu’il vient ici il a l’impression qu’il est laissé un peu plus à l’abandon par le manque d’entretien des carreaux de plus en plus sales ou des herbes qui poussent de plus en plus haut à l’entrée. Enfouis au coeur des montagnes et de la forêt à mi-chemin entre Justice et Courage, le laboratoire est bien caché par les arbres qui le dissimulent et les couleurs ocres et beiges de sa pierre, inhabituelles pour la République, n’attirent pas souvent les yeux observateurs. La bâtisse est impressionnante avec ses deux tours qui l’encadrent et son entrée protubérante au milieu de la façade, mais elle l’est encore plus quand on sait que l’étage visible depuis l’extérieur n’est rien en comparaison de l’iceberg que sont les sous-sols de l’endroit.



    En approchant des portes de l’entrée, Zelevas souffle en portant la caisse mais il aperçoit un des chercheurs du Projet Palladium, le type en blouse entrouverte est dehors, juste devant le péron, adossé au mur entrain de fumer une cigarette, en apercevant le Sénateur il met sa clope à sa bouche et se propose pour l’aider.

    ”Bonjour Sénateur, laissez-moi vous débarrasser.”

    ”Non ça ira.” Zelevas pose la boîte à terre et se redresse en joignant ses mains à ses vertèbres endolories. ”Barlone c’est ça? Comment allez-vous?”

    Le scientifique est ici non seulement pour assister le Docteur dans ses travaux, mais surtout pour apprendre de lui et accélérer l’avancée du Projet Palladium, le personnel recruté pour plancher sur cette recherche colossale a été démarchée secrètement par le Sénateur et ses contacts au fil des mois. L’homme aux cheveux blonds tire sur sa cigarette en silence, un rictus moqueur sur le visage en entendant la question, comme si la réponse était évidente. Elle l’est peut-être.

    ”Comme ça peut aller. C’est…” Il marque un temps d’arrêt pendant lequel Zelevas peut voir des souvenirs défiler devant les yeux du jeune chercheur. Un air de dégoût suinte sur son visage.  ”Dur. Ça a ses moments de doute. Parfois je me rappelle plus pourquoi on fait tout ça.”

    ”Je sais que les recherches sont… questionnables. Mais les avancées que vous faîtes sont inestimables, les vies qui sont données pour la Science ici même, permettront de sauver celles de demain partout en République.” Zelevas s’approche du gaillard pour poser une main ferme sur son épaule en le secouant gentiment. ”Le progrès, le vrai progrès, ne se mesure pas à l'effort des acteurs qui y travaillent, mais à ce qu'ils sont prêts à sacrifier pour l'obtenir fiston.”

    ”Mmh.” Cette phrase il l’avait déjà entendu pendant son entretien de recrutement, s’il était d’accord sur le principe, il avait découvert ces derniers mois la difficulté à se rattacher à cette conviction une fois en situation réelle. ”C’est ce qu’on dit. Pourtant c’est parfois pas facile de regarder certains des types qu’on nous amène et de leur dire les yeux dans les yeux que… que…” À nouveau, il semble replonger dans des souvenirs atroces.

    ”La vision est difficile à avoir quand on est sur le terrain, je suis bien placé pour le savoir. Le recul, ce n’est pas évident. Ça prend du temps, de l’expérience.”

    ”Hhh” Un simple soupir de fatigue chronique, le poids des horreurs qui devient un peu plus lourd sur les épaules. ”Si vous cherchez le Doc il est à l’étage.”

    ”Merci, et que dit cette expression déjà? On ne fait pas d’omelette sans casser des os?”

    Un ricanement nerveux, névrosé s’échappe de Barlone, son sourire affiche un brin de folie et ses yeux écarquillés démontrent la résignation à laquelle il se livre pour continuer à avancer.

    ”Ça doit être ça ouais.”

    Après avoir jeté sa cigarette par terre et écrasé le mégot, il donne un coup de pieds dedans pour l’envoyer dans les graviers qui bordent les murs, rejoindre les autres nombreux mégots éparpillés entre les pierres. L’endroit pourrait vraiment bénéficier d’un petit coup d’entretien, mais pour quoi faire? Zelevas reprend sa caisse et ils rentrent ensemble à l’intérieur, l’un descendant les marches au sous-sol, l’autre montant à l’étage en grommelant d’effort. Une fois parvenu à la salle de repos, le Sénateur et mécène du maître des lieux vient directement au bureau désert du Docteur, ne voyant pas le médecin il part juste du principe qu’il ne doit pas être loin, se mettant à parler à forte voix pour se faire entendre où qu’il soit.

    ”Bonjour Docteur. Je vous apporte un peu de lecture aujourd’hui.” Il dépose la caisse sur le bureau et commence à déballer les différentes chemises, livres et dossiers qu’elle contient en attendant que le soigneur le rejoigne. ”Rapports d’autopsie de l’hôpital de la Croix Bleue de Liberty, un écorché d’anatomie sur un des pegasus de Magic qui vient de mourir, une thèse sur…” il plisse les yeux pour lire les mots inscrits à la va vite sur l’étiquette. ”L’impact de la magie de glace sur l’oncogenèse embryonnaire terminale, quoi que cela signifie, le dernier livre d’un érudit de Melorn sur l’alchimie, quelques numéros de l’Hebdo Républicain…” il est probable que ceux là finissent comme papier hygiénique. ”Des recueils d’herboristerie de la flore des Îles Paradisiaques et… un atlas des espèces invasives du Reike. Je vous ai également ramené les dossiers sur les prochains profils que je peux vous faire parvenir, la sélection est…” Pris d’un doute, Zelevas relève la tête de la pile de dossier et se retourne, le Doc ne s’est toujours pas manifesté, ni par télépathie ni physiquement. ”Docteur? Doc, vous êtes là?”
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  • Ven 25 Aoû - 18:04
    En ce délicieux jour, le sénateur nous rendait finalement visite. En cette belle journée, les efforts de plusieurs longues semaines de travaux étaient enfin payants. Aujourd'hui, nous allions pouvoir présenter à Zelevas les résultats du projet Palladium à celui qui l'avait financé. Si je n'avais jamais douté de la réussite du projet et de son efficacité, je devais avouer avoir eu mes doutes quand au maintien du financement de la part du vieillard ainsi que de la survie, non pas des sujets, mais des laborantins chargés de m'accompagner dans ces lourdes expériences. Parmi tous ces scientifiques triés sur le volet, beaucoup avaient fait preuve aux fils des tentatives de retenue, de doutes. Tous avaient été écartés lorsqu'ils les avaient exprimés. Je refusais systématiquement de travailler avec des imbéciles à la morale vacillante. Qui se disaient prêt à tout avant de finalement renoncer car la vue du sang et les hurlements stridents leur rappelait une éthique qu'ils avaient pourtant brisé au moment où ils avaient postulé auprès du sénateur. Je n'éprouvai pour leur condition aucune pitié, aucune compassion. Ils n'étaient que des rebus à jeter sur le côté et à oublier. Ils voulaient être éthiques? Qu'ils aillent se masturber intellectuellement avec tous les autres savants de Magic. Là bas, l'intelligence et le cran seraient surement bien plus présent que les créatures mythiques qui s'y trouvaient prétendument.

    Quand le vieillard au pas lourd entra finalement dans mon bureau, j'étais occupé derrière une étagère. Après une légère manipulation de réactifs, plusieurs bocaux se sont retrouvés projetés en arrière et il me fallut donc, de fait, déplacer cette dernière afin d'aller les récupérer ou, au pire, de m'assurer de la destruction des organes libérés de leur liquide de conservation. Ainsi, j'écoutai le sénateur qui se déplaçait comme chez lui et qui commençait à déballer divers rapports et parchemins sur mon bureau déjà habituellement trop peu ordonné. Si quelques rubriques qu'il me décrivait étaient intéressantes, je devais avouer que d'autres comme ce qui concernait l'herboristerie me laissaient légèrement dubitatifs. Mais ce qui me marquait le plus, en vérité, c'était le fait que Zelevas vienne m'apporter cette caisse directement à l'étage, plutôt qu'au niveau de la bibliothèque située au rez de chaussée. Si je lui avais prédit un peu d'exercice pour ses vieux os, je n'imaginai cependant pas la livraison de courrier dans ses prérogatives. Enfin. Il était libre de faire cela si ça lui plaisait. D'autant que l'attention, elle, était appréciable. Me décalant légèrement, toujours dans l'obscurité, je le regardai relever la tête pour se rendre compte que je ne m'étais pas encore manifesté. Un sourire amusé glissa sur mes lèvres, tandis que je laissai enfin mon esprit entrer dans sa boite crânienne.

    * Bonjour Zelevas. Oui, je suis là. *

    Sortant de la pénombre tel un oiseau de proie, je repoussai doucement l'étagère contre le mur avant dépousseter doucement mon manteau de cuir puis de venir serrer la main du politicien.

    * Merci pour les documents, je les lirai plus tard. J'espère que la route fut bonne. Et si elle ne l'était pas, ce que vous allez voir vous permettra surement de vous changer la tête *

    Sans plus de cérémonie, j'invitai donc le sexagénaire à me suivre. Quand il eut, enfin, quitté mon bureau, je vins fermer ce dernier avant de guider Zelevas au travers des couloirs de l'étage.

    * Le projet est une parfaite réussite. Tous nos tests avec Mortifère ont été un franc succès et je dois avouer que je place de nombreux espoirs en ses futurs déploiements. Lors de nos dernières expériences, le sujet a également prouvé l'efficacité de sa loyauté à la République ainsi que sa réactivité et réflexion face à des situations particulièrement complexe. Vous allez l'appréciez, j'en suis certain. De plus, et malgré les expériences réalisées sur lui, nos costumiers et artisans ont travaillé pour faire en sorte de transformer cette... Arme.. Non, ce soldat, en une entité purement présentable au public. *

    Nos pas nous menèrent alors au rez de chaussée puis, apercevant la porte, je me retournai finalement vers le sénateur.

    * Inutile de vous faire descendre aux sous-sol, Mortifère nous rejoindra directement au niveau de la salle d'auscultation à cet étage. Venez. *

    Ce n'était pas une question de faire éviter à mon visiteur les sous-sols. Zelevas était un habitué, outre le fait d'être le mécène principal de mes expériences. Non, si je souhaitai lui épargner la descente, c'était principalement pour son propre confort. Après tout, l'arthrose était un mal terrible et même si je lui procurait souvent des décoctions, je ne pouvais m'assurer qu'il prenait bien ses produits pour les rhumatismes. Menant donc mon invité jusqu'à la fameuse salle d'auscultation, nous en profitâmes pour saluer les différents chercheurs qui croisaient notre route. Enfin. on... Zelevas surtout.

    Arrivant donc finalement dans la pièce, je guidai le sénateur jusqu'à un fauteuil en l'invitant à s'asseoir, tandis que je me dirigeai vers le bureau d'auscultation. En principe, les laborantins étaient allés se rendre vers le sujet pour l'équiper et le préparer et normalement nous n'allions pas avoir à attendre trop longtemps. Dans le doute, je m'adressai de nouveau au sénateur.

    * En attendant, Zelevas, quoi de nouveau dans le monde merveilleux de la politique? Oh et, vous désirez boire quelque chose? Je peux demander à ce qu'on vous apporte une boisson si tel est votre souhait. *
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  • Ven 25 Aoû - 19:22
    Il entends la voix du Docteur dans son crâne avant de le trouver, c’est toujours un peu agaçant de tâtonner à chaque fois autour du médecin, il fait rarement du bruit en se déplaçant et l’absence de repérage spatial quand il parle n’aide pas à suivre ses déplacements, heureusement pour le Sénateur pris par surprise, le bruit de l’étagère remise en place lui donne une indication sonore. En se retournant, il sert la main du Docteur, son gant blanc en coton contrastant avec celui en cuir sombre de son poulain. Le Doc prend la parole et apporte immédiatement les bonnes nouvelles que Zelevas souhaite entendre, il y a du neuf, et apparemment ce sont de bons signes. Déjà six mois que le Projet Palladium dure, bien plus si on compte également les années de réflexions du Sénateur avant ça, depuis les premières étapes de la construction du laboratoire au recrutement des différents personnels impliqués, les soldats sujets de test, les façonneurs ayant travaillé sur les prothèses, les matières premières acheminées, les chercheurs en science, en magie, en médecine, les efforts inlassables du Docteur, c’est une montagne de travail qui finit apparemment par payer.

    ”De votre bouche Doc je préfèrerai que vous évitiez de me parler de changement de tête, la mienne me convient très bien.” Un petit rire accompagne son trait d’humour, il s’est habitué à entendre le silence du mutisme en seul retour.

    Ils sortent ensemble du bureau pour revenir à travers les couloirs de l’étage pendant que le Docteur parle de la conclusion des expérimentations sur Mortifère, le nom de code d’Abraham de Sforza. Cet individu n’avait en rentrant dans le projet qu’une seule et unique chose de remarquable, sa loyauté envers la République, le reste de ses performances, de ses capacités, de ses aptitudes étaient tout bonnement médiocres, il aurait été impossible de prévoir que parmis tout les profils sélectionnés pour subir les lourdes transformations, opérations et traitements du Doc’, c’était lui qui sortirait du lot. Les explications que lui fournisse le chef du projet sur les phases de tests sont intéressantes, ainsi il sait réfléchir correctement, c’est parfait, une des peurs de Zelevas était de se retrouver avec une arme de destruction massive incapable de discerner allié d’ennemi, si les choses en étaient venues là, le résultat aurait toujours été utile mais beaucoup moins présentables.

    ”Bonjour Corinne.”

    Le lapsus du Docteur n’est pas si loin que ça de la réalité de toute façon, Mortifère est bel et bien une arme, ce n’est plus un soldat, un soldat possède un droit de rétractation, peut démissionner, prétendre à une retraite, pas Mortifère. Son corps n’est plus sa propriété, depuis l’instant où il a signé le contrat qui l’a engagé dans ce projet, il appartient actuellement à Zelevas, et celui ci l’espère, un jour il appartiendra à la République, voire au deux à la fois si ses plans de campagne aboutissent. Il doit l’admettre, le fait que le sujet soit présentable est un plus non négligeable que Zelevas apprécie tout particulièrement, plus la mécanique sera brillante et rutilante, plus il sera facile de le vendre à la GAR et aux instances républicaines concernées.

    ”Bonjour Mills.”

    Le Docteur invite ensuite le Sénateur à patienter avec lui dans la salle d’auscultation du rez-de-chaussée, il doit s’estimer heureux de ne jamais avoir eu besoin de s’allonger sur la table clinique qui trône sordidement au milieu de la salle, et pour attendre il préfère plutôt s’asseoir sur le tabouret à côté. Un grognement quand il plie ses genoux un peu trop fort à cause de la hauteur trop faible du siège, il soupire en haussant un sourcil faussement interrogateur, le Doc’ doit vraiment être de bonne humeur et terriblement excité pour faire semblant de s’intéresser à lui. D’ordinaire il ne gaspille pas l’effort.

    ”Un whiskey, sinon un simple verre d’eau fera très bien l’affaire. Eh bien, les Humanistes sont toujours autant les furoncles de l’humanité mais tant qu’ils me font gagner des voix et qu’ils grossissent les nombres à mes discours je ne vais pas me plaindre, mon alliance avec la Sénatrice Aiwenor se porte à merveille mais j’ai un peu de mal à lui faire comprendre que faire les tournées des tavernes et des ports en campagne ne lui fera pas remporter ses Primaires, et les sondages me donnent gagnant à Justice et Courage contre Siegfried mais pas à Liberty, donc je vais devoir aller batailler là bas pendant quelques temps avant le début des votes.” Accueillant un verre de bourbon avec gratitude, il demande ensuite. ”Et vous, quoi de nouveau dans le monde merveilleux de la Science et de la Médecine?”

    En guise de réponse, il entend du bruit en direction de l’entrée.
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  • Dim 27 Aoû - 4:01
    A force de marquer chaque jour d'une pierre blanche, le calendrier personnel de Mortifère allait finir par devenir illisible.

    Pourtant, cette nouvelle occasion de briller méritait qu'il s'y attarde avec tout autant d'attention que les défis des semaines passées. Aux confins du sordide laboratoire qui l'avait vu renaître, le simple soldat devenu véritable égide républicain s'avançait avec une fierté si absolue qu'elle lui conférait une aura de pure noblesse. Accompagné par une poignée d'assistants qui portaient d'immenses bagages noirs faits d'acier et de cuir, le militaire s'avançait d'un pas décidé dans les couloirs de sa demeure d'emprunt et, tout en inspectant les lieux, un vent de curieuse nostalgie sembla le porter.

    N'était-il pas étrange de ressentir une telle affection pour un lieu si cauchemardesque ? Il avait été bercé ici par les pleurs des uns, les hurlements des autres. L'un de ses voisins, pourtant lui aussi inscrit au programme militaire, avait tenté un beau jour par tous les moyens de détourner ses facultés en matière de magie régénérative, ce afin d'accroître la longueur de ses ongles afin de pouvoir se trancher la gorge. C'était une méthodologie qui n'avait pas porté ses fruits, mais ses efforts avaient toutefois été récompensés : il avait trouvé la mort dans une violente explosion d'acide, auquel on l'avait pourtant cru résistant. Un échec parmi tant d'autres.

    Si Mortifère savait ces trop nombreuses anecdotes plus atroces les unes que les autres, il ne parvenait pas néanmoins à ressentir pour les âmes damnées que l'on avait emprisonné pour lui la moindre compassion. Était-ce bien lui qui avait développé pour la vie humaine un tel mépris ou est-ce que cette mystérieuse transformation n'était que l'un des symptômes ayant suivi sa métamorphose ? La question ne fit que lui traverser l'esprit, car lorsque l'un des laborantins vint ajuster l'un des coins de son manteau sans le consulter, le contact le ramena à la réalité de la situation. Il n'était aujourd'hui pas question de se perdre en errances philosophiques. Il y avait à faire.

    S'approchant enfin de l'escalier séparant les limbes et le monde réel, Mortifère prit une grande inspiration et s'engagea sur la première marche, réévaluant à chacun de ses pas son potentiel discours d'introduction ainsi que la façon de se présenter au Sénateur Fraternitas. Ce dernier avait sans doute suivi le projet d'un œil inquisiteur et empli d'espoir, mais c'était la toute première fois depuis la conclusion de son programme d'entrainement qu'il avait l'occasion de s'adresser aussi personnellement à l'un de ses plus grands bienfaiteurs. Le soldat n'était certes pas homme à céder face au trac, mais il devait reconnaître toutefois qu'il ressentait une certaine nervosité en anticipant cette conversation si importante à ses yeux. Il était hors de question également de décevoir son fantastique mentor, celui qui lui avait justement offert l'opportunité d'être ainsi révélé aux yeux des puissants.

    Une dernière marche, puis la porte fut poussée par deux assistants. Enfin, ils se firent face.

    Silencieusement, Mortifère pénétra dans la pièce où se tenaient les deux illustres personnages. Vêtu de son long manteau décoré d'or que surmontait sa fidèle cape bleutée ornée du sigle républicain, le géant offrit au Sénateur un sourire courtois puis ses yeux bleutés s'illuminèrent et, tout doucement, ses cheveux comme sa cape commencèrent à flotter, voletant doucement alors qu'une force invisible les tiraient vers le haut.

    Il salua le Docteur puis Zelevas par une brève révérence tandis qu'autour de lui, les assistants s'affairaient à déverrouiller les malles, qu'ils inclinèrent ensuite pour les redresser en diagonale. Plutôt que de se fier à l'habituelle procédure, le militaire avait choisi de voir les choses en grand.

    Les malles furent ouvertes et une impulsion télékinétique vint brusquement sortir les immenses prothèses des valises qui les contenaient. Aimantées par magie jusqu'à leurs socles, les bras du cerbère s'imbriquèrent parfaitement, l'un après l'autre, dans un claquement intense de plauqes d'acier entrechoquées. Prenant immédiatement le contrôle de ses bras, le prototype fit jouer l'ensemble de ses articulations dans une symphonie de bruissements mécaniques. Sa performance accomplie, il approcha du Sénateur et s'inclina bien bas, tout en prenant la parole :

    "Sénateur Fraternitas, c'est un immense honneur pour moi."

    Il se redressa et posa ses iris luisants sur le Docteur, qu'il gratifia quant à lui d'un hochement de tête.
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  • Dim 27 Aoû - 4:41


    Il est difficile de décrire la sentiment que Zelevas ressenti en voyant Mortifère apparaître dans le cadre de la porte. Assis sur le tabouret de la salle d’auscultation avec le bourbon à la main, il redescend le verre porté à ses lèvres mais sa bouche demeure pourtant entrouverte de surprise, il savait pourtant à quoi s’attendre, ils avait suivi tout le processus de fabrication de ce soldat. De la conception des prothèse à la liste des opérations nécessaires, de l’importation des matières premières au recrutement du personnel, de la première heure, à cet instant présent. Et maintenant l’incarnation de son rêve républicain se tient là, debout devant lui, en chair et en os. Quelle sensation singulière qu’est celle de voir son rêve manifesté en réalité concrète de chaire et de métal. C’est une émotion bien plus forte qu’une simple satisfaction, un sentiment d’accomplissement puissant, il avait fait ça, il avait crée cette chose, en un sens, Zelevas ressentait à peu près la même sensation qu’un père à qui on vient déposer le nouveau-né emmailloté dans ses bras. Tandis que les yeux bleutés de la bête s’illuminent et que sa cape s’envole par magie, les coffres transportés par les assistants du Docteur s’ouvrent tout seuls et les prothèses, les pièces maîtresses… -non, c’est Mortifère lui-même la pièce maîtresse, ce magnifique résultat de tant d’efforts- viennent léviter jusqu’aux épaules d’Abraham pour se verrouiller dans ses socles greffés. L’arme humaine fait ensuite quelques pas en direction du Sénateur toujours bouche-bée et s’incline aussi bas que possible en le saluant, avant d’enfin se retourner vers le Docteur. Le son de la voix du soldat tire Zelevas de son hébétement et le vieillard bafouille l’espace d’une seconde dans sa barbe, avant d’enfin parvenir à sortir un

    ”Garde à vous soldat!” un peu trop fort. Il a encore un peu de mal à contenir son excitation, mais ses instincts de politicien reprennent rapidement le dessus et son visage se fait de marbre.

    Zelevas prend appuis sur la table de consultation juste à côté de lui pour se relever plus facilement, il pose le verre de bourbon dessus et fait ensuite face au soldat sans dire un mot, le dévisageant attentivement, il regarde longuement chaque aspect de Mortifère, son regard bleu acier au même niveau que les yeux bleus littéralement étincelants du bonhomme. Il baisse la tête pour l’ausculter du regard, admirer la prouesse d'ingénierie et de médecine qui a permis à cet homme de se tenir debout devant lui, ses prothèses, ses ajouts en ferraille, ses augmentations corporelles, ses injecteurs. Le Sénateur fait quelques pas pour tourner autour du soldat entrain de saluer, le Docteur n’avait pas menti, il est présentable, rutilant, il saura sans aucun doute acheter les généraux et les autres officiers de l’armée, reste à savoir comment le vendre au gouvernement, mais ça viendra. Revenant par l’autre côté devant Mortifère après en avoir fait le tour, l’inspection de Zelevas s’arrête l’espace d’un instant sur la gravure qui figure sur l’épaule gauche du prototype, là où une plaque d’or porte l’insigne de trois lettres auxquelles il a lui-même dédié sa vie: FRN. La tentation est forte de les caresser du bout des doigts, mais il n’en fait rien, pas encore. Le Docteur a prétendu que les capacités de Mortifère étaient sans appel, et s’il a toute sa confiance envers le médecin en matière d’anatomie et de biologie, il préfère vérifier par lui-même la compétence martiale de cette arme d’exception.

    ”Garde ton honneur pour le moment.” Zelevas se retourne vers le Doc’, ses yeux dévient pour la première fois de Mortifère depuis qu’il est entré dans la pièce. ”Je demande d’abord à voir une démonstration.” Puis à nouveau vers le miracle sur patte. ”Repos soldat. Tu vas me montrer ce que tu as dans le ventre, rend moi fier je compte sur toi.”

    Il sait quel traitement psychologique le Docteur a réservé au gamin, une lobotomie aurait laissé plus de liberté de pensée que ce qui a été infligée à Abraham de Sforza, une loyauté sans pareil pour la République avait été renforcée à grand coup de ce que beaucoup qualifieraient de torture psychologique, mais que les mieux avisés et les plus prudents appelleraient plutôt “rééducation morale”. Zelevas doit encore comprendre comment fonctionne cet individu, voir l’étendue de sa transformation de personne à arme, à quel point il est malléable, influençable, létal. Aussi ne préfère-t’il pas se confondre en compliment avant d’être sûr que le projet est une réussite totale.

    ”Je vous laisse ouvrir la voie Docteur.”
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  • Dim 27 Aoû - 15:29
    Allant chercher une bouteille d'alcool qui trainait sur le bureau, j'en versai le contenu dans un verre propre avant de me diriger vers Zelevas pour lui offrir. Si je n'étais pas consommateur d'alcool, il m'arrivait d'en servir aux patients les plus nerveux afin d'apaiser leurs craintes et, surtout, pas mal de mes congénères présents au laboratoire se complaisait dans la saveur légèrement sucrée et brulante du bourbon. Quand le verre fut enfin dans les mains du sénateur, je l'écoutai silencieusement tandis qu'il me racontait les dernières informations concernant la vie politique républicaine. Je devais avouer que mon intérêt pour cette dernière était particulièrement limité mais, par politesse, je pris tout de même note d ce qu'il me disait. Après tout, si je devais un jour éliminer un politicien ou en épargner un autre, mieux valait-il que je me souvienne des familles et des différents partis. Quand il me retourna sa question, j'haussai les épaules avant d'aller ranger quelques papiers qui trainaient sur le bureau de la salle. Principalement des ordonnances.

    * Et bien... Beaucoup de choses. Notamment ce que vous allez bientôt voir. Pour le reste, je suis récemment parvenu à mettre au point un système d'extraction sanguine évitant l'utilisation de moyen trop volumineux. Un peu à l'image des sangsues, ce mécanisme comporte une multitude de petites lames venant scarifier la peau des sujets tandis qu'une pompe vient créer un appel d'air, suçant le sang perlant au niveau des plaies et l'emmenant dans le tube de réception. Il suffit ensuite de refermer le tout pour éviter la perte de raisiné. Outre cela, nos méthodes ont permis l'évolution de nombreux moyens d'anesthésie et de greffes. En somme, je ne compte plus vraiment les nombreux progrès que nous avons fait. Et si le trépané reste un moyen efficace pour altéré les fonctionnements du cerveau, j'ai pu parfaire les mélanges chimiques pour jouer sur les intentions et souvenirs d'autrui. Peut-être pourrais-je bientôt vous en faire la démonstration... Enfin. Pour le moment, notre attention se porte sur Mortifère. *

    Comme pour marquer mes mots, l'intéressé passa finalement la porte de la salle. Dominant de par sa stature, je restai silencieux alors qu'il s'approchait doucement. Si je ne doutais plus de l'efficacité de Mortifère ni de sa dévotion, je me devais de garder un oeil critique et analytique. Chaque mouvements, chaque tremblements devaient être observés avec le plus grand intérêt et il ne fallait surtout pas que l'on puisse penser que le spécimen puisse se retrouver impuissant à cause d'une défaillance de son propre corps. Pour le reste, j'étais également curieux de voir les réactions de l'intéressé face à celui qui avait financé tout ce beau projet. D'ailleurs, quand Zelevas haussa la voix pour intimer le garde à vous, je tournai légèrement mon bec vers ce dernier. Soudainement, la vue du super soldat semblait avoir réveillé ses souvenirs de limiers et d'ancien soldat et malgré son expression, je vérifiai qu'aucun sourcillement irrégulier ou mouvement de paupière se présentait comme l'annonciateur d'un malaise cardiaque. Après tout, les fortes émotions pouvaient être dévastatrices chez les vieilles personnes. Dans un sourire face à ma propre réflexion, je vins m'approcher doucement de Mortifère, comme un père présentant son fils à un établissement de luxe.

    * Bien sûr. Outre les nombreux rapports écrits, je pense que nous pouvons vous faire une démonstration. J'ai justement un spécimen qui attend sagement à cet effet. Par la suite, nous pourrons effectuer d'autres tests, si vous le désirez. Que ce soit dehors, ou aux sous-sols, selon votre souhait. Mortifère est une réussite totale, sur tous les points. Vous le verrez bientôt par vous même sénateur. Venez vous deux, suivez-moi. *

    N'attendant aucune réponse, ou n'y prêtant aucun intérêt, je me détournai donc de la salle pour emboiter le pas aux deux intéressés. Naviguant rapidement dans les couloirs, je me rendais vers la porte arrière afin de guider mes suivants vers la partie "jardin" du laboratoire. Cette dernière avait été spécialement réaménagée afin de pouvoir y déposer plusieurs grandes cages. Si la plupart se retrouvaient vides et tâchées de sang, il ne faisait aucun doute que toutes ces dernières avaient été pleinement exploitées par nos travaux. Un peu plus au fond, presque dissimulée dans les nombreux arbres se trouvait la "prison" abritant le fameux spécimen qui servirait de mesure pour le super soldat. Dans cette cage, se trouvaient trois trolls. Le premier, assis en tailleur et jouant avec ce qui ressemblait à un gourdin malformé semblait aussi intelligent que vif. Le second, situé derrière lui était en train de ronger les barreaux en mithril qui formaient la cage en question, comme si ses dents usées et sa mâchoire suffiraient à le libérer. Le dernier enfin, plus intelligent et imposant que les deux autres, se tenait courbé dans sa prison d'acier et nous fixait déjà de sa gueule immonde. Quand il m'estima suffisamment près, il laissa un long rugissement quitter sa gorge tandis qu'un long filet de bave venait s'échouer au niveau de mes pieds, manquant de peu de me toucher. Connectant mon esprit au sien, je le repris à l'ordre.

    * Tiens toi correctement, Gorlok. La liberté que je te promet arrive enfin. Tu te souviens de Mortifère, celui qui vous a capturé toi et tes frères? Je vous offre l'occasion de vous venger. Nouveau grognement. Seulement, j'ai quelques conditions. *
    - Con.. Conditions?
    * Oui. N'affrontez que Mortifère. Si l'un de vous ose venir s'en prendre à ma personne ou au vieil humain à mes côtés, ce n'est pas seulement la cage ou la mort qui vous attend. Je ferai en sorte que le feu vert ronge l'intérieur de vos corps. Que vous imploriez la mort comme une douce délivrance. *
    - P.. Pas feu vert. Feu vert mauvais. Douloureux. Nous pas vouloir.
    * Alors, bats toi contre Mortifère. Je le montrai de ma main gantée. Et si vous y parvenez, vous serez libres. *

    Et si vous n'y parvenez pas, vous serez de toutes façons décédés. Me tournant alors vers le sujet de toutes les attentions ainsi que le sénateur, je laissai mon esprit se lier aux leurs pour communiquer avec eux.

    * Les choses vont être très simples pour cette démonstration de force. Mortifère affrontera les trois trolls ici même. Pour montrer l'efficacité de notre cher soldat, je lui ajoute l'handicap suivant: aucun des trolls ne doit fuir, ou abîmer le laboratoire. Mortifère n'est pas simplement une arme à dresser bêtement contre les ennemis républicains. Il représente l'essence même de l'égide. Et une égide, ça protège. *

    M'approchant de la cage, je vins alors inviter Zelevas à se mettre près de moi tandis que Mortifère se mettait en position. Commençant à enfoncer les clés dans le mécanisme qui maintenait la cage fermée, je regardai une dernière fois le sénateur.

    * Si vous avez un dernier mot à dire à Mortifère avant sa démonstration, allez-y. *

    J'attendis alors un commentaire spécifique puis, dans un mouvement vif, je libérai la cage de ses entraves épaisses. Dans un claquement sourd, Gorok fut le premier à agir en enfonçant la porte de cette cage trop petite pour lui et ses frères. Enfin, le combat commençait.

    Enfin, le projet Palladium allait être concrétisé.
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  • Lun 28 Aoû - 9:38
    Passant d'un extrême à l'autre tel un chien mené au sifflet, Mortifère abandonna aussitôt sa performance pour retourner au sérieux que lui imposait sa fonction. Les bras immenses se tordirent sur eux-mêmes et la posture du soldat se mua en un salut impeccable, mené avec une rigueur absolue. Sous l'œil inquisiteur de son supérieur dont l'intérêt semblait avoir été piqué, l'homme changé en statue d'acier et de chair s'était immobilisé, laissant au Sénateur le soin de détailler sous toutes ses coutures la structure resplendissante de ses prothèses impossibles. La voix du Docteur s'immisça dans l'esprit des deux autres individus et Mortifère s'accorda dans son immobilisme un regard en biais, cherchant à déchiffrer au travers des visières un semblant d'émotion mais, comme d'habitude, le praticien masqué demeurait aussi impassible que mystérieux.

    Si le jeune guerrier était toujours en quête de l'approbation de son mentor, il n'en demeurait pas moins assez mature pour ne pas la quémander ouvertement. Si l'admiration était silencieuse, nul doute néanmoins que l'expert avait relevé avec quel aisance Mortifère était parvenu à surmonter les difficultés qu'il avait eu jusqu'à présent à maitriser les implants lorsqu'ils étaient situés hors de son champ de vision. Au court d'un entraînement plus intense qu'auparavant, il était parvenu contre toute attente à faire de cet exercice difficile une seconde nature, la magie circulant dans les prothèses lui permettant de situer ces dernières dans l'espace avec plus ou moins de précision.

    La reconnaissance orale -ou plutôt télépathique- ne tarda pas à venir et ce fut avec une certaine fierté que le militaire assimila le compliment du génie de la science. D'autres sujets tout aussi ambitieux que Mortifère se roulaient dans la fange en espérant revoir un jour la lumière du soleil tandis que lui vivait la plus grande des consécrations. Y avait-il plus noble accomplissement pour un être tel que lui que de se devoir ainsi gratifié ? Le Docteur les mena alors à l'extérieur du bureau et Mortifère emboîta le pas au Sénateur pour découvrir, lorsqu'ils passèrent ensemble la porte du jardin, quel genre de test avait choisi pour lui le professionnel. Redoublant d'inventivité, comme toujours, l'homme masqué s'était surpassé en fournissant pour l'occasion trois adversaires idéaux.

    Bêtes comme leurs pieds mais extraordinairement puissants, les bêtes colossales mais tout de même encagées portaient encore les cicatrices de leur précédent affrontement contre le prototype. C'était avec un certain plaisir grisant qu'il anticipait l'examen, sachant pertinemment qu'après la capture, il était cette fois évidemment hors de question de laisser à ces monstres la vie sauve. Tourmentées et torturées par le Docteur, les bêtes folles acceptaient avec joie l'idée d'un nouveau défi contre leur précédent adversaire, qui serait également le dernier.

    Avec patience et mesure, le jeune combattant pénétra dans le champ de vision des trolls hideux mais attendit tout de même le signal du Sénateur. Plus symbolique que nécessaire, cette mise en place permettait au représentant du FRN de voir par lui-même à quel point son cerbère était dressé avec justesse. Le coup d'envoi fut donné et d'un bond, le militaire se rua en avant à une vitesse extraordinaire en vue du poids invraisemblable de son équipement. Les trolls, bien moins sauvages et désorganisés que lors de la rencontre passée, savaient désormais que l'homme à la peau grise et aux prunelles luisantes n'était pas qu'un en-cas à se mettre sous les crocs, mais bel et bien une menace massive qu'ils se devaient de traiter avec tout le sérieux du monde.

    Puisqu'il était hors de question de laisser à ses adversaires l'opportunité de détruire du matériel ou d'abîmer ne serait-ce qu'une paroi du laboratoire, Mortifère décida qu'agir aussi rapidement que possible constituait la seule marche à suivre fiable. Fort heureusement, ses opposants semblaient exclusivement concentrés sur lui et ne s'étaient pas séparés les uns des autres, ce qui permettait à leur adversaire de traiter les trois menaces sans devoir exclure l'une d'entre elles de son champ de vision. L'un des poings rageurs fut dirigé vers lui et, l'espace d'un instant, Mortifère sembla vouloir rencontrer ce dernier frontalement mais au tout dernier moment, il passa juste sous le bras de son adversaire, jouissant de sa position avantageuse pour agencer ses griffes en pointe de lance. Perforant l'aisselle du troll avec une aisance déconcertante, il glissa jusqu'au flanc de ce dernier en arrachant au passage une gigantesque quantité de chair sanguinolente dans un atroce bruit visqueux. La bête beugla de souffrance et voulut frapper à nouveau mais l'habile militaire s'était déjà repositionnée dans son dos, lâchant sa prise initiale en profitant de la lenteur de l'opposant pour attaquer une seconde fois, ce avec une précision léthale.

    Les griffes se plantèrent dans la gorge du troll, déchiquetant sur leur passage muscles et tendons et accédant sans mal aux parties les plus charnues, qu'elle vinrent découper comme des fendoirs hachant du jambon pour en dévoiler le contenu dans une gerbe pourpre qui macula le sol en un jet discontinu. Le monstre géant attrapa son cou blessé et tenta d'appeler ses frères d'arme à l'aide mais il ne parvint à articuler qu'un gémissement suivi d'un gargouillement inconséquent avant de s'écrouler de tout son poids, face contre terre. Esquivant la pogne énorme du second colosse, Mortifère se propulsa en arrière dans un bond félin, se positionnant comme une panthère en vue d'une nouvelle frappe.

    Un spectateur bien peu avisé n'aurait perçu dans ce sinistre spectacle qu'un atroce massacre mais, pour l'œil expert, il paraissait évident que le style de combat du guerrier républicain était pour le moins singulier. Il y avait dans chaque coup une précision couplée à une froide cruauté. Rien n'était laissé au hasard et chaque estoc semblait destinée à infliger une blessure anticipée avec soin. Plutôt que de démolir les corps de ses adversaires par sa simple force herculéenne, Mortifère semblait déconstruire leur enveloppe étape par étape, comme pour permettre ensuite de les disséquer avec la précision mortelle d'un scalpel affuté. Était-ce parce que sa formation s'était tenue au sein du laboratoire du plus infame tortionnaire qu'il en était devenu à agir comme un chirurgien malfaisant ? Parfaitement.

    Lors de ses interventions en terrain hostile, il avait toujours agi en prenant en compte la venue imminente de l'oiseau de proie masqué. A la manière d'un vautour, le Docteur récoltait systématiquement à l'issue des carnages les parties les plus précieuses des dépouilles de ses victimes, lorsque ces dernières en valaient le détour. C'était donc tout naturellement que Mortifère, dans son invariable admiration pour son mentor, avait choisi de se développer une approche du combat imprégnée d'une rigueur médicale.

    Il en fit la démonstration une énième fois car lorsque la main d'un troll manqua de peur de l'agripper, ce furent les tendons de son poignet que sectionna le prototype, agençant ses doigts comme une paire de ciseaux avant d'inciser les veines du membre blessé. Déversant ensuite sur le malheureux fauve une nuée de coups, il perça l'estomac et le foie dans une série d'attaques précises, ne perdant pas une seconde pour conclure son œuvre.

    Ce fut à cet instant que le plus malin du trio entra en scène après avoir pris soin de prendre de la main de son frère déchu l'énorme gourdin qu'elle tenait. Arrivé dans le dos de Mortifère, le troll énorme beugla :

    "Toi pas taper frère Gorlok ! Moi casse tête toi !"

    Le coup porté latéralement aurait pu s'avérer ravageur mais Mortifère, avec une agilité déconcertante, prit appui sur l'une de ses prothèses pour se propulser verticalement à une hauteur vertigineuse, évitant ainsi de recevoir la massue du fameux Gorlok en plein dans les côtes. La puissance colossale du troll fut donc exploitée d'une bien pauvre manière car, dans une effusion de viscères transformée en bouillie écarlate, le gourdin géant rencontra l'abdomen de l'autre fauve blessé, qui fut projeté au sol et mourut en crachant un épais jet de bile et de sang. Gorlok n'eut pas le temps de se sentir désolé que déjà, Mortifère atterrissait derrière lui pour le frapper derrière les genoux, l'empalant avec violence et le contraignant ainsi à tomber à genoux dans un rugissement de souffrance.

    Empoignant à deux mains le crâne du troll, le soldat tira de toutes ses forces et l'amena au sol avant d'abattre ses lames en direction de la gorge du géant effondré. Subitement, il vint s'interrompre dans son mouvement, échangeant brièvement un regard avec le Sénateur comme pour obtenir sa validation, lui intimant ainsi sans mot dire qu'en toute situation, il était prêt à obéir à un ordre de sa part si la situation nécessitait une soudaine rupture du carnage.

    Mais la demande de clémence ne vint pas et Mortifère conclut donc son œuvre en embrochant le cou du troll, qui lutta vainement pour résister à la poigne de son adversaire avant de s'éteindre, tout comme ses frères, dans un nouveau geyser sombre. Extrayant ses armes du corps de sa dernière victime, Mortifère s'éloigna des dépouilles et fit tournoyer à vive allure ses mains recouvertes de sang pour chasser en partie l'épais liquide. L'altercation ayant enfin trouvé sa conclusion, le calme retomba et Mortifère tâcha de retrouver son souffle, se tenant droit malgré la fatigue.

    Pas de révérence cette fois-ci, pas tant qu'il n'avait pas obtenu la validation du Sénateur.
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  • Mar 12 Sep - 23:46
    Un dernier mot? Pour Mortifère?

    Zelevas réfléchis une petite seconde à ce qu’il va dire, il ne souhaite pas non plus encourager le gaillard en ne sachant pas ce dont il est réellement capable, mais d’un autre côté il fait confiance au Docteur, si celui ci estime que le sujet est exceptionnel c’est qu’il l’est sûrement. Mieux vaut donc quelque chose de neutre, les louanges viendront une fois le travail terminé, à défaut d’un épitaphe si le test tourne au vinaigre. Zelevas se tourne donc vers le soldat et lui lache un tout simple:

    ”Montre moi ce que tu as dans le ventre fiston.” accompagné d’un hochement de tête. Il n’avait pas intérêt à être déçu.

    C’est encore une fois la confiance du Sénateur envers le praticien qui fait que le vieillard se sent en sécurité malgré la présence intimidante des trois trolls désormais en pseudo-liberté, Zelevas n’a pas vraiment peur de la mort de façon personnelle, mais il ne peut se permettre de mourir, ce serait condamner la République à ce qu’il estime être un sombre avenir et son amour pour sa patrie le lui interdit formellement. À cet effet il évite donc généralement de prendre des risques que ce soient dans ses déplacements ou dans ses actions, préférant reléguer les travaux plus ingrats à des subalternes ou des collaborateurs qui sauront traiter les affaires avec plus de discrétions, de talent et d’endurance qu’un vieux croulant de soixante sept ans. Une fois tout le monde en position, Abraham jette un regard en direction du fondateur du FRN et Zelevas apprécie l’attention avec un sourire de satisfaction, discipline, rigueur, tenue, ce sont de bonnes valeurs que le Doc’ a inculqué dans cet énergumène, des valeurs pourtant absentes du soldat qui avait été intégré dans le programme des mois auparavant. Levant donc une main en l’air et l’abaissant en direction des monstres massifs pour donner son signal, le Sénateur marque le début des hostilités, et les trolls les ouvrirent immédiatement d’une frappe colossale en direction du prototype magique. Mortifère esquiva les coups les uns après les autres, ripostant à chaque fois avec efficacité contre les assauts répétés des trois créatures féroces qui s’acharnaient mais tombaient inexorablement les unes après les autres. Zelevas observe le déroulement du combat attentivement, il a beau être vieux, son corps plus tout jeune, c’est son esprit et ses sens qui lui donnent encore une vitalité si bonne qu’il ne fait parfois pas son âge, ses yeux furètent en direction du soldat, alternant entre les découpes, les articulations mécaniques, les jeux de jambes et les déplacements rapides de son petit bijou de recherche. Un troll égorgé tombe à terre, les griffes de Mortifère se teintent rapidement de pourpre sale et leur manieur ne perd pas son temps à se repositionner, il enchaîne immédiatement avec la prochaine cible dans une agilité et surtout une force de frappe précise et puissante qui impressionnent l’homme politique.

    En regardant Abraham se battre, Zelevas commence à ressentir un sentiment très particulier naître dans son ventre, une sensation de légèreté qu’il n’a pas éprouvé depuis… depuis… une de ses mains gantées plonge dans la poche intérieure de son manteau et vient ensuite porter un mouchoir sur le coin de ses yeux humides. Il ressent du bonheur, une expression sincère qu’il lui est rare, celle de voir un de ses rêves les plus cher commencer à prendre forme devant lui après des dizaines d’années passées à travailler d’arrache pieds à son accomplissement. Les lèvres du vieillard commencent à imperceptiblement trembloter d’abord, ses commissures se soulèvent, il esquisse un sourire doux, dans ce ballet magnifique de sang, de muscles, de tendons, de métal et de laiton il voit la réalisation d’un idéal, il voit l’avènement d’une ère nouvelle dans le nuage de poussière soulevé par l’affaissement du deuxième troll, il voit quelque chose de plus. Quelque chose qu’il s’était toujours interdit de considérer comme réel, bannissant éternellement son droit à l’avoir par crainte d’ensuite le perdre, ne se permettant que de le caresser du bout des doigts sans jamais se l’accorder: l’Espoir. Tout est là, dans cette nouvelle arme mi machine mi magie qui se bat à une quinzaine de mètres de lui, la République forte, l’émancipation de leur nation, le rétablissement de l’ordre. Il éprouve à la fois une fierté envers Mortifère, mais aussi une joie candide pour lui-même et le Docteur.

    Alors que le dernier adversaire git sur le sol et que le soldat s’apprête à lui asséner le coup final, il se retourne vers Zelevas pour le consulter, et le sourire que le Sénateur lui renvoit lui suffit à comprendre ce qu’il lui reste à faire. Pendant tout l’affrontement, un vieux rêveur s’était permis de montrer une partie de ses émotions, maintenant il lui fallait redescendre sur Sekaï et revenir à ses fonctions, Zelevas commence à avancer lentement, pas après pas en balançant ses jambes nonchalamment vers Mortifère tandis qu’il applaudit, un sourire tellement grand sur son visage qu’il accentue ses pattes d’oies aux yeux. Alors qu’il approche enfin d’Abraham, le Sénateur se met à ausculter sommairement le soldat post-combat en le triturant un peu, il relève ses manches pour inspecter l’état des prothèses, se permet d’inspecter les jointures des socles avec la chair, de tapoter l’épaule du bonhomme avec une tape amicale comme un marchand content de son acquisition. Tandis qu’il fait une fois de plus le tour du prototype, son sourire fait naître un ricanement, qui fleurit en un rire sincère et euphorique alors qu’il revient vers le Docteur et le prends subitement dans ses bras en une étreinte inopinée, le gratifiant même d’une paire de tape dans le dos.

    ”Hahaha! AH HA HAHA HA HA! Haaaa, on l’a fait.”

    Il relâche le Docteur qui, le connaissant, n’a sans doute pas apprécié cet infraction à son espace personnel pour refaire face au soldat, non, au succès du siècle. Posant ensuite ses deux mains gantées sur les épaules de Mortifère, Zelevas dévisage les yeux bleus augmentés, les traits patients et à l’affut d’Abraham, son propre regard descend et remonte le long de sa personne, pour bien profiter de tout ce spectacle, tout ce bijou d’ingénierie, de magie, de prouesse technique, de labeur qui a mené à ce résultat si parfait. Il est magnifique, il est impeccable. Il est à l’image de son rêve. Ses doigts malaxent les épaules métalliques du soldat, avant de remonter le long de ses clavicules de chair et d’os et de le saisir là, faisant une moue admirative en prenant la parole:

    ”Ensemble, nous allons forger une République que jamais Sekaï n’aurait pu espérer voir un jour.” Le vieillard approche ensuite le jeune homme vers lui et le prend dans ses bras avant de le serrer contre lui, il murmure ensuite à son oreille ”Et toi fiston, tu es le premier coup de marteau sur l’enclume.”

    Après avoir égoïstement profité de cette embrassade, Zelevas repousse doucement Mortifère en arrière, cette création qu’il voit comme la première pierre de l’édifice de sa vie comble quelque chose en lui qu’il n’arrive pas tout à fait à replacer, mais il ne sait qu’une chose, désormais la machine est en marche, l’espoir vit et vivra aussi longtemps que Mortifère respirera. Il n’est pas une simple avancée du progrès, il est bien plus que cela.

    ”Ton existence est un phare sur la côte, mais ce sont tes actions qui détermineront l’éclat de ta lumière fiston.”

    Il reste encore un point qu’il se doit d’éclaircir vis à vis de ce prototype, un point qui sera non seulement difficile à cerner mais également à entretenir et à contrôler, si la loyauté d’Abraham de Sforza envers la Nation Bleue n’est plus à prouver, son intelligence et sa compréhension de sa quête et de son devoir sont des points plus que capitaux et déterminant pour le succès de sa mission. Zelevas allait devoir s’assurer par la suite que cette nouvelle arme non seulement ne tomberait pas entre de mauvaises mains, mais aussi garantir son bon fonctionnement une fois plongée dans le feu de l’action. Le Doc avait beau l’avoir saisi en disant qu’un égide protège, qu’en était-il du jeunot? Pour l’heure, il n’allait pas être avare en récompense, elle est après tout méritée. Zelevas écarte son col et ses doigts vont chercher dans la poche de sa veste l’objet qu’il compte remettre à Mortifère.

    ”Fiston.” Il se permet enfin d’effleurer la plaque dorée sur l’épaule d’Abraham qui porte les trois lettres de son parti, le bijou niché dans le creux de l’autre main. ”Il y a quelques semaines les Titans ont fait irruption au Reike. Ces dernières années la République a essuyé plus d’attaques terroristes que ces derniers siècles. Les tensions qui nous opposent avec nos voisins ne cessent d’augmenter de jour en jour et l’ennemi n’est pas seulement présent et menaçant à l’extérieur de nos frontières, il est partout à l’intérieur même de notre système.” Montrant enfin au soldat une petite broche grise qu’il tient dans sa main, le bijou coulé dans un alliage d’acier, d’argent et de vanadium, représente une paire d’ailes aux bases entrelacées au milieu desquelles une grande plume s’élève. Il la brandit entre son visage et celui du jeune homme. ”Ces ailes, sont celles de la liberté, de la justice et du courage. Un nouvel ordre qui servira la République et l’emmènera vers la gloire qui est sienne de droit, un ordre, que je compte créer et avancer prochainement au Sénat à Liberty, les Effraies d’Acier. Chaque membre qui en fera partie portera les espoirs de la Nation, et répondra au devoir que seuls les meilleurs pourront remplir. Aujourd’hui, tu es le premier de ces membres.” Zelevas accroche la broche sur le col du soldat, un nouveau pincement de fierté le prend au coeur en voyant l’insigne des Effraies sur l’apothéose du Projet Palladium. Il balaie la petite voix dans un coin de sa tête qui lui dit que c’est peut-être ce problème cardiaque dont le Doc l’avait averti à bord du bateau vers Port-Aurya en Décembre dernier et préfère plutôt déplier le col de sa veste pour révéler qu’en dessous des deux boutons d’ancien Juge et d’ancien Limier qu’il porte invariablement, la même broche figure accrochée sur sa veste. ”Je purgerai le système de ce qui l’assaille de l’intérieur, et toi, tu le protègera de ce qui l’agresse de l’extérieur. C’est le début de quelque chose de grand, Mortifère.”

    Ayant toujours sa main droite posée sur l’épaule gauche du sujet, Zelevas se retourne vers le Docteur et lui explique, bien conscient que le principal concerné les écoute assidument:

    ”Docteur, le Projet Palladium fête son premier succès, j’espère qu’il marque la première étape d’une longue série. Je vais de mon côté commencer à amasser le soutien nécessaire pour mettre à profit le meilleur atout de notre pays…” Un coup d’oeil vers Abraham pour lui faire comprendre que, oui, il parle de lui. ”... et espérer pouvoir le présenter au publique le plus vite possible. Si ma campagne présidentielle continue de se dérouler comme elle le fait actuellement, je devrai remporter les primaires Réformatrices et j’espère bien qu’Aiwenor gagne celle des Humanistes, normalement, nous pourrons également compter sur quelques soutiens inopportuns de plus, j’ai encore des atouts non joués dans ma manche. Il est impératif que le petit soit mis en service le plus rapidement possible, j’ai déjà quelques idées pour cela, mais je vais devoir consulter mes contacts avant d’avancer trop d’hypothèses et tâter le terrain. Quant à toi fiston, mon petit prodige, je compte sur toi. La République compte sur toi. Tu recevras tes premières directives dès que j’aurai l’aval des instances des forces de l’ordre.” Une dernière tape amicale sur le dos de Mortifère, et le Sénateur Fraternitas se retourne vers le Docteur. ”Je vous tiendrai au courant concernant la suite du Projet Palladium, pour l’instant, la priorité numéro une reste Mortifère. Prenez en soin Doc’, c’est un beau travail.”
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  • Jeu 9 Nov - 22:54

    Quand le vieillard posa ses mains sur mes épaules, une terrible envie de venir soudainement enfoncer dans son ventre une multitude d'aiguilles acidifiées. Juste comme ça. Pour voir. Pour qu'il ressente à peu près le même sentiment que je ressentis lorsqu'il vint poser ses paluches ridées sur moi. Enfin... Il m'était inutile de réagir trop drastiquement. Je comprenais, en vérité, une partie de la joie que ressentait Zelevas. Notre projet se concrétisait devant lui et tous ses efforts n'avaient pas été vains. Même si, pour ma part, je n'en avais jamais douté. Il avait simplement suffit qu'il me donne les moyens, et les expériences et la science avaient fait le reste. Quand il me lâcha enfin, je me contenta de simplement orienter mon bec doucement sur le côté. Une preuve simple d'acquiescement silencieux aux propos du vieil homme.  

    Pour le reste, mon attention ne se porta guère sur le discours que Zelevas tint à Mortifère. Je me contentai simplement d'analyser le corps du sujet afin d'en observer la moindre marque de faiblesse potentielle. La moindre fissure dans son organisme synthétique parfait. Puis, quand le sénateur se retourna finalement vers moi, j'arquai un sourcil derrière mes lentilles tandis qu'il s'adressait à ma personne.

    * Naturellement Zelevas. Je ne compte pas laisser Mortifère sombrer bêtement dans l'oubli. Pas après tant d'efforts. *

    Un mensonge, pur et simple. L'expérience avait été un franc succès, ce qui laissait penser que d'autres similaires pourraient être reproduits à l'avenir, que ce soit en République ou ailleurs si les choses le demandaient. En revanche, je ne pouvais chasser la fierté que j'éprouvai tout de même à l'égard de ma création. Mortifère était une prouesse technique. Un miracle de médecine, de science et de magie qui montrait au monde que les mortels pouvaient s'assimiler aux dieux. Car c'est ce qu'était Mortifère. Une promesse silencieuse aux ennemis de la République et aux potentiels détracteurs divins. Un souffle mortel prêt à s'abattre à la rapidité de l'éclair sur tout ce qui oserait s'opposer à sa volonté. Enfin... Plutôt à la volonté de ses supérieurs. Si certains pouvaient estimer que le cerveau conditionné du sujet enlevait une part de moralité et d'autonomie à ce dernier, je devais avouer que l'idée même d'envisager l'éthique dans un tel... Enchainement d'expériences était tout à fait hilarant. Surtout compte tenu du nombre d'enfants gémissants dans les sous sols du laboratoire.

    Quand Zelevas s'en alla enfin, je m'avançai à mon tour vers le super soldat, lui tendant une potion d'énergisant afin de l'aider à récupérer. Il n'avait naturellement pas épuisé toutes ses ressources mais... Ce n'était pas un mal que de le récompenser par l'équivalent d'un jus d'orange pour un tueur comme lui. Souriant derrière mon masque corbin, je laissai mon esprit voguer afin de frôler celui du sbire républicain métallique.

    * Belle démonstration Mortifère. Je suis fier de toi. Nous avons complètement convaincu le sénateur de ton utilité et de la prouesse que tu représentes. A présent, de nouveaux défis vont se présenter à toi. Suis moi. *

    L'ordre avait été donné sans attendre véritablement de réponse. Parfaitement conscient que mon protégé marchait derrière moi, je repris finalement mon discours, m'amusant à montrer une fois rentré dans le laboratoire différents schémas de cartes du Sekai.

    * Les ennemis s'opposant à la République sont nombreux. Qu'ils soient issus du pays ou non. Parfois, on te demandera de tuer d'anciens frères d'armes. Parfois, on te demandera d'en épargner alors que tu les auras vu commettre des crimes horribles. Si j'ai un conseil à te donner, mon cher Mortifère. C'est de ne jamais laisser la moral entraver tes actions ou ton jugement. Les spectres de nos visions sont trop souvent limités à ce que nous percevons directement, sans prendre en compte les choses à plus grande échelle. Parfois, le gouvernement use d'agents spéciaux pour créer la discorde quelque part, et altérer l'opinion publique. Parfois, des agents servent la cause opposée pour provoquer une chute de dominos minutieusement placés. Tu ne fais pas partie des grands sénateurs, de la présidence ou bien des grands pontes de l'armée. Alors, Mortifère, ne pense jamais de manière binaire et manichéenne. Les choses ne sont généralement jamais très simples. Sauf lorsque tu recevras l'ordre de tuer. *

    Je m'arrêtai alors devant l'une des salles d'auscultation, invitant le soldat aux bras d'acier à entrer.

    * Maintenant dis moi, ressens-tu quelque chose après tout cela? *

    Je faisais référence, bien sûr, à tout ce qui avait été conduit pour le projet palladium, jusqu'à sa consécration.
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  • Dim 26 Nov - 23:30
    "Fiston", disait-il. Mortifère ne pouvait s'empêcher de relever avec une fierté certaine que ces hommes avaient bien plus œuvré pour faire de lui un véritable guerrier que ne l'avait jamais fait son impotent de géniteur. Encensé de toute part, vendu à tous comme un projet extraordinaire visant à relever l'étendard républicain, le jeune Abraham avait commencé peu à peu à développer un égo surdimensionné. S'il parvenait encore à masquer avec une belle élégance cette audace qu'il avait fait sienne, son arrogance ne tarderait pas tôt ou tard à devenir lisible. Un sourire timide apparut sur les lèvres du combattant masqué aux griffes maculées de sang et ce fut par une noble révérence qu'il répondit d'abord aux compliments du Sénateur à l'origine de sa métamorphose. La gorge passablement serrée par l'émotion, il marmonna :

    "C'est à vous que nous devons ce succès. Je vous ferai honneur."

    Les félicitations suivantes furent adressées au Docteur, que Mortifère avait suffisamment côtoyé pour savoir qu'une telle effusion de compliments ne suscitait pas chez lui la moindre émotion positive. Au mieux, le praticien devait sans doute être relativement satisfait de savoir qu'une telle réussite lui permettait de pouvoir continuer son entreprise sans être inquiété par un potentiel arrêt soudain du projet. Les trois acteurs de cette entrevue si particulière pouvaient tous se congratuler et se targuer de la réussite totale de leurs projets respectifs.

    Enfin, Zelevas s'éclipsa, laissant au chirurgien et à sa chimère le loisir d'échanger en privé. Le Docteur, toujours aussi diligent et pragmatique, invita le militaire à le suivre, chose qu'il fit après un humble hochement de tête. Silencieux et respectueux, le soldat écouta le discours de son mentor avec une attention totale et n'accorda pas le moindre regard aux dépouilles fracturées des bêtes abattues de sang-froid. Les propos de l'expert poussaient d'ailleurs à la réflexion et, bien que plongé dans un respectueux mutisme, Mortifère ne pouvait que laisser voguer son esprit tourmenté à la recherche d'une réponse adaptée.

    Ils pénétrèrent au cœur de la fameuse salle d'auscultation dans laquelle il avait subi l'innommable, il était d'ailleurs curieux de constater qu'accéder à cette maudite salle ne créait en lui plus le moindre sentiment d'inconfort. Etait-il enfin parvenu à dissocier intégralement son enveloppe de sa psyché ? Son corps, aujourd'hui, ne lui semblait être rien de plus qu'un outil visant à le propulser dans son ascension sociale. La douleur n'était plus à craindre, elle n'était plus rien d'autre qu'une alliée dans cette course au pouvoir.

    Et comme pour appuyer sur cette indépendance nouvelle sur laquelle il allait devoir se reposer au quotidien,  le soldat s'installa de lui-même sur une table d'opération avant d'extraire par télékinésie sa prothèse gauche, qu'il vint faire léviter horizontalement pour la poser sur un autre meuble. Cela fait, il usa encore une fois de ses capacités pour effectuer un préparatif qu'il avait vu le Docteur faire et refaire à chaque examen nécessitant de triturer un nerf. En deux temps trois mouvements, une seringue emplie de composés anesthésiants fut préparée avec une précision millimétrée, avant d'être injectée directement à la racine du socle vide. Avec un détachement étrange, Mortifère murmura :

    "Léger desserrage des points de pivot trois et quatre. Une pression anormale est exercée sur l'omoplate lors des mouvements descendants."

    Il s'exprimait avec la simplicité et la sobriété des laborantins qui ne prenaient jamais la peine de donner dans la fioriture, lorsqu'ils étaient en compagnie de leur maître qui ne jurait que par l'efficacité et la rapidité d'action. Au fil du temps, le prototype s'était lui aussi fait praticien, dans les limites évidentes de ses connaissances anatomiques. Plus complexe que cette simple manœuvre médicale, il était temps de faire part au Docteur de ses états d'âme. Tout en surveillant l'injection qu'il avait lui-même effectué, il reprit d'une voix plus claire :

    "M'inquiéter de cela impliquerait de remettre en cause l'étendue de votre génie, ce à quoi je me refuse. Vous savez tout aussi bien que moi que mon esprit a perdu sa plus grande faiblesse, à savoir celle de pouvoir être embrumé au gré d'émotions parasites. Mes griffes ont été faites d'acier et non de velours et mon âme est aussi froide que le bronze qui macule mon faciès. Rien ni personne ne se mettra jamais en travers de vos projets, tant que la glorieuse machinerie qui m'anime continuera son œuvre. Nos ennemis, qu'ils viennent d'ici ou d'ailleurs, ne tarderont pas à savoir que notre justice s'est enfin faite inflexible, absolue et surtout invincible."

    Après une pause, il ajouta cependant :

    "Je ne crains qu'une chose, celle de voir un jour vos desseins s'opposer à ceux du Sénateur Fraternitas. Ce serait bien la seule chose qui pourrait faire balancer mon cœur. C'est une peur face à laquelle je ne parviens pas encore à me montrer stoïque."

    Honnêteté louable, mais dangereuse.
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  • Mer 29 Nov - 12:50
    Observant Mortifère, je demeurai silencieux lorsque ce dernier commença sa propre auscultation. Si je ne trouvai pas étonnant que mon protégé eut été capable de palier à des dérèglements mineurs comme ceux-ci lui même, je fus tout de même satisfait de le voir ainsi traiter les informations. Bien trop souvent, les êtres se retrouvaient limités lorsqu'ils devaient observer leur propre corps. Leurs propres faiblesses. Fort heureusement, Mortifère avait été dépossédé de telles choses. Il était une arme, parfaite, qui ne s'encombraient pas de détails mineurs. Je l'écoutai ensuite parler, tandis que je m'approchai un peu plus pour observer l'injection qu'il avait réalisé, venant à mon tour appuyer sur les fameux points de pivots.

    * Je suis ravi que tu puisses être aussi au fait des problématiques comme celles-ci Mortifère. Mais il faudra tout de même que je regarde ça. La douleur est supportable, l'impact infime, mais il est inutile de plus t'encombrer avant ton prochain départ officiel. *

    Laissant ensuite le corps du sujet pour venir déposer sur une table quelques babioles alchimiques, je disposai ces dernières afin de pouvoir les réarranger dans une sorte de pommade épaisse que je vins ensuite appliquer au niveau du socle, un renfort cicatrisant, complémentaire à l'injection anti douleurs. Puis, tout naturellement, je commençai à m'occuper de la chose. Rebondissant par la même aux derniers mots du super soldat.

    * Pour réagir à tes propos. Une opposition entre Zelevas et moi même est peu probable. *

    Mes mains continuaient de bouger, commençant les réarrangements corporels nécessaires à la perfection du corps amélioré du parangon républicain.

    * Nos intérêts convergent dans le même sens, et je ne le vois pas remettre en cause mes idées ou mes pratiques. Je ne souhaite également pas nuire à la République ce qui, de fait, empêche tout conflit éventuel d'arriver. Vois-tu, j'ai tout intérêt à aider la Nation Bleue qu'à m'y opposer maladroitement. Les règles de ce pays ne me concernent pas, mais ce n'est pas pour autant que je vais m'y opposer. Au contraire. La République m'a fourni ce laboratoire et Zelevas m'a permit de réaliser ce rêve. De te créer toi. Je le respecterai toujours pour cela. Et même si, un jour, un conflit devrait nous opposer, je me contenterai de partir. Je ne veux pas t'imposer un quelconque dilemme moral, Mortifère, tu as déjà beaucoup à faire pour ce pays. *

    Achevant l'opération, je vins retirer mes mains des pivots avant de venir essuyer le sang et l'huile qui tâchaient mes gants. Satisfait, je fis signe à Mortifère qu'il était libre de replacer son bras et, d'ensuite, se redresser. Lui amenant à boire, je vins ensuite me placer en face de lui, inspectant visuellement une nouvelle fois ma création. J'éprouvai de la fierté vis à vis de ce super soldat et de tout ce projet. Il s'agissait d'une consécration pour la science et mon génie. Parcourant les terres de la République, Mortifère sera à la fois un parangon de justice pour son peuple, tout comme l'étendard de mes propres connaissances.

    * Au fait, Mortifère, dis moi. *

    Je plongeai mes yeux serpentins directement dans l'oeil luminescent de ma création.

    * Où comptes-tu aller en premier lieu maintenant que Zelevas a donné son accord? Comment te sens-tu vis à vis de la future présentation au Sénat, aux autres politiciens véreux et manipulateurs? Que penses-tu globalement de ce système qui régit la nation? Accepterais-tu de le voir s'effondrer subitement à cause de la volonté d'une personne? Ou bien te battrais-tu jusqu'à la mort s'il le fallait pour réinstaurer des valeurs républicaines? Je te pose la question car, lorsque tu accompagneras notre sénateur... Tu seras plongé au milieu d'un nid de vipères où toutes tes prouesses martiales seront inutiles. Ce qui devra primer, ce n'est pas ceci. Je vins appuyer sur son thorax, au niveau du cœur. Avant d'ensuite venir pointer son front. Mais ceci. Fais en sorte que tes lames soient acérées, Mortifère. Et ta langue plus encore. *

    Et ainsi, j'enfonçai les derniers clous d'un projet amené à sa réalisation complète: un surhomme capable de défier jusqu'aux dieux eux mêmes.
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  • Mer 29 Nov - 18:07
    Les mots du Docteur se voulaient rassurants et, comme souvent dans cette curieuse relation qu'il entretenait avec sa création, ils faisaient mouche. Le léger pincement thoracique qu'il avait ressenti en confiant à son mentor ses quelques inquiétudes s'était fait plus léger à mesure que l'homme au masque d'oiseau avait rationnalisé ses craintes. Partiellement concentré sur les manœuvres du Docteur avec lesquelles il se dissociait d'une façon stupéfiante alors qu'elles étaient opérées sur son propre organisme, il le laissa parler et s'abreuva de ses paroles avec respect et dignité. Une fois cet épineux point écarté, le génie passa aux questions.

    "Je vous écoute, Docteur."

    Ils relevèrent la tête et la lentille scintillante vint se poser sur les fenêtres circulaires dissimulant les yeux de l'expert. Soutenant le regard de son vis-à-vis, Mortifère fut quelque peu affecté par la gravité des propos de son maître à penser. Rien dans le faciès impassible du jeune homme ne laissa transparaître la moindre émotion mais un cliquetis au bout de la pièce vint trahir un soupçon de stress. Bien qu'éloignée de l'enveloppe de son porteur, la prothèse s'était légèrement agitée et les griffes qui la terminaient venaient tout juste de se refermer lentement. Sans savoir que cela venait de se produire, Abraham se mit comme pour évacuer inconsciemment son anxiété à tapoter furtivement la table d'auscultation à l'aide de son second bras, quant à lui encore connecté à son socle. Ce faisant, il répondit :

    "Où irais-je ? Eh bien... Là où l'on me dictera d'aller, je suppose."

    Il y eut un bref silence, durant lequel Abraham se mit à observer les parois de roche ayant constitué si longtemps les murs de sa demeure, que beaucoup ici considéraient comme une prison digne d'un véritable purgatoire. Il éprouvait pour ce lieu des sentiments partagés, difficilement explicables, mêlant curieusement fierté, mélancolie et même une once de nostalgie. Là où tous avaient vécu l'innommable, lui voyait ce laboratoire comme la chrysalide ayant permis son renouveau.

    "Je ne suis pas sans savoir, Docteur, que beaucoup de nos supérieurs me prennent pour un idiot. Ils me croient naïf, du fait de mon jeune âge. J'ai en vérité toujours été conscient de ce qu'impliquait ma transformation et je n'ai prêté l'oreille à aucune des mises en garde."

    Ses yeux allèrent jusqu'à la structure extraordinaire de sa prothèse et un sourire fin apparut sur ses lèvres sèches. D'un ton plus que confiant, il reprit :

    "L'ensemble des qualificatifs me concernant sont tous très clairs à ce sujet. Je suis "l'Arme", et non celui qui la manie. L'épée ne choisit ni son porteur, ni les ennemis qu'elle abat. Alors si la République venait à s'effondrer, j'agirais en tant que glaive de sa justice mourante, je défendrai ses survivants jusqu'à être moi-même brisé. Il n'y a rien pour moi en ce monde, rien d'autre que ma propre force. J'ai toujours su qu'une ascension telle que la mienne s'accompagnerait d'un coût. Ma liberté ne m'a pas été volée, je l'ai offerte de bon cœur."

    Puis, tout en accordant à nouveau sa pleine attention au Docteur, il conclut son explication avec une joie tout à fait inadaptée au propos :

    "Mais je me moque de cette liberté. Rêver d'etre libre, c'est admettre sa faiblesse. Nous nous sommes bien trouvés, n'est-il pas ? Votre appétit pour la connaissance est si semblable à mon goût pour le pouvoir. Pour cette toute-puissance que vous avez fait mienne, je suis prêt à tout abandonner, y compris ma propre humanité. Avant votre intervention, il n'y avait en moi que le vide."

    Le Docteur rangea ses outils puis, sur ses sinistres paroles, les deux êtres tourmentés se séparèrent. Il n'y avait rien de plus à dire.
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