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  • Dim 9 Avr - 20:01
    Décembre de l’an 3

    « Dahlia, Dahlia ! Raconte-nous une histoire, s’il te plaît.
    - Oh je... les enfants, il est déjà tard. Vous feriez mieux d’aller dormir, une longue journée vous attend demain. Je compte sur vous pour adopter la bonne attitude.
    - On serait plus sages si tu nous racontais une histoire…
    - Hmpf. Je vous ai connus plus malins que ça. On va dire que pour ce soir, je vais faire une exception. »



    La directrice s’agenouilla auprès de ses orphelins, repliant ses mollets sous ses cuisses fatiguées après une longue journée de travail. Le soleil était couché depuis plusieurs heures, cependant cela ne signifiait pas que le repos était à portée de main. Dahlia passa ses doigts fins dans sa chevelure dorée, la replaçant derrière son oreille puis laissa un imperceptible soupir franchir ses lèvres, refusant de montrer à ses petits protégés l’asthénie qui parcourait autant son corps que son esprit. Sans même se saisir d’un ouvrage pour inspiration, elle se contenta de croiser les mains devant les yeux attentifs des enfants, impatients d’entendre une pépite de vie de la part de celle qu’ils considéraient comme leur mère. D’ordinaire, la Fae se lançait dans des aventures sans queue ni tête, inventant la moitié du récit alors qu’elle le racontait. Il fallait reconnaître que son parcours de vie n’offrait pas réellement une ambiance chaleureuse, alors elle mentait, elle imaginait. Pourtant, ce soir-là, elle leur ferait l’honneur de conter un véritable conte de fées qui lui était arrivé quelques centaines d’années auparavant. Sa rencontre avec une élémentaire de la nature, de ce que le monde pouvait créer de plus beau, de plus sain.


    En se replongeant dans ses souvenirs agréables et lointains, Dahlia se rendit compte que cela faisait plusieurs années qu’elle n’avait pas croisé le chemin de la Gardienne de la Forêt. Une fois l’histoire terminée, elle se releva sans un bruit, caressant les cheveux des enfants en passant avant de disparaître dans sa chambre. Se laissant tomber de tout son poids sur le lit, elle se mit à fixer le plafond. Kosmos était un rêve de petite fille, une créature fantastique qui vagabondait dans ses songes avec aisance. Lors de leur rencontre, ses parents étaient encore vivants, ils prospéraient, perdus dans les tréfonds des forêts entourant la capitale de la République. Elle avala sa salive, se remémorant douloureusement l’enchaînement d’événements qui l’avait emmenée à devenir directrice d’orphelinat, elle qui n’était qu’une jeune fille perdue dans les bois. Depuis son arrivée à Liberty, elle n’avait guère pris le temps de renouer avec ses racines, avec la forêt qui l’avait vue grandir. S’y rendre était complexe, y rester déchirant. Il n’existait aucun moyen de s’assurer que l’esprit de la nature viendrait à sa rencontre. Elle devrait compter sur sa chance, autant dire que les probabilités étaient minces.


    Le lendemain, à l’aurore, la Fae prépara un sac rempli de fruits en tous genres et quitta l’orphelinat en trottinant, terriblement impatiente de retrouver son amie d’antan, celle qui l’avait tant protégée étant petite. Elle s’aventura sur les sentiers qui délimitaient la ville avant de s’enfoncer précautionneusement dans cette forêt qu’elle ne connaissait plus vraiment. Les arbres n’avaient pas changé de place, pourtant elle ne parvenait pas à se défaire de ce sentiment de malaise. Retrouver Kosmos dans un lieu si vaste était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Passant ses mains sur l’écorce des chênes devant lesquels elle passait, comme pour s’y appuyer, Dahlia traîna pendant plus d’une heure, marchant silencieusement pour ne pas déranger la faune. Puis en apercevant les ruines de son ancienne demeure, un chalet ayant perdu toute sa chaleur et sa beauté, elle s’arrêta net, le cœur serré. Si l’élémentaire de la nature n’avait pas changé ses habitudes, elle ne pouvait pas être bien loin. Peut-être avait-elle envie de la retrouver, elle aussi, même si Dahlia ignorait bien ce qu’elle pouvait apporter à un être si merveilleux…
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  • Ven 14 Avr - 1:06
     
    SOUVENIR D'ENFANCE
    Feat. Dalhia


    Décembre de l’an 3,
    Proche de l'ancienne maison d'enfance de Dahlia




    Des reflets dans la glace. Kosmos observait attentivement le miroir gelé qui s’était dressé devant elle. La source d’eau fraîche qui lui servait d’abreuvoir s’était solidifiée depuis quelques jours. Étrange phénomène qui fascinait toujours autant la créature. Le gel de la forêt était un spectacle délicat et d’une beauté sans pareil égale que l’élémentaire appréciait tout particulièrement. Pourtant, elle ne s’était pas déniée y prêter attention cette année-là. Et l’année précédente non plus d’ailleurs. Cela faisait quelques siècles que le faon n’intervenait plus dans les changements estivaux qui rythmaient ces contrés. Une douleur béante, résultat de blessures du passé, l’avait congédiée de tous travaux pénibles qui jadis faisait son quotidien. C’était un mal bien trop grand que de s’impliquer dans une tâche qu’elle n’avait pas su accomplir auparavant. De surcroît ces terres étaient en pleine capacité de s’auto-gérer sans la bienfaitrice. La vie suivait son cours, avec ou sans l’élémentaire, même si cela impliquait une anarchie incommode et pénible. « Ainsi soit-il », se répéta-t-elle. Le monde n’a pas besoin de moi. Plus maintenant.

    Sa gorge se noua. La soif l’avait réveillée de son sommeil, mais l’eau ne semblait plus couler de ce côté de la forêt. Peut-être un peu plus bas, en longeant le ruisseau, trouverait-elle un point d'eau ? En attendant, et par faute de pouvoir se rafraîchir, elle contemplait son visage dans le reflet de la glace. Qui était-elle ? Cette femme aux traits fatigués. Un petit visage rond et aux deux grands yeux de biche. Et surtout un regard glacial, perdu et nacré de mélancholie.

    - C’est moi, soupira-t-elle, après tout ce temps et malgré tout ce qui m'est arrivé, c’est toujours bien moi...

    Ses lèvres se décolèrent, relâchant un léger souffle d’air chaud recouvrant un museau transit par le froid. Kosmos avait du mal à comprendre tous ses états d’âmes. Cependant, elle était sur d’une chose : quand l’esprit se meurt, l’apparence suit. Elle n’était de toute évidence plus que l’ombre d’elle-même. Une fleur dégarnit, morte pour ainsi dire. Elle plongea ses doigts sur la surface gelée comme pour caresser son visage figé dans le temps. En cette période, sa peau était plus blanche que de la porcelaine, tandis que les derniers feuillages qui parcouraient son corps avaient fini par tomber. Seul son pelage ivoire avait doublé de volume pour la préserver du froid hivernal. Ces changements constants d’apparence avaient pour effet de perturber l’élémentaire. Mais qui était-elle à présent ? Après le chagrin et les pleurs, que restait-t-il ? Si ce n’est pas le titre de gardienne de ses terres, qui pouvait-elle bien être ?

    Un craquement.

    Un chevreuil venait de s’enfuir au loin. Aussitôt, Kosmos s’éleva, agrippa son bâton et galopa pour rattraper l’animal. En voilà un invité bien curieux… Ce dernier devait sans doute savoir deux ou trois choses. L’élémentaire parcourait avec une agilité hasardeuse la forêt, tentant difficilement ne pas tomber face la première dans la neige. Le sol était glissant et Kosmos était tout sauf une bonne coureuse. Malgré tout, elle fit de son mieux pour suivre l’animal de près et fut même surprise par son galop.

    - Attendez ! Savez-vous où je pourrai trouver une source pour étancher ma soif ?

    Sa voix se perdait dans l’écho des arbres blancs. Son essoufflement grandissait. Ce genre d’activité physique ne faisait pas bon ménage avec elle. Qui plus est aucune réponse ne lui fit renvoyée. Chose étrange, les animaux de cette forêt était plutôt de grand bavard, surtout auprès de Kosmos. Mais en regardant de plus près, cette dernière ne put reconnaître l’animal. Il ne semblait pas venir de ces contrées… La forêt devait avoir bien changé décidemment.

    - Je ne recherche pas plus qu’un ruisseau qui coule toujours ! Un petit cour d’eau fera l’affaire, vous savez ! Ou alors-

    Face la première au sol. Kosmos venait de tomber. Cette dernière essuya doucement la neige qui recouvrait à présent sa figure. Elle n’était pas surprise. Même avec des sabots aussi affûtés que les siens, on ne pouvait empêcher une maladresse bien ancrée. Le chevreuil quant à lui ne semblait avoir eu aucun mal à s’enfuir. Au moins, cette étrange altercation avait permis à Kosmos de se dégourdir un peu les pinces. Elle n’aurait pas dit non à un brin de causette cependant. Quelqu’un avait qui parler était toujours le bienvenu. Ça faisait longtemps que l'élémentaire n’avait pas échangé sur le monde. D’autant plus en cette période ; les hibernations étaient fréquentes et le monde animal avait tendance à rester terré au fond de leurs tanières, à l’abri du froid. Et pour ses autres grandes amies, les fleurs, c'était encore pire. Elles ne se montreraient sans doute pas avant les prochains mois. Alors pour passer efficacement le temps, Kosmos privilégiait une oreille toujours à l’écoute et dont les conseils aiguisés lui été d’une grande aide : elle-même.

    - Quel étrange endroit…

    À présent debout sur ses quatre pattes, l’élémentaire scrutait le lieu où elle avait atterrie. Une sensation de déjà vu, mélange de méfiance et d’émerveillement, parcourait son échine. Il n’était pas dans son habitude de s’éloigner des deux grands pins émeraudes qui lui servaient d’abri en temps normal. La voici dans un endroit qui lui était plus que familier. Une petite maison à l’allure chaleureuse mais vraisemblablement abandonnée trônait au centre. À la vue d’une telle clairière, elle put entendre des échos lointains d’un temps révolue. Une petite fille. De longs cheveux blonds comme un bouquet de bouton d’or. Une famille de fae.

    - Dahlia… Pauvre enfant…

    Voilà que le vent hivernal avait apporté avec lui son lot de souvenirs enfuis. De très bons souvenirs néanmoins. Ceux d’une fillette qui jadis vivait dans cette drôle de maison. Une petite fée qui avait pour habitude d’explorer les étranges mystères que cachait la forêt. Une heureuse élue qui avait eu la chance de traverser son enfance sous la houlette des mystères boisés. Il fallait dire qu’ils n’étaient pas un bien grand nombre. Ce n’était pas un endroit propice pour y bâtir sa demeure et mise à part Kosmos et les autres créatures sylvestres, ils étaient très peu à trouver satisfaction en ces lieux. La plupart des humains et autres races similaires avaient apparemment érigés leurs propres royaumes aux quatre coins du Sekaï selon les dires des oiseaux voyageurs.

    Plus chaleureux que les Hommes, plus délicats que les nains et moins prétentieux que les elfes, il était indéniablement que les faes étaient un peu plus en phase avec la nature que n’importe quelle autres habitants du continent. Et de ces derniers, c’était la petite Dahlia que l’élémentaire avait choisi comme grande protégée. Elle se demandait bien ce que l'enfant avait pu devenir ? La pauvre avait disparu du jour au lendemain. Comme des souvenirs d’enfance volées. Ses grands yeux ambrés lui revenaient en mémoire tel une évidence… Puis son parfum de jeune fleur bourgeonnante chatouillait à présent les narines de Kosmos. Une fragrance mélangeant subtilement le mimosa qui pousse en plein mois de mai, le timide lys d’été et bien évidemment le dahlia qui fleurit de juin jusqu’aux premières gelées pensa Kosmos.

    Un léger bruit de craquement vint décrocher Kosmos de ses rêveries. Une. Deux. Une. Deux. Ce n’était pas là un animal. Non, plutôt le bruit des pas d'un deux-pattes. Kosmos plongea dans un buisson non loin de l’endroit où elle avait précédemment chutée, scrutant l’horizon en direction d'une silhouette fine venant se détacher de l’immaculée pâleur de la neige. Mais qui pouvait bien s’aventurait en tel lieu, en cet saison qui plus est ?

    Elle laissa échapper un léger cri de stupeur face au visage qui se révélait à chaque enjambée que la silhouette produisait. Cette douce odeur n’était donc pas le fruit de son imagination ? Sauf si Kosmos avait définitivement perdu l’esprit, il ne faisait aucun doute sur l’identité de la jeune femme qui se dressait devant elle.

    - Dahlia ?!

    Les deux oreilles du faon vinrent se dresser hors du buisson. Kosmos se stoppa net, ne sachant que faire ou quoi dire. Puis elle se releva doucement, affichant sa mine de biche apeurée, mais curieusement intriguée par la jeune femme. Un visage comme le sien ça ne s’oubliait pas. D’autant plus pour la bienfaitrice, dont sa mémoire était vive. Ceux qui avaient marqué ses jours passés restaient bien ancrés dans son esprit. L'élémentaire questionnait plutôt la probabilité de telles retrouvailles. Si elle ne connaissait pas si bien la forêt, elle aurait songé à une simple coïncidence. Mais encore une fois, les branches des arbres et le vent glacé avait guidés Kosmos vers une personne en détresse.

    CENDRES
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  • Dim 16 Avr - 17:56
    Enroulée dans son manteau de fausse fourrure, Dahlia parcourait la forêt, les yeux mi-clos sous la force du vent qui la poussait en arrière malgré la protection des grands chênes qu’elle longeait. Ses pieds s’enfonçaient dans la neige dans ce son si caractéristique qui ne lui déplaisait guère, lui gelant le bout des orteils par la même occasion. Quelle sordide idée, de se rendre dans les forêts bordant Liberty en plein hiver, là où le froid pourrait se saisir de son corps fragile à chaque instant. Cela faisait maintenant quelques semaines que l’esprit de Fae n’était plus réellement en capacité de fonctionner comme il le devait. Impuissante devant la solitude grandissante qui s’emparait de son être, devant cette sensation étrange que personne ne la comprenait depuis des siècles, la jeune femme avançait en fixant le sol pour ne pas trébucher. Ses mains glissaient d’une branche à l’autre, passant la tête sous les immenses arbres dont la neige tombait mollement sur le sol sous son propre poids.


    À la vue de son ancienne demeure, son cœur loupa un battement et sa marche s’interrompit. Le cœur lourd comme une pierre, sa chevelure dorée valsant en arrière sous les à-coups de la tempête qui commençait à peine à se calmer, Dahlia se laissa emporter par les souvenirs qui venaient assaillir son esprit. Elle se revoyait, enfant, courir autour du chalet, quelques légumes dans les bras tandis que son père tentait de la rattraper. Elle riait à gorge déployée, sautant d’une rambarde à l’autre, sa mère surveillant ses bêtises depuis la fenêtre entre-ouverte. Il y a des centaines d’années, la vie était simple, douce, dénuée de toute cette souffrance qui rythmait son quotidien. Quelques larmes vinrent perler à ses yeux orangés. Sa main vint masser l’arête de son nez, essuyant la tristesse et la nostalgie qui la paralysait. Elle ne pouvait pas revenir en arrière. Aucune magie ne la ramènerait à cette époque fantastique, où ses seuls soucis se résumaient à savoir ce que ses parents préparaient comme repas pour le lendemain. Toute la joie qui émanait de la chaumière s’était envolée avec son départ précipité pour Liberty, entre les mains d’inconnus qui pensaient agir pour son bien.


    Elle s’apprêtait à soupirer lorsqu’un son, une voix, la fit sortir de sa réflexion. Elle cligna des yeux, cherchant l’origine de cette intonation si familière, qui la ramenait plusieurs centaines d’années en arrière. Ramenant ses mains devant sa poitrine, Dahlia laissa son regard errer sur la forêt, se demandant s’il ne s’agissait encore que d’une invention de son cerveau fatigué. Et c’est à ce moment qu’elle la vit. Deux oreilles de faon dépassant à peine d’un buisson, une crinière violette les enveloppant tout juste suffisamment pour les protéger du froid et surtout ce regard… La Gardienne de la Forêt se tenait à quelques mètres d’elle, immobile. Un être aussi extraordinaire que l’élémentaire de la nature était tout simplement impossible à oublier. Les souvenirs la concernant commencèrent à affluer dans sa tête, les heures passées à cueillir des fleurs au bord des sentiers, à espionner les voyageurs de passage en se moquant de leurs accoutrements ridicules, les rares fois où Dahlia avait été autorisée à monter sur son dos pour fuir un danger imminent…  


    La Fae resta interdite, muette, complètement sous le choc d’avoir retrouvé le chemin de celle qu’elle cherchait depuis si longtemps. Puis son corps bougea de lui-même, s’approchant lentement de la biche, tendant la main vers elle, les quelques larmes qu’elle retenait encore coulant le long de ses joues. Une fois à sa portée, Dahlia vint toucher son épaule, s’assurant qu’elle ne rêvait pas, puis d’un geste presque brusque, elle la prit dans ses bras dans une douce étreinte, déployant ses ailes de Fae dans son dos, comme pour lui confirmer son identité sans avoir besoin de mots. Elle la serra tendrement contre elle, profitant de la chaleur qu’elle dégageait, poussant enfin le long soupir de soulagement qui lui chatouillait la gorge. « Kosmos… je… ». Sa voix sembla se briser sous l'émotion. « Je suis désolée d’avoir mis si longtemps à te retrouver… ». Elle s’écarta ensuite petit à petit, l’observant de haut en bas, un sourire sincère étirant ses traits. « Tu n’as pas changé. ». Un compliment lourd de sens, pour celle dont tout le bonheur s’était évanoui à l’instant où ses parents avaient rejoint le ciel, transformant les rayons du soleil en pluie torrentielle.
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  • Lun 24 Avr - 1:47
     
    SOUVENIR D'ENFANCE
    Feat. Dalhia


    Décembre de l’an 3,
    Proche de l'ancienne maison d'enfance de Dahlia




    Ses pupilles s’écartaient un peu plus à chaque battement de cils. Kosmos resta immobile, sans vraiment savoir que faire ni quoi prononcer. La situation était si improbable que l’élémentaire était pour ainsi dire tout sauf préparer à l’optique de retrouver ici même sa vieille amie. Durant sa longue vie dans les forêts Républicaine, elle n’avait pas eu la chance de rencontrer grand monde doué de parole et de conscience. Dahlia fut sans doute l’une des rare qui réussit à nouer un lien étroit avec la gardienne. Son absence fut difficile un temps, mais le monde changeait rapidement pour la créature des bois. Elle trouva un petit coin dans son esprit où garder ses souvenirs avec la fillette, et retourna dans son chagrin quotidien à compter vaguement les jours perdus. Le temps n’était qu’un concept ambigu et abstrait pour cette dernière. Une construction des cosmopolites pour rythmer leurs journées de travail ainsi que leurs déboires. Kosmos voyait le monde plus comme un cycle bien fait, harmonieux et où toute chose naît, vie et meurt afin de nourrir la terre d'expériences nouvelles. Cependant, elle n’était plus tout à fait certaines de cela. Ce « cycle » était beaucoup plus complexe, beaucoup plus douloureux à traverser. Une fois qu’on se heurte à la réalité, il est difficile de revenir en arrière. Était-ce donc là tout le concept même de l'expérience des mortels ? Vieillir, abandonner ce que l’on est, son enfance, pour accepter ce monde et toute sa violence avec ? Kosmos n’en savait rien. Mais quand était-il de la petite fée ? Ces longs cheveux bouton d’or, ces yeux ambre et ces deux paires ailes– « oui, c’est bien Dahlia ». Pourtant, quelque chose dans son regard ne semblait... pas tout à fait pareil ?

    Kosmos eut à peine le temps de prononcer un mot qu’elle fut aussitôt projetée dans les bras de la jeune femme. La chaleur de son amie fit battre un peu plus fort le cœur de l’élémentaire, dessinant dans les creux de son visage un sourire rare en cette période. La dryade tendit à son tour les bras afin de recouvrir le dos de sa protégée. Une étreinte était sans nul doute ce dont elle eut le plus besoin à cet instant précis. Kosmos avait passé tant d’années seules, à errer sans but, sans mission à accomplir, que le monde lui paraissait comme une anarchie incohérente et vide de sens à ses yeux. Néanmoins, pendant ce court instant de retrouvailles, elle se remémora avec précision les journées passées où la vie lui fut d’une simplicité réconfortante.

    - Parfois, il ne faut pas chercher bien loin. Nos chemins étaient destinés à se recroiser. Murmura-t-elle.

    À présent face à face, Kosmos prit le temps d’examiner avec précision le visage de Dahlia. Elle avait tant changé, et pourtant l’élémentaire revoyait en elle la même petite fille qui jadis explorait la forêt. La façon dont les mortels pouvaient se métamorphoser de la sorte, tout en restant les même, lui était tout simplement fascinant. Un souvenir trompeur, un rêve imprécis : c'était la sensation qui traversait la créature à ce moment même. Elle reconnaissait si bien ce visage, mais pour la première fois sa mémoire lui jouait des tours. Curieuse chose qu'était le temps qui passe pensa-t-elle. Sans évoquer cette nostalgie qu'elle connaissait si bien et qui ne cessait de l'envahir. Kosmos ressentait de la joie, de la peine, un peu de réconfort et beaucoup de regret, tout à la fois. Un bouquet d'émotions prêt à inonder la créature des bois.

    - Et toi, tu es si... différente ! La dernière fois que je t’ai vue, tu étais grande… Elle tendit son bras jusqu’à sa taille et décora son visage d'un sourire bienveillant. Comme ça !

    À présent, elle posa ses mains sur les joues de Dalhia comme une mère avec son enfant. Kosmos fut surprise par la froideur de son visage incarnadin. Elle oubliait parfois que la plupart des mortels n’avaient pas une fourrure bien garnit pour les réchauffer en hiver. La jeune femme devait sans doute avoir une très bonne raison pour s’aventurer dans un tel endroit à cette période de l’année. L’élémentaire savait très bien, au moment même où son regard se posa sur la fae, que quelque chose n’allait pas…

    - Regarde-toi ! Tu es une adulte bien formée maintenant. Un joli visage… avec une détermination d’acier, pour traverser la forêt en pleine hiver. Tu n’as pas trop froid au moins ? Dit-elle tout en balayant la neige qui s’était déposée sur le manteau de son amie. Oh, ça fait si longtemps que je ne t’avais pas vu… Où étais-tu passé ? Est-ce que tout va bien au moins ?

    CENDRES
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  • Lun 24 Avr - 18:28
    Face au regard si doux et maternel de la Gardienne de la Forêt, la Fae baissait les armes, faisant tomber les murs qu’elle érigeait entre son coeur et le monde extérieur qui la malmenait régulièrement. A ses côtés, elle se sentait redevenue petite fille, vagabondant dans les forêts républicaines, les bras chargés de pissenlits et autres fleurs des champs, se ruant d’un arbre à l’autre pour rejoindre la faon qui l’attendait à l’ombre d’un bosquet. Les souvenirs étaient si lointains et pourtant si précis dans son esprit fatigué et malade que Kosmos s’affairait à réparer lentement, seulement avec sa présence réconfortante. Les mots n’auraient pu exprimer à quel point la directrice s’en voulait d’avoir pris autant de temps à repartir à sa recherche. Les excuses fusaient dans sa tête, mais aucune ne lui accorderait son propre pardon. Dahlia s’était laissée emporter dans la vie qui avait été écrite pour elle, suivant les indications de ceux qui veillaient sur elle après la mort de ses parents, sans oser dériver du chemin qu’on lui indiquait. Aujourd’hui, elle se sentait un peu plus libre.


    Essuyant les quelques larmes qui roulaient sur ses joues rosées, la Fae plongea son regard dans celui de l’élémentaire, une douce chaleur se diffusant dans ses veines. Le froid glacial qui se faufilait sous ses manches ne l’atteignait plus. Avalant sa salive, Dahlia dut prendre une grande inspiration pour trouver la force de lui répondre, confuse et perdue entre la culpabilité de l’avoir abandonnée qui la rongeait et le plaisir de leurs retrouvailles. Un petit rire s’échappa de l’entre ouverture de ses lèvres alors qu’une dernière larme glissait jusqu’au creux de son cou. « Je suis visiblement la seule à subir les affres du temps. Tu es aussi resplendissante que dans mes souvenirs. ». Son regard descendit sur le corps de daim de Kosmos, toujours aussi émerveillé qu’à leur première rencontre. Certains sentiments ne disparaissaient jamais, certaines passions ne s’estompaient guère.


    Posant sa main sur la sienne sur sa joue, la caressant affectueusement pour qu’elle y reste, la jeune femme perdit toute notion d’image, de réputation à tenir. Ici, perdue au beau milieu des bois, elle n’avait plus à faire semblant, à se montrer plus forte qu’elle ne l’était. Sa main libre vint saisir sa fausse fourrure pour la remettre sur son épaule droite tandis qu’elle secouait la tête. « Non, je suis venue préparée au climat, ne t'en fais pas pour moi. ». Puis à la question sur son départ si précipité, son coeur se brisa. Elle ouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Dahlia ne pouvait pas s’attendre à revenir dans la vie de la gardienne sans qu’elle ne s’interroge sur sa disparition. Elles étaient si proches, si parfaites ensemble. Les doigts tremblants, le regard partant dans le vide et la gorge serrée par le chagrin, il lui fallut s’expliquer.


    « Je… Je suis si désolée d’être partie, si tu savais... ». Réprimant un sanglot, la Fae poursuivit, tentant de ne pas s’effondrer dans la neige tant la mélancolie l’accablait. « Mes parents sont morts. ». Le dire à haute voix était atroce mais n’arrivait définitivement pas à la cheville de la sensation de désespoir profond qui se déclenchait aux tréfonds de son âme à la seule évocation de ses géniteurs. « Je n’avais pas de famille, nulle part où aller alors… Des personnes de Liberty sont venues me chercher, m’envoyer dans un orphelinat au beau milieu de la capitale. ». Elle serra le poing sous le poids de sa frustration grandissante. « J’ai eu beau leur dire que je n’étais pas seule dans la forêt, que tu m’y attendais, ils… Ils ne m’ont pas écoutée. Ils m’ont pris pour une folle et… Je n’avais pas le droit de mettre un pied dans la forêt sans la présence d’un adulte. ». Kosmos, aussi timide et discrète qu’elle la connaissait, ne se serait pas aventurée près des frontières de Liberty. Aucun moyen de la contacter, pas de missives, pas de magie. A l’instant où Dahlia avait mis les pieds aux Jardins du Destin, elle était condamnée.


    Secouant la tête de gauche à droite pour dissiper les larmes qui bordaient ses yeux, la Fae se força à esquisser un sourire. « C’est fini maintenant. Je suis devenue directrice, je suis libre alors… Alors je peux aller où je veux, quand je veux. La première personne à laquelle j’ai pensé était toi. Ce n’est pas la première fois que je te cherche dans la forêt mais... ». Elle se rapprocha d’elle, venant se blottir dans ses bras encore une fois. « C’est la première fois que je te trouve, et maintenant je ne veux plus repartir. ». Ses doigts vinrent errer dans sa chevelure violette, profitant du doux parfum à la fois fleuri et boisé que la créature de la forêt dégageait en toutes circonstances. « Je ne pourrais jamais m’excuser assez pour tout le tort et l'inquiétude que j’ai du te causer en partant. ». Elle désirait pourtant le pardon, sans être capable d’un jour l’obtenir. « Et toi, comment vas-tu ? Tu veilles toujours sur la forêt ? ». Son regard se tourna vers la chaumière abandonnée depuis plusieurs siècles, dont les planches moisies tombaient les unes sur les autres. « Si… si ça ne te dérange pas, est-ce qu’on pourrait discuter ailleurs ? Ëtre ici me rappelle... ». Le pire jour de son existence. « De mauvais souvenirs. ».
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  • Jeu 27 Avr - 0:44
     
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    Proche de l'ancienne maison d'enfance de Dahlia




    Les quelques mots qui s’échappèrent des lèvres de Dahlia vinrent se planter droit dans la poitrine de Kosmos. Morts ? Comment est-ce que l’élémentaire n’avait pas eu vent d’une telle tragédie plutôt ? Un sentiment de culpabilité se logea au cœur de cette dernière. Un poids étourdissant qui pesait chaque seconde un peu plus. Elle avait déjà ressenti cela auparavant– lorsqu’elle avait jadis découvert le corps sans vie de ce garçon. Le remords de ne pas avoir été là au bon moment, au bon endroit. Après tout, c’était son devoir de protéger la forêt et ses habitants ? Elle avait encore failli à sa mission. Mais l’amertume était plus grande cette fois-ci. Un goût amer à l’idée d’avoir abandonné une enfant si jeune et une amie si précieuse.

    Sa gorge se resserra un peu plus à chaque respiration. Physiquement, Kosmos ne put cacher son déboire, laissant se dessiner sur son visage une affliction assombri à chaque mot que prononçait la fée. La queue au bout de son dos avait à présent cessé de tournoyer de gauche à droite, et ses deux oreilles touffues s’étaient allongé le long de son crâne comme pour exprimer le chagrin qu’apportaient de telles nouvelles. « J’aurai pu l’aider » songea la centauresse. Non, elle aurait l’aider. Pourtant, à cette période, Kosmos s’était jurée de ne plus interférer dans les affaires des mortels. Peut-être que les choses auraient été pires ? Ou peut-être qu’elle aurait pu empêcher une telle tragédie ? Elle était mitigée par tous ces regrets. Dahlia ne méritait pas ce sort ; pas à un si jeune âge. La fillette avait été la seule à avoir su décrocher Kosmos de son exil après tout. Et pendant le cours instant que fut sa compagnie, Kosmos avait songée plus d’une fois à reprendre son rôle dans la forêt. Les choses auraient pu être bien différentes en somme, mais à quoi bon refaire le passé. Ce qui est fait, est fait.

    - Dahlia… Je suis désolé d’entendre cela. Si j’avais su… Si seulement…

    Si seulement.

    Au moins, la fae était bien vivante et en bonne santé. Directrice ? D’un orphelinat ? Kosmos n’était pas tout à fait sûr de comprendre un tel langage, mais à entendre Dahlia cela semblait être une bonne chose. Liberty avait fait d’elle une femme accomplie tout du moins. Malgré les appréhensions que la gardienne portait à la mégapole, elle ne pouvait nier les opportunités de la capitale. Tout cela rassurait un peu plus l’élémentaire. Dahlia ne s'en est pas trop mal sortie ? Blottie contre cette dernière, elle s’agrippa à ses épaules comme si elle désirait protéger l'enfant qu'elle fut auparavant.

    - C’est moi qui devrais m’excuser. Soupira-t-elle. Tu n’étais qu’une enfant, j’aurais dû être là pour te préserver d’un tel drame. Si tu savais à quel point je m’en veux. Mais je suis là dorénavant. Demande-moi quoi que ce soit, je t'aiderais. Je t'en fais la promesse.

    Cela ne rachètera pas le passé. Mais peut-être pouvait-elle changer le futur ?

    Ce qui en était-elle, ça, Kosmos n’était pas sûr de trouver une réponse propice à la question. La vie suivait son cours sans que jamais bien grand-chose ne ce produise. L’élémentaire avait appris à se faire oublier du monde. Le temps s’était figé et elle n’attendait plus qu’on vienne la délivrer. Depuis la disparition de Dahlia, ils étaient peu à s’être aventurés assez loin pour découvrir la créature. Cette dernière s’était construite au fil des années une timidité handicapante qui gangrénait son esprit. L’extérieur de ses lisières la terrifiait et l’abri de fortune qu’elle s’était érigée lui convenait amplement. Certes modeste mais suffisant pour une femme à l’instinct animal. Le jour, elle se délectait des rayons du soleil qui se faufilait dans les branches. La nuit, elle écoutait les berceuses des chouettes. Et parfois le vent lui murmurait les histoires du Sekaï. Oui, une vie paisible. Pas très éclectique mais paisible.

    - Moi, je prends la vie comme elle vient. Ça fait bien longtemps que je ne m’occupe plus des affaires de la forêt. Oh, bien sûr j’aide toujours une âme dans le besoin mais ces terres savent se débrouiller sans moi. Un sourire perdu se manifeste sur son visage. Puis un soupir. Parfois je me dis qu’il y a plus à découvrir… Enfin, je divague. L’essentiel c’est que tu me sois revenu saine et sauve après toutes ces années.

    Aussitôt, Kosmos enclencha le pas et fit trottiner ses sabots soulevant un peu de neige sur son passage. L’élémentaire emmena Dahlia loin de cet endroit plein de mauvais souvenirs. Elles étaient déjà restées dans cette clairière suffisamment longtemps pour faire ressurgir des pensées néfastes à la fae. Rien ne les retenait à présent. Certainement pas le passé.

    - Promenons-nous, il faut que l’on rattrape le temps perdu. Tu as de la chance, tu ne peux pas tomber sur meilleur guide.

    À ces paroles, Kosmos agrippa la branche qui lui servait de bâton et la fit se balancer sur son épaule. L’avoir entre ses mains la rassurait toujours un peu plus, après tant d’émotions, il lui fallait bien cela. Elle parcourrait à pas feutrés les dédales de la forêt à côté de son amie, observant le manteau blanc qui avait gelé chaque parcelle de terre. De la neige encore et partout– il était grand temps de retrouver un peu de chaleur pensa la dryade. Un peu de rayons pour les plantes et du soleil plein la tête pour Kosmos. Voilà ce dont elle avait envie maintenant.

    - J’ai mille et une question à te poser tu sais… Commençons par la plus évidente : comment est la vie à Liberty ? On te traite bien au moins ? J’ai entendu dire que les citadins ne sont pas toujours les plus avenants. Et c’est quoi un « orphelinat » ? On y trouve des choses à manger ? Si tu en es la « directrice » c’est que ça doit être un bien bel endroit.

    Kosmos se surprit à encore une fois trop en dire. Dahlia était sans doute émotionnellement secouée par la situation et voilà que son amie l’assaillait d’interrogation farfelue. C’était plus fort qu’elle, une fois sa curiosité titillée, c’était chose complexe que d’arrêter cette explosion de questions. Et puis quelques centenaires et des broutilles d’isolement ça change une biche ; on saute toujours sur la première occasion d’avoir une bonne discussion. Cependant, la gardienne avait envie de bien faire les choses cette fois-ci. Calmement et avec patience.

    - Bien sûr, ne te sens pas forcée à répondre. Confie-toi uniquement sur ce dont tu te sens capable de parler, Dahlia. Moi je suis là pour t’écouter.

    CENDRES
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  • Ven 28 Avr - 20:07


    Les yeux rivés sur la Gardienne de la Forêt, Dahlia se sentait plus en confiance qu’elle ne l’avait jamais été. Nul ne la protégeait aussi bien que Kosmos, et les doux souvenirs qui affluaient dans son esprit à son regard réussirent presque à apaiser la peine qu’elle ressentait devant ces lieux qu’elle évitait soigneusement de fréquenter. Devant les ruines de cette chaumière perdue au milieu des bois, elle ressentait un mélange de culpabilité et de nostalgie. Elle se demandait également ce qu’aurait été sa vie si ses parents n’avaient jamais rejoint le ciel. Si elle avait su contrôler ces pouvoirs ce jour-là. Une pointe d’amertume se joignit à ses émotions, se souvenant avec douleur sa dernière interaction avec sa famille. Aujourd’hui, elle comprenait leur impuissance, leur besoin de faire appel à une personne extérieure, quelqu’un d’expérimenté pour lui apprendre à manier sa magie. Cela aurait pu être une magnifique opportunité, un beau rêve, néanmoins elle devait accepter le fait qu’il ne s’agissait que d’un cauchemar aujourd’hui. Une vieille histoire dont plus personne ne souvenait, si ce n'est elle.


    Secouant la tête aux paroles de l’élémentaire, la jeune femme baissa les yeux. Kosmos avait autant eu les mains liées qu’elle. Sans indication de l’endroit où Dahlia était partie, sans même savoir que ses parents étaient morts, comment pouvait-elle espérer la retrouver ? Le destin faisait parfois bien mal les choses. Une esquisse de sourire fit son apparition sur ses traits froids, sur son visage rougi autant par le vent qui envoyait ses cheveux dorés valser en arrière que par le bonheur de l’avoir enfin retrouvée. « Tu fais déjà ce qu’il y a de mieux. Tu es là. ». À cet instant précis, la Fae n’avait guère besoin de plus. La présence de la gardienne lui redonnait le courage qui lui manquait, la joie de vivre qu’elle peinait à atteindre. Elle avait l’impression que son absence de plus de trois siècles n’avait en rien entaché leur relation, et ce simple sentiment la galvanisait. Elle écarquilla doucement les yeux en entendant que l’élémentaire n’aidait plus la forêt, la bouche entre ouverte, avant de la refermer. Le monde évoluait, elle aussi. Dahlia ne pouvait pas s’attendre à retrouver le monde comme elle l’avait quitté.


    Prenant affectueusement le bras de la biche, elle se mit à avancer à ses côtés, tapant dans la neige qui s’incrustait sous ses bottes régulièrement, se demandant comment Kosmos pouvait bien se débrouiller avec ses sabots. Une fois la chaumière dépassée et la chaleur revenue dans son corps après avoir bougé de quelques mètres, la Fae se sentait bien mieux, et surtout, elle se sentait prête à répondre à toutes les questions que la gardienne lui posait. Ainsi, malgré le temps qui avait passé, elle était toujours aussi curieuse à propos du monde qui bordait les forêts républicaines. Puis la réalisation se fit, et un petit rire s’échappa de la gorge de la jeune femme. « Désolée Kosmos. J’avais oublié que tu n’étais pas familière avec les termes que j’utilise. Je vais t’expliquer. ». Loin de la moquerie, la directrice se rendait simplement compte que sa maladresse légendaire avait encore frappé. Levant les yeux vers le ciel nuageux, elle poursuivit. « La vie à Liberty est… ». Devait-elle mentir pour rassurer l’élémentaire à son sujet ? « Mouvementée. Je ne pense pas que tu aimerais vivre là-bas. ».


    Elle non plus, n’aimait pas vivre à la capitale après tout. « On me traite bien. Comme je suis arrivée très jeune, j’ai eu le temps de me faire aux mœurs et aux coutumes. Je suis une vraie petite républicaine aujourd’hui. ». Un constat qui ne lui plaisait guère, mais qu’elle ne pouvait nier. « Un orphelinat, c’est… Un grand bâtiment. En tout cas, le mien est gigantesque. On y recueille les enfants qui n’ont plus de famille, plus de parents. Je prends soin d’eux autant de temps qu’il le faut, le but initial étant de leur trouver une nouvelle famille afin qu’ils puissent s’épanouir. Nous survivons grâce à la générosité des gens. ». Dahlia se souvenait avec douceur des rares fois où elle avait atteint son objectif. Les républicains ne se bousculaient pas à l’orphelinat, mais c’était toujours un grand événement lorsqu’un couple s’y présentait. « Moi, je n’ai jamais été adoptée. J’imagine que je n’attirais pas vraiment l’attention des futurs adoptants. Alors, je suis restée, jusqu’à prendre la place de celle qui m’a élevée. Aujourd’hui, j’essaie de faire en sorte de ne pas répéter ses erreurs. ». Puis sa main vint ébouriffer la chevelure violette de Kosmos tendrement, juste entre ses deux oreilles. « On y trouve à manger. Ce n’est pas de la grande cuisine, mais c’est largement suffisant. D’ailleurs… ». Dahlia attrapa son sac dans son dos, l’ouvrant devant la gardienne. Rempli de fruits différents, venant des quatre coins du monde, son baluchon offrait une multitude de découvertes à la biche à n’en point douter. « Ils ne sont pas tous à mon goût mais… Quand je suis partie, je me suis dit que si j’arrivais à te croiser, ça te ferait plaisir. ».


    Plus loin dans la clairière, la Fae aperçut un coin plus tranquille, à l’abri de la neige et légèrement ensoleillé. Elle initia à nouveau la marche, puis installa une des couvertures qu’elle avait emmenées avec elle sur le sol, avant de s’y asseoir pour faire un pique-nique improvisé. Une fois installée, Dahlia prit une longue inspiration. « Tous les enfants te connaissent là-bas. J’ai dû leur parler de toi plus de fois que je ne peux le compter. ». Ensuite, elle s’attela à rebondir sur le début de leur conversation. « Tu me disais que tu pensais qu’il y avait mieux à découvrir. Tu as raison. Je n’ai pas énormément voyagé, mais le monde est immense. ». Croquant dans une pomme bien rouge, elle grimaça sous son acidité, avalant son morceau presque tout rond. « Si tu ne veilles plus sur la forêt, alors… Pardonne-moi de poser la question, Kosmos, mais qu’est-ce que tu fais encore ici ? Tu pourrais aller où bon te semble. Je pourrais t’accueillir à l’orphelinat quand tu as besoin de prendre du repos. J’ai une chambre rien que pour moi et… ». Elle s’arrêta, se rendant compte qu’elle partait dans un monologue sans prendre en compte l’avis de son amie de toujours. « P… Pardon, je me suis emballée. C’est juste que… Je suis si rassurée de voir que tu vas bien. ». De son côté, la Fae s’était également inquiétée pour l’élémentaire. Elle la savait dégourdie, mais timide, effrayée par l’Homme et ce qu’il pouvait détruire sur son passage. Elle ne la blâmait pas. Dahlia ne le montrait pas, mais elle aussi, avait peur…
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  • Dim 30 Juil - 4:52
     
    SOUVENIR D'ENFANCE
    Feat. Dalhia


    Décembre de l’an 3,
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    Un lieu, pour sûr, bien étrange qu’était « l’orphelinat ». Remplie de petit êtres esseulés et sans parents ? Cela lui fit un pincement au cœur. Kosmos appréciait la compagnie des enfants car, contrairement à leurs homologues adultes, ces derniers connaissaient l’importance des petits émerveillements. Leurs candeur d’esprit, l’innocence de leurs paroles étaient un trésor à chérir et ce fut grâce à ces chères têtes blondes que l’élémentaire avait toujours un peu foi en ce pauvre monde. Un sourire vint chatouiller le coin de ses lèvres, mais il s’estompa aussitôt quand ses pupilles se déposèrent sur son amie. Dahlia effectuait un travail honorable, de toute évidence le Sekaï avait besoin d’âme aussi bonne que la sienne et Kosmos ne put contenir sa fierté. Pourtant, elle demeurait chagriné de savoir la jeune fae sans nouvelle famille. Cette solitude devait lui peser, sans doute avait-elles cela en commun. La gardienne s’imaginait sortir vaillamment de sa forêt afin de gravir Liberty jusqu’à cet orphelinat, aussi aurait-elle adoptée Dahlia (si tenter qu’elle sache comment un tel processus s’effectuait, pouvait-on simplement prendre le premier enfant venu ?) et toutes les deux auraient vécu heureuses dans la nature, ne vivant que de fruits rouges sous les constellations. Oui, Dahlia aurait adorée observer les étoiles. Depuis sa forêt, la vue était imprenable– bien plus qu’en ville songea-t-elle.

    Mais pour le moment, c’était dans ses yeux que l’on pouvait voir la voie lactée tant ces derniers brillaient face à la coupole de fruit qui se cachait dans la sacoche de Dahlia. Le régime alimentaire de Kosmos se constituait principalement de soleil. En tant que bonne élémentaire de la nature, il lui suffisait d’un peu d’eau et de quelques rayons pour sentir la végétation grandir au bout de sa peau. Mais outre la photosynthèse, elle ne se privait pas de fruits sucrés et tendres. Hésitante, elle plongea sa main dans le ballot comme dans une boite à surprise et en tira une clémentine ronde et d’un orange parfait ; comme le soleil, s’amusa-t-elle. Un « merci » partiellement audible s’échappa de sa bouche, ne voulant pas briser le silence rassurant des retrouvailles.

    Quelques galops plus loin les deux amies trouvèrent une clairière paisible et propice pour s’y poser. Kosmos s’étonna de voir Dahlia sortir un drap afin de recouvrir le parterre enneigé. D’une part, car elle repensa à la vulnérabilité des bipèdes face au gèle, la centauresse ayant l’habitude de s’allonger à même le sol. D’autre part, car la fae semblait toujours être bien préparée à toutes éventualités. Certes, il s’agissait là d’un geste anecdotique, malgré tous les voilà à pique-niqué ensemble comme si leurs séparation n’avait jamais eu lieu. C’était suffisant pour Kosmos. Bien sûr, tout cela ne fut rien lorsqu’elle apprit sa soudaine popularité auprès des enfants de l’orphelinat. La biche ne put retenir un rire flottant, mélodieux, en imaginant les drôles d’histoires que Dahlia partageait aux petits. Tout cela doit bien les étonner, une femme au corps de cervidé tout de fleurs vêtues et qui gambade dans son jardin secret. On est bien loin des racontars d’antan, ceux évoquant une sorcière aux bois de cerf qui kidnappe les rejetons pour les dévorer. Des rumeurs comme cela, elle en avait eu vent à l’époque où les villageois menaient une chasse contre l’élémentaire. Bien heureusement, Dahlia était là pour redorer son image auprès du jeune publique à présent.

    Outre la douceur de ces pensées, elle fut tout de même accueillie par l’amertume que provoqua la question de la fée. Dahlia avait raison. Bien sûr, le monde est grand, bien plus vaste qu’elle ne pourrait l’imaginer. Et plus rien ne la retient… si ce n’est la peur, paralysante. La violence du rejet. Qu’on la voit comme un monstre, étrange. Kosmos n’avait pas sa place en ville. Ni ailleurs. La forêt, ces arbres jalonnant son petit bout de terre, c’était toute sa vie. Tout ce qu’elle est. Une prison faite de lierre, de mousse et d’écorce. Il serait faux de dire que l’extérieur n’avait pas piqué sa curiosité ; ô combien aurait-elle donnée pour ne voir que le visage de ces chers orphelins, mais la dryade ne s’en pensait par capable. Plus maintenant. De tels sentiments lui firent miroiter d’angoisse. Elle se trouvait pathétique, bloquée par la peur irrationnelle de ce qui pourrait arriver.

    - Non, ne t’excuse surtout pas, Dahlia. Tu as raison, oh si tu savais… Mais je doute que ses sabots puissent se rendre dans cette chambre sans y laisser quelques dégâts. Elle se vida d’un rire difficile, comme pour se persuader que tout cela ne l’affectait pas. En toute honnêteté, je ne pense pas être faite pour cet univers. J’ai tant envie de le voir pourtant. Tes petits orphelins aussi. Cela dit, j’ai… Elle songea. J’ai tout simplement peur. Le monde s’écroule de nos jours, j’ai eu la chance d’en être préservée et maintenant, je suis paralysée par l’idée de devoir m’y confronter. Tu ne ressens pas cette angoisse, parfois ? Tu sais, il m’est arrivée de rencontrer des personnes de l’extérieur après toi, mais beaucoup furent corrompue. On m’a chassé comme du vulgaire bétail. On a pillé ma forêt jusqu’à la dernière branche, je suis exténuée de me battre. Sans doute... devrais-je rester ici pour toujours ?

    Son visage larmoyant se releva, honteux de ces sentiments envahissants. Ses joues avaient pris une teinte rougeâtre et les boutons de fleurs dans sa chevelure pourpre se fermèrent aussitôt. Ses prunelles furent plongées dans le chagrin, contenant laborieusement de fragiles larmes. Kosmos se retenue d’en dire plus. Elle ne voulait pas gâcher le pique-nique, mais le mal était déjà fait. L’élémentaire aurait pu recouvrir le bosquet de ses pleurs, ce qu’elle s’interdit bien sûr. Non, pas devant Dahlia. Mais toutes ces pensées, sa vie, celle de son amie. C’était beaucoup. Quelques instants s’écoulèrent, elle resta sans voix, puis un reniflement brisa la morosité étouffante. Elle s’en amusa.

    - Pardon, il fait si froid. Sa voix fut assourdie par son petit nez bouché. Elle reprit du poil de la bête. Dit moi Dahlia et répond moi avec franchise, ça en vaut vraiment la peine la vie au-delà des bois ? Toi qui as déjà tant vécu maintenant, penses-tu que je dois sortir de ma cachette, quitte à me frotter au monde ? Quitte à me blesser ? Ta présence ici n’est pas anodine, n’est-ce pas ? Quel malheur a bien pu te mener à moi ?  
    CENDRES
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  • Jeu 21 Sep - 20:43
    Les yeux rivés sur la biche ayant bercé toute son enfance, Dahlia se laissa aller aux plus beaux songes, aux pensées les plus légères qu'elle ait eu depuis de longs mois. Son sourire à peine perceptible, en coin, elle s'attarda sur la courbure des oreilles de l'élémentaire, captant chaque minuscule mouvement dans sa direction, l'émerveillement de se trouver en face d'un être aussi unique la galvanisant considérablement. Préoccupée par le sort de son orphelinat ainsi que de ses petits habitants, bouleversée par les nombreux traumatismes ayant jonché son existence, la Fae ne prenait jamais le temps d'entendre le vent souffler, de voir la cime des arbres se balancer en laissant tomber un peu de neige à chaque secousse. A force de prévoir le futur et de se perdre dans le passé, Dahlia ne vivait plus au présent. Son coeur, aussi lourd qu'une pierre, se souleva doucement alors que Kosmos la regardait enfin, profitant d'un temps d'accalmie dans cette vie qu'elle menait à une vitesse phénoménale. Quand bien même les années étaient passées, la gardienne de la forêt demeurait une pièce centrale dans la vie de la directrice, un retour aux sources dont elle manquait cruellement.


    Elle l'écouta sagement, sans un mot, sans l'interrompre de craindre de la briser dans son élan de sincérité. Dans un égoïsme qui ne lui ressemblait guère, Dahlia avait complètement mis de côté l'idée que l'élue de ces bois puisse être faible face à l'adversité, sa vision d'enfance ayant complètement déformé ce que Kosmos était pourtant réellement. Démunie face à la peine qu'elle lisait sur le visage de la biche, la Fae tendit doucement la main avant de la déposer tendrement sur son épaule et d'y apposer quelques caresses affectueuses. « J'imagine que je n'ai pas le droit de te dire ça mais … Tant que je dirige cet orphelinat, tu y auras ta place. Tu seras choyée, aimée. Personne ne te fera de mal, je te le promets. ». Avare en serments, la jeune femme n'aurait jamais été capable de mentir à l'élémentaire, aussi elle pensait chacun de ses mots. Elle garda pour elle le fait que le premier qui s'en prendrait à elle finirait par mourir dans d'atroces souffrances, frappé par la peste, attrapée dans une ruelle, son corps se vidant lentement de la moindre envie de subsister. Kosmos ne voyait en elle que l'enfant d'antan, ignorant sa nature profondément névrosée, ses capacités étranges et macabres. C'était pour le mieux. Elle ne pouvait se résoudre à la perdre elle aussi, alors qu'elle venait seulement de la retrouver.


    « Je crois comprendre ce qui te tourmente. ». Son souffle se fit plus court, une buée s'échappant de l'entre ouverture de ses lèvres rosées chaque fois qu'elle respirait. « Si tu savais comme je connais ce sentiment, cette angoisse qui te paralyse, cette peur insurmontable qui te peine. ». Si Kosmos avait pu imaginer la teneur des maux qui l'accablaient. Elle ne pouvait se résoudre à lui admettre, à accepter que sa souffrance existait. A l'instant ou l'élémentaire avait démontré un signe de faiblesse, toute la force de la Fae s'était concentrée en un seul but, lui montrer à nouveau la lumière. Enfouissant sa dépression au plus profond de son être, Dahlia poursuivit. « Je suis si navrée. Je suis partie sans me retourner, et même si je pourrais te donner les meilleures justifications du Sekai, je m'en voudrais toujours de t'avoir abandonnée dans ce monde si cruel. ». Un sourire attristé étira ses traits momentanément. « Naïvement, j'ai pensé que tout le monde verrait chez toi ce que je vois. La gardienne de la forêt, la protectrice de ces bois. Un être fantastique aux capacités merveilleuses, un véritable miracle. ». Puis il s'affaissa. « J'ai été stupide, et pour cela je te prie de m'excuser. J'ai énormément grandi depuis notre rencontre, je réalise que si le monde était bien plus beau dans mes souvenirs, il s'agissait simplement d'une illusion que je m'acharnais à prolonger. ». La culpabilité frappait encore, s'infiltrant dans son esprit fragilisé. C'était sa faute. Encore.


    La Fae poussa un long soupir. Elle lui devait la vérité, la réalité, aussi troublante soit-elle. Tout à coup plus sérieuse, Dahlia fit lentement pencher l'élémentaire vers elle pour l'attirer dans une douce étreinte, passant sa main dans sa chevelure violacée avec tendresse. « Je ne peux pas te dire ce que tu dois faire, Kosmos. Seule toi possède la réponse à cette question. ». Elle marqua une pause de quelques secondes avant de répondre. « Mais tu as raison. Le monde est froid, complexe. Le chemin souvent semé d'embûches. Pourtant, paradoxalement, je reste persuadée que tout ceci en vaut la peine. Que l'expérience, que le peu d'amis que l'on peut se faire sur cette route sinueuse suffit à faire pencher la balance. ». Elle rit à nouveau doucement. « Si tu savais combien de fois j'ai désespéré. Si tu savais combien de fois j'ai voulu abandonner. Pourtant je suis toujours là. J'ignore pourquoi pour être honnête avec toi. Mais si je suis ici aujourd'hui, à tes côtés, alors peu m'importe les obstacles que j'ai dû traverser. Car tout ceci en vaut la peine. ». Elle la serra un peu plus contre elle. « Tu as raison, je ne suis pas venue par hasard. J'en ai eu assez de penser à toi sans jamais m'avouer que la seule chose qui me retenait de te revoir était… ma peur. ». Constatant l'effet miroir de leur conversation, la Fae ne put s'empêcher de sourire de plus belle, luttant elle aussi contre les larmes qui bordaient ses yeux ambrés. « Je craignais que tu ne m'aies oubliée, que tu sois partie. Que tu ne désires plus me voir, que tu aies trouvé une autre protégée, quand bien même cela aurait été une chance inouïe pour cette dernière. ». Puis elle plongea à nouveau son regard dans le sien. « Si tu me demandes si tu dois sortir de cette forêt et voir le monde, je te répondrais que oui. Mais ce ne sera pas car je pense que cela t'apporterait quelque chose. ». D'un amour inconditionnel, Dahlia berça l'élémentaire dans ses bras. « C'est car je pense que tu apporterais quelque chose au monde. ».
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    La main de Kosmos encore fébrile face à tant d’émotion vint s’écraser sur ses joues, tentant maladroitement de contenir ses pupilles larmoyantes. Sa tristesse diminua en échange d’un remords acerbe. Elle déglutit, puis rassembla ses idées. La dernière fois que l’élémentaire avait pleuré de la sorte remontait à quelques mois auparavant, si bien qu’elle ne pouvait exactement s’en souvenir. Fut un temps ou le chagrin et la mélancolie définissait son quotidien. Maintenant, bien que toujours présent, Kosmos a simplement appris à vivre avec son malheur. Vaincue face au soupir, elle se laisse porter dans l’indifférence. Mais parmi tous ces regrets qui écorchaient à vif ses émotions, la visite de Dahlia était comme un repos dans cette course effrénée entre elle et son esprit. Un rayon de soleil divin et céleste creusant son chemin par de-là un mur de nuage. Oui, si pour Kosmos la vie s’était arrêtée, ce n’était pas le cas de tout le monde. La fae avait su, le temps d’un après-midi, remonter le temps.

    Kosmos acquiesça aussitôt devant les paroles de son amie. La biche se le promit : si jamais elle quittait ces bois, elle retrouverait Dahlia à l’orphelinat. Dans toute son innocence, la dryade s’imagina que peut-être Liberty n’était pas si effrayante après tout. Peut-être qu’elle y trouverai sa place aussi ? Vivre parmi la civilisation avait sans doute son charme– elle n’était pas encore sûre duquel, mais elle finirait bien par le trouver. Et puis les enfants sauront la combler et en échange Kosmos prendrai soin d’eux. En un peu moins d’un millénaire de vie, la gardienne avait accumulée de nombreuses histoires à contés aux jeunes pousses. Enfin, elle viendrai en aide à Dahlia quotidiennement, la supportant ne serait-ce qu’un peu dans son quotidien. Tout cela se voulait déjà bien plus gratifiant que de continuer à vivre recluse. Et pendant un instant la créature convaincue son être qu’une vie meilleure l’attendait dehors.

    Kosmos s’accrocha un peu à son imagination et les promesses envolées que lui faisait la fée. Évidemment, la gardienne savait que tout ceci n’aboutirait pas. L’élémentaire ne pouvait se relayer sur son amie. Elle sera un trop grand poids. De plus, l’avenir était incertain. Si elle quittait ses terres, alors c'était sur sa propre autonomie qu’elle devait compter. Savoir Dahlia proche été un plus, quelque chose de rassurant et non la solution. Malgré tout, l’espace d’un instant, elle s’autorisa à rêver un peu. Rêver de l’orphelinat, des enfants et de Dahlia. Comme un paradis lointain parmi l’enfer : « Je crois comprendre ce qui te tourmente ». Kosmos plongea aussitôt ses yeux droits dans ceux de son amie.

    Sa bouche se fendit d’un sourire candide. Le soleil venait transformer la neige blanc céruse en de millions de scintillement comme si les deux femmes étaient à présent enveloppées dans une galaxie albâtre. Les mèches parme de l’élémentaire flottèrent dans le vent hivernal et les bourgeons floraux, timidement cachés dans sa chevelure, tentaient d’éclore à l’idée de quitter sa vie présente. Chaque mot prononcé par Dahlia s'abattait mélodieusement dans ses oreilles, persuadant la biche de prendre son avenir en main. Elle se sentait comprise. Elle se sentait perçue. Un sentiment doux, rare pour Kosmos. « Tu ne m’as pas abandonnée… » songea la centaure– pourtant les mots ne se formèrent pas dans sa bouche. Elle resta admirative face à la façon dont Dahlia l’encourageait à vivre pleinement. Cette dernière avait dû traverser autant de malheurs que Kosmos, si ce n’est plus et pourtant elle se tenait là, choisissant avec précisions les mots justes, les mots qui feront la différence.

    Bercée par l’étreinte de Dahlia, Kosmos sentis à cet instant précis que sa peur n’était pas anodine. Elle était le reflet de son envie de découvrir le monde. Le sentiment le plus commun de tous. Pour la première fois, l’élémentaire su qu’elle partageait cela avec la fae. Avec les autres. Chaque individu qui peuple le Sekaï. La peur d’échouer, de rater, d’être rejeté. Une peur si commune et qui pourtant est le vecteur qui conduit l’existence. Pas une peur paralysante. Bien au contraire, elle perçue le besoin de la franchir, et une fois cette barrière dépassée, c’est tout un univers qui l’attendait. Dahlia en était la preuve. Sa protégée était encore là. Malgré les années et l’adversité, elle avait surmontée le pire. Kosmos ne trouva pas le besoin d’en connaître plus sur le passé de son amie, sur les détails sordides qui jonche son parcours, car elle en savait déjà tant par sa simple présence.

    Le silence dura quelques secondes, le temps que la gardienne reprenne ses émotions. Yeux dans les yeux, elle échappa un rire de soulagement, allégeant ainsi la conversation. Kosmos essaya de trouver les bons mots, mais inévitablement une seule chose lui vint à l’esprit.

    – Tu ne m’as pas abandonné. Un sourire bienveillant, tendre, plissa les traits de son visage. Tu es partie aller vivre ta vie. Et aujourd’hui tu m’as retrouvé, et sans vraiment comprendre comment tu parviens à me convaincre d’en faire de même. Merci Dahlia, merci pour ta franchise. J’apporterai ce quelque chose. Comme toi aujourd’hui tu m’as apporté la volonté de vivre.

    Elle passa ses mains à travers les cheveux de la fée, caressant ses mèches blondes comme elle le faisait d'antan.

    – Quand tu es partie, j’ai attendue ton retour. D’abord, j’hésitais à me rendre chez toi, mais lorsque tu ne venais plus à nos rendez-vous, je me suis aventurer vers ton ancienne maison. Elle était si vide… et la forêt paraissait si terne sans tes rires. Alors j'ai commencée à prendre soin de ta maison. Je faisais le ménage quotidiennement, j’arrachais les mauvaises herbes, je dépoussiérais. Je me disais : « Dahlia mérite une chambre ordonnée lorsqu’elle reviendra ». Mais tu n’es jamais revenue... Alors j'ai cessée d'espérer. Pourtant je ne t’en ai jamais voulu, pas un seul instant, non. Au contraire, j’étais si heureuse. Heureuse, car tu as été la dernière chose qui a changé ma vie et je t’imaginais grandir, devenir quelqu’un. Et chaque jour, je prierais pour que, où que tu sois, tu réussisses. Et croit moi, tout cela n’a pas était vain.

    Ses sabots se déplièrent, rehaussant tout son corps. Ses mains tirèrent Dahlia vers le haut, la relevant à son tour du sol froid.

    – Dahlia, tu es une force de la nature. Crois-moi je n’ai pas besoin de savoir en détail tout ce que tu as dû parcourir jusqu’ici pour le savoir. Elle marqua un temps. Je vais quitter cette forêt. Je ne sais pas quand, mais je vais le faire. Et c’est toi que j’irai voir en première, crois-moi sur parole… Maintenant que nous nous sommes retrouvées, je ne veux pas que l’on se quitte encore une fois. Je viendrai à l’orphelinat, tu me présenteras aux enfants. Je ne peux pas te promettre que tout ceci sera simple pour moi, mais je le ferai.

    Kosmos balaya le bosquet d’un œil avisé. Les fleurs ornant sa tête profitaient à présent des maigres rayons glacés de décembre. Elle se dit que contrairement à ce qu’elle aimait à penser, l’hiver n’était pas une si mauvaise saison après tout. Sans doute car elle précédait le printemps.

    – Nous aurons une saison chaude l’année prochaine. Je le sens.

    CENDRES
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    Anonymous
  • Mer 4 Oct - 20:02
    Désarmée par son regard de biche, par ses grands yeux émerveillés qui semblaient ne jamais pouvoir se détacher d’elle, Dahlia valsait d’une émotion à l’autre, tiraillée entre la honte d’être devenue ce qu’elle était désormais et le bonheur de retrouver l’espace d’un instant la candeur qui lui manquait tant. En compagnie de Kosmos, la Fae se sentait dotée d’un nouveau souffle, d’un air qu’elle ne respirait plus depuis le drame ayant détruit sa vie il y a de cela plus de trois cents ans. Chaque fois que ses yeux ambrés se posaient sur le pelage brun de la gardienne de la forêt, un torrent d’émotions la submergeait. Ses doigts fins caressant les pétales qui parsemaient sa chevelure violacée, aussi étrange que cela puisse paraître, dans ces lieux qu’elle avait tant rejeté, Dahlia se sentait chez elle. Calmement, la directrice écouta les mots de la centaure, l’entendit s’évertuer à lui faire comprendre qu’elle avait simplement suivi le cours de sa vie. Oh Kosmos se trompait sur toute la ligne, mais la Fae n’aurait jamais le courage de lui avouer. Elle était entièrement responsable de ce qui était arrivé à ses parents, de son arrivée à l’orphelinat. Tout était sa faute et son esprit névrosé s’occupait qu’elle n’oublie jamais l’affront qu’elle avait commis. Envers ses parents, envers sa communauté, envers la gardienne de la forêt mais surtout envers elle.


    Entendre que l’élémentaire s’était rendue chez elle afin de prendre soin des affaires qu’elle avait laissées en désordre ne fit qu’accentuer la peine qui la paralysait. Le coeur serré, des larmes bordant ses yeux ambrés, la Fae resserra son étreinte lentement comme pour cacher sa tristesse sous un tapis d’affection. Que pouvait-elle dire si ce n’est ce qu’elle répétait inlassablement, encore et encore, une phrase qui aurait pu résumer toute son existence ? « Je suis si désolée, Kosmos. Si j’avais su je… je serais revenue, je te l’assure. ». Aveugle face aux souffrances d’autrui, trop préoccupée par le besoin même de survivre à une vie qui devenait de plus en plus difficile, Dahlia avait longtemps eu un comportement qu’elle abhorrait : l’égoïsme. Un mal nécessaire pour subsister dans le Sekai qui lui en voulait personnellement, néanmoins cela ne suffisait pas à effacer la culpabilité qui la rongeait. « J’aurais dû te laisser un mot, une lettre, n’importe quoi mais... ». Elle ferma les yeux, une larme roulant sur sa joue droite. La Fae cherchait des excuses, la vérité étant qu’aucune ne pouvait justifier ses actes. Elle devait assumer, aussi douloureux que cela pouvait être pour une âme aussi brisée que la sienne. « Je n'ai pas les mots pour exprimer à quel point je suis navrée. J'aimerais tant revenir en arrière, pouvoir tout t'expliquer… ». Un faible sourire étira ses traits frigorifiés. « J'aurais du fuir de l'orphelinat pour te retrouver, pour grandir à tes côtés. La vie aurait été si différente, si belle, j'en suis persuadée. ». Hélas, le destin en avait décidé autrement.


    La présence de Kosmos rafraichissait la Fae, telle une douce brise caressant ses joues rosies par le froid. Le souffle légèrement plus saccadé, la panique commençant doucement à la gagner suite à l'angoisse qui la paralysait, elle prit le temps de respirer longuement en priant pour que son amie ne se soit rendue compte de rien. La Gardienne devait rester un vestige de son passé quand bien même elle désirait l'attirer dans le présent. Elle ne devait jamais apprendre les manigances de sa protégée avec la pègre, le sang qu'elle avait sur les mains. A s'imaginer sa réaction, Dahlia eut le sentiment qu'on lui enfonçait un pieu dans le coeur et ses épaules s'affaissèrent. Que craignait-elle réellement, après des centaines d'années de tromperie et de mensonge ? Quand bien même l'élémentaire avait une place de choix dans sa vie, elle n'en restait pas moins aveuglée par ses souvenirs d'enfance. Suivant l'impulsion de Kosmos, la directrice se redressa lentement, refusant pourtant de mettre fin à ce contact physique si réconfortant, si doux, cette présence maternelle qui lui avait tant manquée.


    « Je te raconterai tout. Je te le promets, en temps et en heure, tu sauras tout ce qu'il y a à savoir, tout ce que je n'ai pas pu te conter durant tant d'années. ». Une promesse qu'elle ne pourrait pas tenir, pas entièrement. « Les portes de l'orphelinat te sont ouvertes, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Nous ferons tout à ton rythme, quitte à revenir en arrière pour repartir en avant. ». Son coeur sembla s'apaiser lentement en pensant aux visages des enfants émerveillés devant une créature aussi magique et merveilleuse que la gardienne de la forêt. Enfin, elle ne serait plus la seule à profiter de sa douceur, de sa tendresse. Dahlia ne pouvait nier une jalousie certaine, une possessivité face à cet être sublime qu'elle avait eu la chance de rencontrer. Néanmoins elle ne pouvait priver le Sekai d'une de ses plus belles créations. Caressant les pétales des fleurs ornant la chevelure violacée de l'élémentaire, la Fae ne put se retenir de la prendre encore une fois dans ses bras, cette fois sans cacher les sanglots qui la secouaient. « Merci pour tout. Merci pour toi. Je t'attendrais, aussi longtemps qu'il le faudra, Kosmos. Je ne partirais plus sans toi. ».
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