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    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
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  • Mar 9 Mai - 9:29

    La Griffe du Dragon 076563afcde20feb92b254e9bdb12b2f

    Le vent cinglant de l'aube martelait les dunes inhospitalières du désert reikois. Contrairement à ses habitudes, ce matin, l'impératrice portait une armure légère d'écailles sombres, discrètement renforcée de plaques métalliques. Symbole de sa royauté, trônait au sommet de son crâne, une couronne d'argent pur ornée de saphirs et de diamants d'une valeur inestimable, trésors des temps anciens, des peuples conquis et des déités défaites par sa dynastie triomphante. En ce bas monde, nul ne détenait la légitimité de se proclamer Dieu... Cependant, seuls les insensés et les ignorants oseraient nier la toute-puissance des fondateurs glorieux du Reike. Ces êtres surhumains qui avaient su imposer leur volonté à la réalité elle-même, créant un royaume inégalé et impitoyable, où leur autorité demeurerait gravée dans le sang et la chair des imprudents s'opposant à eux. Lorsque nos ancêtres étaient de telles entités, croire aux titans s'apparentait à de l'aveuglement. Une plaisanterie, une supercherie sans fondement ne pouvant rivaliser avec la conviction d'un peuple entier.

    Ce peuple, il avait choisi le Reike. Une nation qui respectait les coutumes guerrières et qui offrait une liberté sans pareille pour brandir les armes à la poursuite d'objectifs communs. Ce peuple perdurerait grâce à ses valeurs. Une ethnie forte et fière de prôner son insoumission. Certes, il y aurait toujours des illuminés pour remettre en question la gouvernance et hurler à la tyrannie. Mais la vérité, c'est que ce système plaisait aux petites gens et qu'ils n'avaient aucune raison acceptable de se révolter massivement. Leur souverain terrassait des titans comme feu les ancêtres, gagnait toutes ses guerres, agrandissait le territoire et les richesses de l'Empire, l'économie se portait mieux que jamais. Et les bienfaits de cet argent ainsi que ce nouveau niveau de confort de vie se répandaient à toutes les strates de la société, des plus modestes jusqu'aux plus fortunées. N'en déplaisent aux wokes de ce monde.

    Représentant l'un des derniers vestiges de la lignée fondatrice, Ayshara comptait bien honorer sa responsabilité envers ses protégés et sa famille.
    Perchée sur le dos de Valeryon, elle profitait d'une balade aérienne matinale avant son long voyage vers le Temple du Soleil et de la Lune. Planant sur les ailes majestueuses du redoutable dragon, la jeune femme se mouvait d'une aisance inégalée, telle une extension de son propre corps. Elle éprouvait une affinité spéciale vis-à-vis de ces créatures légendaires, qui dépassait l'entendement des autres habitants de ce Sekai, à l'exception peut-être de son époux, l'unique autre être capable de comprendre cet amour indéfectible.

    Alors que leur promenade se déroulait calmement, un rugissement déstabilisant surgit de la gueule du géant écailleux, semblable à un avertissement. Il venait de repérer quelque chose de suspect en contrebas. La reine se pencha afin de mieux regarder et aperçut une longue forme ondulante qui se faufilait entre les dunes. Il s'agissait d'un gigantesque lanconda aux coloris du désert. Sa taille dépassait de loin la mesure commune, s'étalant majestueusement sur une distance de trente coudées. Tantôt, la vosdraak sentit son cœur s'accélérer au moment où sa vue perçante l'avisa de l'existence de cette bête sauvage dont la corpulence colossale, le venin mortel et l'appétit vorace constituaient un péril imminent pour les voyageurs et les marchands parcourant ces sentiers arides.

    - Allons-y, mon beau. Montre-lui qui est le Maître des cieux. Murmura-t-elle en lui caressant le cou.

    D'une virtuosité surprenante, l'antique dragon déploya ses ailes puissantes et se lança à la poursuite du dangereux serpent. Ayshara, en équilibre précaire sur le dos de son fidèle compagnon, tenait fermement les rênes et observait avec ébahissement le spectacle grandiose qui se déroulait. Le nuisible, quant à lui, semblait être conscient de la menace qui s’avançait et se mit à slalomer à travers les dunes, jetant des sifflements hostiles vers ses poursuivants qui le traquaient de près. Ils zigzaguèrent entre les obstacles du paysage, faisant preuve d'une aisance déconcertante. La queue effilée de Valeryon traçait des motifs sinueux dans l'air, pendant que le duo se rapprochait de plus en plus de la proie. Le reptile géant, doté d'une agilité caractéristique à sa race, se retourna subitement et mordit férocement le flanc gauche l'assaillant, mais ce dernier encaissa les dégâts sans le moindre mal, les crocs du lanconda se fracassant presque au contact de l'armure naturelle de la créature mythique.
    Finalement, après une course-poursuite qui parut durer une éternité, le protecteur du Reike se rapprocha suffisamment du serpent afin de lui porter l'attaque décisive. À l'image d'un courroucé seigneur de guerre, le fléau des titans déchaîna sa colère en assénant un coup fulgurant à la bête reptilienne, la propulsant dans le ciel comme un vulgaire projectile. D'un geste précis, il saisit la bestiole par le cou en plein vol, révélant la force herculéenne de ses muscles. Dans une violence crue, il broya les articulations de sa prise, la faisant couiner de terreur. Ce fut donc sous les yeux choqués de la jeune femme à la chevelure d'argent que le venimeux trépassa sans ménagement, laissant derrière lui une traînée de sang frais et de poussières.

    Suite à cela, ils rentrèrent au palais impérial, suivis par une poignée de soldats qui s'assurait de les surveiller de loin à la demande de l'Empereur qui se voulait très protecteur de sa belle. Tandis que le dragon se posait doucement sur le sol, les cris déchirants du défunt lanconda mêlés à ses râles agonisants de douleur résonnaient encore à l'intérieur de sa tête. Non ! Hors de question que cette chasse ruine sa journée et  le voyage à venir. Ce maudit serpent représentait potentiellement un danger pour les reikois nomades et choisir de l'exterminer était une décision intelligente. Elle ne devait pas se sentir coupable ou regretter cette intervention.

    Lorsque ses servants l'accueillirent, elle força le sourire, histoire qu'ils ne se doutent pas de son malaise précédemment ressenti.
    À l'extérieur, près des portes de l'enceinte du château, une dizaine de caravanes contenant des vivres de luxe et des bijoux se préparait : il s'agissait d'offrandes sacrées destinées à combler et honorer les astres célestes. D'ici moins d'une semaine, se tiendrait une importante cérémonie au Temple du Soleil et de la Lune, une fête visant à célébrer l'arrivée de la saison de l'Abondance, et l'impératrice souhaitait y contribuer à sa façon. N'ayant jamais été une fanatique du Shierak, elle trouvait ça tout de même assez essentiel de respecter les traditions du peuple et d'y participer. Tensai, lui, n'y vouait aucun intérêt et préférait rester au palais à gérer les affaires d'État.

    La souveraine quitta le dos du dragon afin de chevaucher une monture plus pratique : une jument à la robe aussi blanche que neige. Pour elle, il était inconcevable de voyager sur Valeryon, pensant qu'une vraie cheffe se devait d'accompagner ses fidèles au long de la route. Et ultimement parce qu'elle désirait garder personnellement l'œil sur toute cette marchandise qui valait des montagnes d'or.

    Enfin prête, Ayshara apparut devant sa troupe qui la salua avec grand respect, telle une reine des sables. Perchée sur son destrier, elle était encore vêtue de cette armure d'écailles sombres. Aux yeux de ceux ne la connaissant pas, elle semblait être à la fois une guerrière redoutable et une monarque indomptable. Les caravaniers présents furent surpris de la voir ainsi, habitués aux petites robes aguichantes que la mère de Draknys s'amusait à exhiber au sein de la demeure impériale. Enfin, bon. Elle ne se promènerait pas à moitié à poil en plein milieu du désert. Il lui fallait bien un peu de préservation lors de ses sorties. Il serait fort dommage qu'elle se prenne encore une putain de flèche perdue.

    Puis, elle patienta. La personne chargée de sa protection et de la coordination du groupe pointerait bientôt le bout du nez...

    Noble du Reike
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    Deydreus Fictilem
    Deydreus Fictilem
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    qui suis-je ?:
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  • Mer 10 Mai - 12:22
    - Tout le monde est prêt?

    La question, plutôt rhétorique, avait été posée par Deydreus tandis qu'il observait ses hommes. Au sein de la caserne affectée aux Serres Pourpres, le vampire analysait une dernière fois l'équipement et les expressions de ses hommes. S'ils avaient toujours été d'un professionnalisme hors pair, le reikois savait bien ce que l'excitation d'une grande mission pouvait engendrer. Parfois, on pouvait oublier de vérifier sa ceinture, parfois, l'assurance de la bride de son bouclier. Des petits détails, qui pouvaient se transformer en désastre lorsque les choses tournaient mal. Alors, le bretteur se permettait une énième vérification, en plus de celles déjà effectuées par ses troupes. Et pour cause, la mission qui les attendait était aussi honorable qu'importante. Ils allaient devoir assurer la sécurité d'un convoi partant d'Ikusa et se dirigeant vers le temple du Soleil et de la Lune. Mais ce n'était pas le convoi qui était le point le plus important de cette affectation. Non, c'était la protection de l'impératrice en personne. En soi, Deydreus n'était pas véritablement étonné qu'on le place sur une tâche pareille. En tant que chef des armées, il était logique qu'on lui demande d'assurer la coordination des troupes lors d'un tel déplacement. Pour le reste, les Serres avaient déjà montré leur efficacité auparavant et couplée à des troupes "régulières", les hommes noir et sang permettrait une avancée tranquille. Ou, au pire des cas, une réponse efficace à une potentielle agression. Pour l'occasion, Alasker et les dévoreurs n'avaient pas été demandés. Premièrement car Deydreus avait besoin des talents de son frère d'armes ailleurs, mais aussi car les berserkers n'étaient pas véritablement les plus adaptés à de l'escorte.

    - Allons-y.

    Sans plus attendre, la troupe se mit donc en marche vers le palais où attendaient déjà les nombreuses caravanes de marchandises et de vivres. Avançant à l'avant de ses hommes sur son destrier, le vampire leva la tête doucement, sentant les rayons lumineux venir chauffer l'acier noirci de son casque. Si sa résistance et son entrainement lui permettait de subir les assauts solaires lorsque sa peau était exposée, Deydreus n'appréciait toujours pas l'idée de rester exposé. Seulement, dans ce genre de cas, il n'avait pas trop le choix. Faire une escorte en restant dans un chariot, ce n'était pas idéal. Encore plus quand ce dit chariot devait traverser le désert et ses dangers.
    Quand enfin les noir et sang apercurent les murs du palais, Deydreus aboya ses ordres une dernière fois. S'il avait établi lui même le plan de voyage et la disposition des troupes sur le convoi, la Griffe se repassa intérieurement les différents placements. A l'arrière du groupe, deux cavaliers fermaient la marche et pouvaient rapidement remonter les chariots en cas d'attaque. Sur les côtés de ces derniers, des fantassins munis de bouclier se positionneraient afin de protéger les flancs extérieurs tout en s'étendant sur la longueur, permettant la formation rapide d'un mur protecteur si les choses tournaient mal. Entre eux et les caravanes, de nombreux piquiers et hommes d'armes étaient présents afin de pouvoir agrémenter le mur de défense de piques acérés et de lames tranchantes. A l'avant du convoi, les dix archers des Serres marchaient en formation afin de permettre des tirs rapides et précis. Devant eux, le reste des troupes noir et sang se déployaient en diamant autour de la monture d'Ayshara et de Deydreus qui avancerait à ses côtés, permettant ainsi de repousser tout assaut potentiel ou de "s'ouvrir" pour laisser le guerrier aux yeux vairons sortir de sa garde rapprochée au besoin. Puis, pour terminer ce dispositif de protection, trois autres cavaliers évolueraient un peu plus en avant afin de servir d'éclaireur et de force de frappe rapide. Ils seraient également capable de revenir rapidement auprès du convoi en cas de dangers observés ou d'embuscades découvertes. Enfin, et dans l'optique de faire bonne mesure, différents porte-drapeaux se trouvaient tout le long du convoi afin de montrer au monde les atours impériaux.    

    Sortant de ses pensées à la suite d'un hennissement désagréable d'Hellhestr, le vampire ancra son regard hétérochrome sur la figure impériale qui se trouvait devant lui. Ayshara. L'impératrice-dragon. Symbole d'autorité au sein du Reike, et de divinité pour d'autres. Nichée sur sa monture et vêtue de son armure sombre, la femme à la chevelure immaculée sortait vivement du lot et de la plèbe. Son port-altier, couplé à cette étrange aura qui l'accompagnait ne laissait aucun doute sur sa nature royale et sur son ascendance. Derrière lui, Deydreus s'amusa d'un "et bah putain" lâché par Esyleij tandis que les Serres Pourpres quittaient leur formation pour aller se placer à l'emplacement prévu par leur chef. Le demi-elfe, habituellement coureur de jupons, venait de réaliser qu'il existait une femme aussi belle qu'inaccessible et, visiblement, cela le troublait tout autant que ça le fascinait. C'est donc avec un sourire léger que le chevalier s'approcha de l'impératrice, la saluant tout d'abord du salut reikois habituel, puis d'une grande révérence, la main sur le cœur.

    - Votre majesté. Il se releva doucement, ancrant son regard bicolore dans l'améthyste de la mère dragon. C'est un honneur de pouvoir vous accompagner dans ce pèlerinage. Les troupes ont déjà été informées de ce qu'elles devaient faire ou non mais souhaitez-vous un rappel sur le dispositif en place et souhaitez-vous y apporter quelques modifications?

    Ecoutant la réponse de l'intéressée, Deydreus ne laissait aucune pensée intrusive venir embrumer son esprit froid. Plus qu'autre chose, le bretteur ambidextre souhaitait s'assurer personnellement que rien n'arrive à l'Impératrice. Tout d'abord pour éviter tout ombrage sur sa réputation et sur ses hommes, ensuite pour ne pas déclencher l'ire de l'Empereur et enfin car elle représentait toute la stabilité du Reike. Sans elle, les nobles seraient bien plus tentés de fomenter de potentiels assassinats et autres rebellions car malgré sa force, Tensai n'était pas encore légitime auprès de certaines maisons. De plus, la femme était de réputation bien plus douce que son époux et certains détracteurs pourraient profiter de sa disparition pour alimenter la rage légitime du dirigeant endeuillé et ainsi déclencher des conflits stupides qui ne feraient que provoquer la fin de l'Empire et de ce qu'il représentait. Et cela, il en était hors de question. Se positionnant donc par la suite aux côtés de l'Impératrice, Deydreus fit un signe de tête à Ikaryon qui relaya aux autres soldats présent l'ordre de se mettre en marche. Et, dans un bruit de claquements de bottes et d'acier cliquetant, le convoi se mit enfin en route.

    Traversant la capitale, le vampire observait silencieusement les réactions des habitants. Si tous s'écartaient de la route grâce aux injonctions des cavaliers et des Serres, il était amusant de voir les visages des plébéiens qui posaient les yeux sur l'Impératrice. Il n'y avait pas de haine, pas de rancœur. Seulement de l'admiration pure et dure. Des expressions heureuses et honorées de pouvoir apercevoir celle qui était considérée par une partie du peuple comme la réincarnation même d'une divinité. Et il fallait bien avouer que l'accouchement d'un dragon avait grandement favorisé cet état de fait. Pour le reste, le chevalier imaginait dans un coin de son esprit le casse-tête que cela avait dut être pour Zéphyr lorsqu'il avait appris pour le pèlerinage. A vrai dire, le guerrier aux yeux vairons se doutait de la présence de pas mal d'espions de l'Oreille dans la foule. Même s'il avait confiance en la capacité de son ami, le maître espion avait probablement renforcé le dispositif en place, ne serait-ce que dans la capitale. Brisant finalement le silence de sa contemplation, le général des armées reikoises tourna la tête vers Ayshara, glissant son regard sur ses traits fins.

    - Afin de faciliter notre voyage, nous effectuerons quelques arrêts, notamment lors de nos passages à Taisen et Kyouji avant de rejoindre le temple. Cela permettra de remplir nos provisions et de vous offrir un lit confortable où dormir. Car même si nous passerons par différents relais, il faut avouer que les lits de camps ne sont jamais très agréables. Il marqua une pause, enchainant. Nous emprunterons également principalement les routes commerciales déjà établies, ce qui nous laissera plus de champs d'actions en cas de soucis et offrira à plus de populations la chance de vous apercevoir. Pour avoir énormément côtoyé le "petit peuple", je sais à quel point la vue de votre personne leur sera plaisante et renforcera leur loyauté envers l'Empire.  

    Un peu plus loin, les portes de la capitale apparaissaient finalement, entamant leur progression sur les routes et le début véritable de leur voyage. D'ailleurs, ce changement fut marqué par la concentration drastique qui s'installa chez les différents fantassins présents. S'ils avaient été concentrés depuis le départ du palais, l'évolution dans la capitale s'était faite tranquillement et l'ambiance avait été bon enfant. A présent, ils avanceraient en territoire "dangereux" où au delà de potentiels brigands et rebelles, des créatures vicieuses pouvaient tenter de s'en prendre à eux. Alors, les hommes focalisèrent leur attention sur leur tâche. Deydreus quant à lui, devait jongler entre son attention et ses échanges avec l'Impératrice. Après tout, il ne se voyait pas voyager pendant plusieurs jours à ses côtés sans lui adresser la parole ou afin de n'évoquer que des faits en rapports avec le voyage. Et puis, il était aussi curieux de mieux connaître la dirigeante de l'Empire.    

    - Pour le reste, je suis heureux de pouvoir vous accompagner. Outre l'honneur dont je parlais plus tôt, nous n'avons pas eu l'occasion d'échanger depuis ma prise de fonction et j'en suis responsable, ayant dut régler quelques affaires afin de pouvoir être là aujourd'hui. Aussi, si vous souhaitez discuter de quoique ce soit, je serai ravi de participer à notre conversation. Il laissa un léger sourire glisser sur ses lèvres. Mais naturellement, si vous préférez le silence du voyage et le bruit régulier des pas, j'accepterai la chose sans problème.
     


    La Griffe du Dragon Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
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  • Lun 26 Juin - 0:53

    Montée fièrement sur sa monture équine, la majestueuse dragonne se tenait au beau milieu de la vaste enceinte extérieure du palais impérial, là où se déployait une symphonie d'effervescence orchestrée par des caravaniers affairés. Leurs mains diligentes s'activaient à ajuster les harnais des nobles destriers et à préparer les chariots qui allaient accompagner le périple à venir. Les rayons solaires, d'une douceur câline, caressèrent délicatement son visage tandis qu'elle scrutait l'agitation frénétique qui l'entourait.

    Quand soudain, son attention fut captivée par un mouvement survenant à l'entrée de la cour.

    C'était Deydreus Fictilem, fraîchement baptisé "la Griffe", qui se distinguait parmi la foule grouillante, revêtu d'une sombre armure reikoise attirant tous les regards. Sur le coup, Ayshara fut immédiatement prise au dépourvu. Après avoir été témoin de son duel épique contre l'Empereur, elle connaissait la bravoure et l'expertise militaire difficile à égaler de cet homme, mais jamais elle n'aurait imaginé qu'il serait affecté à la protection de son propre voyage de reconnaissance.
    Surprise ? Oui, elle l'était assurément. Cependant, malgré cette indéniable stupeur qui la saisissait, la jeune femme réussit à la voiler habilement, accordant quelques précieuses secondes à l'observation minutieuse du leader des Serres Pourpres s'approchant d'elle. Lorsque le vampire atteignit enfin la royale vosdraak, il fit une pause solennelle et s'inclina respectueusement. Les yeux perçants de l'impératrice rencontrèrent les siens, révélant une détermination inflexible et une maîtrise de soi qui scintillaient à l'intérieur de ses prunelles vaironne. Il était clair qu'il s'agissait d'un personnage d'action, prêt à prendre toutes les dispositions nécessaires afin de garantir leur sécurité. Aucun doute ne subsistait à ce sujet.

    Embrassée d'une subtile ondée d'orgueil, la souveraine éprouva soudainement la pleine gravité de ce moment ! Il lui incombait de démontrer, sans équivoque, qu'elle était une cheffe exemplaire, digne de porter le flambeau de la nation reikoise, une figure éminente détentrice d'une intelligence perspicace taillée sur mesure pour les défis qui se dressaient devant eux. Un sourire furtif ourla ses lèvres divines, tel un reflet énigmatique mêlant à la fois l'abasourdissement et le respect qui l'animaient.

    - Général Deydreus, quelle agréable surprise de vous voir ici ! S'exclama-t-elle. Votre réputation vous précède. Vos prouesses martiales et votre dévotion envers l'Empire sont reconnues de tous les reikois. Consciente de la valeur de sa présence à ses côtés et de l'importance du rôle de la Griffe au sein du Reike, elle ne put dissimuler son enthousiasme. Je suis également honorée de pouvoir compter sur un homme de votre envergure pour ce long voyage.

    Puis, Ayshara prêta une oreille attentive aux paroles du Ministre, captivant en lui cette flamme du dévouement qui transparaissait. Elle appréciait son approche pondérée ainsi que sa prévenance minutieuse pour les détails. Le sens de la stratégie de cet individu lui paraissait plutôt incontestable, du moins, sur papier. Néanmoins, elle désirait en connaître davantage, souhaitant comprendre comment il pensait, comment il résolvait les problèmes, comment il exploitait les ressources à sa disposition.
    L'Impératrice, d'un mouvement subtil, tourna légèrement son visage vers son interlocuteur, ses améthystes reflétant la lueur dorée du soleil. D'une voix sereine, marquée d'une grâce envoûtante, elle répondit :

    - J'ai pleine confiance en votre plan et en l'expertise de vos hommes, cher Deydreus. Votre dispositif de protection se profile comme une œuvre bien pensée, et je n'apporterai aucune modification à sa configuration.

    Peut-être devrait-elle arborer une attitude davantage circonspecte et empreinte de prudence. À l'heure actuelle, si son tendre époux, un guerrier d'acier au tempérament intransigeant, avait été témoin de cette conversation débordante de courtoisie, il l'aurait sans doute réprimandée avec son habituelle véhémence, lui qui ne se fiait quasiment jamais aux gens, même parmi les plus illustres et éminents dignitaires de la machine reikoise. L'esprit vif de la Ryssen ne pouvait s'empêcher de se rappeler les rarissimes moments où le Roi avait accordé sa confiance, comme autant de perles précieuses disséminées dans l'océan de sa méfiance naturelle.

    Peu de temps suivant cet échange, le grand convoi quitta les enceintes de la résidence impériale et s'engagea dans les artères pavées de la capitale. À califourchon sur sa jument d'albâtre, l'héritière des Draknys observa attentivement la foule de civils qui se dessinait peu à peu. Malgré les sourires et les gestes chaleureux qu'elle adressait aux citoyens, elle restait sur ses gardes. Mieux que quiconque, la belle connaissait les écueils inhérents à son règne, truffés de détracteurs qui ne manqueraient pas d'émerger au moindre signe de faiblesse, notamment depuis l'abolition récente du système archaïque d'esclavage et la promulgation d'édits audacieux en faveur du renforcement des droits des plus modestes de la société. Inévitablement, certains membres de la noblesse et de l'ancienne élite perçoivent ces réformes d'un regard empreint d'hostilité et de mépris, perpétuant ainsi leur lutte d'influence d'une obstination parfois incompréhensible.

    Au final, ce fut les paroles de Deydreus, évoquant l'impact positif de son règne sur la vie de la population, qui réussirent à apaiser quelque peu les tumultes agitant son cœur. En dépit des sombres trames de pouvoir et des intrigues tissées avec raffinement, il était gratifiant de constater que par-delà ces affres, existaient des individus qui nourrissaient une foi indéfectible en sa capacité à guider leur sublime pays. Ces mots lui insufflaient une nouvelle lueur d'espoir, remémorant à la souveraine les véritables raisons de son engagement en tant que dirigeante, ancrées dans la volonté de bâtir un avenir meilleur pour son peuple.

    - C'est très attentionné de votre part de vous préoccuper de mon confort, Général. Répondit-elle d'un ton empreint d'une légère pointe d'humour. Les souvenirs de la guerre s'immisçaient au sein de sa voix, rappelant les temps où les installations douillettes étaient des denrées rares et où elle avait dû se frayer un chemin à travers les épreuves. Depuis sa tendre enfance, la reine avait cultivé des habitudes espiègles et insoumises, s'échappant régulièrement du château sans la permission de ses parents, à la recherche d'aventures inédites. Elle refusait d'être perçue comme une princesse frivole qui se complaisait dans les luxes et les romances à la con, alors qu'une partie du peuple luttait pour joindre les deux bouts. Sa conscience sociale guidait nombreux de ses pas, insufflant en elle un devoir de compassion envers ceux qui peinaient dans l'ombre.

    La traversée d'Ikusa se réalisa sans encombre ni le moindre incident suspect, laissant Ayshara étonnamment satisfaite de cette accalmie. *Eh bien, pour une fois que les reikois se tiennent tranquilles* Songea-t-elle avec un soupçon d'amusement, étant habituée au tempérament belliqueux de ses sujets et à leur propension à se bagarrer.

    La jeune femme jeta un dernier regard mélancolique en direction du palais, l'endroit où étaient restés Tensai et Draknys, leur fils chéri. Ses yeux s'emplirent d'une légère brume tandis qu'elle échappa un soupir mélodieux empreint de tendresse et de nostalgie. Ces deux êtres précieux lui manqueraient cruellement au cours de ce périple. Ils représentaient les piliers de sa vie, les ancrages qui maintenaient son âme en équilibre, et la perspective de leur absence prolongée éveillait en elle une douce peine. Mais elle savait que leur amour et leur soutien étaient intemporels, transcendant les distances physiques, et cela lui procurait un semblant de réconfort au milieu de cette douleur poignante.

    Consciente de l'ombre de la tristesse menaçant de s'emparer d'elle, la demoiselle redirigea son attention vers le chef des armées, forçant un maigre sourire. Entamer une conversation en compagnie de ce personnage éminent serait assurément un baume, l'aidant à détourner ses pensées de l'ampleur de ce qu'elle laissait derrière. Dans le dialogue qui s'amorçait, elle espérait trouver une échappatoire, un moyen de ne point s'attarder outre mesure sur les lamentations qui étreignaient son cœur.

    - Je serais absolument ravie de discuter de divers sujets avec vous ! Nous avons une opportunité unique de partager nos perspectives et d'approfondir notre compréhension mutuelle. Votre expérience militaire sera précieuse, et je suis certaine que nos échanges enrichiront nos visions respectives. Connaissant assez peu la Griffe sur le plan personnel, Ayshara se contenta de répondre de façon formelle à sa proposition, ne sachant pas encore comment interagir avec cet homme. Notre voyage sera une occasion pour moi de mieux vous connaître et renforcer notre lien.


    Plot twist:

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  • Jeu 6 Juil - 14:31
    Tandis que les pas des chevaux donnaient un rythme à l'avancée du convoi, Deydreus laissa vaguement son esprit glisser sur la douce mélodie provoquée par la lente progression. Le sable et la terre se retournant peu à peu, entrainant avec eux une légère couche de poussière qui se déposait doucement sur les roues et autres bottes. Dans le regard de chaque soldat, on pouvait deviner une immense fierté et une grande concentration. Témoin inéluctable de l'importance de la mission qui leur incombait. Revenant à ses propres pensées, la Griffe prit quelques secondes supplémentaires pour analyser le paysage dans lequel ils évoluaient puis, enfin, il reporta son attention sur l'impératrice. Le vampire avait put voir l'Empereur de près. Le combattre. Connaître sa manière de penser et observer l'homme qu'il était. A présent, il évoluait aux côtés de la figure emblématique de tout le Reike. Car si Tensai était un symbole de force et de courage, Ayshara représentait l'essence même de l'Empire. Elle qui était du sang "royal" et de la plus pure lignée. Elle représentait pour beaucoup de nobles la véritable légitimité du règne impérial. Deydreus, lui, était plus pragmatique. Le sang ne représentait rien, seules les actions comptaient. Et en ce sens, l'impératrice n'était pas en reste. De nombreux édits, parfois très controversés, avaient été mis en place afin de changer la société reikoise. S'il n'avait pas réellement d'avis sur des questions comme l'esclavage, le bretteur aux yeux vairons appréciait grandement le fait que la femme au regard indigo soit active et volontairement engagée. Se surprenant à étirer un léger sourire sous son heaume, le vampire reprit rapidement son air habituel. Depuis le départ d'Ikusa, les deux individus avaient un peu échangé, mais il s'agissait plus de petits discours que de vraies discussions. Deydreus voulait changer cela.

    - Comme je vous le disais plus tôt, je suis ravi de pouvoir échanger avec vous dans un cadre un peu plus libre qu'un conseil de la Main. J'aimerais également en savoir plus sur vous. Sur ce que "l'histoire" ne décrit pas. Sur votre vision de l'Empire et comment vous considérez notre peuple. Vous savez, je suis né dans un petit village, près des terres du nord. Mon oncle était un officier dans l'armée du royaume et c'est essentiellement lui qui s'est chargé de mon éducation. Physique comme morale. Puis, j'ai naturellement suivi nos enseignements scolastiques avant d'entrer dans l'armée, puis de rejoindre notre précieuse université de Drakstraang. Toute ma vie, j'ai eu ce rêve. Cette ambition de gravir les échelons au sein de notre armée et de combattre pour protéger notre peuple, et le Reike. Puis il y eu la guerre civile. Et ensuite l'attaque des Titans. Où j'ai rencontré la mort pour la première fois, et compris toute la gravité de la tâche qui m'incombait. Il marqua une pause, revisitant dans son esprit cette dernière guerre. J'ai beaucoup entendu parler de vos exploits durant la guerre. Comme tous les membres de l'armée. Vous serviez de compas moral, mais aussi de symbole. Une image à suivre. Je vous avoue n'avoir connu dans ces affrontements que la boue, le sang et la mort. Je n'ai rien fait de "glorieux" ou "d'héroïque". Je n'ai fait que mon devoir, œuvrant avec les Serres pour l'Empire et pour le salut des mortels. Aussi, je me demandais comment vous aviez vécu ce conflit, vous, personnellement. Je ne demande pas à l'impératrice, mais à la mère. A la femme. Il s'arrêta de nouveau, réalisant ce qu'il demandait. Si ma question est trop invasive, ignorez là et veuillez m'excuser.

    Quittant son observation de la mère dragon, le chevalier à l'armure sombre écouta les mots de cette dernière tout en observant l'horizon, gardant toute la concentration qui le caractérisait habituellement. Baissant ensuite les yeux, le vampire observa son bras droit, comme s'il cherchait à apercevoir le cristallin écarlate qui recouvrait à présent sa peau. Puis, de nouveau, il ancra ses yeux bicolore sur l'impératrice, observant ses traits minutieusement. Admiratif de sa beauté, mais aussi de tout ce qu'elle dégageait.

    - J'aimerais également savoir, avez-vous des édits que vous souhaitez mettre en place prochainement? J'ai rapidement échangé avec mes homologues de la Main, notamment le Cœur et l'Oreille, mais j'aimerais savoir votre position. Comme eux, j'ai de nombreux projets à lancer, mais ces derniers devront peut-être s'accorder avec vos propres ambitions selon leur nature. Il observa rapidement les cavaliers au loin qui tournaient pour signaler que tout était en bon ordre. Je pense par exemple remanier les rangs de notre armée, travailler sur la logistique de cette dernière et donner du sang neuf à notre hiérarchie. Je ne sais que trop bien l'impact nauséabond qu'ont les officiers ronflants et au ventre rond. Plus préoccupés par leur carrière que par leur devoir. Je sais également l'influence des maisons nobles dans certaines régions et compte bien réduire cette dernière vis à vis de nos troupes. Je dois m'assurer qu'elles vous sont fidèles. A vous, et non pas à un quelconque individu ayant simplement accumulé des richesses de par son sang. Le destrier de la Griffe souffla alors, comme pour montrer son dédain envers cette idée. J'avais d'ailleurs entamé plusieurs visites dans les casernes de notre Empire, afin de rencontrer les forces en présence et prendre la température vis à vis de nos troupes. L'air de paix est agréable, mais nos ennemis sont nombreux et je ne suis pas dupe quant au fait que cela ne durera malheureusement pas. Même avec toute la bonne volonté du monde, notre récente extension au Nord a crée des tensions géopolitiques importantes. Nous ne sommes plus aussi dépendant qu'auparavant vis à vis de la République et cette dernière pourrait tenter de changer cela. D'ailleurs, quel est votre opinion vis à vis de la nation bleue? Je sais mon appréhension à leur égard grandement dû à leur comportement suite à la prise de pouvoir de Tensai et pendant la dernière guerre mais je me demandais comment vous, vous les estimiez. Oh et, j'y pense. Il sortit d'une de ses sacoches son sceau, le tendant à l'impératrice. Tenez, prenez ce sceau et prononcez les mots "Prope oculos". C'est un enchantement que nous avons mis en place avec l'Oreille sur nos sceaux respectifs. En prononçant cette sentence, vous pourrez déchiffrez la codification de nos lettres, sans qu'un regard indiscret ne puisse venir fouiller les missives.

    Attendant les réponses de la concernée et qu'elle ne lui rende le sceau, Deydreus passa rapidement dans son esprit le trajet qu'ils empruntaient actuellement. D'après ce qu'il avait en souvenir, le convoi allait marquer prochainement un arrêt, notamment pour que les bêtes puissent boire et se reposer un peu. C'était le soucis de ce genre de convoi. Ils étaient lents, mais toujours victimes de la chaleur et de la fatigue inhérente aux nombreux chariots qui devaient se déplacer. Pour beaucoup de bêtes de traits, cela représentait tout de même une tâche ardue. Ce fut une bonne heure plus tard que le convoi s'arrêta donc, une fois l'emplacement de repos sécurisé par les éclaireurs. Mettant pied à terre et donnant les reines de sa monture à Aki, Deydreus approcha de l'impératrice pour lui proposer son aide. Même si un écuyer était à sa disposition et prévu pour servir d'échanson et d'assistance, le général des armées tenait à respecter l'étiquette et il aurait été malvenu qu'il ne regarde simplement l'une des figures de l'Empire descendre sans faire quoique ce soit. De toutes façons, l'aide se résumerait sans doute à simplement tendre le bras pour tenir sa main et "l'accompagner". Rien de plus.

    Une fois l'impératrice descendue de sa monture, le vampire l'invita à se diriger vers une grande tente ouverte où une table et deux chaises avaient été soigneusement installées. Un abri contre le soleil tapant pour la mère dragon et le vampire générale, le temps que les bêtes ne se reposent et que les hommes se dégourdissent un peu les muscles. Marcher pendant des heures était une tâche éreintante, encore plus lorsque la concentration se devait maximale. Une fois sous le refuge de tissu, la Griffe retira enfin son casque, passant au passage une main dans sa barbe taillée. S'il résistait plus ou moins à présent au soleil, ce dernier ne lui était toujours pas agréable et même protégé par son armure, le vampire était satisfait de pouvoir respirer un peu sous la tente. Invitant Ayshara à s'asseoir, le général s'installa à sa suite tandis qu'un échanson venait déposer sur la table différents mets et liquides. Soupirant doucement, le reikois ancra ses pupilles hétérochromes sur le visage de la Vosdraak.

    - Que désirez-vous boire? Il y a de l'eau, du vin, de l'hydromel et... Un jus de pomme? Le général marqua un léger rire. Je serais toujours surpris de voir des jus de pomme à ma table chaque fois que je passe par Ikusa. Il y a également de quoi manger, si vous avez faim. Vous comprendrez que, pour ma part, je vais m'en passer. Cependant, je vous accompagnerai dans la boisson de votre choix.

    S'arrêtant doucement, le vampire prit une profonde inspiration pour se recentrer sur l'instant. S'il l'avait remarqué depuis qu'ils s'étaient mis en route, la sensation était bien plus forte maintenant qu'ils étaient assis et qu'il avait retiré son heaume. La soif qui se tapissait dans son esprit avait réagit vite, presque stimulée instantanément lorsqu'il avait posé ses yeux vairons sur elle. Son sang, légendaire et noble, venait chatouiller les pulsions vampiriques du chevalier. Elle l'enivrait, étrangement. Non pas à cause de sa beauté véritable ou de sa voix envoutante. Les plaisirs de la chair étaient agréables mais ce genre de chose ne suffisaient pas à faire tourner la tête au bretteur ambidextre. En revanche, "l'odeur" de son sang venait frapper les sens du général reikois comme un alcool fort et violent. Se focalisant donc sur le réel et sur celle à qui il s'adressait, passant outre cette sensation, le général étira un léger sourire carnassier tandis qu'il observait les victuailles.

    - En toute chose, ce voyage vous est-il agréable? Il ne se passe pas grand chose pour le moment mais au moins, aucun bandit n'a eu la mauvaise idée de tenter quoique ce soit à notre encontre.          


    La Griffe du Dragon Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


    Impératrice-dragon du Reike
    Impératrice-dragon du Reike
    Ayshara Ryssen
    Ayshara Ryssen
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    Info personnage
    Race: Vosdraak
    Vocation: Mage - Soutien
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: S - Impératrice
    qui suis-je ?:
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  • Mer 9 Aoû - 9:13

    Face à eux, l'immensité désertique se déployait, vaste mer d'or ondulant et scintillant sous l'astre solaire, aussi capricieuse qu'implacable. À ses yeux, cette expanse ne représentait point simplement une barrière naturelle à franchir, mais également un éloquent récit de l'histoire et de la culture du Reike, cette contrée qu'elle adulait presque aveuglément. Ayshara, fortifiée via son érudition profonde, ses pérégrinations juvéniles, ses incessantes campagnes abolitionnistes et sa lutte contre les titans, maîtrisait ce cadre singulier. Ce dernier recélait ses mystères; chaque dune et oasis détenaient des légendes à murmurer. Les échos des caravanes égarées, des peuplades nomades et des villes antiques submergées à travers les âges lui étaient familiers. De surcroît, l'impératrice savait que cet erg avait été l'arène de batailles innombrables, où chaque grain pouvait avoir contemplé des actes de vaillance ou de félonie.
    Protégée par les cohortes de la Griffe, la dragonne oscillait entre assurance et vulnérabilité. À ses côtés, se dressait l'une des phalanges les plus redoutables de la légion reikoise. Cependant, le désert, lui, ne reconnaissait ni diadème ni humble origine; ses périls n’épargnaient personne en ce bas monde. Les tempêtes sablonneuses pouvaient émerger en un éclair, les oasis se voulaient parcimonieuses, et les prédateurs, qu'ils fussent de chair ou d'esprit, guettaient sans relâche.

    Naviguant parmi les dunes, ses pensées vagabondèrent vers ses premières incursions en ces confins arides, celles de sa tendre enfance. Envoûtée par son charme épuré, elle y consacra d'interminables moments à décrypter ses équilibres naturels. La petite princesse avait même eu la chance de croiser quelques tribus errantes, observant leur existence, leurs rites et leurs épreuves journalières. Ces aventures singulières nourrirent sa quête d'abolir l'esclavage et d'assurer la liberté pour chaque âme de la nation.

    Alors que le cortège avançait, la quiétude du désert se trouvait seulement troublée des discussions banales entre les guerriers et le discret tintement de leurs accoutrements. Du moins, jusqu'à tant que Deydreus interrompe les songes de la vosdraak.

    Modérément surprise par la prise de parole du chef des armées, Ayshara inspira profondément, laissant le vent jouer furtivement avec les mèches de ses cheveux argentés.

    - Votre histoire, Général, ressemble à celle de tant d'autres. La guerre nous façonne, nous modèle et lègue des cicatrices en nous. Certaines sont visibles, tandis que d'autres demeurent cachées, enfouies dans les recoins sombres de nos âmes. Elle se tut un instant, se remémorant ses propres souvenirs de combat. Pendant ce conflit, j'étais plus qu'une dirigeante sur le champ de bataille. J'étais une mère inquiète pour son peuple, pour ses enfants. Chaque décision que je prenais, chaque mouvement stratégique, était une sorte d'agonie pour moi. Je ne me battais pas uniquement pour le territoire ou un quelconque idéal, mais pour l'avenir des êtres qui habitent notre royaume. La belle baissa doucement le regard, un air méditatif au visage. La gloire et l'héroïsme sont des mots que l'on attribue souvent après coup. Sur le moment, on ne pense qu'à protéger, à sauver, à survivre. La boue, le sang et la mort que vous décrivez, je les ai vécus moi aussi. Et, comme vous, j'ai toujours gardé à l'esprit mon devoir envers l'Empire et sa population... Oui, mon rôle de mère m'a offert une perspective différente. Il s'agit d'ailleurs de cette condition spécifique qui m'a donné la force de continuer, même lorsque tout semblait perdu. Puis, elle reporta son attention vers le vampire, un sourire tendre illuminant son faciès. Je ne regrette rien, car l'entièreté de ce que j'ai réalisé, je l'ai fait avec conviction. Et je crois, Deydreus, que vous avez fait de même. Nous sommes tous les héros de notre histoire, et, aujourd'hui, je me sens honorée de marcher à vos côtés au milieu de ces dunes, en tant que collègue et alliée.

    Au final, la conversation semblait bien se passer entre les deux interlocuteurs, à un tel point que la Griffe creusa davantage au sein de ses propos, ce qui était loin de déplaire à la jeune femme qui appréciait les échanges intelligents. En l'écoutant, elle nota mentalement les projets de ce dernier et comment ils pourraient potentiellement s'intégrer aux siens afin qu'ils se complètent. Lorsque le fondateur des Serres Pourpres lui tendit le sceau, elle hésita une demi-seconde, avant de le saisir délicatement entre ses doigts finement manucurés, inspectant ce travail habilement ciselé et l'énergie magique qui en émanait.

    - Pour ce qui est des édits, j'en ai effectivement quelques-uns en préparation, centrés sur l'éducation et l'infrastructure. Cela fait un moment que l'Empire a besoin de réformes à ces égards. Nos citoyens, qu'ils soient hommes ou femmes, méritent un accès égal à la formation et aux postes de commandement. De plus, nos villes et villages doivent être plus interconnectés afin de favoriser le commerce, la communication ainsi que la répartition des richesses. Le territoire naturel souvent hostile du Reike nous impose des défis supplémentaires concernant tous ces éléments. Elle jeta un regard appréciateur à Deydreus. Votre volonté de remanier l'armée et de réduire l'influence des maisons nobles me semble être très louable. J'ai toujours cru que la loyauté devrait être envers les intérêts supérieurs de l'Empire, et non envers des desseins personnels ou des titres héréditaires. En parlant de la République, ses yeux s'assombrirent légèrement. Les actions passées de l'administration républicaine nous ont montré qu'elle est plus préoccupée par ses intérêts que par une coexistence pacifique. Cependant, la guerre n'est pas une solution viable à long terme. Nous devons travailler à construire des relations diplomatiques solides tout en restant prudents et préparés au pire des scénarios. Elle serra doucement le sceau à l'intérieur de sa main, le sentant tiède contre sa peau. Merci pour ce cadeau. Il sera certainement utile. Et 'Prope oculos' ! Prononça-t-elle, percevant immédiatement une vague de magie envelopper ses sens. L'espionnage et le contre-espionnage sont des éléments essentiels qui assurent la sécurité et l'intégrité de notre belle nation. Nous avons de la chance de pouvoir compter sur la loyauté de l'Oreille.

    Même s'ils avançaient de bon train, la fatigue commençait à se sentir chez les hommes et les bêtes, signe évident qu'il valait mieux s'arrêter ici, histoire de récupérer des forces supplémentaires. La cité de Taisen ne se trouvait plus très loin. Demain, s'ils parvenaient à progresser de manière régulière, ils réussiraient probablement à atteindre les remparts de la ville du Lion, un lieu phare et hautement emblématique de la culture reikoise de première souche. On racontait que les meilleurs soldats du Sekai se formaient là-bas, bénéficiant de la plus pure et rude des traditions martiales. Rien que ça.

    La suggestion d'assistance du guerrier ténébreux fut saluée d'un timide sourire de l'Impératrice.

    - Merci, Général. Dit-elle en toute simplicité, reconnaissant le geste pour sa pertinence tout autant que pour sa portée symbolique. Dans un univers où normes et échelons se dessinaient avec une rigueur impérieuse, chaque mouvement se parait de signification profonde.

    À l'intérieur de la tente, la chaleur environnante s'atténua, et la demoiselle sentit une légère douceur la rafraîchir. D'un oeil attentif, elle observa le vampire retirer son casque, révélant un visage marqué, ce qui ne manqua pas de la faire frissonner inconfortablement.
    Une fois installée, elle leva les yeux vers son protecteur, ses iris violets capturant la lumière ambiante.

    - Je vous remercie pour ces arrangements. J'espère que ce voyage ne vous pèse pas trop. Elle porta un verre d'eau à ses lèvres. Le soleil ne deviendra jamais votre ami, n'est-ce pas ? Se permit-elle, d'une pointe d'humour. Eh bien, savez-vous pourquoi le jus de pomme d'Ikusa est si populaire, mon cher Deydreus ? Parce qu'à chaque fois qu'on en boit, on se sent... 'pomme-plètement' revigoré ! Elle éclata d'un rire cristallin, amusée de sa blague complètement nulle. J'en boirais volontiers de ce fameux jus de pomme, rien que pour voir si sa réputation est méritée !

    Reprenant rapidement son sérieux, Ayshara porta davantage attention aux réactions physiologiques de la Griffe. Elle soutint le regard vairon de Deydreus pendant un moment, ses prunelles semblant pénétrer les tréfonds de son âme. Elle remarqua les yeux du vampire errer brièvement en sa direction. Clairement, la nature de son sang de vosdraak ne devait pas l'aider à résister à la tentation. Assez vite, elle réalisa que sa simple présence pouvait s'avérer dérangeante pour les pulsions primitives de cet homme qui se nourrissait de liquide écarlate.

    - Votre compagnie est plaisante, et le voyage a été sans encombre jusqu'à maintenant, ce qui est toujours apprécié. Commença-t-elle avec une voix douce et calme. Dites-moi, Deydreus, étant donné votre nature... Comment faites-vous pour gérer cette soif lorsque vous êtes entouré de tant de gens ? Surtout en présence de quelqu'un comme moi... Mon sang possède des propriétés... particulières. Est-ce une lutte constante ou avez-vous trouvé un moyen de la maîtriser ? Vos yeux... Ils parlent d'une éternité que peu peuvent comprendre. Comment cela s'est-il passé ? Comment avez-vous traversé le voile entre la vie et cette... immortalité ? Elle poursuivit, ses questions, habitées d'une curiosité sincère, s'enchaînant. Qu'avez-vous ressenti lors de votre transformation ? Était-ce une souffrance insoutenable ou plutôt une douce renaissance ? Et depuis ce moment, comment percevez-vous le monde qui vous entoure ? Est-ce que les émotions, les désirs, les douleurs sont toujours les mêmes, ou est-ce que tout a changé du jour au lendemain sans aucune sommation ? Racontez-moi...

    Noble du Reike
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    Deydreus Fictilem
    Deydreus Fictilem
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    Info personnage
    Race: Vampire
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal mauvais
    Rang: B - Griffe
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t893-deydreus-fictilem-inter-arma-silent-leges-terminehttps://www.rp-cendres.com/t1731-comites-aeterni-liens-de-deydreushttps://www.rp-cendres.com/t950-liber-legatus-chronologie-de-deydreus-fictilem
  • Dim 13 Aoû - 13:06
    Observant l'impératrice, un léger sourire glissa sur les lèvres du vampire lorsque cette dernière fit sa blague. Le jeu de mot était particulièrement mauvais. La blague, d'un niveau assez moyen. Mais le rire cristallin qui s'échappa de la gorge de la vosdraak fut suffisamment communicatif pour que le guerrier aux yeux vairons laisse ses traits se déformer quelque peu. Au dehors de la tente, le soleil frappait le sable avec férocité et même s'ils étaient abrités, les deux individus pouvaient aisément ressentir les effets de la chaleur désertique. Les différents militaires quant à eux se rafraichissaient et faisaient boire les bêtes, tandis que plusieurs rondes s'effectuaient. Une activité intensive, qui laissait pourtant les deux protagonistes discuter paisiblement. Fixant la jeune femme de ses yeux bicolores, le général admira tous les traits de l'impératrice alors qu'elle prenait un peu de liquide pour se désaltérer. Non, le soleil ne serait plus jamais l'allié du vampire. Mais... Au moins, il avait appris à en subir les effets sans risquer la mort. C'était déjà un exploit, compte tenu de sa nouvelle nature. Les billes hétérochromes passèrent alors des yeux améthystes de l'impératrice à sa gorge, Deydreus sentant le sang de cette dernière comme l'on pouvait ressentir un plat qui chauffait sur le feu et que la faim rongeait.

    Se jetant subitement sur elle, le chef des armées déploya ses deux grandes ailes, entourant la reine dragon dans un cocon membrané. D'un geste vif, le guerrier plongea ses crocs contre la chair de la vosdraak, pénétrant cette dernière tout en lui arrachant un cri de surprise. Sentant le raisiné couler dans sa gorge, les pupilles de Deydreus se dilatèrent tandis qu'il entourait l'impératrice de ses bras pour la maintenir contre lui. Le petit corps frêle lutta quelques instants, mais, prisonnière de l'étreinte vampirique et de cet étrange sentiment qui vibrait dans sa gorge, elle ne put que subir les manœuvres du sombre chevalier. Ses mains, d'abord contre le plastron du bretteur glissèrent doucement, comme si la lutte n'était plus une option.

    Ouvrant les yeux, le vampire observa quelques instants sa proie, tandis que ses traits se muaient en une expression mêlée de douleur et de soulagement. Son sang, n'était pas juste plus fort. Il était délicieux. Intense. Enivrant. Contre elle, le guerrier aux sombres armoiries ne remarqua même pas qu'il avait arraché une partie de l'armure de l'impératrice, trop occupé à rester contre elle et à mêler ses crocs à sa peau. Autour d'eux, les ailes membranées du chef des armées offrait une sorte d'alcôve sanguine, cachant à la vue de potentiels observateurs ce qui se déroulait. Dégageant finalement son visage du cou de l'impératrice, le vampire observa de nouveau cette dernière tandis qu'un long filet de sang reliait ses lèvres à la gorge autrefois parfaite de la vosdraak. Elle était là, contre lui, dénudée par les mouvements bestiaux du sombre chevalier et haletante. Son regard, empli d'une lueur larmoyante s'ancrait sur les yeux du vampire, mais aucune manifestation spécifique sorti de ses lèvres. Elle ne le brima pas. Elle ne cria pas ni ne lui opposa un argument cherchant à lui faire comprendre la gravité de son acte. Elle ne faisait qu'haleter difficilement, la table à ses côtés renversée et sa poitrine se soulevant et se baissant à rythme régulier. Ainsi posée contre sa chaise, ainsi présentée, elle était irrésistible. C'est pourquoi le vampire se jeta de nouveau sur elle.

    Cette fois, l'acte fut plus abrupte, plus bestial encore. Mêlant ses canines au cou de l'impératrice, Deydreus ne maîtrisait plus ses gestes. Ses bras, ses jambes, son corps entier bougeait et agissait sans raison logique. La vosdraak était là, contre lui, ses mains glissant sur sa nuque et son épaule comme des caresses rapprochées alors qu'il marquait sa morsure d'un léger coup de langue. A nouveau, il fixa la blonde, venant cette fois l'embrasser tout en mordant ses lèvres, mêlant dans ce baiser interdit un gout ferreux et enivrant. Puis, il revint ensuite plonger ses dents dans sa gorge, toujours contre elle. Toujours dans cette étreinte étrange, cachée aux yeux du monde par ses deux grandes ailes. Il entendait ses gémissements, son souffle. Il sentait contre lui ses petits mouvements. Ses gestes. Il entendait son battement cardiaque. Et il goutait son sang précieux. Quand enfin il fut rassasié, le vampire se retira finalement. Droit devant la vosdraak, il admira son corps une nouvelle fois, léchant doucement ses lèvres afin de récupérer le maximum de raisiné possible. Elle était là, docile. A sa merci. Sa gorge ouverte a plusieurs endroits par ses propres morsures, dévoilant plusieurs lambeaux sanguinolents où les crocs s'étaient ancrées. Les ailes se replièrent alors, le vampire venant se pencher vers le visage de la reine dragon. Sa main cristalline vint saisir doucement quelques mèches bâtardes qui s'étaient collées au front humidifié de l'impératrice, les balayant afin de permettre au bretteur d'admirer toute la beauté du visage parfait de cette dernière. Les yeux bicolores glissèrent doucement des lèvres pulpeuses jusqu'aux billes améthystes de la jeune femme. Et, à nouveau, une pulsion gagna le cœur du reikois tandis qu'il rapprochait son visage du sien.

    Clignant des yeux, le vampire entendit les mots de l'impératrice résonner dans sa tête. La question, pourtant évidente, le rappelait à des épreuves difficiles qu'il avait passé pour ne pas être la victime de ses propres pulsions. Attrapant un verre d'hydromel, le guerrier savoura doucement le liquide alcoolisé qui glissait dans sa gorge, avant de reporter son attention sur Ayshara et entamer sa réponse.

    - Vous me voyez ravi que ce voyage vous soit aussi plaisant. Je dois également avouer que votre compagnie est des plus agréable. Il marqua une pause, repensant à tous ses mots. Il s'agit d'une longue histoire, aussi si vous désirez l'écourter à un moment, ne vous en privez pas. Je n'en prendrai aucune offense. Pour vous décrire mes sensations vis à vis du sang... J'ai appris à maîtriser ma soif... Plus ou moins. Je sentirai toujours cette bête qui gratte au fond de mon esprit. Cette soif implacable qui me réclame constamment sa dose de liquide vermeil. Pour la plupart des gens, je ne ressens presque rien. Leur sang, aussi nutritif soit-il, ne provoque rien de particulier chez moi. En revanche, je dois avouer que le votre m'attire tout particulièrement. Il s'arrêta quelques instants, dans un léger soupire. Cela pouvait paraître déplacé, je m'en excuse. Mais la saveur de votre sang est enivrante. Voyez cela comme un alcool particulièrement fort. Je ressens dans chacune de vos respirations cette étrange sensation. Comme si je me tenais aux bords d'une source interdite. Mais, comme je vous l'ai dit, j'ai appris à dompter ces pulsions. De la plus brutale des manières.

    Il laissa son regard quitter l'impératrice pour glisser quelques instants sur le verre qu'il tenait. Il repensa aux terres du nord, et à l'épreuve qu'Alasker lui avait fait subir. Qu'il avait lui même fait subir à son corps. Le sang béni. La soif. La violence et la folie. La douleur.

    - Ma transformation fut horrible. Brutale. Marqué de la malédiction du sang béni, qui me poussait vers une folie sanguinaire et une soif démesurée, j'ai traversé Sekai afin de trouver une solution. Cette dernière se présenta à moi via un vampire isolé. Lorsqu'il me transforma, ma réalité sembla s'effondrer sur elle même. Je me souviens encore de mes os se déformant. De mes muscles brulant et de mon sang bouillonnant. Du repas que je rejetais sur le sol marbré et de la tempête sanguine qui m'entoura alors. Il fit bouger légèrement son bras cristallin, reprenant. J'ai eu du mal, à accepter le fait que j'allais finir par traverser les âges et voir tous mes proches mourir. Non pas uniquement par attachement mais par peur de devenir quelqu'un qui n'était pas moi. De me laisser bercer par les siècles pour ne devenir qu'une coquille vide assoiffée et blasée. Vous savez, j'ai aimé par le passé. Une femme forte, combattante. Victime du même mal qui parcourt mes veines. J'ai dut la tuer de mes propres mains. Mettre fin à sa triste existence et la tenir dans mes bras lorsqu'elle rendait son dernier soupir. Et ce uniquement pour protéger l'Empire de sa folie. Alors, quand je me suis vu dans un miroir, en train de perdre la bataille contre ma propre soif, j'ai eu peur. Non pas de périr. Mais de tuer de manière incontrôlée et sans pouvoir être arrêté. Alors, quand bien même ma transformation ne datait que de quelques lunes et s'était avérée être d'une souffrance insoutenable, j'ai pris les devants. Mon plus cher ami m'a aidé à vaincre ce mal. Par un procédé bien particulier. Si je ne vais pas vous en décrire tous les détails, sachez simplement que cela fut atroce. Aussi bien pour le corps que pour l'esprit. Mais... Au moins, cela a fonctionné, puisque je suis aujourd'hui devant vous.

    Un léger sourire, franc, tandis qu'il reportait son regard bicolore sur le sien.

    - Le monde m'entourant aujourd'hui est étrange. Tout ressemble à une proie potentielle. Mais en même temps, tout me semble être au ralenti. N'ayant plus le besoin de dormir, mes journées sont d'une longueur continue. Au final, je marque mon quotidien non pas par mes actions mais par le cycle de ceux qui m'entourent. Je ne me couche que pour reposer mon esprit. Pour le reste, je ne saurais dire si mes émotions sont véritablement altérées. Ces dernières ont toujours été lointaines. Détachées de ma personne. Elles existent, naturellement, mais je les ai toujours peu prises en compte, dans une certaine mesure. Peut-être est-ce pour cela que j'ai pu vaincre cette soif débordante, d'ailleurs. Peut-être est-ce pour cela que je parviens à me dominer. J'ai également la chance de pouvoir servir une cause. Un but. Un Empire. Beaucoup pourraient penser que ce n'est plus qu'un passe temps dans ma longue vie d'immortel mais... Je ne vois pas les choses ainsi. Si la mort ne m'accueillera plus que via la maladie ou la guerre, elle me permet aussi de servir mon vivant pour faire avancer les races du peuple reikois. De leur permettre de prospérer et de s'élever de leur condition. D'affronter les dangers et maux que l'avenir leur réservera. Un léger rire quitta sa gorge. Cela est un peu présomptueux car je ne suis ni empereur ni roi, mais je ferai mon maximum en tant que membre de votre main pour diriger nos armée jusqu'à la victoire. De lutter contre nos ennemis internes. Et, peut-être qu'ainsi, je parviendrai à oublier le fait que j'ai sacrifié ce qui faisait de moi autrefois l'homme qu'il était. Ma mortalité.

    Il but alors une nouvelle gorgée d'hydromel, plus longue cette fois. La chaleur glissait sur son visage telle une caresse pleine de promesse. Penchant ensuite la tête en arrière et faisant tomber sa chevelure d'ébène, le guerrier fixa quelques courtes secondes les toiles de la tente avant de se redresser dans un léger soupir. Il était étrangement mélancolique, face aux questions de la vosdraak. Pourtant, il appréciait tout particulièrement son attitude et cette curiosité. Elle n'était pas juste une donzelle en manque d'aventure. Elle avait elle aussi connu la difficulté, et il respectait cela.

    - Et vous impératrice... Parlez moi de vous. Comment percevez-vous votre quotidien? Comment vivez-vous la pression et les histoires de noblesse. Les rumeurs des différentes maisons. La gestion de votre enfant si particulier. Et la présence dans votre cercle restreint d'être tels que moi. Avez-vous eu peur, lorsque vous avez appris ma nouvelle nature? Je sais que l'Oreille avait présenté la chose sous un certain angle mais les craintes peuvent parfois être déraisonnées. Et, surtout, comment vivez-vous votre quotidien au palais? Cela doit être pesant, à force, de n'être restreinte qu'à un bâtiment. Aussi grand et luxueux soit-il, le palais peut être perçut comme une gigantesque cage dorée. Et je sais aussi à quel point votre mari est protecteur, surtout depuis l'incident de la flèche. Alors, comment luttez-vous contre votre soif d'aventure? De découverte? Il marqua une courte pause, reprenant. Les gens vous admirent, ils tombent même parfois en émoi face à votre beauté et votre prestance. Cela peut être flatteur mais peut aussi être particulièrement effrayant. Est-ce une difficulté supplémentaire pour vous? Ou bien ignorez vous simplement la multitude de regards qui se posent sur vous au moindre pas? J'aimerai en savoir plus sur vous. Mieux vous connaitre.

    Il s'arrêta, comprenant que ses paroles pouvaient être de nouveau déplacées. Trop intimistes. Alors, il laissa un léger sourire courir sur ses lèvres tandis qu'il passait machinalement sa main dans sa barbe pour la lisser.

    - Enfin. Si vous désirez en parler, naturellement.


    La Griffe du Dragon Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


    Impératrice-dragon du Reike
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    Ayshara Ryssen
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  • Mar 15 Aoû - 10:20

    Soudainement, l'atmosphère de l'endroit changea radicalement. Ayshara, dans une agonie apparente, semblait céder aux avances du vampire, mais son pouvoir latent commençait à murmurer sous sa peau. Là, où le sang coulait, des étincelles d'une couleur incandescente éclatèrent, tandis que les lambeaux de sa chair se soudaient d'eux-mêmes, effaçant les traces de morsures. Sa respiration, un instant haletante, se transforma en un râle guttural profond. Et les ombres de la tente se mirent à danser en un ballet macabre, dessinant des silhouettes grotesques sur les toiles. Les yeux de la vosdraak, d'abord ternes et presque éteints, devinrent deux joyaux enflammés. Son corps, jadis frêle et délicat, se tordit et se contorsionna. Sa morphologie s'allongea, sa peau de nacre se couvrant d'écailles noires aussi dures que le diamant. Ses bras fins évoluèrent en des griffes acérées, alors que des ailes, plus grandes et plus terrifiantes que celles du chef des armées, éclatèrent dans son dos. Et puis, poussant un rugissement à glacer le sang, elle se métamorphosa en un dragon infernal, une créature aux dimensions pharaoniques, son souffle dégageant une vapeur ardente. Tout autour d'eux, le désert semblait se désagréger, laissant place à un paysage apocalyptique où les flammes embrasaient le ciel. Le monde réel paraissait s'être dissout pour ne faire éclore cette vision cauchemardesque.

    Ce regard. Profond. Insondable. Il se révélait être le miroir d'une âme ancienne, d'une force qui dépassait celle du commun des mortels. Des yeux qui virent des civilisations naître et mourir, qui contemplèrent les éons de souffrance. Et au cœur de ce tourbillon de désolation, Deydreus pouvait y observer son propre reflet, petit et insignifiant, futile face à la colère d’une entité que même les titans apprirent à redouter. C'était un avertissement, une démonstration de puissance.
    L'Havre de repos où ils se tenaient n'était plus qu'un lointain souvenir, englouti par cette illusion aux dimensions beaucoup trop vraisemblables. Cette dernière était parfaite, si terrifiante, qu'elle transcenda la réalité, donnant vie à une poésie horrifique qui rappelait ces contes ancestraux où les dragons siégeaient au rang des maîtres du monde. Le dirigeant des Serres Pourpres, naguère prédateur, se retrouvait maintenant proie, chassé par une bête d'un autre temps, une sombre créature sortie des abysses de l'histoire pour revendiquer sa dominance.

    APPROCHE ENCORE UNE FOIS MA CHAIR, FICTILEM, ET JE TE MONTRERAI O COMBIEN EST ÉPHÉMÈRE TON IMMORTALITÉ.

    Incontestable et perçante, la voix caverneuse de la monstruosité tonna, chaque syllabe provoquant vibration et tremblement.
    Aussi soudainement que cette chimère avait jailli, elle commença à se faner. L'enfer écarlate, les brasiers voraces, l'accablement - tout semblait s'effacer, s'évanouissant telle la brume au matin. Le reptile titanesque se mit à rétrécir, se recroquevillant et ondulant dans un ballet d'outre-monde. Ces serres monstrueuses se métamorphosèrent en délicates phalanges, les écailles obsidiennes, dures comme l'acier, muèrent en une peau d'une pâleur lunaire, et les prunelles flamboyantes adoptèrent un doux éclat de pierre précieuse. La mirage que la jeune femme avait si habilement tissé se volatilisa, et cette fichue tente resurgit, avec Ayshara, resplendissante et majestueuse, trônant sur son siège. Cependant, son faciès arborait toujours cette étincelle incendiaire. La meurtrissure à sa gorge, souillure de l'assaut du nocturne, était quasiment résorbée, ne laissant qu'un sillon argenté en souvenir. Un mince filet de liquide rouge coagulé marquait néanmoins la transgression de son "protecteur". Elle dévisagea Deydreus, non plus avec une furie sourde, mais avec une détermination calme qui glaçait le sang.

    - Ceci. Dit-elle en touchant lentement sa cicatrice. Est un rappel que même dans la douleur, je règne. Que ma royauté ne doit jamais être sous-estimée. La belle se leva gracieusement de son siège, sa démarche féline et assurée, une figure impériale rayonnant de toute sa splendeur. Elle se rapprocha du vampire, son aura brillant d'une puissance contenue. Elle arrêta son avancée à une courte distance de lui, suffisamment proche pour que le guerrier aux sombres armures puisse sentir la chaleur qui émanait de son corps. Ne me décevez plus. Murmura-t-elle de manière à la fois douce et tranchante. Puis, d'une délicatesse n'appartenant qu'à elle, l'impératrice tendit la main vers le visage du chef des armées, et d'un geste presque maternel, elle effleura la joue pâle de Deydreus avec ses doigts. Une légère brûlure de feu divin marqua la peau de l'homme, un simple rappel de sa transgression qu'il devait accepter. Ou un avant-goût de ce qu'il deviendrait s'il osait recommencer.

    Joignant les mains dans son dos, la dragonne réalisa quelques pas à l'intérieur de la tente, écoutant les paroles de la Griffe, tout en se rapprochant des toiles du bâtiment improvisé. Profitant d'une mince ouverture, elle lança un rapide coup d'œil à l'extérieur, histoire de vérifier brièvement de ce qui s'y passait.
    La confession de Deydreus jeta une ombre sur le visage de la vosdraak. Les mots du prédateur nocturne, bien que prononcés avec une certaine élégance, portaient en eux des significations et des intentions dissimulées. Les vampires possédaient souvent cette nature dualiste, victimes de cette éternelle lutte entre leur humanité résiduelle et la bête assoiffée d’hémoglobine qui sommeillait en eux. Toutefois, entendre un tel aveu, particulièrement à propos de son propre sang, était à la fois flatteur et effrayant. Saurait-elle le pardonner ?

    De nouveau, ses améthystes se figèrent sur le bretteur. Chaque mot du vampire peignait une image déchirante, un tableau d'une solitude et d'une douleur incommensurables. Et même si la demoiselle possédait elle-même une ténacité et une résilience exceptionnelle, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une empathie plutôt profonde pour cet être immortel. Elle voyait l'homme derrière la créature dangereuse et imprévisible; la force derrière la malédiction. La longévité avait ses avantages, certes, mais elle comportait hélas une mélancolie inévitable, une prise de conscience que les choses précieuses s'avéraient souvent éphémère.

    L'épouse du Conquérant prit quelques minutes pour digérer les questions de l'épéiste, une légère moue apparaissant sur son faciès tandis qu'elle réfléchissait à sa réponse. Parler de sa vie n'était pas une action courante pour la reikoise, qui avait, à maintes reprises, gardé secrets ses sentiments et ses pensées, cachés derrière le masque de son statut royal.

    - Deydreus, votre curiosité m'honore. Mon quotidien en tant qu'impératrice est une mosaïque de moments brillants entrelacés de lourdes responsabilités. Je porte le poids des espoirs, des rêves et à l’occasion des désillusions de tout un peuple. Les rumeurs, les murmures des maisons nobles, sont pour moi comme le doux chant des oiseaux le matin - parfois harmonieux, parfois cacophoniques. J'ai appris à écouter, à discerner le vrai du faux, à ne pas me laisser submerger par la médisance. Et pour cela, notre Maître-espion est d'une précieuse aide. Quant à votre nature... Je n'ai jamais eu peur de l'inconnu ou du différent. La peur naît de l'ignorance, et j'ai choisi de chercher la compréhension. La belle soupira discrètement, un doux sourire s'épanouissant sur ses lèvres alors qu'elle pensa à son âme sœur, l'homme qui lui manquait déjà cruellement. Mon époux est... un compagnon comme on en rencontre peu dans une vie. Depuis le jour où nous nous sommes connus, il a toujours été à mes côtés. Cela peut parfois être étouffant, car il voit le danger partout. Il ne peut s'empêcher de surréagir face à la moindre menace, même la plus infime. Il a de la difficulté à comprendre que je ne suis pas une fleur fragile à préserver, mais la dirigeante d'un grand empire, habituée à prendre des décisions laborieuses et à affronter des adversaires redoutables. Ses yeux brillèrent d'affection et d'amusement mêlés. Il a cette façon de me regarder, comme si j'étais la chose la plus précieuse au monde. Et il m'a donné notre merveilleux fils. Avec eux, ma vie au palais n'est pas si mal que cela... Mon quotidien est parsemé d'aventures et de découvertes diverses ! Un ricanement plein d'ironie sortit de sa bouche lorsque vint la question concernant les "admirateurs". Avec le temps, j'ai appris à bien me défendre et à montrer aux imprudents qu'ils doivent respecter leur Reine. Le Reike étant ce qu'il est, je ne peux me permettre de faire preuve de faiblesse en public. Notre société guerrière vénère la force, et je me dois d'en être une représentation. Gardant une distance "professionnelle" avec son interlocuteur, elle n'osa pas détailler davantage sa vie et encore moins exposer les aspects négatifs de son existence. Et de toute façon, quasiment tout le monde connaissait le passé controversé de la mère-dragon, allant de sa vente par son frère ainé jusqu'à la fameuse histoire de la Flèche. Sa vie n'avait rien d'un conte de fée.

    Elle s'immobilisa un court instant, ses yeux aiguisés sondant profondément ceux de Deydreus, avant de reprendre la parole.

    - Quelle était votre vie avant votre transformation ? Qui étiez-vous, et quels étaient vos idéaux et vos aspirations ? Elle s'approcha doucement de lui. Enfin, que recherchez-vous désormais au sein de votre existence éternelle ? Y a-t-il encore des désirs, des rêves que vous souhaitez réaliser malgré votre condition ? Ne me dites pas que l'Empire demeure votre seule priorité ! Il doit bien y avoir ce petit quelque chose qui sommeille en vous, cette envie inavouée... Ayshara pencha sa tête, permettant à la lumière dorée de mettre en valeur ses traits délicats. Votre confession sur la saveur de mon sang m'a beaucoup intriguée. Qu'est-ce qui le rend si... spécial ? Demanda-t-elle, sa voix suave, presque chuchotée, ses doigts effleurant sa nuque.

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    Deydreus Fictilem
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  • Mer 16 Aoû - 1:44
    La mort avait arboré de nombreux visages pour le guerrier aux épées doubles. Elle s'était présentée à lui sous la forme d'un poison vicieux qui avait griffé sa chair lors d'un premier combat aux alentours de Taisen. Une lame courbée et acérée qui avait sut trouver son chemin vers sa cuisse et avait laissé couler en lui un venin de cobra particulièrement virulent. Il s'en était sorti au bout de quelques jours à demeurer fiévreux et à l'agonie. Mais il n'avait pas crié. Elle s'était ensuite présentée à lui dans un champ de bataille aux conditions abjectes. Un assaut de position des troupes loyalistes lors de la guerre civile où le chevalier noir avait dut s'emparer d'un fortin défendu à trois contre un. La pluie de flèches avait endommagé son armure. Les lames de soldats apeurés et acculés avaient tailladé sa peau. Il s'en était sorti, là encore, mais avait eu le corps marqué au niveau de l'aine par un éclat de baliste qui avait failli l'arracher au Sekai. Puis, la Mort s'était de nouveau montrée. Cette fois sous la robe d'une mère aux plumes noires et au regard étrange, l'accompagnant dans la rivière tumultueuse du sang béni et de sa propre malédiction. Et encore une fois, il s'était tiré d'affaire. A chaque occasion, le guerrier n'avait éprouvé aucune peur. Non pas car il était fou ou qu'il se pensait invincible. Loin de là. Son corps couturé de cicatrice le rappelait aisément à sa mortalité évidente, et ce malgré son nouveau statut d'être immortel. Non, s'il n'avait jamais eu peur, c'est parce que Deydreus admirait la reine pâle. Il la voyait comme un guide. Une figure d'union qui permettaient à tout un chacun de sortir du lot. Aux plus pleutres de démontrer un courage insoupçonné et aux plus empotés de s'éveiller. Aussi, si cette dernière devait un jour le cueillir, l'être aux yeux vairons n'y verrait qu'un repos salvateur. Un départ pour un domaine lugubre mais où il y serait en paix. Et ce, malgré la montagne de cadavres sur laquelle il avait dut marcher pour atteindre ses objectifs.

    Alors, lorsque l'illusion frappa son esprit et qu'il se retrouva piégé. Lorsque la voix légendaire résonna dans son esprit et que des ailes noires vinrent l'étreindre, le chevalier ne laissa aucun cri s'échapper. Il demeura silencieux. Acceptant toute sentence potentielle. Toute retombée que ses potentiels actes auraient eu. De toutes façons, il n'en avait cure. Dans son esprit captif, le sang béni était repus. Il avait gouté à un vermeil interdit et son corps beignait d'une énergie étrange. Unique. Ses muscles s'étaient raidis et il aurait même été prêt à combattre. A périr face à ce prédateur halluciné pour démontrer que jusqu'à la fin, il combattrait pour le salut des mortels. Qu'aucun dieu, aucun Titan ou aucun esprit incarné ne pourrait dominer la résilience du commun. Et finalement, lorsque la main de poupée vint se déposer sur sa joue pour la bruler légèrement, le vampire n'étira qu'une légère grimace tandis que sa magie soignait la plaie ardente via une épaisse fumée noirâtre. Ses yeux bicolores glissèrent sur la tente, en alerte. Dans ses tempes tambourinaient la bête. La Soif. Non pas car elle en désirait encore plus, mais car elle savait ne plus pouvoir s'en passer. Tout du moins, c'est ce que sa nature vampirique aurait souhaité. Car le vampire soupira simplement longuement, chassant de son esprit embrumé ce qui s'était passé. Ce qui allait avoir lieu et ce que son acte aurait pu impliquer. Recentrant son attention sur le moment présent, le sombre guerrier reporta son regard sur l'impératrice dragon. Il l'écouta, silencieux, tandis qu'elle lui offrait une partie de son passée.    

    Quand elle se retourna enfin et plongea ses perles indigo dans les siennes, elle put sans aucun doute constaté ses pupilles dilatées. S'il ne serait sans doute pas victime de ses pulsions, le guerrier arborait une posture particulièrement menaçante. Non pas pour Ayshara, mais pour lui même. Sa main droite, cristalline et griffue, s'était ancrée sur sa cuisse et aurait sans doute déjà traverser sa chair s'il ne l'avait pas protégée via ses jambières d'acier noirci. Ses crocs, acérée et pointues, s'étaient fichées sur ses gencives et l'intérieur de ses lèvres pour leurrer sa soif et l'empêcher de gouter au raisiné impérial. Il avait affronté le froid. La faim. La souffrance et la folie. Spécifiquement pour résister aux sangs les plus puissants. Il était devenu autre chose dans sa transformation, oui, mais pas une bête décérébrée. Et elle n'y changerait rien. Pas tant qu'il avait le contrôle, pas tant qu'il respirait et que ses pensées revenaient encore à ce qu'il avait vécut. Malgré cela, en revanche, il reconnaissait que la tentation était présente. Mais c'est en cela, qu'il pouvait montrer sa force. En résistant, encore plus à présent qu'il sentait l'odeur de son sang. Et, enfin, un nouveau soupir lorsqu'elle posa ses questions. La discussion occupait son esprit. Permettait à l'être qu'il était de ne pas céder la moindre parcelle de terrain au vampire. Replongeant ses yeux hétérochromes dans le regard impérial de la vosdraak, le bretteur maudit reprit finalement la parole.

    - Avant de devenir un monstre? Je n'étais qu'un humain parmi tant d'autres. Enfin... C'est ce que j'aurais dut etre, si je n'avais pas eu la vie que j'ai vécut. Il marqua une pause, repassant son passé en songes. Mon quotidien n'était marqué que de combats. De sang. De viscères et de violence. Je n'ai jamais eu d'appétence pour le luxe, les richesses ou les plaisirs extrêmes. J'ai toujours tenu en idéal la force, non pas au sens littéral, mais au sens le plus philosophique. Un érudit, un mage, un guerrier. Tous pouvaient démontrer une force véritable et s'élever de leurs propres natures. Je vouais un culte, non pas aux dieux, mais aux races mortelles. J'ai toujours été persuadé que la guerre, mais de manière plus étendue la mortalité, offrait aux différents peuples un moyen de transcender ce qu'ils étaient et de repousser les plus grands défis. Voyez comment nous avons lutté contre les Titans. Comment nous avons défier le divin. Peut-être était-ce là ma plus grande aspiration. Devenir un champion, non pas pour ma propre gloire, mais pour permettre à mon peuple de s'élever et de s'ériger comme un parangon de résilience et de mérite. Quant à savoir qui j'étais... Probablement juste un officier ambitieux parmi tant d'autres, que la guerre a marqué plus profondément que le plus ardent des fers. Mais malgré tout cela, je ne me suis jamais plains. Car contrairement à beaucoup de mes semblables. C'est dans la fange que je me sentais le plus vivant. Le plus... Moi. Le plus humain. Car lorsque le carnage s'abat sur une plaine remplie de combattants. Lorsque le sol se teinte de rouge et que les cris s'élèvent dans les cieux, les monstres n'ont plus à se maquiller en homme. Ils se reconnaissent entre eux. Et s'acceptent tels qu'ils sont. Dans ce sang où je baignais perpétuellement, je respirai pourtant un air moins vicié que dans les bals les plus nobles.    

    Il s'arrêta quelques instants de parler, tandis qu'elle s'approchait de lui de nouveau. Il la fixa, silencieux alors qu'elle prenait la parole, avant de finalement reprendre.

    - Savoir ce que je désire à présent n'est pas chose facile. Au fond, je pense que mon but n'a pas réellement changé. La condition de notre peuple et l'élévation de ce dernier reste ma principale priorité. Cela peut prendre quelques années. Des siècles. Des millénaires. Peu m'importe. Le temps n'est à présent plus un facteur limitant. Pour le reste, je ne saurais vraiment dire si je dispose d'envies particulièrement inavouées. Il l'observa, longuement. La richesse m'est d'une fadeur incroyable. Sur toute ma solde, je ne garde presque rien. Je paie à l'Empire ce que je lui dois puis je verse le reste à mes hommes, ou je paie l'entretien de leurs équipements et les loyers de leurs familles. Peu m'importe la dureté du lit sur lequel je dors, le sommeil ne m'est déjà plus qu'un confort optionnel. La nourriture n'est plus un besoin, ni même un plaisir. Même le plus savoureux des fruits a le gout de cendres dans mon palais. La boisson est certes agréable mais je ne tire aucune satisfaction à perdre le contrôle de ma personne. Et pour le reste... Je me dois de refreiner le potentiel désir que je peux ressentir. Je n'ai plus ni la position, ni le droit d'y céder. Les vampires sont également stériles, aussi le désir d'obtenir un jour un enfant n'est plus d'actualité. Et je ne saurais de toute façon pas vraiment dire si j'aurais eu l'instinct paternel.

    Un léger rire s'échappa de sa gorge tandis qu'elle le fixait. Qu'elle était si proche. Et qu'au fond de lui bouillonnait cette envie qu'il réprimait et avait maîtrisé au fond de cette maudite montagne. Était-ce simplement le sang, ou bien autre chose. Était-ce simplement le défi, ou au contraire le refoulement? Il n'aurait sut le dire. Alors, il se contenta d'avancer son visage, pour murmurer à son tour.

    - Imaginez la drogue la plus pure. Une extase étrange, enivrante. Le sang des hommes me nourrit, mais il ne remplit aucun vide en moi. Le votre... Il semble m'appeler. Non, ce n'est même pas vraiment cela. Il chercha ses mots, reprenant. Je n'ai jamais ressenti pareille tentation. Je sais me contenir mais cette odeur agit sur ma psyché comme le plus violent des envoutements. Je ne saurais dire si c'est la pureté de votre lignée, ou bien vos nombreux pouvoirs, la magie circulant à l'intérieur... non, je ne ressens cela qu'en votre présence. Mais... De nouveau, imaginez qu'on vous promet le plus pur des délices, la plus intense vague de plaisir jamais ressentie. Mais que pour cela, vous devez renoncer à tout ce qui vous compose. Imaginez que ce plaisir est là, à quelques centimètres à peine. Il ancra son regard. Et que même si la mort vous attend par la suite, l'envie reste présente. Comme un appel du vide, tandis que vous observez le fond d'un précipice ou que vous vous trouvez aux bords d'une falaise. Certains parmi notre peuple vous compare à la lune. A cette figure maternelle. Pour moi, vous êtes le plus ardent des soleils de par ce que vous représentez. Et l'on sait comme cet astre peut être mortel pour un vampire. Non pas car vous menacez ma vie, mais car votre sang m'appelle. Était-ce le sang? Et fort heureusement pour nous, je ne cèderai plus à la soif. Je saurai me maîtriser. Il serait dommage, de vous décevoir. Que malgré tout ce que j'ai vécu je ne sois que l'esclave de ma propre faiblesse.

    Il resta là, quelques instants, souriant tandis qu'il la fixait. Elle avait voulu des réponses, et il lui apportait. Faisait fi des potentielles répercutions. Si elle ne le supportait pas, il ferait le reste du voyage à l'arrière du convoi, peu importait. Mais, pour l'heure, il vivait sa proximité jusqu'à ce qu'elle ne décide d'y mettre fin.


    La Griffe du Dragon Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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    Ayshara Ryssen
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    Info personnage
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  • Mer 23 Aoû - 9:41

    La posture, les pupilles dilatées et l'énergie palpable qui émanait du sombre guerrier parlaient d'une lutte intérieure que peu pouvaient véritablement en saisir les subtilités. Et étrangement, la vosdraak fut touchée par la complexité de sa nature ainsi que la mystérieuse noblesse qui se battait en son fort intérieur, entre la bête assoiffée et l'homme doté d'une volonté de fer. Cette main cristalline ancrée dans sa cuisse était un symbole poignant de cette lutte, un cri silencieux contre les abîmes de la tentation. De toute évidence, en tant que monarque d'un si vaste royaume, la demoiselle avait rencontré quelques individus aux passés épineux et aux caractères doubles, mais l'existence torturée de Deydreus la fascinait et la troublait en même temps. Elle ressentait une sorte d'empathie pour lui... Le genre d'émotion difficile à expliquer. Pouvait-elle vraiment lui en vouloir de l'avoir mordu contre son gré ?
    Ayshara songeait aux questions posées précédemment et à la tension visible sur le visage du chef des armées lorsqu'il y répondait. Les mots qu'elle prononçait ressemblaient à une marche délicate au cœur d'un pré parsemé de pièges, un voyage où chaque pas en avant possédait une dangerosité unique, tout en demeurant indispensable. Dans les profondeurs de ses pensées, elle réfléchissait à la soif insatiable qui tourmentait son interlocuteur, une soif qui ne se limitait pas à la banale recherche du nectar carmin, mais qui se tordait peut-être aussi au sein d'une énigmatique mission de rédemption ou d'acceptation. Elle s'interrogeait sur la possibilité de lui octroyer la sérénité ou la clarté qu'il paraissait si ardemment chercher. Ou serait-il voué, par la nature inéluctable de son existence, à une odyssée infinie, un genre de quête perpétuelle que même le temps ne pourrait apaiser ?

    Pour sûr, la force de volonté du maître des Serres Pourpres intéressait la dragonne d'argent. Elle avait probablement beaucoup à apprendre de lui, malgré les apparences. Le contraste entre son expérience personnelle et celle de Deydreus la frappait, évidemment. Pendant qu'elle avait grandi dans un monde de protocoles stricts et d'attentes particulières, cherchant à équilibrer la justice et la compassion, le guerrier vampirique avait décelé sa vérité parmi le chaos frénétique des champs de bataille, entre les éclaboussures de sang, les cadavres et autres joyeusetés du même acabit. Au final, toutes ces histoires sanguinolentes lui remémorèrent celles que lui racontait parfois son cher et tendre époux lorsqu'ils passaient un peu de temps ensemble. Né d'une femme esclave n'ayant pas survécu à l'accouchement, le Conquérant ne l'avait pas eu facile lors de ses débuts. À l'heure actuelle, tout ce qu'il possédait, il le devait sûrement à lui-même ainsi qu'à son génie naturel et à son sens du travail acharné. Et peut-être à une petite dose de chance, aussi. Ou encore à une obscurité liée au destin.

    - La force au sens philosophique... Oui, je vois. La force n'est pas uniquement physique. Elle réside également dans la capacité de résister aux épreuves, de surmonter l'adversité et de transcender les faiblesses. Ce que l'on nomme le "divin" n'est que l'aboutissement des ambitions mortelles, une entité que nous avons créée afin d'excuser nos incompréhensions et glorifier nos victoires. Et pourtant, c'est nous, les mortels, qui avons combattu, triomphé, échoué et appris. Nos vies si fragiles, ce sont elles qui forment l'épicentre des grandes histoires de ce monde. L'humanité, au sein de toute sa complexité, était peut-être l'une des seules vraies divinités à vénérer, après tout. Pourquoi diable fallait-il toujours qu'ils prient des entités venues de dimensions différentes, des choses aux comportements étranges, imprévisibles et souvent déconnectées de la réalité des habitants du Sekai ? L'impératrice se le demandait sérieusement. Votre façon de voir la guerre me rappelle beaucoup celle de mon mari. À quelques détails près, vous semblez avoir un vécu similaire à bien des niveaux. Un léger sourire anima ses douces lèvres. Les hommes des champs de bataille sont sans doute plus vrais que ceux qui fréquentent les bals, la cour et le palais. Lorsqu'il s'agit de vie ou de mort, j'imagine qu'il n'y a pas mille options possibles.

    La suite des mots de la Griffe captiva encore plus l'attention de la jeune femme. Honnêtement, c'était une curieuse ironie. Atteindre un stade où le temps ne représentait plus un problème palpable, où les besoins et les désirs de base devenaient facultatifs et, enfin, se retrouver à questionner ce qui demeurait lorsqu'on avait éliminé ces distractions.

    - Ces désirs fondamentaux qui façonnent tant de destinées mortelles vous sont désormais étrangers. Ça me semble être à la fois une bénédiction et une malédiction. La belle plongea son regard sur l'homme qui devait la protéger. Une bénédiction, car vous avez été libéré des chaînes du désir qui aliènent un nombre incalculable d'esprits. La poursuite de plaisirs éphémères ne vous intéresse plus. Et pourtant, il s'agit aussi d'une malédiction, parce que ce qui donne souvent sens à la vie, ce qui alimente nos rêves et nos espoirs, ce sont précisément ces désirs. Dans leur absence, où trouve-t-on son véritable chemin ? Le souhait d'élever notre peuple me parait tout à fait noble, mais est-ce suffisant pour nourrir une âme éternelle comme la vôtre ? Se questionna-t-elle. N'avez-vous pas besoin de plus ? ... De ce petit je-ne-sais-quoi qui n'appartiendrait qu'à vous seul ?

    Visiblement, le sang d'Ayshara semblait procurer une sorte de plaisir, de joie de vivre au vampire. À sa manière, il était torturé et serait constamment mis à l'épreuve à ce sujet dans le futur.
    Lentement, elle s'approcha davantage de lui, prenant délicatement son visage entre ses mains comme une mère le ferait pour son enfant égaré.

    - Vous me comparez à un soleil ardent... Toutefois, je souhaite être pour vous une source de réconfort, de lumière qui guide sans brûler. J'aimerai vous aider à trouver votre chemin à travers ces sentiments complexes et parfois déchirants. Elle s'écarta légèrement, ses yeux scrutant profondément les siens. Deydreus, vous êtes bien plus que vos envies. Vous êtes un guerrier, un dirigeant d'exception et, surtout, vous êtes une personne capable de compassion, d'amour et de retenue. N'oubliez pas cela. Ne laissez jamais cette tentation vous définir. Elle lui offrit un sourire doux et chaleureux. Et rappelez-vous de ceci : quel que soit le défi auquel vous faites face, vous n'êtes pas seul. Nous sommes là. Je suis là.

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    Deydreus Fictilem
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  • Jeu 24 Aoû - 13:59
    Observant silencieusement Ayshara, Deydreus fixait son regard dans l'améthyste des yeux de l'impératrice, buvant ses paroles. Il y avait dans ses mots beaucoup de bonté, de compassion, et de compréhension. Ce qui était ironique, compte tenu de ce qui s'était passé, et du fait qu'elle ne faisait pas face à un homme mais une bête maintenue en cage par une volonté de fer. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du bretteur reikois lorsqu'elle mentionna sa bonté d'âme. De l'amour.. Voila un terme que le guerrier avait éliminé de son vocabulaire depuis pas mal de lunes. Lui qui avait achevé la vie de la dernière personne qui avait sut faire battre son cœur. Lui qui s'était forgé dans le sang et la violence.

    - Je ne saurais dire si l'élévation de notre peuple me sera suffisante. Car il m'est impossible de me projeter aussi loin. Ma perception du temps est altérée. Là où les mortels peuvent prévoir leurs actions sur des dizaines d'années, je dois à présent penser en éons. Et... Je ne sais même pas si j'aurais encore les souvenirs de ce voyage dans dix mille ans. Ou si ces souvenirs ne seront que brise flottant sur les dunes de mémoires infinies. Alors, plutôt que d'essayer de philosopher sur mon état et sur mes appétences, je préfère me focaliser sur ce que je fais. Sur ce que je dois réaliser. Et qui je dois protéger. Une pause, fixant le visage puis le cou de l'impératrice dragon. J'apprécie votre sollicitude à mon égard. Vous auriez pu me congédier, mais vous avez cherché à discuter, à comprendre. Cela est appréciable.

    Il se dégagea du siège, marchant doucement dans la tente. De ses yeux bicolores, le vampire analysa tous les pans de toile flottant au vent ainsi que les irrégularités du sol puis, dans un soupir, reporta finalement son attention vers l'impératrice et ses formes, passant rapidement sur ces dernières pour en revenir au violacé de ses deux pupilles.

    - Vos derniers mots me font sourire. Non pas par défi, mais par ironie. Si quelqu'un doit être là pour l'autre, c'est bien à moi d'être là pour vous. Je ne suis dans l'ordre des choses que votre serviteur et, surtout, j'ai le temps comme allié là où vous ne l'avez pas. Vous pourrez m'accompagner, un temps. Seulement, l'éternité me tend les bras et si la mort ne vient pas me quérir dans une énième bataille, alors je vous survivrai. Je serai à vos côtés, jusqu'à votre fin. Puis, je serai à ceux de votre fils jusqu'à sa propre fin. Tant que l'on voudra de moi. Tant que l'Empire aura besoin de moi. Vous enviez le fait de devenir une lumière douce et chaleureuse, nous verrons bien. J'apprécie énormément cette attention, bien que je n'en sois pas digne.

    Il étira un léger sourire, attrapant le jus de fruit présent sur la table. Enfin, celui qui restait et qui n'avait point été renversé. Attrapant le verre, le vampire le porta à ses lèvres puis étira une mine déconfite avant de reposer le jus doré sur la table.

    - Ecœurant. Vraiment, cela n'est pas très agréable. Je préfère encore l'hydromel, ou d'autres produits plus... Exotiques.

    Le dernier mot avait été prononcé avec amusement, faisant naturellement référence au sang de la blonde. S'il se promettait de ne plus prélever le liquide vermeil de la demoiselle, le vampire pouvait bien se permettre un trait d'humour. Se rapprochant finalement d'Ayshara, le vampire plongea ses yeux bicolores dans ceux de l'impératrice une nouvelle fois comme pour sonder son âme et ses intentions puis, enfin, il reporta son regard vers l'extérieur de la tente, analysant les mouvements de ses hommes.

    - Les montures semblent s'être suffisamment restaurées. Nous devrions reprendre la route. Avec de la chance, nous ne serons plus qu'à un jour de Taisen ce soir.

    Ainsi, leur moment d'intimité et de confidence prenait fin. Il y en aurait d'autres durant ce voyage. La route était longue et aux vues des cargaisons qu'ils escortaient et de la sécurité mise en place, les distances ne défilaient pas à la même vitesse. Ordonnant donc le départ, la Griffe s'assura que les troupes reprennent une formation efficace et que les assistants réorganisent correctement les chariots ainsi que la logistique. Puis, après avoir aidé Ayshara à remonter sur sa monture, le bretteur maudit fit de même. Puis, dans un claquement, le convoi se remit finalement en route vers la ville du Lion.

    *
    * *


    Le soleil avait déjà quitté l'horizon depuis une bonne heure lorsque le camp avait achevé sa préparation. Dans le ciel, les nombreux astres du Sekai et une lune argentée dominaient à présent la voute céleste et plongeait le monde dans une obscurité aussi belle qu'inquiétante. Pour la plupart des gens, la nuit représentait bien souvent l'accentuation de dangers et autres mystères. Pour d'autres individus tels que le vampire en revanche, la nuit apparaissait comme la plus douce des caresses. Assis sur son lit, torse nu, le chef des armées soupirait doucement tandis qu'il fixait son bras carmin et les griffes situées au bout de ses doigts. "Je serai là." Un sourire fatigué glissa de nouveau sur les lèvres du guerrier. Combien de personnes seraient là pour lui dans deux cent ans? Mille? Il finirait seul, inéluctablement. Une âme brûlante condamnée à voir le monde évoluer et à perdre l'entièreté de ses amis, frères, et allés. Pourtant, ces inquiétudes, Deydreus les avait balayées avec Alasker depuis de nombreuses lunes. Ensemble, ils avaient affronté la bête se tapissant dans l'esprit du vampire et qui se nourrissait aussi bien de sa Soif que de ses inquiétudes. "L'homme et le monstre." Les mots de son frère de sang résonnèrent à leur tour dans sa tête. Se relevant finalement doucement, le vétéran des guerres passées s'ancra quelques instants devant le miroir de sa tente. Face à son propre corps, le bretteur revisitait l'ensemble de sa longue carrière militaire. Chaque cicatrices, chaque brûlure, étaient les vestiges d'affrontements passés et d'âmes fauchées. Lames, pieux, piques, flèches, carreaux et masses avaient cherché un moyen de s'infiltrer dans son corps et sa chair pour mettre fin à ses jours, sans succès. Observant plus attentivement son bras cristallin, le reikois suivit des yeux les lignes vermeil qui remontaient doucement jusqu'à la moitié du biceps pour se perdre dans un étrange mélange entre derme et cristal. Cette cicatrice là était bien particulière. Elle n'était ni le symbole d'une faute, ni la preuve d'une énième âme envoyé à la mère des corbeaux. Non, il s'agissait de sa plus grande réussite. La preuve irréfutable qu'il avait défié les dieux et en était ressorti vainqueur. Que même la mort avait préféré le garder sur le plan terrestre et que sa résilience ne ploierait pas le genou face à l'adversité. Mais elle incarnait également sa plus grosse peine. Le sang béni... Quelle ironie de nommer ainsi une malédiction aussi féroce. Ses yeux glissèrent alors légèrement sur le côté, quittant son corps pour venir analyser Silence et Hurlement qui siégeaient comme à leur habitude sur la table de bois qui lui servait de bureau. Les lames runiques, agressives de par leur conception, semblaient lui renvoyer un regard réconfortant. Non pas comme Ayshara l'avait fait plutôt mais plutôt comme des animaux repus qui remerciaient leur maître.

    Sortant de ses pensées et commençant à bouger, le guerrier quitta le miroir pour se rendre à l'entrée de la tente, passant cette dernière pour s'arrêter devant elle. Le camp avait été monté avec brio et la sécurité était au rendez-vous. Les chariots avaient été placés en cercles et les tentes se trouvaient en leur centre. Autour des chariots, de grands pieux de bois avaient été dressés et deux ouvertures avaient été prévues afin de permettre une sortie en cas d'incendie majeur. Répartis en plusieurs groupes, chacun agrémentés de Serres Pourpres, les soldats patrouillaient afin d'empêcher toute intrusion à l'intérieur de la zone de repos. Les tentes avaient été alignées soigneusement et chacune servaient de protection potentielle à la tente de l'impératrice. Deydreus, lui, se trouvait non loin de cette dernière mais un peu isolé, permettant à la Griffe d'agir rapidement en cas de problème, mais de ne pas tomber avec elle si jamais un assaut nocturne parvenait à briser la surveillance des troupes.

    Levant la tête pour cesser d'observer les mouvements réguliers des troupes, la nyctalopie du vampire s'activa tandis qu'il savourait pleinement la nuit et que ses sensations se retrouvaient renforcées par son instinct de prédateur nocturne. Pourtant, les yeux du vampire ne se posèrent sur aucun être vivant. Encore rassasié de sa morsure de l'après-midi, le bretteur repensa aux derniers événements tandis qu'il plongeait ses yeux hétérochromes sur les astres se trouvant au dessus de lui, se perdant silencieusement dans leur admiration. Une myriade argentée tapissant le linceul ombreux d'une nuit parfaite. Des milliers de perles habillant l'obscurité et dominées uniquement par un astre plus divin. Plus majestueux et plus poétique. Sur les lèvres d'un vampire, un léger sourire se dessina tandis qu'il se perdait dans cette délicieuse admiration et que la nostalgie revenait embrasser les recoins de son esprit.

    Puis, soudainement, un bruit de pas légers força le bretteur à reporter son attention sur ce qui se trouvait maintenant à quelques pieds de sa personne.


    La Griffe du Dragon Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

    Apparence des épées de Deydreus:


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    Ayshara Ryssen
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  • Ven 1 Sep - 10:08

    - Il me parait ironique de constater que même les êtres immortels, ceux qui défient les affres du temps, peuvent ressentir le poids des éons sur leurs épaules. Votre perspective, bien qu'infiniment plus vaste que la mienne, ne diminue en rien l'ampleur de votre dévouement. Toutefois, votre longévité sans limites n'est pas une raison pour vivre dans la crainte de l'oubli. Chaque instant, incluant les plus futiles, possède son importance. Vous parlez de protéger, de réaliser des tâches... n'est-ce pas une certaine façon de donner un sens nouveau ?  Elle fit une courte pause, laissant ses yeux se perdre dans les profondeurs hétérochromes de ceux du prédateur nocturne. Vous dites n'être que mon serviteur, mais vous représentez beaucoup plus. Vous êtes un allié, un conseiller, et je l'espère, un ami. Les rôles peuvent s'inverser, Deydreus. Si l'éternité semble devenir votre complice, le lourd tribut de l'immortalité n'est guère une grâce que je désirerais octroyer à quiconque. Souvent, l'éphémérité de l'existence s'avère une bénédiction, car elle sacralise la valeur du peu de temps que nous détenons.  Ayshara esquissa un sourire doux lorsque son interlocuteur parla d'hydromel et de parfums exotiques avec une touche d'humour. Derrière ces paroles pleines de légèreté, la belle y percevait un genre de sens caché, une vérité plus complexe. La vie est remplie de saveurs, certaines agréables, d'autres amères. Le tout reste de trouver un équilibre, de savoir quand savourer et quand cracher. Votre nouvelle nature de vampire vous offre désormais cette possibilité. À vous d'en tirer les avantages.  Enfin, elle tourna ses prunelles vers les montures qui les attendaient patiemment à l'extérieur de la tente, son visage adoptant une expression déterminée. Vous avez raison; Taisen nous attend dès demain. Ne tardons plus, Général !

    Ils sortirent ensemble de l'abri improvisé, prêts à continuer leur longue route. Tout en marchant, la vosdraak s'était approchée de son cheval blanc qui poireautait calmement, attaché à un piquet non loin de là. La créature immaculée releva le museau à son arrivée, hennissant doucement en reconnaissant sa maîtresse. Le chef des armées, quant à lui, anticipa ses besoins et s'approcha de l'animal, puis saisit fermement l'étrier, le tenant en place pour l'Impératrice, qui hocha la tête en signe de remerciement silencieux. Elle posa une main sur l'épaule de l'homme et, utilisant son aide comme levier, monta gracieusement en selle d'une manière qui sembla défier la gravité.

    Sans plus tarder, la Griffe ordonna au convoi d'avancer.

    Tandis que la souveraine de l'Empire chevauche sa fidèle jument aux côtés du sombre guerrier et de ses soldats, un sourire espiègle naquit sur ses lèvres, comme si elle se retenait de rire. Ses doigts glissèrent à l'intérieur d'une pochette de sa ceinture et en retirèrent une étonnante pierre multicolore, une relique héritée des vieilles affaires de sa mère défunte. Il s'agissait d'une gemme des curiosités, un étrange artefact magique détenant des propriétés instables et - surtout - imprévisibles. Jusqu'à maintenant, personne ne pouvait réellement expliquer leur apparition au sein du Sekai, même pas les grands érudits de Magic ou de Melorn.
    Ainsi, Ayshara décida de s'amuser un peu, malgré les quelques risques médiocres que comportaient cet objet insolite. Esprit rebelle obligée. Elle insuffla du mana dans la gemme. Instantanément, la pierre brilla d'un éclat éblouissant et elle sentit un frisson de sorcellerie courir à travers ses veines. Mais au lieu de l'excitation qu'elle attendait, un soupir d'insatisfaction lui échappa. Elle venait de recevoir le pouvoir de maîtriser la magie de la lumière, un talent qu'elle possédait déjà. Bouhou, trop nul ! La lueur dorée qui irradiait de ses mains s'évanouit aussi soudainement qu'elle était apparue, et la belle serra le caillou avec une pointe de déception.

    - Pfff ! C'est comme déballer un cadeau d'anniversaire et y trouver une paire de chaussettes identique à celle que je porte déjà !


    [...]


    Alors que la nuit tombait, le convoi de la majestueuse dragonne décida de s'arrêter au cœur du vaste désert. Le sable d'un orange crépusculaire brillait sous les dernières lueurs du jour, et l'air fraîchissait, faisant frissonner certains des voyageurs.

    À l'écart du bruit et de l'agitation, l'épouse du Conquérant se trouvait seule, profitant de la tranquillité offerte par sa tente privée. Les bougies tremblotaient en projetant des ombres dansantes sur les parois en toile. Avec une délicatesse propre à sa nature royale, elle retira son armure d'écailles sombres, pièce par pièce, la plaçant soigneusement sur un petit support à côté d'une chaise. Se révélant dans toute sa grâce, elle enfila une robe de nuit blanche. Le tissu léger et doux effleurait sa peau, lui apportant un confort immédiat dans cet environnement inhospitalier. Ayshara s'assit ensuite devant une modeste coiffeuse improvisée. Elle détacha méthodiquement les tresses complexes de sa belle crinière argentée, laissant tomber les mèches soyeuses sur ses épaules. Aidée d'une brosse en ivoire, elle peigna ses cheveux en chantonnant, appréciant ce rituel apaisant qui la préparait pour le sommeil.

    Une fois sa tâche terminée, elle éteignit les bougies une à une, enveloppant le lieu de repos d'une obscurité douce. Elle se coucha sous les couvertures de son lit - pas aussi confortable que celui du palais, mais bon -, son esprit s'évadant vers des pensées plus intimes. Les images de son âme soeur Tensai et de son fils Draknys envahirent ses songes. Des souvenirs de leurs étreintes, de leurs sourires et des moments passés ensemble lui procurèrent un sentiment de chaleur au milieu de ce désert si froid. Et, tandis que le vent du territoire reikois susurrait à l'extérieur, la reine s'abandonna à l'étreinte de Morphée espérant retrouver sa famille bien-aimée dans ses rêves.

    - Ayshara, ma fille... Murmura une voix féminine, à la fois lointaine et pourtant si proche. Souviens-toi et rejoins-moi... Rejoins-moi parmi les cieux, là où les astres dansent. Ensemble nous...

    BAM !

    Shitstorm coming.

    Un bruit sourd la ramena brutalement à la réalité. L'équipement métallique qu'elle avait soigneusement posé à proximité de la table de nuit se retrouva soudainement éparpillé sur le sol, provoquant un vacarme tonitruant. Réveillée en sursaut, la jeune femme, les yeux encore embués de sommeil, distingua une silhouette familière à la lueur pâle de la lune. Et merde... C'était Draknys, son très cher fils dragon, dont les mirettes brillantes de malice la fixaient innocemment. Par pur réflexe, elle activa ses dons de senseur, histoire de s'assurer qu'il ne s'agisse pas d'une perfide illusion ou d'une stupide plaisanterie. Et malheureusement, ce n'était pas le cas. Purée...

    - Draknys ?! Que fais-tu ici ? Mais... mais ton père doit te chercher partout !  Voulut-elle crier, avant de s'automodérer de justesse. Elle n'avait jamais imaginé qu'il puisse la rejoindre dans un pareil endroit. Comment était-ce possible ? Le visage crispé par la colère et la surprise, elle le réprimanda, lui rappelant qu'il n'avait pas à être là et qu'il risquait gros en se comportant comme ça.

    Sentant la réprobation chez sa mère, l'héritier du Reike s'éclipsa d'un mouvement furtif, glissant sous les voiles de la tente et abandonnant derrière lui une pauvre demoiselle hautement perturbée par ce qu'elle venait de voir. La situation était devenue très urgente.

    Aussitôt, la dragonne enfila une veste de laine et des chaussures, puis sortit de son "refuge" en grognant. Où se cachait-il, ce petit chenapan ? Elle parcourait le camp semi-endormi de ses pas rapides et déterminés, ses pensées tourbillonnant dans sa tête. Elle devait absolument voir Deydreus qui se tenait pas très loin de sa position. Si possible, elle souhaitait éviter d'alerter tous les gardes afin que son enfant rebelle ne se sente pas pris au piège.

    - Dey... Deydreus ! Vite, ça presse !  La mère-dragon était au bord des larmes, la tension et la panique créant un nœud douloureux au fond de sa gorge. Mon fils, Draknys, est ici ! Je l'ai vu jouer avec mes affaires dans ma tente ! Quand j'ai tenté de lui parler, il s'est échappé. Par les astres, comment réagira son père lorsqu'il apprendra que notre seul héritier s'est évadé du palais ainsi ? Que se passerait-il si quelqu'un de malintentionné le trouvait, si quelque chose de mal lui arrivait ? Nous sommes en territoire hostile, où des ennemis peuvent se cacher à chaque coin ! Il est trop jeune, trop vulnérable. Je... Je ne sais pas quoi faire.  Elle ne réfléchissait plus correctement, à cet instant. Il s'agissait de l'une de ses cordes sensibles. Les mots se bousculaient dans sa bouche, sa voix s’étranglait sous le poids de sa propre anxiété et de ses peurs non dites.

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  • Sam 2 Sep - 2:37
    Lorsqu'Ayshara vint l'interpeller, Deydreus arqua un sourcil, à la fois dubitatif et perplexe vis à vis de ce que l'impératrice lui disait. Comment ça, le prince héritier était ici? Comment diable avait-il pu échapper à la surveillance de sa garde alors qu'ils étaient sensés veiller sur lui jour comme nuit? S'il eut envie de laisser s'échapper un long soupire, le guerrier aux yeux vairons s'approcha de la dragonne pour déposer ses mains sur ses épaules.

    - Calmez-vous Ayshara. Tâchons de défaire les choses petit à petit. Il ancra son regard sur les améthystes de la dirigeante impériale afin qu'elle fixe son regard et reprenne un peu de contenance. Inutile de transmettre l'information au reste du campement. Plus les soldats le chercheront, plus la panique pourra enserrer le coeur de votre enfant. Pour les questions concernant l'Empereur, nous lui ferons parvenir un message télépathique dès que nous le pourrons mais pour l'heure ce n'est ni notre priorité, ni important. Concentrez-vous. Où Draknys va-t-il se réfugier habituellement quand il est agacé?

    Ecoutant la réponse plus ou moins cohérente de l'impératrice, Deydreus guida cette dernière dans sa tente afin de l'asseoir sur une chaise le temps qu'il n'enfile une chemise et place ses deux épées dans son dos. Pour l'armure, cela attendra un peu. S'agenouillant pour se mettre au niveau du visage de la mère apeurée, le vampire revint fixer ses yeux bicolores sur ceux de cette dernière.

    - Nous allons fouiller le campement ensemble. Je vais utiliser mes sens améliorés pour tenter de repérer votre fils. Etant donné son odeur unique, je saurai le repérer s'il s'est terré dans un quelconque chariot de marchandise. Et ne vous en faites pas. Votre fils possède une partie de votre sang aussi si le moindre mal lui est fait, si la moindre goutte tombe sur le sable froid du désert, je le sentirai directement et m'envolerai vers lui dans la seconde.

    Il tendit sa main à la reine dragon afin de la guider en dehors de ses quartiers pour qu'ils puissent entamer leur recherche. Même s'il se montrait rassurant, la Griffe n'ignorait pas la gravité de la situation. Le campement était composé de soldats fidèles à l'Empire et de Serres Pourpres. Cependant, il comportait également quelques marchands et autres tenanciers qui participaient au voyage afin d'offrir leurs offrandes au temple. De fait, ces derniers pouvaient potentiellement représenter une menace potentielle envers le prince héritier sur l'appât du gain se faisait sentir. Après tout, détenir le prince héritier de l'Empire offrait un poids notable dans de potentielles négociations.

    En premier lieu, le duo retourna auprès de la tente de l'impératrice afin de vérifier s'ils ne détectaient pas quelque chose ou si le vampire ne détectait pas une odeur particulière qui lui aurait permis de trouver la trace du dragonnet. Mais rien. Ils allèrent ensuite vers le lieu de repos des montures, de nouveau sans succès. A mesure qu'ils progressaient, Deydreus pouvait sentir l'inquiétude monter chez l'impératrice. D'une certaine façon, il pouvait le comprendre, au moins de manière théorique. S'arrêtant après avoir fouiller la tente où se situait les provisions du campement, le guerrier se retourna vers l'impératrice tandis qu'il trouvait une énième explication auprès des soldats pour justifier la présence de la reine dragon.

    - Il nous reste encore deux endroits à fouiller dans le camp, puis nous étendrons nos recherches à la périphérie de ce dernier. Mais, je dois bien l'avouer, votre petit est très doué pour jouer à cache-cache.

    Un petit trait d'humour, dans le but d'élever un peu l'humeur d'Ayshara. Pour le reste, Deydreus faisait en sorte de diriger la recherche, d'indiquer à l'impératrice où regarder et où fouiller. Il l'occupait, autant que possible, afin que son esprit ne se perde pas inutilement dans l'inquiétude et l'anxiété. Lorsqu'enfin ils approchèrent de la dernière zone du campement, le vampire sentit une odeur particulière entrer dans ses narines. Eloigné du campement, l'odeur unique du prince dragon flottait parmi le sable gelé du désert.

    - Je crois que j'ai trouvé sa trace. Déployant ses deux ailes membranées, le bretteur aux lames jumelles tandis sa main à la reine dragon. Venez, allons retrouver votre fils.

    *
    * *


    Le vent soufflait sur les dunes du désert alors que le vampire venait enfin se poser. Au creux de ces dernières, de petits buissons épineux se rassemblaient autour de datura et autres fleurs nocturnes qui puisaient leur eau dans les profondeurs caverneuses de la grotte présente à cet endroit. D'après ce que sentait le guerrier aux yeux bicolores, le prince dragon s'était engouffrée dans cette dernière, probablement paniqué et perdu après sa fugue précédente.

    S'assurant qu'Ayshara n'avait rien, Deydreus dégaina ses deux lames avant d'avancer doucement vers l'entrée de la grotte. Au sol, les traces de griffes et de pas ne laissaient aucun doute quant au passage du jeune Draknys. Dans les yeux du vampire, une lueur magique s'installa tandis qu'il s'adaptait à l'obscurité pour avancer dans son élément. Il guiderait l'impératrice jusqu'à son enfant, puis il les ramènerait au campement. Peu lui importait les potentiels racontars que ses hommes diraient sur la soudaine disparition de leur chef. Etant un vampire, le vétéran pouvait aisément justifier cette dernière et pour Ayshara... Ils ne s'en rendraient probablement pas compte.

    - Restez derrière moi. Vous pouvez aisément vous défendre mais si le moindre piège est tendu, je préfère que ce soit mes entrailles qui se répandent sur le sol plutôt que les votre. Il se reprit rapidement, se rendant compte du potentiel de ces paroles vis à vis de la présence du petit dragon. Même si j'espère qu'il n'en sera rien. Venez, allons retrouver le petit.

    Il emboita donc le pas à la reine dragon dans la caverne. A l'intérieur, une grande odeur de souffre donnait l'impression de respirer à plein poumons des œufs pourris et les flammes même de l'enfer. Cette odeur semblait se dégager d'une multitude de champignons plus ou moins luminescents qui permettaient d'apporter un minimum de luminosité. Tâchant d'ignorer autant que possible cet arôme nauséabond, le chevalier maudit cessa d'utiliser son odorat amélioré pour se concentrer uniquement sur ses yeux et son instinct. Au sol, outre les petites traces de griffures de Draknys, le reikois remarqua rapidement les nombreuses empreintes qui avaient râclé le sol rocailleux de la grotte. Cherchant à chasser la désagréable impression qui s'ancrait dans son esprit, le vampire continua de guider Ayshara jusqu'à enfin retrouver l'héritier. Niché entre différents ossements et feuilles entreposés, le petit dragon glapissait et semblait presque trembler. Probablement inquiet et apeuré. Vérifiant rapidement qu'aucun danger n'était immédiatement présent, le vampire invita l'impératrice à se rendre auprès de son enfant, préférant éviter d'approcher lui même de l'enfant dans le risque de l'effrayer encore plus. Quelques minutes plus tard, lorsque la mère et sa progéniture furent enfin réunis, une multitude de couinements résonnèrent à l'entrée de la grotte. Pestant, Deydreus se plaça instinctivement devant l'impératrice, ses deux lames dégainés dans l'obscurité presque totale de ce qui s'avérait être le repère d'une foule de créatures.

    - Des gnolls. Beaucoup. Il est étrange qu'ils soient actifs la nuit mais la présence du campement a probablement forcé leur déplacement pour enquêter sur nos positions. Ils nous ont sûrement déjà repérés à cause de notre odeur. Protégez votre enfant Ayshara. Il fit tourner légèrement ses lames, s'avançant un peu vers le brouhaha approchant. Je me charge d'abattre ces saletés.


    La Griffe du Dragon Sgnz7nO

    " Vous, dont la liberté n'est possible que grâce à la rigueur d'âmes plus pures que la votre, ne vous croyez pas libres, vous n'êtes que protégés. Votre liberté est un parasite, vous vous appuyez sur l'énergie des hommes honorables et n'offrez rien en retour. Vous qui avez apprécié la liberté et qui n'avez rien fait pour la mériter, votre heure est venue. Cette fois vous devrez combattre seuls. Maintenant, vous allez devoir payer votre liberté passée de votre sang et de votre sueur. Car il n'y a pas de paix, seulement la Guerre. Et lorsqu'elle se montrera, elle n'épargnera personne. "

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    Ayshara Ryssen
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  • Dim 10 Sep - 11:27

    Les paroles de Deydreus firent l'effet d'une brise apaisante sur l'âme tumultueuse d'Ayshara. Alors que les souffles nocturnes charriaient les grains dorés du désert, les dunes esquissant une valse éthérée sous le doux éclat lunaire, la dirigeante impériale, profondément chamboulée, tenta de reprendre le contrôle de ses émotions. Sa gorge était nouée et ses yeux, auparavant d'une assurance inébranlable, vacillaient sous le poids de l'inquiétude. Elle leva ses prunelles vers celles du chef des armées, espérant y puiser un peu de la force qui lui faisait défaut en ce moment. Inévitablement, les pensées de la dragonne d'argent s'enroulèrent autour de Draknys, ce petit être tellement précieux à son cœur. Elle se remémora des nombreuses fois où, lorsqu'il était contrarié ou désireux d'échapper à l'agitation ambiante, il cherchait refuge auprès d'endroits sombres et paisibles. Elle se souvint des alcôves secrètes du palais, des coins ténébreux des jardins dans lesquels la lumière hésitait à pénétrer, ainsi que de la douce mélodie du ruisseau emménagé qui s'y écoulait à proximité. À cause de son patrimoine génétique particulier, cet enfant ne réagissait pas comme les autres et avait, hélas, cette fichue habitude à adopter des comportements antisociaux. Afin qu'il devienne un bon futur souverain, ils auraient énormément de travail à accomplir, et les choses ne se feraient pas du jour au lendemain... En tant que mère et monarque d'un grand empire, c'était difficile d'admettre que sa première progéniture ne détenait pas une capacité innée à gouverner et à rassembler les gens. Néanmoins, peut-être que ces qualités essentielles se développeraient plus tard, avec les efforts nécessaires. Il fallait y croire.

    - Lorsque Draknys est bouleversé, il se tourne vers les ténèbres pour apaiser son humeur. Il est probable qu'il ait cherché refuge dans un endroit sombre et calme... Mais lequel ?  Confia-t-elle d'une voix tremblante. Les mots quittaient ses lèvres tandis qu'elle se représentait mentalement chaque recoin du campement, espérant qu'une intuition soudaine lui indique précisément où chercher. Cependant, la nouvelle mention de l'Empereur, son cher époux, la fit vaciller brièvement. Songeant déjà au pire des scénarios probables, elle s'imaginait les conséquences que pourrait avoir cette situation sur lui, sur leur relation, voire même sur le Reike. Toutefois, l'heure n'était pas encore aux regrets ni aux reproches. Elle devait se ressaisir et gérer l'immédiat. Si seulement je pouvais le rassurer à distance, lui faire savoir que tout ira bien... Lorsqu'il fuit de cette façon, il a tendance à fermer son esprit, ce qui m'empêche de communiquer télépathiquement avec lui.

    La Griffe avait guidé la dirigeante impériale en faisant preuve d'une finesse inattendue, chaque geste témoignant d'une préoccupation sincère. Ayshara se retrouva assise sur une chaise, sa respiration saccadée trahissant une angoisse palpable. Elle observa, un peu perdue, le vampire enfiler rapidement une chemise, les éclats argentés des lames se reflétant fugacement lorsqu'il les logea dans son dos. S'agenouillant devant elle, son visage s'éleva doucement, croisant ses orbes bicolores.

    - Vos sens... Murmura-t-elle, comme pour mieux intégrer la notion. Votre proposition me rassure quelque peu. Si quiconque savait le trouver au sein de ce vaste campement, ce serait bien vous.  La belle essaya de forcer un sourire, en vain. Je me tiens prête, nous devons perdre le moins de temps possible.  Affirma-t-elle, ressaisissant les fragments de son aplomb ébranlé.

    Elle saisit délicatement les doigts offerts, un échange quiet de détermination s'instaura entre eux. Et ils quittèrent la tente sans plus tarder. Le duo se dirigea d'abord en direction des "appartements" de l'impératrice, là où l'air paraissait garder l'écho d'un parfum familier. Malheureusement, le silence regorgeait d'une absence que même les sens affûtés de Deydreus ne purent détecter. Ils poursuivirent ensuite leur quête auprès des montures, fouillant avec une attention presque religieuse. Mais non, rien. Le résultat s'avéra infructueux. Les créatures équines paisibles restaient les seules occupantes de cet espace. À mesure que le temps filait, Ayshara sentait un étau d'angoisse se resserrer autour de son cœur. L'inquiétude montait, telle une marée inexorable.
    Heureusement, le patron des Serres Pourpres parvint à détendre légèrement l'atmosphère avec un petit trait d'humour. Un sourire à peine perceptible apparut sur le visage de la belle, l'aidant à oublier durant quelques maigres secondes son chagrin.

    Enfin, ils atteignirent l'ultime zone de recherche. Un changement subtil sembla se produire chez les sens aiguisés du sombre guerrier. Il marqua un arrêt, ses traits se durcirent et ses narines frémirent. Immédiatement, la reine comprit ce que ça signifiait.

    - Conduisez-moi vers lui. Ordonna-t-elle, son ton adouci par la gratitude, mais toujours empreint d'une autorité royale.

    Et ils s'envolèrent.

    [...]


    Le paysage nocturne proposait un tableau exquis de végétation épineuse et de fleurs rares, tous puisant leur vie dans la caverne qui s'ouvrait non loin de là. Les montagnes de sable offraient leurs courbes sinueuses, balayées par le vent. Ces vagues immobiles s'étendaient jusqu'à l'horizon, et c'était au pied de l'une d'entre elles que les deux reikois se posèrent, déterminés à mettre la main sur l'héritier du trône. La vosdraak, encore chavirée, observait le général, admirant la manière dont il se mouvait avec une telle assurance dans cette situation aussi délicate. Elle suivit du regard ses gestes précis, ne souhaitant pas le perdre de son champ de vision. Et lorsqu'il lui recommanda de rester derrière lui, un pincement vint serrer le cœur de l'impératrice. Certes, elle possédait ses propres armes et compétences, mais la sincérité de Deydreus, prêt à sacrifier sa vie pour elle, la touchait profondément.

    Néanmoins, cette fois-ci, la jeune femme ne chercha pas à se rebeller ou à rouspéter, consciente de la gravité actuelle et de la nécessité de ne pas empirer les choses. Il valait mieux se conformer et suivre les indications de son protecteur, histoire d'éviter toute mise en danger inutile. En signe d'approbation, elle hocha tout simplement la tête.
    S’approchant avec lui dans la grotte, elle demeurait en alerte, ses sens aiguisés, prête à déployer ses griffes si la situation l'exigeait. Ayshara savait que Deydreus se tenait devant elle non pas comme un bouclier, mais comme un allié, un second souffle qui redoublait ses propres forces. Dans les profondeurs de la cave, ils avançaient en silence, seule la résonance de leurs pas brisait l'opacité environnante. Les traces de Draknys, évidentes sur le sol, guidaient la recherche.

    L'épouse de Tensai sentit alors une chaleur familiale effleurer son for intérieur. Son cœur s'accéléra. Ce n'était pas juste l'air plus tiède de l'endroit; il s'agissait d'une flamme émotionnelle, celle qui n'appartient qu'à l'amour d'une mère pour son enfant.

    - Je sens sa présence.  Chuchota-t-elle. Il est proche.

    L'impératrice s'avança avec une douce prudence, ses pieds foulant la terre dans un silence presque sacré. À cet instant, elle aperçut Draknys. Le petit dragon, niché entre ossements et feuilles mortes, émettait un léger glapissement. Ses minuscules yeux luisaient dans la pénombre, reflets d'une inquiétude enfantine. La demoiselle à la chevelure immaculée s'agenouilla et tendit les mains. L'écailleux la reconnaissant, s'élança vers elle, ses ailes déployées en une imitation maladroite du vol. Elle le prit dans ses bras, le serrant contre sa chaleureuse poitrine en lui murmurant quelques mots rassurants à l'oreille. Un souffle de soulagement parcourut son être tout entier.
    Tout à coup, ce moment de retrouvailles fort en émotions fut brutalement interrompu par des bruits suspects à l'entrée de la grotte. Des sons discordants résonnaient, telle une symphonie de l'angoisse. L'homme se plaça vite devant la mère, se préparant à un possible affrontement contre des... Des gnolls ? Beaucoup de gnolls. Une nouvelle sensation d'inquiétudes envahit la belle. Aysha tenait son petit contre elle, ses écailles minuscules froissant le tissu de sa robe blanche.

    Ayshara obéit quand la Griffe ordonna, ses yeux fixés sur le vampire qui s'éloignait d'elle. Les rôles semblaient s'inverser. Elle se blottit plus près de la paroi rocheuse, tentant de se fondre dans son ombre, tout en gardant Draknys solidement ancré à elle. Sa main tremblait en déployant une fine barrière de feu divin autour de lui, qui émit un léger gémissement sans s'énerve, probablement au courant de l'enjeu en cours. Son sang se glaça.

    Puis le chaos éclata. Les premiers gnolls surgirent des ténèbres comme des spectres, leurs yeux jaunâtres brûlant d'une ardeur sanguinaire. Le vampire les accueillit à la reikoise. Les lames virevoltaient, tranchaient, chaque mouvement une symphonie de violence. Les gnolls tombaient les uns après les autres, tandis que la bagarre s'intensifiait drastiquement.

    - Deydreus !

    Alors qu'une créature essaya de surprendra le guerrier par-derrière, la jeune femme fit jaillir de ses mains une flamme dorée qui vint se fracasser contre le gnoll qui avait osé s'aventurer trop près de son protecteur. Le monstre s'écroula, plus de fumée que de chair.

    La bataille sembla durer une éternité, mais quand le dernier bestiau gisait finalement à terre, Ayshara s'approcha précipitamment de l'homme. Ses améthystes, habituellement si lumineuses, étaient assombries par la préoccupation, et ses traits, d'ordinaire sereins, s'étaient crispés en une expression de tendre sollicitude. Elle le fixait, comme si son regard pouvait, à lui seul, panser les cicatrices qui marbraient le corps du vampire. Ses lèvres, légèrement entrouvertes, semblaient retenir des paroles, des questions, des supplications même. Elle voulait lui demander comment il se sentait, s'il avait mal, s'il avait besoin d'aide; mais ces questions lui paraissaient presque futiles, voire superficielles, face à l'évidence de ce qui venait de se produire.

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    Deydreus Fictilem
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  • Lun 11 Sep - 14:44
    Debout face au tunnel d'obscurité, le vampire attendait. Ses deux armes tirées, le bretteur aux yeux vairons observait les silhouettes qui évoluaient dans la grotte et qui se pensaient discrètes. Pourtant, grâce à sa nyctalopie, la Griffe pouvait remarquer chaque hyénidés qui s'avançait. Quand enfin ils furent à portée, le guerrier étira un large sourire carnassier sur ses lèvres. Le piège se refermait. Seulement, ce n'était pas le trio qui en était la victime. S'élançant subitement, Deydreus trancha en deux le premier adversaire qu'il rencontra. Dans une gigantesque gerbe de sang, Silence vint mordre le cuir du gnoll ignorant qui ne put qu'observer l'assaut fatal. Puis, alors même que ses viscères n'avaient pas encore touché le sol, le sombre chevalier réorienta l'angle de sa seconde arme, frappant cette fois un nouvel ennemi au niveau de la gorge. Et ainsi de suite. Encore. Et encore.

    Plus nombreux que ce que le vampire avait crut, les gnolls revenaient toujours en surnombre. Dans leurs yeux rouges, une haine profonde de tout ce qui ne leur était pas similaire était parfaitement visible. Et, malgré leur nature particulièrement lâche, les créatures semblaient persuadées de pouvoirs continuer leur assaut sur le guerrier reikois. Parant, déviant et esquivant les multiples attaques qu'on lançait contre lui, Deydreus évoluait dans l'obscurité comme un danseur particulièrement létal. Un balai sanglant, agrémentant la roche d'un raisiné projeté. Aucune de ces bêtes n'allaient s'en sortir. Aucune d'elle ne pourrait poser le doigt sur l'impératrice ou bien son fils. Augmentant petit à petit sa vitesse, le bretteur cherchait à en finir au plus vite. Non pas car il se fatiguait, mais simplement pour ne pas prendre le risque que le jeune dragon ne panique et s'en aille de nouveau. S'il pouvait tenir tête aux hyénidés, il n'en était sûrement pas question pour le jeune héritier.

    A de rares occasions, les bêtes parvenaient à se coordonner plus que de raison et venaient frapper plus intensément le reikois qui devait accepter le fait de subir de petites coupures. Chaque fois, sa régénération s'activait, refermant ses plaies dans une fumée noire mortifère.  Mais, alors qu'il était aux prises avec deux gnolls particulièrement hargneux, l'un d'eux contourna le vampire pour tenter de le prendre à revers. De planter sa lame vicieuse dans le dos de l'impérial pour mettre fin à ses jours. Fort heureusement, il ne put rien en faire, Ayshara venant de le réduire en une sorte de créature grillée. Terminant d'abattre ses adversaires, le guerrier tourna son regard quelques secondes vers l'impératrice, comme pour la remercier silencieusement de son aide. Puis, de nouveau, le vampire se jeta dans la mêlée. Il ne restait plus beaucoup d'adversaires, mais il en restait assez pour ne pas se relâcher.

    Quand enfin le combat cessa, Deydreus se retrouvait couvert de sang. Sa chemise, enfilée plus tôt, était à présent déchirée en plusieurs endroits et avait été projetée contre le sol afin de ne pas gêner le guerrier qui se tenait au milieu des corps. Le souffle rapide, le vampire se tenait droit et en alerte. Son corps, couturé de nombreuses cicatrices restait tendu et préparé à l'apparition de la moindre menace. A deux endroits, des plaies plus profondes que les autres étaient venus creuser sa chair et commençaient doucement à se refermer. Des blessures somme toute superficielles, qui n'allaient pas entraver les mouvements ou le sourire affectueux que le chevalier tendit à sa protégée. Attrapant rapidement un tissu, le vampire vint essuyer doucement son visage afin d'y retirer le raisiné qui venait se coller sur sa barbe et ses traits. Le sang de gnoll était immonde. Un mélange bâtard de sang animal et humain, et dont le gout n'évoquait rien d'autre que le jus trop fermenté.

    - Venez Ayshara, quittons cette grotte.

    Il n'était pas encore temps de se perdre en discours et autres joyeusetés. Les ennemis avaient été vaincus mais la configuration du terrain ne plaisait pas au vampire. Les hyénidés étaient hargneux, mais rarement organisés. Et dans son esprit, l'écho d'une lointaine bataille lui donna envie de rapidement mettre en sécurité l'héritier et sa mère. Ecoutant la réponse de l'impératrice et une réaction potentielle, le vampire se mis par la suite en route. Guidant donc le duo familial dans le couloir et évitant autant que possible de les faire marcher sur les corps déchiquetés des gnolls, la Griffe mena finalement tout le monde à la surface. Dans un long soupire de soulagement, le guerrier ricana doucement tandis que la lune venait éclairer leurs silhouettes.

    - Vous me devez une chemise, impératrice.

    La pression retombait peu à peu. Le jeune dragon avait été retrouvée et, à présent, ils n'avaient plus qu'à retourner au campement. S'approchant doucement du duo mère-fils, le bretteur se pencha doucement en avant alors que ses lames avaient regagné leurs fourreaux. Souriant doucement, le dirigeant des Serres Pourpres posa son regard bicolore sur le prince héritier tout en observant les potentielles réactions de ce dernier. Dans les yeux de la créature, et malgré sa nature "bestiale", on pouvait deviner une malice et une intelligence bien présente. Après tout, le petit dragon leur avait joué un sale tour, et était parvenu à se dissimuler particulièrement efficacement jusqu'à cette grotte. Etrangement, le bretteur aux lames jumelles fut heureux de constater que le dragonnet allait bien. Et qu'aucun mal ne lui avait été infligé. Se redressant finalement, le vampire déploya ses deux grandes ailes membranées tandis qu'il offrait sa main à l'impératrice.

    - Retournons au camp, il se fait tard et les gardes vont commencer à remarquer notre absence.

    Un sourire sur les lèvres et, plus tard, une nouvelle envolée. Cette fois, le vol fut moins vif. Moins précipité. Le but n'était plus de filer dans les airs à la recherche du prince. Plutôt, de profiter de la chaleur nocturne et du paysage. Des centaines de dunes s'étendant à perte de vue. Des brises venant redessiner les contours parfaits de ces dernières tandis qu'ici et là, de multiples fleurs luminescentes venaient briller à l'instar des nombreuses étoiles qui veillaient sur eux depuis les cieux. A plusieurs reprises, le vampire remarqua même quelques cerberus qui couraient nonchalamment à la poursuite d'un champ ou d'une proie quelconque. Quand ils revinrent finalement aux abords du campement, le sombre chevalier déposa tout ce beau monde alors que ses ailes se repliaient tels des voiles sanguins. Puis, invitant l'impératrice à lui emboiter le pas, il acheva le reste du chemin à ses côtés. Amusé par le regard circonspect des gardes qui les virent arriver, le vampire gratta sa barbe en souriant tandis qu'il tournait la tête vers la blonde.

    - Je pense qu'il faudra leur donner quelques explications plus tard. Pour l'heure, je pense que je vais profiter du reste de la nuit pour me laver et profiter de la fraîcheur nocturne. Essayez de vous reposer, impératrice. Il marqua une courte pause, enchainant dans un nouveau sourire amical. Mais si le sommeil ne vient pas pour le temps qu'il reste ou s'il faut de nouveau partir à la recherche de notre cher prince, vous savez où me trouver.

    Ainsi, il conduisit la mère dragon jusqu'à sa tente avant de la laisser seule avec son fils. Retournant par la suite jusqu'à ses propres quartiers, le reikois aux yeux vairons vint plonger sa tête dans la grande bassine d'eau qui lui servait de "bain". Le sang avait partiellement séché sur sa peau et s'il ne voulait pas sentir la râtelle pour le reste du voyage, il valait mieux de suite supprimer les restes d'hémoglobines qui siégeaient sur son corps. Nettoyant donc son corps, le guerrier commença à penser à la prochaine journée. Repartant lorsque l'impératrice le décidera, ils pourraient parcourir les derniers kilomètres les séparant de Taisen. Là bas, ils pourraient prévenir un mage télépathe afin qu'il contacte l'empereur pour le rassurer sur la disparition de son fils. Mais, surtout, l'être aux yeux vairons espérait qu'aucun ralentissement n'allait se présenter à eux jusqu'à la ville du Lion. Il leur restait encore beaucoup de voyages et la démultiplication des désagréments pourrait causer des problèmes de sécurité. Car plus ils trainaient, plus de potentiels bandits ou rebelles pouvaient voir en ce convoi une opportunité en or pour s'enrichir ou capturer l'impératrice. Et, de manière honnête, il était inconcevable que la Griffe n'accepte cela. Alors, Deydreus se repassa les itinéraires en têtes. Ainsi que leurs solutions de rechanges au cas où. Le hasard était déjà venu s'insérer dans leur voyage avec la présence de Draknys après tout. Souriant, le vampire se rappela à l'idée qu'il allait ordonner la fouille des convois emplis d'offrandes afin d'être certain que d'autres invités insoupçonnés n'étaient venus se loger parmi les différents bibelots.

    Quittant finalement de nouveau sa tente, Deydreus avait enfilé une nouvelle chemise et marchait doucement vers une des dunes proches du campement. S'asseyant dans la pente de cette dernière, l'être aux yeux bicolores perdit son regard dans les multiples astres brillant dans la nuit. Un spectacle plein de poésie et majestueux, qui rappelait l'immortel à une forme d'humilité. Dans un univers aussi grand, ils étaient après tout bien peu de choses. Silencieux mais souriant, le maréchal repoussa les mèches de ses cheveux d'ébène tandis qu'il continuait son observation, quittant les étoiles pour revenir observer le campement qui se trouvait en contrebas, et dont l'activité se résumait globalement à quelques rondes de gardes et l'entretien des montures par les palefreniers. Ici et là, des torches sur pieds avaient été allumées, permettant une circulation sans défaut et sans risque pour les nombreuses personnes ne disposant pas de nyctalopie.  

    La nuit était belle, la lune aussi. Et Deydreus n'était pas spécialement pressé que le soleil vienne de nouveau briller dans les cieux.


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  • Jeu 21 Sep - 9:32

    La grotte vibrait d'une intensité palpable. Le combat y avait été acharné, tissant un tableau sombre de désordre et de mort. Au cœur de ce tumulte se dressait Deydreus, un compagnon au corps sculpté par les batailles passées, son torse portant les stigmates du récent affrontement. La vision de cet étalon sauvage, drapé uniquement des ténèbres, aurait glacé le sang du plus brave. Toutefois, Ayshara ne voyait pas seulement le guerrier ; elle percevait l'homme, l'âme tourmentée, qui se cachait derrière. Les plaies ouvertes de son protecteur la faisaient légèrement frissonner, certaines semblant bien entaillées. Et, malgré le sourire apaisant que la Griffe se plaisait à afficher, une inquiétude saisissait la jeune femme. Cette chemise jetée à la dérobée évoquait le sacrifice que le vampire venait de consentir en sa faveur. La vision du sang, un sang impur et sauvage, maculant sa peau et sa barbe, la poussant instinctivement à étreindre Draknys plus étroitement contre sa poitrine.
    Bouche bée, la demoiselle à la chevelure de lune regardait le reikois nettoyer les marques du combat de son visage, comme pour épargner davantage d’angoisses à sa protégée. Puis, de sa voix basse et enveloppante, il rompit le lourd silence; il fallait partir. Quitter ce lieu de malheur avant que quelque chose de plus grave n'arrive. Le désert n'est pas une zone sûre... Surtout durant la nuit. Acquiesçant sans dire un mot, elle hocha la tête, ses améthystes toujours ancrées sur le portrait du dirigeant des Serres Pourpres. Les pieds de la souveraine se faufilaient avec précaution entre les cadavres, guidés par le vampire, cherchant autant que possible à éviter le spectacle macabre. Tandis qu'ils émergeaient de l'obscurité, la lueur argentée de la lune baigna la scène, révélant la véritable ampleur du désastre. Heureusement, le rire léger du chef des armées ainsi que sa réplique taquine la tira de ses sombres pensées. Un sourire timide s'ébaucha sur ses lèvres.

    - Si vous continuez à sauver ainsi mon fils et moi, je vous devrais bien plus qu'une simple chemise !  Répondit-elle dans un élan de sincérité, les paroles inondées d'une franchise évidente et d'un profond sentiment de reconnaissance. Accoutumée qu'elle était aux hautes sphères de puissance et d'éclat en tant que reine d'un si grand empire, elle n'en demeurait pas moins consciente de l'inestimable obligation qu'elle avait envers ce vampire intrépide.

    Le poids d'une immense inquiétude s'était peu à peu allégé dans le cœur de la blonde. Le retour de son fils, ce petit dragon qui portait en lui tout l'espoir et la complexité de leur lignée royale, apaisait des craintes dont l'ampleur ne saurait être mesurée. Elle sentit le regard doux, mais pénétrant, de Deydreus se poser sur eux. Était-ce une forme d'affection qu'elle discernait à l'intérieur de ces prunelles bicolores ? L'épouse de Tensai se surprit à observer la subtile harmonie qui se dégageait de lui, cet épéiste mystérieux et puissant qui incarnait une finesse d'âme paradoxale. Elle admira ce contraste alors qu'il déployait ses ailes semblables à des voiles obsidiennes. Et pour une seconde fois en cette soirée, ils prirent leur envol. Sa main glissa dans celle de la Griffe, ses doigts frêles enserrés par la force rassurante de la paume robuste de ce dernier. La vision du désert sous le manteau étoilé était enivrante, chaque détail prenant vie dans une symphonie de couleurs douces et chatoyantes. Profitant de la beauté du moment, la belle laissa son esprit vagabonder, ses pensées flottant avec légèreté, telles des plumes portées au gré du vent.

    Hélas, toutes bonnes choses ont une fin.  En atterrissant au campement, la réalité les rattrapa assez vite. Les expressions curieuses et quelque peu inquiètes des gardes les accueillirent. Cela dit, la remarque enjouée du vampire concernant la nécessité d'apporter des explications la fit rire malgré elle, se remémorant ses folles années d'adolescence rebelle où elle s'amusait parfois à fuguer le palais durant la nuit afin d'aller festoyer en ville déguisée en homme.

    - Je vous remercie, Général, pour tout ce que vous avez fait ce soir. Sans vous, je ne sais pas comment les choses se seraient déroulées.  La dernière phrase du reikois la fit doucement sourire. Je garderai cela à l'esprit. Reposez-vous bien, Deydreus.  Dit-elle avant de regagner sa tente personnelle.

    Ses pieds foulèrent le tapis moelleux qui s'étalait à même le sol, tandis qu'une lanterne à proximité émettait une lumière vacillante. Elle détailla l'intérieur, repérant le lit qui invitait au repos. Sans plus tarder, la mère s'y glissa, installant le mini dragon à ses côtés. Les draps, frais et parfumés, l’enveloppèrent de leur agréable étreinte. Draknys, encore sous l'effet de l'adrénaline, observait sa maman de ses grands yeux écarlates, brillants de malice.

    - Mon joli prince...  Murmura Ayshara en caressant tendrement l’écaille noire de l'enfant. Sais-tu combien nous avons été inquiets ? Ton père… oh, Tensai n'appréciera pas d’apprendre ta fuite du palais. L'héritier du trône lâcha un faible couinement, se nichant plus près de la vosdraak, cherchant probablement à s’excuser ou à se réconforter. Ses mirettes reptiliennes semblèrent perdre de leur espièglerie pour se teinter d’une lueur d’incompréhension. Je comprends ton besoin d’explorer, de sentir le monde autour de toi. Poursuivit-elle en traçant des arabesques imaginaires sur les draps en bougeant ses doigts. Mais chaque action a des conséquences. Ta disparition a semé le trouble, et je crains que ton père ne perçoive cela comme une faiblesse, une impulsivité qui pourrait te nuire en tant que futur dirigeant du Reike. L’impératrice ferma les yeux un instant, visualisant la réaction de son bien-aimé mari. Elle savait qu'il serait à la fois soulagé et contrarié. La sauvegarde de celui qui deviendrait un jour empereur constituait une impératif incontournable. Ton père t’aime, Draknys, tout comme moi. Son inquiétude, sa rigueur, ce ne sont que des preuves de son amour et de son souhait de te voir grandir en sécurité. Il nous faut travailler ensemble, toi et moi, afin de le rassurer. La petite créature, ses paupières devenant de plus en plus lourdes, se lova contre le flanc chaud de la reine, produisant une sorte de ronronnement qui emplissait la tente d'une mélodie apaisante. La dragonne continua de le bercer en usant de la douceur de sa voix qui se faisait presque susurrante. Les événements de la nuit, les péripéties et les dangers s'estompaient, remplacés par ce moment intime et précieux entre mère et fils.

    Après ce qui paru être une éternité, le rythme de la respiration du prince changea. Plus lent, plus régulier. La maîtresse du feu divin comprit que son trésor s'était endormi, confiant et serein au creux ses bras. Elle l’embrassa sur le front en lui chuchotant une dernière promesse :

    - Tout ira bien, mon cœur... Avec le temps, tout ira bien.

    Pendant que le sommeil bordait le petit d'un voile d'innocence, l'impératrice, elle, se tenait éveillée. Chaque fibre de son être, agité par les péripéties de la soirée, se rebellait face à l'invitation au repos. Au bout d'un certain temps, elle se leva en silence, soucieuse de ne point perturber la quiétude du dragonnet. Glissant hors de la toile, elle aborda les gardes, revêtus de leurs armures d'argent scintillant sous la lueur de la lune.

    - Je compte sur vous pour veiller sur Draknys. Qu'aucun mal ne lui soit fait, et que nul n'entre ou ne sorte sans mon autorisation. Ils acquiescèrent d'un geste solennel.

    Écartant ses horizons, la souveraine laissa ses yeux divaguer dans l'obscurité du désert. Là-bas, non loin du campement, une silhouette solitaire se dessinait à contre-jour sur la crête d'une dune. La démarche de Deydreus était inimitable et reconnaissable de loin. Ayshara avança vers lui, ses pieds foulant le sable d'une marche légère. Arrivée à ses côtés, elle remarqua que son visage paraissait plongé au sein d'une réflexion profonde.

    - À cause de tout ce qui s'est passé ce soir, je n'arrive pas à trouver le sommeil, décidément. Sa voix s'éleva, cassant le silence. Deydreus, j'aimerais vous remercier encore une fois. Je vous dois beaucoup. Avec une détermination douce, elle tendit son bras, offrant son poignet. Elle se doutait bien que l’hémoglobine d'une créature telle qu'elle était un présent précieux pour un vampire. Prenez un peu de mon sang. C'est ma manière de vous montrer ma gratitude. Vous avez risqué votre vie pour nous...

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