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  • Sam 23 Mar - 17:23
    Dans les profondeurs, le loup affrontait un ennemi qu’il pensait avoir dépecé depuis longtemps : la peur. Là, au sein des plus ténébreuses abysses, encerclé par un milliers de mouvements confus se traduisant par autant de bulles et de courants contradictoires, ses pitoyables membres, alourdis par le poids d'une hache inutile, au tranchant incapable de percer le cuir d'un naufrageur d'une telle taille, Iratus, tout aussi incapable de savoir où se situait le haut du bas, préférait encore l'immobilité. Déjà, ses poumons suppliciés encourageaient son cœur à redoubler de battements pour le forcer à inspirer un air inaccessible et alimenter ce corps si demandeur en ressources avant la fin. Plus que tout, il craignait de ne jamais atteindre le fond. De s'enfoncer dans l'un de ces puits sans limites qui descendaient jusqu'à la fin du monde, de cette réalité, de cette vie, et de mourir en lâche, tremblant tel un chiot, terrassé par sa propre impuissance, le corps gonflé d'eau, les yeux exorbités, soumis aux caprices des flots cruels.
    Et puis, sa vision au supplice découvrit l'ombre d'un anneau serpentin se contorsionnant dans les eaux noires. L'instinct de survie s'empara de son corps et en quelques coups de griffes, il fondit sur le corps massif du serpent de mer, pour s'en servir comme d'une échelle de chair et remonter à la surface.

    “-Reculez ! Forcez-le à sortir de l'eau !” S'époumonait Gorrog en pointant son marteau vers l'entrée de la grotte, à l'opposée du lac. Les plus censés des berserkers s'y trouvaient déjà. Kirk et Gatlig tiraient Sanguin avec eux, l'empêchant d'aller se jeter dans l'eau pour mordre le serpent. Sarevas, en reculant, renversait les antiques braseros qu'ils avaient allumé en arrivant.
    Et Tarcus… Tarcus demeurait silencieux, les bras ballants, une vraie chiffe-molle marchant dans les ruines de ses propres souvenirs. Si le Serpent avait jeté son dévolu sur lui, nulle doute qu'il l'aurait gobé sans rencontrer de résistance. Mais l'aura de défaite qui entourait le démon aux yeux de feu semblait suffisamment épaisse pour dissuader un reptile de cette taille de se fatiguer à l'avaler.
    Au moins n'avait-il pas ce souci à gérer. Justifier la disparition de son frère à un Iratus sous forme lupine aurait probablement signifié la fin de son service chez les Dévoreurs, d'une manière ou d'une autre. Une torche dans la main et sa masse dans l'autre il emboita le pas aux porteurs de Sanguin et alla se coller contre la paroi, proche de l'accès, alors que Kirk laissait Gatlig pour jeter un nouveau couteau en direction de l'œil du reptile.
    Cette nouvelle tentative d'assaut déclencha un énième sifflement douloureux. Tous les bipèdes présents grincèrent des dents en sentant leurs parois crâniennes vibrer sous les agressions soniques. Et puis la laide et gigantesque tête reptilienne s'approcha enfin du sol.


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  • Dim 31 Mar - 22:59
    Les griffes arrachaient les écailles, s'ancraient dans le monolithe de chair pour hisser leur propriétaire plus près de la surface. Des nuages de sang se mélangeaient à l'eau, marquant les étapes de sa traversée sous-marine sans qu'il ne puisse espérer le voir. A court d'oxygène, la poitrine et le crâne mis à mal par les tambourinements paniqués de ce cœur qui menaçait de remonter par sa gorge pour s'extirper de sa bouche en pulvérisant ses dents, le loup poursuivait, les muscles brûlants, incapables d'admettre une mort aussi pitoyable que la noyade, il fermait les yeux, repoussait toutes les alarmes que son corps agonisant lui envoyait pour défier la vie, une fois de plus. Une entreprise qui ne semblait pas avoir de fin. L'éternel champ de bataille qu'était son existence n'avait jamais été que cela. Et Alasker avait toujours su que sa mort serait violente, douloureuse et longue. La paix de la noyade ne pouvait lui être accordée, c'était trop simple, trop bénin, trop court. Il méritait pire. Il le savait.
    Ses griffes, en transperçant enfin la surface, lui accordèrent ce point. Et alors que son museau fendait l'onde pour de nouveau goûter à l'air faisandé de la grotte, il hurla de douleur et de joie en sentant ses poumons se remettre à fonctionner.

    ***

    Iratus vivait, une bonne surprise. Sa hache prélevait de larges lambeaux de chairs écailleuses sur le dos du serpent. Mais pour combien de temps encore? Tarcus avait eu l'occasion d'éprouver sa force comme sa confiance. Toutes deux étaient considérables, mais sa mort, la sienne, et celle de son ost lui avaient prouvé que cela ne suffisait pas à ce monde. L'humanité, perfide, envieuse, imparfaite, trahissait ceux qui avaient l'audace de prendre les bonnes décisions par crainte de ne jamais atteindre leur perfection. Jadis, la colère impossible qui courait dans ses veines, ce souhait de destruction et d'avilissement constant, l'avait aveuglé et empêché de voir les signes avant coureur de sa propre destruction. C'était ce qui l'avait condamné, plus sûrement encore que n'importe quelle flèche enflammée. Mais maintenant, son sang de démon, pompé par un cœur de mortel, ne brûlait plus de cette même haine. Ce qu'il ressentait…
    Quelqu'un hurlait à sa gauche. Un demi-gobelin famélique, agitant ses hachettes trop petite face à la gigantesque gueule rampant jusqu'à lui, indifférente aux coups de la Salvatrice comme à ceux des autres Dévoreurs dispersés le long de son cou.
    Ce qu'il ressentait n'avait rien d'humain. C'était quelque chose de presque blasphématoire pour celui qu'il avait été, jadis. Portant la main à sa lame d'ébène, il fondit sur la gueule entrouverte pour porter un coup d'estoc qui traversa la langue serpentine, longue comme un cheval, et déchira ses fragiles tissus dans un torrent de sang et de venin.
    Enfin, la bête manifesta une réaction face aux coups que ses proies lui portait. Elle recula vivement en secouant sa tête gigantesque, propulsant -au passage- l'inopportun démon qui venait de la frapper contre la paroi, dix mètres derrière-lui. L'impact fendit l'arrière de son plastron et les éclats métalliques s'enfoncèrent profondément dans sa chair et une toux sanglante plus tard, Tarcus souriait.
    Ce qu'il ressentait appartenait au sang de loup dont était issue sa deuxième vie. Ce qu'il ressentait, c'était le besoin d'appartenir à une meute. Qu'importe si cette meute devait être composée d'idiots drapés de sang et de folie, au moins ne serait-il ainsi pas complètement dépaysé.
    Tarcus l'impardonné était mort au milieu d'un champ de flèches traîtresses. Maintenant, face au monument grotesque et pitoyable de sa gloire passée, Tarcus le ressuscité se jurait d'accorder à son frère imbécile l'occasion d'avoir, non pas une meilleure mort que lui. Mais une meilleure vie.


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  • Dim 31 Mar - 23:18
    Gorrog devait utiliser son marteau comme d'une canne pour ne pas tomber. Exempt de blessure -pour une fois- il ne devait ce flot de douleur qui martyrisait son corps qu'à un excès d'effort physiques maintenu, même selon les standards des Dévoreurs, trop longtemps. Tuer un serpent géant capable de faire chavirer des navires de guerre, à l'aide d'armes conventionnelles, aurait dû continuer à relever d'un fantasme fou. Et pourtant…
    Pourtant le cadavre de ce gigantesque salopard se tenait là, sur le sol de sa grotte, percé d'un millier de plaies et de…tunnels creusés dans sa chair et ses os…son sang puant de foutu reptile se répandant partout, les forçant à patauger dans des dizaines de rivières pourpres.
    Grommelant dans sa barbe, l’orc rejoignit le corps de Nahr, qui reposait, immobile, sur le dos.
    “-Tu es vivant?”
    Le concerné étendit ses bras le long de son corps et, les yeux fermés, répondit :
    “-Considère que je suis mort jusqu'à ce que je trouve comment reprendre mon souffle.”
    Gorrog rit et les secousses de son gloussement le firent grimacer de douleurs.
    “-C'était un beau combat.” Admit-il en s'éloignant.
    Près de la tête sectionnée du serpent, l'orc retrouva Kirk et Sanguin. Le premier s'efforcait de déloger l'un des crocs de la gueule entrouverte alors que l'autre caressait la carcasse comme si il s'était agi d'un cheval agité.
    “-Toujours en vie, le vieux?” Salua le tortionnaire en plantant une fois de plus sa dague dans la chair morte.
    “-Et toujours capable de te botter le cul.” Répondit Gorrog, à la volée.
    Le Drakyn leva ses yeux cruels de son office pour les poser sur l'orc et un rictus enjoué se forma sur ses lèvres mouchetées de sang. Jamais le vétéran des berserkers ne s'était senti aussi peu capable de triompher contre lui, spécifiquement. Peut-être que Kirk, à l'image d'un sale cabot, était capable de le sentir puisqu'un rire moqueur fut la seule réplique qu'il daigna lui accorder.
    Il trouva Alasker près du monolithe, assis par terre, un bandage de fortune autour du bras, la peau de son visage tirée par cette même fatigue qu'ils ressentaient tous. La Salvatrice, raccrochée à la va-vite à son dos par son habituel fourreau de chaîne, semblait repue, entièrement couverte du raisiné collant qui coulait à leurs pieds. Gatlig, à quelques pas de là, piétinait comme un gosse, manifestement indécis ou mal à l'aise.
    “-Comment ça va ?” Entama le Père des Dévoreurs, sans quitter des yeux son bandage qu'il serrait tant que Gorrog douta un instant que le sang puisse circuler.
    “-Ça pourrait être pire.
    -Combien?
    -Deux morts. Peut-être plus. Je n'ai pas encore fait le tour.”
    L'arcade sourcilière du géant, rendue saignante par la présence d'une horrible plaie béante peinant à se refermer, se haussa.
    “-J'ai vu Sarevas et Crapaud. Ils respirent. Et toi?
    -Nahr, Sanguin et Kirk.”
    La tête chauve opina avant de diriger les ténèbres siégeant au sein de ses yeux vers Gatlig.
    “-Peux-tu me dire ce qu'il y a, fiston?
    Voir Alasker aussi serein, surtout après une bataille, était un évènement suffisamment rare pour qu'il en devienne désarmant. Et Gatlig, lorsqu'il se décida enfin à parler, n'aida pas beaucoup Gorrog à conserver son calme.

    “-Gatlig m'a dit que tu l'avais sauvé.” Entama Iratus en rejoignant son frère.
    Tarcus, ne sembla pas réagir à la sollicitation. Debout, immobile face aux flots sombres, il paraissait absorbé par le fruit de ses propres réflexions, qu'Alasker devinait aussi obscures que la grotte. Ses hommes lui avaient expliqué que, depuis l'arrivée du serpent, ce qui restait de son frère de sang s'était retiré dans un état mutique, parfois même amorphe, proche de la catatonie. Pour lui laisser assez d'espace, Iratus s'arrêta à deux pas de lui. Marcher sur sa propre tombe était une expérience ne pouvant pas laisser indifférent, ça, même une brute comme lui parvenait à le saisir. Et même si la douceur lui était inconnue, le lycanthrope s'y essaya en continuant :
    “-Je suis désolé mon frère. Je sais que tu t'attendais à mieux.
    -Tu n'as pas répondu à ma question.” Répondit brusquement le pélerin, et Alasker, face à cette nouvelle manifestation d'intérêt, sourit.
    “-Quoi donc ?
    -J'ai tout perdu, Alasker. J'avais une légion à mes ordres : Même ses cendres n'ont pas subsisté. J'avais des frères prêts à mourir pour moi, et je les ai vu le prouver, pour rien. J'avais une femme…
    Alasker sursauta presque lorsque le démon tomba à genoux.
    “-Je ne me souviens même plus de son visage, de sa voix…elle est morte avec moi. Dans mes bras. Et je n'arrive pas à…
    Mal à l'aise, incapable d'éprouver autre chose que du mépris face à une manifestation de faiblesse, le loup grimaça en s'approchant du mélancolique démon.
    “-Elle chantait divinement bien. Je devrais au moins me souvenir de sa voix.
    Arrivé à ses côtés, il plongea lui aussi ses yeux dans les ténèbres marines, par crainte de découvrir des larmes dansant au sein des yeux jaunes.
    “-Je suis tombé amoureux, deux ou trois fois.” Confia-t-il, à contrecœur.
    Tarcus laissa un rire fatigué lui échapper et Alasker bougonna.
    “-Quoi?
    Le démon leva les mains dans un signe d'apaisement.
    “-Je ne voulais pas me moquer frère, je t'en prie, continue.
    Iratus ne poursuivit pas de suite. D'abord, il vérifia tel un enfant que les Dévoreurs ne se tenaient pas trop près.
    “-Je me rappelle d'une seule. C'était une guerrière rebelle à l'époque. Elle tuait pour Tensaï et nous pour la famille royale. J'ai tué son chef et nos hommes l'ont capturé.
    -Tu l'as libérée?
    Alasker le fusilla du regard, comme si il venait d'insulter toute leur famille.
    “-Non. Mais j'ai arraché la tête de l'abruti qui l'a violée. Et je lui ai offert la seule chose qu'elle voulait, après ça.
    Le pélerin noir émit un “hmm?” interrogateur qui agaça étrangement le loup.
    “-Un duel, avec moi.
    -Et alors?
    -J'ai gagné.
    Court silence.
    Et puis Tarcus éclata de rire.
    “-Tu tombes souvent amoureux des femmes que tu tues ?!
    -Non.” Répondit le concerné, le plus sérieusement du monde.
    “-Oh Alasker, tu es désespérant ! Quelle passion est-ce donc là ? Une boucherie de plus, et quoi d'autre ?
    Les lèvres de la brute se retroussèrent dans un aveu de colère évident.
    “-Je me souviens de la noblesse qu'il y avait en elle. Un homme qui était trois fois moins qu'elle venait de lui voler absolument tout et pourtant, elle se tenait droite, sans peur, seulement de la colère dans le regard, pas de crainte. Pas de doutes non plus. Son honneur, elle l'avait gardé.
    Les rires du démon se turent.
    “-Je me souviens comme le vent faisait danser ses mèches blondes, collées entre elles par son propre sang, et je me souviens de l'acier dont était fait son regard. Elle était grande, un peu large d'épaule, pas hommasse pour autant… Mais elle n'était pas belle. C'était une tueuse, comme moi. Mais moi, d'apparence ou non, je suis un monstre. Et ce qu'elle a vu en moi, c'était un moyen d'assouvir sa colère, un échappatoire facile pour disparaître de ce putain de monde en gardant intact son honneur. Parce que c'est la seule chose qui compte, quand on vit et qu'on meurt par la lame, Tarcus. Alors je l'ai tuée, oui. Je l'ai tuée et c'est la seule personne que je regrette chaque jour d'avoir massacré, même si elle me l'a demandé, même si c'était la seule chose à faire, même si sans ça, je ne serai pas là à raconter des conneries sentimentales à un démon qui se découvre poète ! Voilà le destin de ceux qui ne sont ni des penseurs, ni des bellâtres, voilà le froid de la vie des hommes qui ne savent que tuer ! Nous nous accrochons à un regard, à une idée parce que c'est la seule chose que ce monde souhaite nous donner ! Je ne connais pas la perte véritable selon toi mon frère, parce que je n'ai jamais rien possédé.
    Tarcus, d'abord figé par une fascination morbide, décrocha son regard enflammé de la brute en pleine lutte contre ses habituels tics nerveux, pour se détourner du lac et soupirer :
    “-Tu possèdes bien des choses maintenant mon frère.
    -Une armée de soldats médiocres répartis aux quatres coins de l'empire.” Pesta le géant. “Une fortune qui ne m'intéresse pas et que je ne saurai comment utiliser.
    Tarcus se débarrassa enfin de son immobilisme et de ses doutes pour poser une main griffue sur l'épaule ensanglantée de son frère.
    “-Mais moi, Iratus, je peux t'apprendre à l'utiliser.


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  • Dim 31 Mar - 23:47
    Débarrassé de son enveloppe démoniaque, coincé dans le corps d'un mortel, l'Impardonné, ressuscité et amer, s'avérait plus bâtisseur que destructeur. Ses mains aux ongles griffus aspiraient ardemment à manier la plume et le fusain pour dessiner schémas et plans sous le regard décontenancé d’une demi-douzaine de brutes ne possédant pas même assez de décence en eux pour porter le deuil de leurs morts récents. Une fois remonté à la surface, comme animé par une fièvre de conception, le démon s’épuisa et usa des maigres réserves de papier de la bande de Dévoreurs au cours d’une nuit sans sommeil particulièrement mystérieuse pour ses voisins berserkers. Aussi passionné et avide que dans sa première vie, il recracha sur le papier ses idées une nuit, puis une autre encore. Et encore une autre. Perdu dans un autre rythme que les prédateurs diurnes à la botte de son frère de sang, Tarcus se mit à dormir tout au long des journées brûlantes pour mieux reprendre son office au crépuscule.
    Et contre toute attente, Alasker se contenta de patienter. Il demeura stoïque. Malgré la curiosité. Malgré l’agacement. Le Géant d’Airain laissa le démon faire son office sagement. Il rendit visite à chacun de ses hommes encore debout pour échanger avec eux, aussi calmement que possible, pour rire et adresser des adieux dépourvus de larmes ou de plaintes à ceux qui étaient tombés à l'oasis ou dans la caverne. Les jours passèrent. Les duels d'honneur se multiplièrent dans des cercles de cendres, sous le regard inquisiteur du géant d'airain, tandis que le courroux éternel du vieux kazan résonnait par-delà la lande. Tarcus fini par appeler son frère aux termes de la huitième nuit, pour lui montrer ses plans et réciter tel un dément :
    “-Avec tes moyens, il te faudra deux mois pour terminer les recrutements, rassembler les ouvriers, les esclaves, les architectes. En employant un ou deux mages, les constructions principales seront terminées avant même que la moitié de tes forces aient débarqué sur place. Compte environ six mois pour que…
    -Du calme.” Ordonna le géant en s'emparant de l'œuvre de son frère pour la feuilleter.
    Tarcus s'était installé dans les ténèbres, au sein de cette caverne souterraine qui avait vu le dernier de ses partisans s'éteindre silencieusement. Aux côtés du cadavre du gigantesque Seedra, sa créativité inhumaine et obsessionnelle avait pu exploser pour façonner les prémisses d'une forteresse hideuse mais parfaitement fonctionnelle. Un bloc de fer et de pierre, qu'Alasker analysa calmement, sous tous les angles, avec l'attention et l'expérience du preneur de fort qu'il était.
    “-Elle n'est pas si difficile à prendre.” Gronda-t-il en souriant. “J'aime ça.
    Tarcus opina du chef, amusé.
    “-L'absence de douves joue beaucoup. J'ai pensé qu'Iratus et ses hommes étaient plus du genre à sortir harceler l'ennemi en-dehors des murs plutôt que tenir un siège de manière indéfinie.
    Alasker gloussa.
    “-Tu as bien pensé. Mon fief doit être un défi, pas une interdiction. Combien d'hommes penses-tu que cette horreur pourra accueillir?
    -Deux milles pourront tenir à l'intérieur. Trois, en se serrant un peu. Les autres devront camper à l'extérieur.
    Le géant balaya cette idée d'un revers de main.
    “-Les autres seront sur tous les fronts de l'empire. Je ne veux pas de gras du bide aux genoux qui craquent.” Le sourire carnassier du géant s'éclipsa pour laisser place à une mine sérieuse. “Si le Reike a tant besoin de conquérants, autant qu'ils les trouvent chez moi.
    Le démon à ses côtés laissa un sifflement appréciateur franchir ses lèvres craquelées.
    “-Quel engouement mon frère. Puis-je te demander ce qui t'a convaincu de me suivre dans cette lubie ?
    -Je ne suis pas certain. Peut-être par orgueil. Ou peut-être parce que je trouve qu'on passe plus de temps à Ikusa qu'à Coeurébène.
    Les yeux incandescents demeurèrent figés.
    “-Tu mens très mal.
    Alasker accepta le compliment et s'efforça de paraître absorbé par les plans et schémas griffonnés, qui auraient été d'une banalité affligeante si ils n'avaient pas été conçus au cours d'une seule semaine, par un seul être, au milieu de nulle part.

    Avouer à Tarcus que son opinion, à son sujet, avait changé à l'instant où Gatlig lui avait confié avoir été sauvé par le démon, qui, en un seul battement de cœur, avait eu le temps de repousser la proie du serpent d'un coup d'épaule puis trancher la langue de ce dernier, cela impliquait d'avouer à demi-mots un fait qu'il n'était pas encore tout à fait certain d'admirer ou de redouter.
    Il n'existait pas de guerrier plus rapide que Gatlig, parmi ses berserkers. Ce qu'il perdait en force, le demi-gobelin le gagnait en dextérité et en réflexe. Ses capacités de lecture des mouvements et placement des combattants n'étaient plus à prouver.
    Et ce que Gatlig lui avait décrit, c'était un tourbillon illisible. Une tornade de vitesse et de force incompréhensible, même pour l'œil expert de cet amateur de duel. Quelque chose qui n'avait rien à voir avec ce dont Tarcus avait fait preuve, lors de leur petite échauffourée.
    La première pensée étant venue au chef des dévoreurs, après cet aveu, fut que le pèlerin noir lui cachait ses capacités. Mais il les avait volontairement révélées au demi-gobelin pour le sauver, lui, un simple guerrier, l’un des “animaux” de son frère. Il n’y avait pas de malice, donc. Et c’était ce qui le fascinait.
    Un estropié refusant de reprendre les armes, c'était une chose bien courante en ce monde. Mais un champion en pleine forme, qui se refusait à user de ses dons naturels, qui optait pour l'abstinence…
    Peut-être avait-il, au final, quelque chose à lui apprendre.
    Du reste, Alasker détestait véritablement le fief des Serres, à Ikusa. Les environs empestaient le luxe. Même le sable y paraissait brillant. Il comprenait ces changements, bien entendu. La Griffe se devait de vivre dans un lieu admirable. Mais lui et ses Dévoreurs n'étaient pas la Griffe. Deydreus, Oyunn, Tulkas et cette grande perche de Valkyrie pouvaient bien se satisfaire de ce palace aux airs de forteresse. Le cœur sauvage du loup aspirait aux grandes étendues et à la destruction, deux choses que la proximité du vieux Kazan lui offrait sans réserve. Lorsque Tarcus avait proposé, il avait accepté, sans hésitation ni remords. Parce que monter une forteresse, une vraie, sur un champ de ruine l'amusait, qu'employer un destructeur tel que le pèlerin sombre pour construire était hilarant et parce qu'avant le début de ce voyage, un putain de héros rebelle l'avait battu, à la loyale, au milieu de nulle part, en le confrontant à cette mortalité qu'il avait trop souvent négligé.
    “-Peut-être ai-je été contaminé, au final.” Siffla-t-il, tout sourire, en posant un doigt griffu sur une large tour dessinée pour mieux détailler le colimaçon permettant son ascension.
    Tarcus frotta ses mains noircies par l'encre et le fusain devant le petit feu de camp qui chauffait les environs de son “bureau” avant de demander :
    “-Et quel mal s'est emparé du terrible Iratus?
    La réponse vint avec un gloussement de la part du concerné.
    “-L'ambition.


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