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    Capella Tiamat
    Capella Tiamat
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    Info personnage
    Race: Sirène
    Vocation: Mage noir
    Alignement: Neutre Mauvais
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t1311-https://www.rp-cendres.com/t1494-https://www.rp-cendres.com/t1385-
  • Ven 14 Avr - 15:58
    (7, 3, 1)

    Une fois encore, la destinée et le passé de Capella ne font qu'un. Le pied sur l'embarcation qui l'attend, elle admire le lac de miel qui scintille à l'horizon, remplaçant les mers qu'elle arpentait autrefois. Son navire était devenu une pirogue, et même si elle ne savait pas vraiment qui l'avait missionnée pour qu'elle arrive jusqu'ici, elle n'avait qu'un seul objectif : vaincre. Elle enjoint ses camarades à la rejoindre alors que ses adversaires font de même - des silhouettes anonymes et sans visage, sans voix, uniquement présentes pour participer à l'action. Qui se préoccupe réellement des personnages secondaires ? Pas nous.

    Le fait est que pagayer dans le miel n'est pas optimal. Evidemment, bien sûr, la sirène mène sa barque avec brio : reste le fait que chaque avancée d'un mètre dure un peu plus d'une heure, et très vite, la taille du lac devient un problème. Les ombres soumises à sa volonté ne font que répéter les mêmes gestes, encore et encore. Le poids du temps et du miel s'accumulent, et après plusieurs semaines, Capella peut définitivement être fière d'avoir atteint le milieu du lac. Problème : le miel ne la nourrit pas tant que ça. Et bien que ce soit un lac de nom, il ne comporte aucun poisson.

    Au début capitaine du simili-navire, elle n'était maintenant qu'une épave sur le kayak, tendant de temps en temps la main dans le miel pour le porter à sa bouche, à peine encore capable de l'avaler. Collante, déshydratée, les yeux hagards, elle n'use même pas de sa voix pour demander de l'aide - à qui ? Aucun être sentient ne lui répondra. Elle ne peut qu'attendre. Puis mourir. Son cadavre préservé par le miel est amené sur une estrade par les ombres, maintenu debout par leurs mains incolores. Une couronne est apportée et déposée sur sa tête, qui tombe au sol. Personne ne la ramasse.

    Capella est de nouveau elle-même, mais un goût sucré lui reste en bouche. Devant elle, un stand aux couleurs chatoyantes, oscillantes - aveuglantes. Un être sans essence dépose devant elle des cerceaux, et elle sait ce qu'elle doit faire : les lancer, et atteindre les mâts du navire ennemi, non, les perches à viser. Elle attrape le premier cerceau.

    TU M'AS NOYÉ.

    La phrase résonne encore et encore, plus fort, toujours plus fort. Cela fait quelques secondes et elle a seulement levé le bras pour armer son lancer. La voix continue de répéter la même phrase, elle vient de partout et de nulle part, elle intensifie les couleurs, elle ne change pas de ton mais retentit de plus en plus fort. Le cerceau quitte sa main et vient trouver le mât. La voix ne se tait pas. Capella saisit un deuxième cerceau, espérant que celui-ci, s'il parle aussi, fera taire son prédécesseur.

    TU M'AS NOYÉ.
    TU M'AS ÉTRANGLÉ.


    Non, elles se multiplient.

    TU M'AS NOYÉ.
    TU M'AS ÉTRANGLÉ.
    TU M'AS ÉCARTELÉ.


    Tout brille et hurle sans laisser le moindre répit. Capella voudrait partir, mais où ? Elle voudrait fermer les yeux, s'éloigner du bruit, arrêter tout ça, mais comment ?

    TU M'AS NOYÉ.
    TU M'AS ÉTRANGLÉ.
    TU M'AS ÉCARTELÉ.
    TU M'AS DÉCAPITÉ.


    Les différentes voix des gens qu'elle a tué ne sont même pas le problème en soi. Non, ça, ça ne lui a jamais rien fait, et ça ne lui fait toujours rien. C'est le vacarme. C'est la saturation brute de tous ses sens. Mais même sourde, même aveugle, elle ne peut que saisir un autre cerceau et le lancer. Simple pantin soumis aux caprices des entités qui l'ont convoquée ici, elle n'est là que pour les contenter.

    TU M'AS NOYÉ.
    TU M'AS ÉTRANGLÉ.
    TU M'AS ÉCARTELÉ.
    TU M'AS DÉCAPITÉ.
    TU M'AS BROYÉ.


    Les cinq cerceaux ont atteint leur cible, semble annoncer la musique suraigüe qui se superpose aux plaintes incessantes. Capella ne l'entend pas : elle ne peut que sentir le sang qui coule hors de ses oreilles et le long de son cou. Elle ne voit pas la médaille qu'on vient lui mettre autour du cou, et perçoit à peine le métal froid qui vient orner sa peau : ses yeux morts la brûlent et elle voudrait pouvoir les arracher. Mais en dehors des actions qu'on lui autorise, elle n'a pas le droit de bouger. Elle n'a pas le droit d'être entendue non plus, si les entités ne le permettent pas. Pensiez-vous vraiment qu'elle subissait toute cette douleur en silence ? Non, non, ses cris étaient seulement étouffés par le reste.

    Capella revient à elle. La bouche sucrée et les oreilles bouchées, elle s'approche d'un visage familier. Normal, c'est son jumeau. Ils échangent un regard complice et un sourire presque identique. Les deux Tiamat savent ce qu'ils doivent faire : gagner cette course en sac ensemble. Ils entrent tous les deux dans leur sac commun, une jambe après l'autre.

    Après le premier bond, ils perdent pied. Ils s'enfoncent dans l'eau, et une agonie qu'ils ne connaissent que trop bien prend le dessus. Pas celle de la noyade qu'ils ont partagé dans un autre millénaire, non. Celle des tissus de leurs jambes qui fusionnent lentement, des os qui se déplacent et des muscles qui éclatent et se reconstruisent, des tendons qui se lient et des nerfs qui reprennent leur place. Sous l'eau, les sirènes redeviennent ce qu'elles sont censées être, et le fait que la course en sac soit sous-marine n'aurait pas été si douloureux s'ils l'avaient su dès le début. Qu'importe : à deux, ils sont plus forts.

    Deux ? Mais qui est le deuxième ? Capyxis n'a jamais été deux. Pyxella n'a toujours formé qu'un seul et même être, dans l'œuf et dans la mort, et dans cette course. L'être immonde à deux têtes et quatre vies saute, autant qu'on peut sauter sous l'eau en tenant un sac à quatre bras. Autant qu'on peut sauter avec deux queues de requin. Ses voix dissonantes s'encouragent entre elles, mais même s'il y avait des mots à comprendre dans leurs chants de baleine, tous auraient été mélangés. CapPyxelisla, peu importe les obstacles à affronter, sont bien déterminés à remporter l'épreuve, comme toutes celles qu'ils ont toujours affrontés ensemble. Chaque saut les propulse en avant sur le sol marin, et secoue leurs squelettes trop lourds pour leur sac de chair - pas celui de la course.

    PaXiCePiLlYs atteint la ligne d'arrivée et n'est plus qu'un amas de chair sentient, une collection d'os brisés qui transpercent deux peaux et flotte doucement au milieu de volutes de sang. La créature est redirigée vers un podium par des ombres diligentes, qui la maintiennent en place au sommet. Un gargouillis double mais, pour une fois, audible, sort de leurs bouches. Disent-elles "tuez-moi" ou "tu es moi" ? Seules leurs propres âmes pourraient dissiper le malentendu derrière le double-sens. Quoiqu'il en soit, c'est une victoire.

    Capella ouvre les yeux une fois de plus, mais cette fois, elle est dans sa grotte, dans les fonds marins qu'elle connaît si bien. Des œufs en chocolat flottent contre le plafond en pierre de son antre, et elle les regarde pensivement. Elle repense à son rêve, et se demande ce que les Ombres ont voulu lui transmettre, à part ces étranges friandises.

    CENDRES
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Sam 15 Avr - 2:05


    Tirage : 9, 7, 3

    Sans qu'elle n'ouvre les yeux pour autant, le sommeil quitta lentement le corps de Perséis. Son lit lui semblait à peine moins moelleux que d'ordinaire, mais une légère brise effleurait son corps. Sa chambre étant située à une quinzaine de mètres sous la surface, il y avait peu de chance qu'elle ait simplement oublié de fermer une fenêtre avant de s'endormir... Cherchant instinctivement la protection de sa couette face à cette fraîcheur soudaine, elle n'en trouva aucune trace, et quand ses mains se posèrent sur le matelas sous elle, ses doigts se refermèrent sur ... des brins d'herbe. Surprise à ce contact, elle ouvrit enfin les yeux, en s'éveillant pleinement.


    Elle n'était pas dans son lit, ni même dans sa chambre, mais étendue, seule, au milieu d'une immense plaine verdoyante recouverte d'une herbe dense et moelleuse, qui rivaliserait presque avec sa literie hors de prix, ce qui était, en soi, déjà un premier signe qu'il ne s'agissait que d'un rêve absurde. Se relevant en examinant les alentours, la sirène réalisa que son corps tout entier était victime d'une sensation désagréable... Elle baissa les yeux sur ses bras, pour les voir recouverts d'une espèce de fourrure blanche de basse qualité, qui semblait faite d'un matériau étrange, dont le toucher semblait ... artificiel ? Perséis ne comprenait pas exactement ce que cela pouvait vouloir dire, mais une chose était sûre : cette fourrure n'avait jamais été celle d'un quelconque animal.


    Cette horrible vêtement couvrait tout son corps, à l'exception de ses mains et de son visage. Même ses pieds étaient enfermés dans l'odieux tissu, qui venait également couvrir sa chevelure en une sorte de capuche surmontée de deux appendices longs et verticaux qui ballotaient à gauche et à droite au moindre de ses mouvements. D'une main elle vint tâter ces étranges ornements, à la texture molle, essayant de déterminer ce qu'ils pouvaient bien être... Des oreilles de lapin ?! Elle vint tirer de son autre main sur l'encolure du vêtement et, à sa grande déception, elle ne portait rien d'autre. Elle était donc contrainte de garder cet accoutrement jusqu'à ce qu'elle puisse remettre la main sur une tenue digne de ce nom. Contre sa nuque, un petit morceau de tissu plus rigide la démangeait. L'attrapant et se contorsionnant pour voir ce dont il s'agissait, elle put distinguer ce qui ressemblait à un petit bout de parchemin. Quel genre de couturier stupide irait coudre à un endroit pareil une telle nuisance ?!  Etrangement, sur ce morceau de tissu figuraient une série de petites icônes, et des lettres d'un alphabet que Perséis n'avait jamais vu de sa vie, et pourtant, elle parvenait à en comprendre le sens : "Fabriqué en Chine".


    Plus agacée encore qu'elle n'était surprise, elle ne put s'empêcher de grogner à voix haute :

    "Je n'ai aucune idée d'où est cette ville, et heureusement pour eux, mais en tout cas je sais pourquoi je n'ai jamais entendu parler de leurs couturiers avant... Probablement des shoumeïens, ou pire, des reikois..."


    Résignée à devoir déambuler dans cette horreur qu'elle ne se résoudrait pas à appeler "vêtement", à l'effigie grotesque d'un lapin à taille humaine, elle marcha jusqu'à une crête qui dominait la plaine, et cachait à sa vue le reste de ce qui semblait être une petite île. Une fois presque au sommet, elle commença à entendre des voix qui semblaient joyeuses, une légère musique entêtante et puérile, et des éclats de rire. Sans grande conviction, elle suivit la direction de ces sons, jusqu'à apercevoir un petit groupe hétéroclite d'une trentaine de personnes. Des humains, quelques elfes, une poignée de nains, un orc ou deux... Une bonne moitié des races du Sekai devaient être représentées dans la petite assemblée, encadrée par une une petite dizaine de ... lapins à taille humaine. Blancs, avec les mêmes oreilles ridicules qu'elle avait sur la tête en ce moment même, et une petite queue ronde et touffue à l'arrière-train, sauf qu'eux ne portaient pas un costume. Il s'agissait réellement de lapins humanoïdes géants...


    L'un deux la repéra et sautilla dans sa direction, ce qui lui servait de visage illuminé d'une joie excessive et presque écœurante.

    - "Oh, tu es là ! Génial, nous n'attendions plus que toi pour commencer ! Hihihi !"

    - "Tu vas commencer par me vouvoyer, si tu souhaites que tes ridicules oreilles ne quittent pas ton crâne immédiatement. Ensuite, qu'est-ce-que je fais avec ce stupide costume ? Et pourquoi suis-je la seule à devoir porter ça ?!"

    - "Mais, c'est parce que t... parce que vous êtes la grande gagnante de la dernière édition, bien sûr, hihihi ! Je ne comprends pas, les gens adorent le costume d'habitude, hihihi !"

    - "D'abord, je n'ai jamais mis les pieds dans cet endroit maudit, je vois difficilement comment j'oublierai une chose pareille. Et outre sa qualité exécrable, je ne risque pas d'apprécier un costume à votre effigie, toi et ton engeance pathétique."

    - "Mais ... Mais ... Tout le monde aime les lapins de Pâques normalement, hi..."

    - "Pas moi, et même en civet je ne t'aimerais pas. Maintenant boucle-la, et emmène-moi là où je dois aller pour quitter ton île, avant que j'entende une fois encore ton rire insupportable."


    Toujours en sautillant, avec à peine moins de joie dans ses mouvements, le lapin guida Perséis vers le reste de l'assistance, qui semblait la regarder avec une once d'admiration. Pour une fois, c'est une attention dont elle se serait bien passée, vu son accoutrement, mais elle fit de son mieux pour ignorer les badauds qui avaient l'air à peine moins idiots que ces lapins de malheur. Un autre lapin prit la parole.

    - "Maintenant que vous êtes tous là, les jeux vont pouvoir commencer, hihihi ! Vous allez tous être choisis par groupes de trois, pour vous affronter dans une épreuve de Pâques ! Les gagnants de la première manche s'affronteront dans une deuxième manche, et les gagnants de la deuxième manche se retrouveront en finale, hihihi ! Un lapin va venir vous chercher pour vous emmener avec vos deux camarades vers votre premier jeu, hihihi !"


    A son plus grand dam, ce lapin avait exactement la même voix que le premier, et pire encore, il ponctuait également ses phrases par ce rire des plus agaçants. Pourquoi riaient-ils tous, tout le temps ? Qui rie autant ?! Son exaspération fut vite interrompue par un autre lapin qui la prit par le bras et l'emmena vers deux autres personnes, une jeune elfe à l'apparence superficielle à souhait, et un nain qui, c'était assez unique pour le noter, n'arborait pas une mine renfrognée, une énième preuve, plus indéniable encore que les lapins humanoïdes qui parlent, pour quiconque n'aurait toujours pas saisi qu'il s'agissait d'un rêve.


    Dans une tirade que je vais vous épargner car même moi, humble narrateur, ne puis plus les encadrer, le lapin présenta aux trois sélectionnés le principe de l'épreuve, en les menant devant une table sur laquelle reposaient trois paniers contenant dix œufs en chocolat. Les règles étaient simples, et bien trop peu détaillées pour détailler pour empêcher la sirène de tricher : il suffisait de finir de manger ses œufs avant les autres concurrents. S'installant à la place qui lui avait été désignée, Perséis devisa rapidement son plan. D'un geste de la main, elle fit léviter le bol du nain, et alla le déposer sur une branche basse d'un arbre qui dominait la scène, en se régalant de sa mine déconfite.

    - "Alors, court-sur-pattes, on a besoin d'une échelle ?" adressa-t-elle au nain avec un rire moqueur.

    L'elfe, toute absorbée qu'elle était par le subterfuge mis en place par la sirène, détourna son attention de son propre panier. Quand elle posa à nouveaux les yeux dessus, les œufs en chocolat n'étaient plus, et en lieu et place, elle trouva une masse grouillante de petits serpents. Devant cette illusion, elle poussa un cri strident, et s'enfuit en courant. Perséis, s'adossant confortablement sur sa chaise, prit tout le temps du monde pour déguster les dix œufs en chocolat, sans aucune hâte, fixant des yeux le lapin qui restait figé devant la scène : lui qui n'était que gentillesse et innocence, semblait ne même pas saisir le concept de ruse, de triche.


    Quand après de longues minutes, Perséis eut fini ses oeufs, le lapin la félicita vivement, avant de l'emmener sur les lieux de la seconde épreuve, alors que le nain était toujours à sautiller en vain au pied de l'arbre, tendant ses bras trop courts vers son panier qui restait hors de sa portée. Sur les lieux, ils étaient attendues par les deux nouveaux concurrents de l'alchimiste : un orc énorme, de près de deux mètres cinquante de haut, et un gobelin. A nouveau, le lapin présenta les règles très simples de l'épreuve : chaque concurrent possédait cinq cerceaux, et celui qui parvenait à en lancer le plus possible autour d'un poteau remportait la manche. En entendant les règles, le gobelin, débordant de confiance en lui, s'exclama :

    - "Désolé de vous l'annoncer, mais vous avez perdu, vous n'avez aucune chance contre moi ! Je suis le meilleur lanceur du Sekai, je ne rate jamais ma cible..."

    - "Et bien, montre nous mon petit, nous te regardons." répondit la sirène, un plan ayant germé dans son esprit à ses mots.


    Le gobelin s'empara de ses cinq cerceaux, et dans des gestes théâtraux et ridicules, prit le temps d'évaluer la distance avec le poteau, la force du vent, le taux d'humidité de l'air, la position de la lune, et probablement même son signe astrologique. Après ces longues secondes, il lança tour à tour, en succession rapide, ses cinq cerceaux en direction du poteau, et malgré sa taille, il fallait avouer qu'il lançait très, très bien. Les cerceaux fusaient, avec une vitesse et une précision inédites, droit vers le poteau. Mais soudain, alors que Perséis faisait quelques discrets mouvements des doigts, leur trajectoire s'incurva progressivement, et tels des boomerangs, ils revinrent en direction du groupe. La surprise était lisible sur le visage du gobelin, et une stupidité sans limite sur celui de l'orc. Avant que ce dernier ne puisse réagir, les cinq cerceaux vinrent, tour à tour, s'écraser sur son front, en une rafale de projectiles d'une précision sans pareille.

    - "Tu ne rates jamais ta cible, disais-tu ? Quelle précision ! A la place de l'orc, je ne serais pas très content, cela dit..."

    Alors qu'elle finissait sa phrase, Perséis posa une main sur le coude de l'orc, en prenant garde à ne pas se mettre en travers de son chemin. Sans surprise, ce dont l'orc manquait en intelligence, il l'avait en agressivité, et celui-ci avait l'air particulièrement stupide, même pour un représentant de son espèce. La sirène n'eut aucun mal à percevoir une colère déferlante dans l'esprit, si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi, du colosse, et de l'exacerber quelque peu... Tel un taureau inarrêtable, l'orc chargea le gobelin, le projeta au sol, et lui fit goûter de tout le tact et la subtilité dont son espèce était capable, sous le regard paniqué de l'arbitre lapin, qui n'osait intervenir. Profitant de ce bref interlude rythmé par les impacts répétés des poings auxquels se mêlaient des couinements de douleur, presque drôles par ailleurs, Perséis, ne prenant même pas la peine de feindre de lancer ses cerceaux, les plaça tous d'un coup par télékinésie autour du poteau.

    - "Allez toi, en route pour la suite, je n'ai pas que ça à faire."

    - "Mais il faut l'arrêter, nous sommes ici pour s'amuser, et je ne crois pas que le gobelin s'amuse, hi..."

    - "J'ai dit, emmène moi à la dernière épreuve. Et si j'entends encore ton fichu rire une seule fois, je dis à l'orc que tu racontais à qui voulait l'entendre comment tu avais forniqué avec sa génitrice la nuit dernière."


    Le lapin écarquilla les yeux de terreur, et il serait probablement devenu livide s'il n'était pas déjà blanc. Il se tourna brusquement vers l'orc, de crainte qu'il n'ait entendu le mensonge qu'elle venait de proférer, et qu'il veuille venger avec toute la diplomatie dont il pouvait faire preuve, cette injure inventée de toute pièce.

    - "Pas de panique, il n'a pas compris un mot de ce que j'ai dit... Dépêche-toi maintenant."


    Non sans garder un oeil inquiet rivé sur l'orc qui n'en avait toujours pas fini avec le pauvre gobelin, le lapin guida Perséis jusqu'à l'épreuve finale. Ils arrivèrent rapidement près de la rive d'un grand lac qui semblait être d'un liquide visqueux, plus proche du miel que de l'eau. Ils durent attendre l'arrivée des deux autres finalistes, pour qui la deuxième manche n'avait pas été aussi expéditive que celle de Perséis... Tour à tour arrivèrent près du ponton où ils se tenaient tous les deux, un élémentaire de feu, puis un lycanthrope qui, à la grande surprise de Perséis, revêtait sa forme lupine. Si au moins il s'adonnait à ses bas instincts, et qu'ils dévoraient ces fichus lapins, ce rêve prendrait une tournure un peu plus plaisante, mais malheureusement cette idée ne semblait pas traverser l'esprit du canidé.


    La joie qui habitait le lapin semblait commencer à vaciller, et c'est sans son enthousiasme exubérant qu'il énonça les règles de la grande finale, qu'il ne ponctua d'ailleurs d'aucun rire, intimidé par la menace de la sirène. Les autres lapins arrivèrent petit à petit, en compagnie des nombreux perdants, pour se rassembler près du lac sur une tribune multicolore. Tous les lapins semblaient eux aussi avoir perdu de leur entrain, et quelques uns d'entre eux jetaient même des regards en direction de l'orc, toujours affairé avec ce qu'il restait du gobelin, comme s'ils étaient en réalité plusieurs manifestations d'une même entité.


    Les règles encore une fois, étaient aussi simples que permissives, et les idées de coup bas et de tromperies fusaient dans l'esprit de la sirène. Cette dernière manche serait encore plus simple que les autres : une course de kayak, sur le lac sucré. Le premier arrivé au ponton situé en face du point de départ est déclaré grand gagnant des jeux de Pâques. Cette fois, Perséis allait devoir se salir un peu...


    Les trois finalistes prirent place à bord de leurs kayaks respectifs, et le départ fut sifflé. Avant même que l'élémentaire de feu puisse se saisir de ses rames, Perséis en attira une jusqu'à elle par la télékinésie. Elle siffla alors en direction du lycanthrope.

    - "Eh, le chien !" Il se figea net et sa queue commença à s'agiter de gauche à droite. "Va chercher !"


    Elle propulsa la pagaie aussi loin qu'elle le put, au beau milieu du lac. Ni une ni deux, le lycanthrope sauta de son canoé et plongea dans le lac, nageant tant bien que mal dans l'épais liquide qui venait coller ses poils ensemble. Fière de cette première diversion, elle s'assit sur le bord du canoé, et regardant l'élémentaire droit dans les yeux :

    - "Si tu oses quitter la rive, je fais chavirer ton canoé. Ce n'est peut-être pas de l'eau, mais je suis sûre que ça sera tout de même désagréable pour toi."


    Un mélange d'hésitation et de terreur s'inscrit sur le visage de l'élémentaire. Il ne risquait pas d'aller bien loin sans pagaie, mais même s'il allait récupérer celle du loup, il n'était pas convaincu de vouloir risquer de finir au fond du lac. Perséis se délecta du trouble qu'elle venait de causer en son dernier rival, et se laissa basculer en arrière.


    Au contact de ce qui n'était bel et bien pas de l'eau, sa nature de sirène fit toutefois surface. Son corps se couvrit progressivement d'écailles, et ses jambes laissèrent place à une longue queue terminée par une nageoire, qui déchira l'odieux vêtement, pendant sa transformation. Elle posa les mains sur l'arrière de son canoé, et d'un puissant coup de nageoire, elle s'élança. La règle disait que son canoé devait atteindre l'autre rive, elle ne spécifiait pas qu'elle devait être à l'intérieur. Malgré la viscosité du liquide sucré, dans lequel elle ne se hasarda pas à essayer de respirer, elle traversa le lac en une dizaine de secondes, croisant le loup qui se débattait toujours dans le miel, la gueule refermée sur la pagaie de l'élémentaire, qui n'avait toujours pas osé s'élancer.


    Elle se hissa sur le ponton, où l'attendait le lapin. Les cheveux poisseux et le corps collant, elle grimaça de douleur alors qu'elle reprenait lentement sa forme humaine, les mains crispées sur le bois. La tenue, à moitié arrachée, était encore plus ridicule qu'à son arrivée dans ce fichu pays, mais elle venait de terminer la dernière épreuve, elle allait donc pouvoir quitter ce cauchemar.

    - "Allez, le lapin. C'est terminé, j'ai gagné tes jeux ridicules, maintenant tu vas m'emmener très loin d'ici, et si par malheur je revois un seul poil de ta fourrure, sache que je connais un très bon couturier qui me fera un manteau de ta peau."


    Les yeux du lapin, de tous les lapins, commençaient à s'humidifier quelque peu... Ils savaient que, comme tous les ans, elle serait de nouveau là l'an prochain, plus odieuse que jamais. Et même si la magie du lieu faisait qu'elle était censée perdre tout souvenir de ce voyage d'ici le prochain, ils ne pouvaient se défaire de cette crainte qu'une fois, rien qu'une seule, elle se souvienne, et applique une des nombreuses menaces qu'elle leur a proférées au fil des années. Mais ils n'étaient que gentillesse pure et inaltérable, ces lapins, et malgré ses actions et ses mots, elle serait de nouveau conviée dans un an, et ils ne sauront toujours pas contenir ses machinations et ses menaces qu'ils ne pouvaient même pas réellement comprendre ni concevoir. Mais en fin de compte, leur mission était accomplie : même si elle ne l'avouerait pas sous la torture, derrière ses grands airs et ses remarques acerbes, Perséis s'était amusée. Uniquement en écrasant ses adversaires – qui contrairement à elle n'étaient pas réels – par la tricherie, certes, et aux dépens des lapins, mais pour eux, seul le résultat comptait.
    Invité
    Invité
    Anonymous
  • Sam 15 Avr - 6:56
    Lorsque vous avez Pâque en Rêve
    Feat des lapins et du chocolat


    (8, 6, 3)

    Douce torpeur...

    Rêve illusoire, réalité édulcorée ? Difficile à dire pour toi à la vision distordue, aux émotions grotesques. Le sourire aux lèvres, les yeux pétillants de bonheur et de joie, tu t'étais laissée allée à ce monde plein de couleur. Pas un seul moment, tu n'avais remit en doute la véracité de ce que tu étais entrain de faire, de ce que tu étais entrain de vivre. Telle une parfaite rêveuse, tu te prêtais à cœur joie à cette euphorie générale alors que tu fauchais à coup de balle rebondissante tes malheureux adversaires.

    Et de un, et de deux puis de trois... Ta liste d'opposant ne faisait que diminuer tandis que tu les percutais de ton projectile à tour de rôle. Tu n'étais pas très douée mais qu'importe. Ils riaient tous en cœur, accompagné très vite de ton propre rire que tu n'entendais pourtant presque jamais. Ils étaient tous là pour s'amuser avec toi. Plus de reproche, plus de danger, plus de jugement... Ici, tu n'avais pas la crainte d'être torturée, pas la crainte d'être contrôlée, pas la crainte d'être rejetée... Tu n'étais qu'une joueuse qui pouvait se laisser aller. Tu n'avais même pas soupçonné que tes adversaires te laissaient un peu gagner en se mettant sur ta trajectoire. Tu t'en fichais bien !

    Pour toi, c'était le meilleur jour au monde !

    Finalement, ce qui devait arriver arriva, à partir d'un moment, tu fus déclarée vainqueur, ayant reçu à toucher toutes les cibles. On vantait tes mérites, tes louanges ! L'un des hommes lapins, plus grand que le reste de la troupe vint à te soulever sur son épaule pour que tu puisses crier au monde ta victoire ! Ils paraissaient tous être heureux de vivre en ta compagnie et tu l'étais aussi ! Tu t'étais tellement laissée aller à l’allégresse que tu ne remarquais même plus les signes flagrants de ce monde sans aucun sens. Des montagnes en chocolats, des maisons décorées comme des œufs de Pâque. Tout ceci défiait la logique, mais pas à tes yeux d'élémentaire !

    Peu de temps après, tu fus embarquée dans une seconde activité tout aussi loufoque. Encore une fois, c'était ton adresse qui était mise à l'épreuve alors que tu tentais de faire tenir, difficilement, un œuf sur une cuillère coincée dans ta bouche. Les yeux louchant sur l'objet précieux, tu avançais avec une démarche très peu élégante, entre le crabe et le canard, pour tenter de ne pas faire tomber celui-ci. Difficile pour toi qui n'était pas du genre à savoir te retenir, et pourtant ! Même si cela était une course, tu avais prit la tête de celle-ci, n'osant même pas tourner ton regard vers les autres participants par peur de tout gâcher.

    Quelques minutes plus tard, tu passais la ligne d'arrivée sous les cries de joies de tout ces lapins humanoïdes en chocolat. Vive Rulka ! Vive toi ! Vive la plus grande gagnante de tout le royaume ! Qu'il était bon d'être admirée de la sorte ! D'être aimée ainsi et non plus détestée !

    Mais tu ne voulais pas que cela s'arrête là, tu voulais continuer à t'amuser ! Ce genre d'opportunité ne se représenterait sans doute jamais, c'était ce que tu pensais au plus profond de toi. Alors, on t'embarqua dans un Kawak, une sorte d'embarcation un peu bancale, et on te fit dévaler un lac sucré, remplit de chocolat et de confiserie. Bien qu'il était extrêmement complexe de naviguer dans pareil mixture, tu paraissais t'en sortir à merveille, dévalant les étapes comme si de rien n'était.

    En cet instant, tu étais vraiment au sommet du monde, sur cette rivière faisant l'éloge du diabète.

    Mais voilà... Tout les bonnes choses avaient une fin, et tandis que tu passais une nouvelle fois la ligne d'arrivée, en tête, tu vins à te réveiller brutalement, presque en sueur si tu pouvais suer. Regardant autour de toi, d'un air ahuri et confus, tu voyais poser à tes pieds quelques œufs en chocolat.

    - ... C'était un rêve... ?

    Pas un seul moment, tu n'aurais pensé que tout ceci n'était qu'une illusion, un songe, même avec tout ces signes flagrants d'absurdités... Tans pis. Tu t'amuserais sans doute à nouveau une prochaine fois.


    CENDRES
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    Klak-Klak Boom
    Klak-Klak Boom
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    qui suis-je ?:
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  • Dim 16 Avr - 4:56
    A la force de ses petits poings, Klak-Klak venait tout juste de transporter jusqu'à son nid d'emprunt la carcasse partiellement explosée d'un énorme élan. Fier de sa prise, le prédateur poussa un piaillement de soulagement et vint s'enfoncer plus profondément dans le terrier volé, grattant le sol à la recherche d'un endroit parfaitement sec pour accueillir son corps hydrophobe. Satisfait, il laissa échapper un bâillement sonore, s'étira doucement et vint se lover contre la chaude paroi de sa tanière avant de clore ses paupières et de sombrer paisiblement dans un sommeil profond et réparateur. Pour se protéger de la lumière et des intempéries, il vint inconsciemment placer sa queue par dessus son visage et s'endormit pour de bon.

    Résultats : 7, 6, 5

    Un sifflet festif attira son attention, à l'extérieur de son nid. Sacrément fâché d'avoir été ainsi dérangé lors de sa sieste, le monstre miniature grogna et une fine fumée noirâtre s'échappa de ses nasaux déjà embrasés. Sa queue se mit à trembler dans une série de crépitements alarmants et il vint quitter la noirceur du tunnel pour se frotter au perturbateur qui l'avait si injustement réveillé. Ce fut avec une stupeur des plus totales qu'il découvrit, une fois à l'extérieur, que la forêt luxuriante dans laquelle il s'était assoupi avait cédé place à une titanesque fête foraine dans laquelle d'étranges créatures velues et colorées allaient et venaient, participant à des jeux divers et variés tout en chantant et en dansant. L'un d'entre eux approcha en glapissant la Salamandre et lui tendit un collier fleuri. La bête feula par réflexe mais s'empressa néanmoins de saisir jalousement ce qu'on lui tendait, pour ensuite l'enfiler autour de son cou. D'un geste du doigt, l'inconnu montra à la Salamandre un rassemblement et lui intima de s'y rendre d'un signe sans équivoque, chose qu'accepta de faire le petit incendiaire sans plus de négociation.

    7-

    Une fois arrivé sur place, Klak-Klak comprit instinctivement ce qu'il était supposé faire en observant les quelques participants déjà présents. Il était visiblement question de projeter des cerceaux de bambou jusqu'à des poteaux dressés à plusieurs dizaines de mètres de là et, chose curieuse, les créatures multicolores qui s'adonnaient à la tâche semblaient faire appel à une capacité étrange car leurs cerceaux volaient sans la moindre difficulté jusqu'à l'objectif malgré la distance impressionnante que devait parcourir le projectile. Klak-Klak avait beau en avoir dans les bras, il trouvait l'exercice bien plus compliqué et lorsqu'il jeta son premier projectile, ce dernier s'écrasa à moins de la moitié de la distance requise, ce qui arracha aux autres joueurs des piaillements et des ricanements moqueurs. Frustré comme tout, le petit bonhomme se mit littéralement à fulminer : ses naseaux se mirent subitement à fumer tandis que l'extrémité de sa queue crépitait de plus en plus rapidement. Aussi remonté qu'il pouvait l'être, il vint saisir un nouveau cerceau qu'il empoigna fermement pour ensuite le positionner dans sa gueule sous les regards interloqués des spectateurs. Il se posta à quatre pattes, ajusta sa position, visa et FEU ! Dans un claquement brutal, il propulsa à toute allure l'anneau enflammé qui vola droit sur sa cible. On entendit au loin un sifflement léger, suivi d'une série de coups de pétards, puis une détonation monstrueuse qui engloutit dans une gerbe de flamme l'ensemble des poteaux. Les mains sur les hanches, les autres participants lui jetèrent des regards noirs mais il s'en moquait éperdument, se considérant évidemment grand vainqueur du jeu.

    6-

    Il fit demi-tour mais, alors qu'il s'apprêtait à ricaner pour s'auto-congratuler, il réalisa qu'il n'avait pas la gueule vide et qu'entre ses crocs avait été mise une cuillère de bois dans laquelle se trouvait un œuf couvert de peinture. Intrigué, il loucha pour jeter un œil à l'objet curieux mais fut perturbé par son analyse par une bousculade. Un autre bonhomme poilu, lui aussi affublé d'une cuillère et d'un œuf, l'avait précipitamment contourné et fonçait droit vers une banderole tendue à l'horizontale, ce que Klak-Klak identifia aussitôt comme une ligne d'arrivée. Sans se questionner davantage sur l'étrange changement de décor qui venait de se produire, il s'élança à la suite de l'autre coureur mais plongea en avant pour passer à quatre pattes. Vicieux, comme à son habitude, il dépassa celui qui l'avait bousculé et fit claquer sa queue explosive contre le flanc du malheureux, ce qui le projeta comme un boulet de canon en dehors de la piste et surtout droit dans le public. Malgré des protestations de l'extérieur, l'imperturbable Klak-Klak continua à galoper en frappant au hasard tous ceux qui lui faisaient de l'affront de passer à moins de cinq mètres de son œuf chéri. Il passa enfin la ligne d'arrivée, en première position d'ailleurs, mais ce ne fut pas sous un tonnerre d'applaudissements car il avait soit brûlé gravement, soit assommé la concurrence. Hué par tout le monde, il saisit l'œuf et l'écrasa par terre avant de taper sur son torse avec ses poings tout en poussant un rugissement ridiculement aigu.

    5-

    Alors qu'il se moquait avec ferveur des quelques opposants à son écrasant succès, il fut subitement interrompu par un son si effroyable qu'il lui glaça le sang. Droit comme un i, Klak-Klak sentit un frisson lui parcourir l'échine et découvrit avec horreur, lorsqu'il pivota sur lui-même, que derrière lui se trouvait un gigantesque bassin rempli d'eau et dans lequel flottait des pommes multicolores. Certains des habitants tentaient d'en ramasser avec les dents en se penchant juste assez pour ne pas tomber à la renverse. Médusée, la pauvre Salamandre resta immobile face au choc occasionné par ce terrible spectacle. De l'eau, l'assassin ultime, et il y était censé y fourrer la truffe ?

    [HRP] Event : Lorsque vous avez Pâque en rêve - Page 2 Cd5da8c887432d8f4998477730246199


    Tout autour de la pauvre bête incendiaire, rires et chants allaient bon train et c'était même avec un enjouement notable que certains bonhommes joyeux se jetaient à l'eau les uns les autres en s'amusant. Aux yeux du pauvre Klak-Klak, c'était pourtant la grossière parodie d'un champ de bataille qui se dressait en un affreux tableau. Il peinait à accueillir la nouvelle et lorsque l'un des bonhommes velus lui fit l'injure de l'inviter à s'approcher du lac rempli de fruits, ce fut avec terreur que la Salamandre s'y opposa en effectuant un pas de côté. Profitant de cet instant d'inattention, un traître tombé à la flotte vint l'assaillir avec brutalité en l'éclaboussant volontairement. Les yeux ronds comme des deux assiettes, le sauvageon observa l'eau salée qui s'approchait de lui à toute allure mais, dans sa confusion, il ne parvint pas à esquiver le maudit assaut et fut frappé de plein fouet. Son pelage se mit aussitôt à crépiter et la Salamandre, rendue folle par l'attaque, laissa ses nerfs l'emporter sur la raison.

    Les habitants de l'île de Pâques ne comprirent que trop tard l'étendue du désastre que le geste innocent allait causer. Le regard vide et les yeux vitreux, Klak-Klak demeura muet et seule l'apparition d'un amas de fumée noire au niveau de ses narines laissa entrevoir le départ de l'incendie. Un sifflement strident retentit, suivi d'une première explosion. Une colossale trombe de flamme s'éleva au dessus du petit monstre et le souffle vint tout détruire sur son passage, réduisant à néant les échoppes et les jeux de la fête ainsi bien sûr que les visiteurs qui furent quant à eux transformés en poussière. Lorsqu'enfin, la lumière éclatante du brasier s'éteignit, il ne restait autour de la Salamandre que ruine et désolation. Il leva la tête, et une pomme à moitié calcinée tomba droit dans ses mains.

    Il avait gagné.

    _

    En sursaut, Klak-Klak s'éveilla et réalisa alors que la terrifiante aventure qu'il venait de vivre n'avait été qu'un rêve. Partiellement rassuré de savoir qu'il n'avait pas réellement été aspergé d'eau salée, il bailla, s'étira et soudain : crac. Lorsqu'il leva sa patte avant, il découvrit qu'il venait tout juste d'écraser ce qui ressemblait bien à un œuf à la coquille couverte de peinture.
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