DiscordDiscord  
  • AccueilAccueil  
  • CalendrierCalendrier  
  • FAQFAQ  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • GroupesGroupes  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • bienvenue
    ×
    navigation rapide
    lore
    général
    systèmes
    jeu

    menu
    Top-sites
    Votez!
    top sitetop sitetop sitetop site

    Derniers messages

    Avatar du membre du mois
    Membre du mois
    Seraphin

    Prédéfinis

    PrédéfiniPrédéfiniPrédéfini
    Bière qui coule n'amasse pas mousse [PV Altarus] - Page 2 InRH1Ti
    Gazette des cendres
    Printemps 2024
    Lire le journal
    #6
    RP coup de coeurCoeur

    RP coup de coeur

    Le Lever de Lune
    Derniers sujets
    modification de fiche objetAujourd'hui à 13:08Xera
    Le feu de la forge. (Pv- Cyradil)Aujourd'hui à 12:16Cyradil Ariesvyra
    Officialisation [Ayshara]Aujourd'hui à 11:21Cyradil Ariesvyra
    Demandes Staff - PancraceAujourd'hui à 10:49Pancrace Dosian
    Demande de modification de fiche | Kieran RyvenAujourd'hui à 10:34Kieran Ryven
    Mon Voisin Du DessusAujourd'hui à 7:36Myriem de Boktor
    [Challenge] Panique sous les TropiquesAujourd'hui à 0:33Kieran Ryven
    2 participants
    Aller en bas
    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
    Altarus Aearon
    Altarus Aearon
    Messages : 337
    crédits : 1816

    Info personnage
    Race: Humain-elfe
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t1914-c-est-l-homme-qui-prend-la-mer-termine#16576https://www.rp-cendres.com/t2080-carnet-de-contact-d-altarus-aearon#17608https://www.rp-cendres.com/t2079-journal-de-bord-du-capitaine-aearon#17606
  • Ven 13 Oct - 22:35
    Le poney savait très bien qu'il avait commencé à lécher le visage d'un bipède. Il y avait un reste de saveurs céréalières sur ses lèvres qui lui plaisaient, avec une petite touche saline. Le sel, il en raffolait. Il n'avait juste pas prévu que son bref petit hors d'œuvre finisse par se réveiller et pas en douceur. Pris par surprise, il avait redressé la tête, plié ses oreilles en arrière, reculé de quelques sabots en arrière, prêt à se cabrer pour se défendre avec l'aide de ses antérieurs. Mais bien vite, il comprit que le bipède endormi ne lui ferait rien, que ce n'était que de la surprise. Par contre, ses naseaux se dilataient à chaque inspiration. Ça sentait la fumée âcre et épaisse. Il aperçut les flammes qui prenaient de l'ampleur à chaque seconde dans les restes de paille qui s'étalaient partout sur le sol de l'écurie. Heureusement la porte était ouverte. Sans chercher plus, il trottina vivement vers cette sortie, pour échapper au danger qui effarouchait déjà ses instincts primaires.

    L'alezan aussi avait perçu l'odeur du feu, de ce début d'incendie même. Les oreilles repliées en arrière, il ronflait son inquiétude et de son incapacité à sortir. Une corde épaisse barrait son passage à la hauteur de son poitrail. Sauter ? Il n'avait pas d'espace et pourrait se fracturer une jambe...

    Altarus s'était accroché à la paroi du box comme le ferait un naufragé sur les restes de son radeau, en plein milieu de la tempête. Il avait vu Jean se retourner vivement pour échapper au "baiser" du poney, il avait observé le renversement de la lanterne négligemment laissée allumée et de la petite flamme de la mèche suivre le chemin inflammable de l'huile qui se répandait sur la paille sèche. Il avait... le feu en face de lui.

    L'œil écarquillé, il ne put empêcher son récent traumatisme refaire surface. Bien qu'on ne fût pas en mer, bien qu'il n'était pas sur le pont d'un navire, le feu était là, croissant devant lui, commençant à se faire entendre dans ses crépitements affamés, se délectant de la paille éparpillée sur la terre battue de l'écurie. Tout ce qu'il avait à faire était de sortir du box et se précipiter vers la voie extérieure toute proche, les deux battants en bois, grand ouverts. Son esprit s'était figé dans les dernières visions de son naufrage, tétanisant ses muscles et douloureusement. Le feu... la vergue dévorée par les flammes qui lui tombait dessus, envahissait sa vision, en détruisant la moitié tout en léchant intensément sa peau de ses dents atrocement brûlantes. La chaleur émise par l'incendie qui s'amplifiait à chaque seconde. Il la sentait sur sa peau cicatrisée. Elle picotait, elle le démangeait. Mais il n'avait œil que pour l'enfer qui se déployait sous lui.

    Fuir, soufflait son esprit encore conscient du danger grandir. Fuir ! Mais il était paralysé par cette peur qui lui broyait la volonté. Bouger, fuir, il n'y arrivait pas. Il était coincé, par cette barre trop lourde à repousser, qui lui broyait la poitrine de l'intérieur, le serrant comme un étau, pendant que le feu le dévorait en surface…Il était pris au piège, de ses propres souvenirs, en train de se naufrager à nouveau.

    Un nom retentit à ses oreilles. Aearon ? Ouin, c'était lui... d'une voix qu'il connaissait. Jean... cet humain entourloupeur... il n'était pas à bord du Téméraire... Où était-il bon sang ! Il peinait à réfléchir ! Par les abysses, il devait se décoincer de cette muraille ! L'alezan hennit de terreur, se cabrant pour essayer de fuir, lui aussi. Un des antérieurs frappa la paroi de bois, manquant de toucher l'épaule d'Altarus. L'écurie ! Dans un sursaut de lucidité, il se souvint d'où il se trouvait. Il réussit à se remettre debout, les jambes tremblantes à un point qu'il se crut incapable de se tenir droit sur ses deux jambes. D'une pensée, il trancha la corde par un trait d'air qui empêchait l'équin de partir. L'animal détala sans demander son reste. La fumée était devenue opaque. Il tituba pour sortir du box. Où était cet imbécile d'humain. Ce fut à son tour de tousser, l'air vicié par la combustion de la paille par les flammes, qui étaient toute proche. La silhouette du jeune homme était toute proche. Il cherchait à se relever. Évitant de fixer les flammes, il se rapprocha de Jean et l'attrapa par le col.

    ''Allez ! Relevez-vous... bon sang ! "

    Il avait l'impression d'être vidé de toutes ses forces. Et après avoir redressé l'autre à moitié encore anesthésié, il écarquilla son seul œil en voyant les portes auréolées de flammes. Dehors, des gens hurlaient, criaient. Ça, Altarus ne les entendait pas, il captait que le craquement du bois dévoré par l'incendie, ses crépitements, sa chaleur intense..... Il recula d'un pas, la panique enflait à chaque battement de son coeur, diluant toujours plus de crainte dans son sang. Mourir carbonisé… voila ce qui risquait de se passer... Non, Jamais ! Il ferma sa paupière et se mit à courir, traînait Jean par le bras. Le souffle vif, il crut s'arrêter en franchissant les portes. L'incendie si proche, trop proche, comme s'il cherchait à bondir sur lui, pour lui apporter son baiser mortel... Il ne pouvait pas s'arrêter là. Il ne devait pas stopper comme cela. La solution ? Elle fut toute simple : il laissa libre court à la panique, le poussant à courir comme un forcené, le plus loin qu'il pouvait, tenant toujours Jean. Il finit par trébucher, s'étalant de tout son long. Il était dehors, l'air frais balayant son visage. Il se rendit compte qu'il s'était retenu de respirer tout ce temps, tellement la peur l'avait oppressé. Il toussa quand ses poumons se gonflèrent à nouveau. Un air salvateur, loin de l'infernale écurie. il ne put s'empêcher de trembler, comprenant à ce qu'il venait de réchapper... 
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Jean Bressac
    Jean Bressac
    Messages : 66
    crédits : 4756

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Neutre | Neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2550-jean-bressac-terminehttps://www.rp-cendres.com/t2665-carnet-de-voyage-de-jean-bressac#23030
  • Ven 20 Oct - 16:31
    Bressac trébucha avec son compagnon de route sur la terre battue, glissante et gorgée de pluie, qui macula de boue leurs vêtements déjà salis par leur sieste impromptue dans la paille de l’écurie. Plus loin, des clameurs s’élevaient de la grange qu’ils venaient de fuir, tandis que les flammes s’élevaient dans la nuit. Un petit attroupement avait commencé à se former devant l’incendie et quelques personnes affolées appelaient déjà à l’aide. Le vent soufflait les flammes en direction des bâtiments voisins, mais le feu ne se propagerait sans doute pas avant l’intervention des secours étant donné l’ampleur du déluge qui s’était abattu quelques heures auparavant sur le village. C’était du moins ce que Bressac espérait, car on irait nécessairement creuser là où il ne fallait pas si les dégâts matériels s’aggravaient encore. Distraction providentielle, le brasier leur fournissait un bref moment de répit en captant l’attention du petit monde qui s’était assemblé dans la rue, mais on chercherait bientôt des responsables. Et après le désordre qui s’était produit dans l’auberge, la fuite des chevaux et l’incendie qu’ils avaient causé, mieux valait ne pas rester dans les parages.

    Aearon reprenait sa respiration dans une profonde quinte de toux, sans doute causée par l’épaisse fumée noire qu’ils avaient inhalée dans l’écurie. Il semblait du reste étrangement terrorisé, plus que de raison, comme s’il venait d’échapper à l’enfer. Etait-il en état de courir ? Bressac envisagea un instant de le laisser là et de s’enfuir à toutes jambes, mais il réalisait qu’on remonterait aisément à lui si le voyageur se faisait attraper, à cause de l’esclandre qu’ils avaient causé dans la taverne et de l’incriminante description qu’il pourrait faire de lui aux autorités. Il y avait trop de témoins, trop de pistes qui menaient à lui, et trop de variables qui échappaient à son contrôle. La situation pouvait-elle être plus désagréable ? Attrapant le voyageur sous le bras, le trentenaire l’aida donc à se redresser sur son séant.

    - Allons ! respirez mon vieux ! Vous êtes en sécurité, vous voyez ; vous n’avez plus rien à craindre.

    Regardant par-dessus son épaule, Bressac remarqua que deux silhouettes se découpaient derrière eux dans la lumière des flammes et marchaient dans leur direction.

    - Ne restons pas là, Aearon, ou cela se terminera mal pour vous et moi. Vous me faites confiance ? Car si vous pouvez encore marcher, c’est le moment.

    Sans perdre de temps, il l’entraîna à travers une série de passages exigus, empruntant chaque fois une nouvelle rue pour échapper aux regards et semer d’éventuels curieux. Parvenu à l’angle d’une ruelle déserte, il s’arrêta brusquement et se tourna vers son compagnon de course.

    - Ecoutez-moi, mon ami. Voici ce que nous allons faire : détendez-vous, regardez droit devant vous, et marchez calmement. Quoi qu’il arrive ne vous arrêtez pas, ne courez pas. Nous ne sommes que deux marins qui rentrent chez eux après une longue journée de travail. Nulle raison de s’inquiéter tant que nous n’attirons pas l’attention sur nous. Vous me comprenez ? Une fois sortis de cette ruelle nous nous serrerons la main et partirons chacun de notre côté.

    Jean sentait la fraîcheur de la nuit à travers sa chemise et son pantalon qui étaient encore humides de l’averse qu’ils avaient traversé en fuyant la taverne. Il grelottait de froid, et son compagnon d’infortune ne devait pas être logé à meilleure enseigne étant donné l’état de ses vêtements.

    - Vous avez un endroit où aller ? demanda-t-il en se rappelant soudain que le négociant n’était pas de la région. Et de quoi prendre un fiacre ou une chambre quelque part ?

    Evidemment, Jean savait que son camarade avait de l’argent, probablement bien plus qu’il n’en possédait lui-même, étant donné l’absence d’hésitation dont il avait fait preuve en misant une pièce d’or pour leur partie de billard, mais un peu de sollicitude ne pouvait pas faire de mal. Il ignorait combien de temps ils avaient dormi, mais la nuit était déjà probablement suffisamment avancée pour que le soleil paraisse bientôt à l’horizon, étant donné la couleur dont le ciel commençait à se teinter. Il était donc trop tard pour trouver une auberge ouverte et bien trop tôt pour trouver un fiacre. En attendant, la meilleure approche restait donc sans doute de trouver de quoi se changer et se réchauffer s’ils ne voulaient pas risquer l’hypothermie ou une mauvaise grippe.
    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
    Altarus Aearon
    Altarus Aearon
    Messages : 337
    crédits : 1816

    Info personnage
    Race: Humain-elfe
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t1914-c-est-l-homme-qui-prend-la-mer-termine#16576https://www.rp-cendres.com/t2080-carnet-de-contact-d-altarus-aearon#17608https://www.rp-cendres.com/t2079-journal-de-bord-du-capitaine-aearon#17606
  • Dim 22 Oct - 11:34
    Plus rien à craindre. S'il avait pu, il l'aurait abreuvé de moult injures. En sécurité ? alors que le braiser qui s'intensifiait derrière lui s'élevait au-dessus de ce qu'il y a encore une dizaine de minutes était une écurie ? L'œil encore écarquillé par la terreur, Altarus redoutait de se retourner pour se perdre dans la contemplation hypnotisante et effroyables des flammes. Il sentait leur forte chaleur dans son dos et ses épaules, malgré sa cape et ses autres vêtements couverts de boue et encore humides de la pluie qu'il avait dû le rincer pendant son endormissement forcé. Il tremblait, mais pas du froid humide qui imprégnait les fibres de sa tenue et qui commençait à s'insinuer pernicieusement. Il tressaillait de la proximité de sa hantise, qui ravivait les souvenirs encore très vivaces. La mort avait déjà manqué de l'emporter sous les flots après que le feu ait cherché à se repaître de ses chairs. Il l'avait encore frôlé et de peu encore. Quand il naviguait encore, il savait qu'un jour la mort l'emporterait, dans une tempête, avec une vague scélérate ou encore dans un affrontement entre le Téméraire et un autre navire. La mer avait toujours des exigences, qu'elle finissait par réclamer un jour prochain. Altarus acceptait celui depuis qu'il voguait sur ses flots. Mais le feu, cet autre élément, plus sournois, plus mordant, n'offrait pas la mort comme la mer. 

    Il chercha à se détacher de Jean, qui l'avait aidé à se remettre debout Son corps crispé de peur bloquait la moindre fibre de ses muscles. Les dents serrées, il s'affola de cette faiblesse qui le réduisait à un être angoissé et incapable de se mouvoir.  Incapable de faire face à cette épreuve qui le ramenait à son drame récent... À redouter la mort, à redouter d'affronter la vie avec ce poids incommensurable qui pesait sur son cœur et broyait ses tripes. Le monde autour de lui gesticulait, hurlait des aides, des seaux... d'autres essayaient de former quelque chose pour circonscrire le feu. Il n'entendait rien de tout cela, hormis le sang qui battait violemment à ses tempes, le reste était étouffé dans une étrange brume. La voix de Jean grinça à ses oreilles. 

    Il n'eut pas le temps de répondre quoique ce ne soit que l'humain lui imposa de le suivre. Il n'aurait rien eu à de toute façon, pas maintenant, tant que l'affolement lié à l'incendie proche coulait encore dans ses veines. Malgré ses muscles crispés, le borgne réussit à courir, entraîné par Jean qui louvoya dans plusieurs ruelles pour semer de possibles poursuivants. Quand enfin, il cessa sa course effrénée, Altarus s'affaissa en posant ses mains sur ses genoux, haletant fortement pour retrouver son souffle. Et l'autre qui déblatérait déjà une solution pour ce la jouer discrète. Se détendre... facile à dire, imbécile, réussit à penser le demi-elfe. Comment pourrait-il le faire après tout ce qui venait de se passer. Son esprit réussit à se remettre en route, montant déjà en ébullition. Il se redressa, la respiration légèrement sifflante de tout ce qu'il avait dû fournir, avant d'être là, face à un Jean détrempé et engourdi par le froid. Lui aussi grelottait, l'adrénaline faisant moins effet. 

    La frayeur qui s'était insinuée en lui était repoussé par le rappel des faits récents. Son arrivée dans la taverne, le repas offert par cet homme, la proposition de jouer au billard... les effets endormissants de la boisson alcoolisée. Il se revoyait encore lui attraper le col, avant de sombrer dans le néant. Jean lui demanda s'il y avait un lieu ou se rendre. L'oeil bleu-gris se braqua sur lui. D'un coup, il le chopa au col, comme à l'auberge avant de perdre connaissance. Mais cette fois, la poigne était vive et vigoureuse. 

    ''J'avais espéré trouver de quoi me reposer dans la taverne où j'ai eu la malchance de vous croiser ! "dit-il les sourcils froncés par la colère. ''Et avec vos manigances, voilà où nous en sommes et... ! "Ses deux mains se mirent à légèrement trembler rien qu'à l'idée de reparler de l'écurie en flammes. Il lâcha le col de Jean, tout en le repoussant quelque peu pour l'éloigner de lui. Ce bougre l'avait sorti de l'auberge, où on aurait pu le dépouiller, voir le tuer pour le faire disparaître corps et âme. Indirectement, il avait eu la vie sauve par cet imbécile. Et à côté, il lui avait sans doute sauver la sienne en se laissant dévorer par la panique pour sortir de... Il serra les dents. Bon sang, son coeur s'emporta ! Il inspira plus lentement, pour échapper à un contre-coup, qu'il aura de toute façon plus tard. Mais justement, valait mieux plus tard, qu'ici, se trouvant dans une ruelle déserte dans un patelin paumé de la République, où on saura le décrire quand on cherchera des têtes coupables pour payer les dégâts de l'incendie. Il avait bien besoin de cela, tiens ! 

    "Et vous deux là. "

    Une voix puissante venait de les interpeler. Altarus porta doucement sa main à la ceinture, pour sortir sa lame au besoin. Il se retourna et constata la présence de deux silhouettes, au bout de la ruelle. 

    ''Que voulez-vous ?
    "Ah mais il me semblait bien vous avoir reconnu, Capitaine. "
    ''Frenzo  ? "
    "C'est bien moi" Il y eut un léger gloussement, avant qu'il ne s'approche. Malgré la pénombre, on put distinguer un homme d'une quarantaine d'années passés, à la bonne carrure, avec une tignasse blonde un peu en désordre, et une barbe de plusieurs jours, mal taillée. Et quand il vit son capitaine regarder avec méfiance le scond bonhomme. "Vous inquitez pas, c'est un neveu, de Courage. "
    ''Que fais-tu ici ? "
    "Je traînais du côté de Liberty, pour remonter sur Justice et...assurer la suite de vos affaires" Il jeta un bref coup d'oeil à Jean. Il haussa un sourcil un peu perplexe. "Votre compagnie... s'il est la cause des tracas qui crâme là-bas.. "
    ''Non, nous avons encore à converser lui et moi"dit-il tout en reportant son oeil valide sur Jean. Il aurait pu le laisser aux mains des autorités républicains. Mais d'avoir affaire à elle le répugnait et il pressentait des problèmes avec lui. 
    "On a notre petit campement à la sortie de la bourgade, dans un petit coin pépère. Là vous pourrez vous réchauffer."
    "Et vous aussi"rajouta Altarus à l'égard de Jean.''Et juste un détail. Evitez de jouer les filles de l'air. Vous ne partirez que lorsque je le déciderai... Comme dit, on a à converser vous et moi...."
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Jean Bressac
    Jean Bressac
    Messages : 66
    crédits : 4756

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Neutre | Neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2550-jean-bressac-terminehttps://www.rp-cendres.com/t2665-carnet-de-voyage-de-jean-bressac#23030
  • Mer 25 Oct - 22:57
    Bressac fronça les sourcils lorsqu’Aearon l’empoigna par le col. Il ne comptait plus les fois où cela lui était arrivé ce soir. Le voyageur semblait courroucé et le blâmait ouvertement pour ce qu’il s’était passé, mais il le relâcha finalement en tremblant, visiblement en proie à une vive émotion. Gardant son calme, Bressac rajusta sa chemise brunie par la boue et entreprit de raisonner son compagnon.

    - Allons mon ami, je pourrais vous dire la même chose. Ma soirée se déroulait fort bien jusqu’à ce que vous entriez dans cette taverne et m’invitiez à disputer une partie avec vous. Je ne dis pas que ce qu’il s’est passé est de votre faute ; je sais bien que vous avez été comme moi victime de ce gredin de tavernier et je ne vous reproche rien. Mais de grâce, épargnez-moi votre humeur, car je ne peux changer ce qui est fait. Nous sommes dans le même bateau vous et moi ; cherchons donc une solution calmement plutôt que de nous emporter inutilement.

    Jean se frotta les bras à travers sa chemise pour se réchauffer. La colère de son compagnon était justifiée, mais elle ne les aidait pas vraiment dans leur situation. De plus, il n’avait strictement rien à se reprocher, car son seul tort était de lui avoir offert un repas pour tromper sa solitude et d’avoir disputé une partie de billard avec lui. Sa maladresse avait été de s’être montré imprudent en faisant publiquement étalage des richesses qu’il possédait, ce qui avait attiré la convoitise du tavernier et de ses sbires qui avaient échafaudé un odieux stratagème pour le détrousser, lui et son compagnon de jeu. C’était bien sûr à moitié faux, mais cette version des faits avait le mérite d’être à son avantage, et fournissait au voyageur l’explication la plus crédible d’après les informations qu’il possédait. C’était donc celle qu’il comptait mettre en avant pour se tirer de cette fâcheuse situation.

    Rompant leur discussion animée, deux inconnus les interpellèrent du bout de la ruelle. En s’approchant, la dague qui pendait à leur ceinture se révéla à la lumière de la lune, ce qui n’avait rien de bien rassurant. Aearon avait quant à lui discrètement porté la main à sa ceinture, et ce geste n’échappa pas à l’attention de Bressac, qui sentit son malaise monter d’un cran, car il réalisa qu’il était armé. Les hommes se reconnurent bientôt et le grand blond appela même son compagnon « capitaine ». Réalisant qu’il avait affaire à un pirate, Bressac sentit son malaise devenir frayeur. Si seulement il avait écouté sa première intuition et laissé cet étranger aux airs de dur à cuir, il serait probablement encore au chaud dans la taverne à récolter l’argent des paris dont il avait besoin pour amortir la somme faramineuse qu’il avait investie dans sa table de jeu truquée. Au lieu de cela, il se trouvait seul dans une ruelle sombre en présence de trois hommes armés, et la soirée, qui avait déjà pris une tournure fort déplaisante, devenait désormais dangereuse.

    A l’évocation d’un campement qui se trouvait plus loin et où attendaient probablement le reste des complices ou des membres de l’équipage du prétendu négociant, Bressac les interrompit vivement.

    - Un instant ! s’exclama-t-il, toujours dans son rôle de riche parvenu.

    Si celui qu’il supposait désormais être un brigand ou un pirate, croyait Bressac aussi riche qu’il avait prétendu l’être, il cherchait probablement à le capturer pour tirer de lui une rançon. Et si tel était le cas, il ne donnait pas cher de sa tête lorsqu’ils réaliseraient qu’il n’y avait pas plus d’industries Bressac que d’investissements miniers ou de riche héritier. Le mieux était donc de désescalader maintenant la situation et de leur donner ce qu’ils voulaient sans se mettre en danger.

    - J’ignore vos intentions, messieurs, mais je ne veux pas d’ennuis, annonça-t-il en tirant sa bourse de sa poche. Si c’est de l’argent que vous voulez, prenez-le. J’ai encore sur moi une trentaine de pièces d’argent et peut-être une ou deux pièces d’or qui ont survécu à mes déboires au jeu. Je suis prêt à trouver avec vous un compromis, mais je ne suivrai pas des hommes armés au milieu de la nuit. Je suis sûr que vous trouverez cette offre raisonnable, car je dois rencontrer demain matin mon comptable. S’il reste sans nouvelles de moi il préviendra aussitôt les autorités, et il sait où je me trouve ce soir. Je vous saurais simplement gré de me laisser de quoi prendre un fiacre et nous nous quitterons bons amis.
    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
    Altarus Aearon
    Altarus Aearon
    Messages : 337
    crédits : 1816

    Info personnage
    Race: Humain-elfe
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t1914-c-est-l-homme-qui-prend-la-mer-termine#16576https://www.rp-cendres.com/t2080-carnet-de-contact-d-altarus-aearon#17608https://www.rp-cendres.com/t2079-journal-de-bord-du-capitaine-aearon#17606
  • Ven 27 Oct - 15:06
    Frenzo haussa un sourcil face à la réplique soudaine de Jean. Son cousin, un jeune juste un peu moins blond que lui, dans la vingtaine, regarda Jean, puis son cousin, avant de refixer à nouveau Jean. Lui, il était bien plus désappointé que les deux autres hommes. Seul Altarus demeurait totalement stoïque face à la pseudo-tentative de négociation de leur interlocuteur. 

    Durant près d'une dizaine de secondes, le demi-elfe ne le quitta pas de son oeil. Malgré la fatigue encore persistante de la veille, car se faire droguer n'aidait pas vraiment à la récupération, son regard à la vision réduite avait l'éclat d'un être qui avait retrouvé la quasi-totalité de son potentiel de réflexion. 

    ''Pour quelqu'un qui se vantait d'avoir une riche fortune à ne savoir qu'en faire, votre bourse me parait bien légère, malgré votre malchance au jeu. Et guère empli pour votre compromis... "
    Au loin, on entendait les habitants qui criaient des injonctions pour terminer de former des chaînes humaines, sans doute pour faire passer des seaux emplis d'eau pour éteindre l'écurie en flammes. Même si les premiers signes avant-coureurs de l'aube naissance se démarquaient vers le lointain, une sinistre lueur orangée se voyait dans le ciel... Comme si le feu cherchait à rivaliser déjà avec le soleil qui se préparait à se lever dans moins d'une heure. 

    ''Votre comptable, je suis certain qu'il sera ravi d'apprendre la somme qu'il devra décompter pour les dédommagements à apporter au propriétaire de l'écurie et tout ce qu'elle contentait. Ça et d'un petit séjour en prison, car je ne doute pas un seul instant que la République sera très motivée à mettre les fautifs de ce sinistre derrière des barreaux, afin de rappeler qui fait respecter les lois..."

    Il pourrait le faire ligoter par ses deux marins et le planter là, pour que les officiers de la République se régalent avec lui. Mais ce serait courir le risque de les avoir aux bottes, parce que cette pie bavarde serait capable de narrer tout ce qu'il faudrait pour sauver ses miches. Depuis qu'il avait quitté la côte, pour remonter vers Courage comme un simple voyageur, il espérait qu'une chose... rester discret. Et là, sur ces dernières heures, c'était un peu rapé. 

    ''Bon, assez perdu de temps...."
    "Si j'm'abuse, Capitaine... il nous prendrait pour des bandits de seconde zone non ? "marmonna sur un ton faussement outragé Frenzo. Et pour parfaire sa petite comédie, il porta la main à sa dague et la fit légèrement crisser en la sortant de son fourreau. 
    ''Je pense surtout que Messire Bressac a oublié que de voyager en plein milieu de la nuit peut s'avérer dangereux et qu'il devrait être ravi d'avoir deux gardes du corps sans avoir à dépenser la moindre monnaie, n'est-ce pas ? Messire Bressac ? Votre comptable ne vous en voudra de prendre de vos nouvelles un peu plus tard.... En résumé, pour mieux vous éclairer, vous n'avez guère le choix et de nous suivre. Et cessez de penser qu'on en a après votre vie. Vous le pensez tellement fort qu'on entend le fond de vos songes..."

    Lâchant un soupir las, Altarus fit un léger signe de tête à Frenzo. Le Second prit sans rajouter mot le chemin de leur campement. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'il était suffisamment loin de cette foutu bourgade et pas trop loin pour avoir de quoi se réchauffer. Car mine de rien, lui aussi commençait à avoir froid. Il regarda silencieusement Jean et d'un léger mouvement de tête, l'encouragea à suivre Frenzo. 

    Il ne leur fallut qu'une demi-heure après avoir quitté la voie principale pour trouver un petit campement, bien à l'abri des regards indiscrets, puisque entouré d'une haute muraille verte de jonc. En effet, ils avaient tous les quatre rejoint les abords du lac Rebirh.  Frenzo s'était assuré que personne ne s'y était installé et raviva les braises pour que le feu se réveille un peu. La pluie n'en était pas venue à bout. Après quoi, il sortit quatre paillasses hors d'une tente solitaire et qu'il déroula autour du feu. Après y être retourné une seconde fois, il tira deux baluchons. Il en jeta un à Jean. 

    ''Tenez, changez-vous. Y a une chemise et un pantalon. Vous flotterez dedans, car les miens... Et rassurez-vous, ils sont propres. "

    Le jeune cousin rajouta quelques branches sur le feu qui peinait à prendre. Quand il crépitait un peu plus joyeusement, diffusant enfin un peu de chaleur,  Altarus s'écarta de quelques pas, se plongeant dans la pénombre.  Il se frotta les mains, avant de retirer sa cape, et de retirer sa tunique humide. Il tressaillit en sentant l'habit qui se collait au bandage qui entourait son épaule et une partie de son torse. Par les abysses ! Entre la pluie et la boue, manquerait plus que ses brûlures qui cicatrisaient encore aient été souillées ! 

    ''Frenzo... viens m'aider…"marmonna-t-il tout en ravalant un grognement de dépit. Il détestait se faire assister, mais là, il n'avait pas vraiment le choix. 
    "Darian, prépare une soupe, nos invités vont avoir faim une fois qu'ils se seront changés. M'occupe du capitaine... et Messire Bressac, c'est cela ? Petit-Bressac non ? terminez de vous réchauffer."
    Citoyen de La République
    Citoyen de La République
    Jean Bressac
    Jean Bressac
    Messages : 66
    crédits : 4756

    Info personnage
    Race: Humain
    Vocation: Guerrier assassin
    Alignement: Neutre | Neutre
    Rang: D
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t2550-jean-bressac-terminehttps://www.rp-cendres.com/t2665-carnet-de-voyage-de-jean-bressac#23030
  • Mer 15 Nov - 6:53
    Dernier vestige de l’orage qui s’était abattu plus tôt sur la ville, le vent sifflait encore en s’engouffrant dans les ruelles délavées par la pluie. Son froid mordant n’épargnait guère les deux rescapés qui grelottaient à travers leurs vêtements humides et sales, emportant avec lui les volutes de l’incendie qui s’élevaient au loin par-delà les toits pour se fondre dans l’obscurité nocturne.

    Conscient de la position délicate dans laquelle il se trouvait, Bressac regarda tour à tour les trois hommes qui se tenaient face à lui, se demandant comment la situation avait pu à ce point échapper à son contrôle. La menace de l’appel aux autorités ne fut pas sans lui inspirer quelque inquiétude, mais il se rasséréna bientôt en réalisant que ces trois malandrins préféreraient probablement eux-mêmes éviter d’avoir affaire à elles. Il ne s’agissait là probablement que d’une grossière tentative d’intimidation. La dague que le grand blond faisait jouer dans son fourreau, en revanche, attisait sa nervosité et l’incitait à réévaluer son projet de fuite. Bressac aurait en effet déjà pris ses jambes à son cou si la drogue qu’il avait ingérée plus tôt à son insu ne l’avait pas laissé si fébrile, alangui par la faim et la soif, et engourdi par le froid. Il connaissait en outre suffisamment les lois de la rue pour savoir qu’il existait des gens qu’il valait mieux ne pas contrarier. Dans son état de faiblesse, et à défaut d’avoir une meilleure option, il jugea donc opportun d’obtempérer le temps de réunir suffisamment d’éléments pour décider de la marche à suivre. La remarque d’Aearon, qui lui assurait qu’ils n’en voulaient pas à sa vie, le conforta d’ailleurs quelque peu dans cette optique, bien qu’elle suscitât d’autres interrogations presque plus inquiétantes.

    Que lui voulait-on ? Et que projetait-on de faire de lui une fois parvenu à ce fameux campement ? Leur emboîtant le pas à contre-cœur, Bressac tentait d’imaginer les intentions de ses ravisseurs. S’ils n’en voulaient ni à sa vie ni à sa bourse, qu’ils jugeaient trop légère, sans doute cherchaient-ils à le garder captif pour tirer de lui une rançon. C’était à ses yeux l’explication la plus probable, bien que de nombreux points restaient à éclaircir. Qui étaient réellement ces gens ? Des pirates ? si loin de toute ville portuaire ? Ou bien des brigands ? des mercenaires ? Au terme d’une longue marche à travers le froid et la nuit le petit groupe déboucha enfin sur les berges du lac où se trouvait leur campement. A vue de nez, ils avaient marché sans interruption vers l’ouest, et devaient désormais se trouver à une bonne demi-heure de marche de Hoffenburg.

    Dans d’autres circonstances, l’endroit aurait été parfait pour se raconter des histoires au coin du feu. Mais le fait qu’il semblait avoir été choisi précisément pour sa situation reculée, dissimulé au milieu des roseaux et à l’abri des regards, ne fit que confirmer les craintes de Bressac. Le foyer, mourant, crépitait toujours, ce qui l’étonna en revanche beaucoup, considérant la pluie torrentielle qui s’était abattue plus tôt sur la région. A moins que les deux sbires d’Aearon n’aient quitté les lieux après le déluge, quelqu’un était resté dans le campement pour entretenir et protéger le feu, sans quoi il n’aurait sous les yeux qu’un tas de bûches et de brindilles mouillées. Combien d’autres de ses complices se trouvaient donc ici ? Après avoir observé le dénommé Frenzo en raviver les braises, Bressac regarda autour de lui pour évaluer son environnement.

    Le campement était modeste et ne pourrait probablement accommoder que quatre ou cinq hommes s’ils n’avaient que peu d’effets personnels et dormaient tassés les uns contre les autres. Il était donc parfaitement possible que celui qu’on appelait « capitaine », Frenzo et son cousin en soient les seuls occupants. Le fait que personne ne vint les accueillir allait d’ailleurs dans le sens de cette supposition. S’il avait vu juste, il n’aurait donc qu’à détourner l’attention de ces trois-là pour s’éclipser discrètement. Aearon semblait d’ailleurs épuisé, au point qu’il ne pouvait se changer lui-même, ce qui réduisait encore le danger aux deux jeunes qui l’accompagnaient. En restant rationnel, sa situation n’était sans doute pas si désespérée qu’il l’avait cru au premier abord.

    Celui qui s’était plus tôt présenté comme négociant paraissait en revanche de plus en plus suspect aux yeux du trentenaire. Il pouvait certes s’agir d’un marchand ambulant, bien qu’il conçût mal quelle marchandise il pouvait bien stocker en si petite quantité dans ces tentes… à moins qu’il n’ait affaire à des contrebandiers, auquel cas il serait toujours possible de trouver un terrain d’entente.

    Bressac attrapa le baluchon que lui lança soudain le grand blond sans chercher à masquer l’amusement que lui causa sa remarque.

    - Votre générosité vous honore, mon ami. Je vous crois sur parole, car je suis certain que votre pantalon me sera trop large aux chevilles.

    Seconde règle de son hygiène de travail : ne jamais sortir de son personnage à moins que la supercherie ne fut exposée au grand jour, même – et a fortiori – lorsque la situation devenait épineuse. Aearon disparut finalement dans la tente, accompagné de son subordonné, tandis que le plus jeune, qui avait reçu l’ordre de préparer la soupe, vaquait à ses occupations et ne lui prêtait guère plus d’attention. Bressac songea un instant à déguerpir toutes jambes, car il avait là une opportunité rêvée. Mais épuisé, frigorifié, et déshydraté, il devait bien admettre qu’il désirait goûter cette fameuse soupe avant de se lancer dans une dangereuse course-poursuite à travers bois s’il ne voulait pas tourner de l’œil au milieu des roseaux et des ronces. Il serait toujours temps d’aviser plus tard, une fois qu’il aurait quelque chose de chaud dans l’estomac.

    Désireux de se réchauffer dans un premier temps, Bressac se changea donc promptement et retourna près du feu qui déclinait de nouveau, les branches qu’on y avait jeté ayant déjà été dévorées par les flammes. Il trouva bien quelques bûches qu’on avait gardées en réserve près d’une tente, mais le bois était détrempé au point qu’il serait difficile de s’en servir pour alimenter le foyer. Saisissant la hachette dont les prétendus négociants se servaient pour fendre le bois, Jean les débita une par une en gros morceaux de manière à exposer leur partie sèche aux flammes. Il suréleva le feu pour le protéger de l’humidité du sol et y déposa rapidement les bûches qui furent aussitôt léchées par les flammes dans un déplaisant sifflement de bois mouillé.

    Le foyer rabiboché et convenablement nourri, Bressac se frotta les mains devant le feu et souffla à plusieurs reprises dans ses paumes pour les réchauffer. Tandis qu’il sentait la chaleur revigorer ses membres, il observa Darian qui s’affairait en préparant la soupe. Le doux fumet lui chatouillait les narines, mais peu lui importait en réalité son contenu : il aurait mangé à peu près n’importe quoi. Alors qu’on s’apprêtait à servir la soupe, celui qu’on appelait « capitaine » revint accompagné de son déplaisant comparse.

    - Merci, lança-t-il en acceptant l’écuelle odorante qu’on lui tendit.

    En première impression, ses ravisseurs ne semblaient pas être des brutes sans foi ni loi, en comparaison des gros bras de la pègre auxquels il avait parfois affaire. Ils ne l’avaient pas brutalisé et s’étaient de plus montrés relativement civils, si l’on omettait les provocations du plus grand à la barbe négligée et si l’on oubliait bien sûr qu’il était ici invité contre son gré. Il était de plus fort peu probable qu’ils projettent de le tuer dans l’immédiat s’ils prenaient la peine de le nourrir et de lui donner des habits propres… mieux valait donc garder son calme, reprendre des forces et découvrir la raison de sa présence en ces lieux.  

    - Comptez-vous me dire ce que vous attendez de moi ? demanda finalement Bressac en portant la cuiller de bois à ses lèvres. Quels que soient vos besoins, je suis certain que nous trouverons un arrangement mutuellement bénéfique.
    Citoyen du monde
    Citoyen du monde
    Altarus Aearon
    Altarus Aearon
    Messages : 337
    crédits : 1816

    Info personnage
    Race: Humain-elfe
    Vocation: Guerrier combattant
    Alignement: Loyal neutre
    Rang: C
    qui suis-je ?:
    https://www.rp-cendres.com/t1914-c-est-l-homme-qui-prend-la-mer-termine#16576https://www.rp-cendres.com/t2080-carnet-de-contact-d-altarus-aearon#17608https://www.rp-cendres.com/t2079-journal-de-bord-du-capitaine-aearon#17606
  • Jeu 14 Déc - 17:18
    Le blondin barbu regarda quelques secondes leur invité et manqua de rire à sa réplique.

    "Vaut mieux trop largement aux chevilles qu'à la taille. Ce serait bête de se retrouver le derche à l'air, ahahaha."

    Laissant donc là Jean, il partit sous la tente pour apporter son aide au Capitaine. Le capitaine avait déjà déboutonné la chemise moite, avait déjà commencé à tenter de la retirer, grimaçant en sentant les bandages trempés se coller à l'habit.

    "Vous auriez dû m'attendre, Capitaine. Ne forcez pas. "

    Altarus se mordit les lèvres pour taire une réplique cinglante. Habitué depuis bien des décennies à agir de lui-même, il n'aimait guère cette forme d'assistanant. Vu l'étendue de ses blessures, qu n'étaient pas encore toutes cicatrisés, une seconde personne était nécessaire pour remettre un bandage propre. Se retenant de soupirer, il concéda à laisser agir son Second. Une fois la chemise retirée, avec des gestes les plus précautionneux possibles, il commença à retirer les bandes qui couvrait le haut de l'épaule et les déroule hors du torse. Par moment, il sentait le corps de son capitaine se crisper. Était-ce de la douleur ? une réaction à la peau encore sensible par endroit ? Frenzo se pinça les lèvres. Le capitaine ne lui soufflera aucun mot. Et ce n'était pas de la fierté mal placée.

    Une fois le bandage retiré, Frenzo roula tout cela en boule et jeta le bazar dans un coin de la tente, avant de ramener à lui une sacoche de voyage, pour en sortir le nécessaire de soins. Des rouleaux de bandes propres n'attendaient que l'arrivée de sa main galeuse pour être employées pour ce à quoi elles étaient prévues. Après une inspection de l'état des blessures, il nettoiera les rares zones qui avaient été souillés par l'eau ou la boue. Le marin entreprit de faire un bandage confort tout en veillant à ne pas trop serrer, se détendant mentalement de ne voir aucune brûlure boursoufflée par un début d'infection. Vu qu'il avait fui la ville, y retourner pour trouver un guérisseur aurait été risqué. Altarus aurait refusé de toute façon, souhaitant rejoindre Courage de toute façon. Heureusement qu'il était un homme solide... même s'il vouait un voyage par voie terrestre que par voie maritime. Reprendra-t-il la mer ? Il était encore trop tôt pour l'affirmer.

    Altarus avait clos sa paupière, faisant le vide de son esprit. Il n'avait pu s'empêcher de frémir quand certaines bandes s'étaient montrées collantes, tiraillant la peau marquée par le feu, qui cicatrisait bien, mais demeurait d'une sensibilité à en être douloureux. Il n'avait pas geint, se contentant de serrer les dents et d'attendre. Quand Frenzo eut terminé, il put savourer le bonheur d'être revêtu avec des vêtements secs. Son second lui tendit une cape un peu plus épaisse que la précédente, dans laquelle le demi-elfe s'enroula presque immédiatement. Las, il n'aspirait qu'à s'allonger et dormir. À l'extérieur de la tente, on entendit le crépitement plus fort et joyeux du feu. Une légère odeur de bonne soupe vint emplir l'entrée de la tente.

    Altarus repoussa un pan de la tente et sortit. Son œil bleu fatigué se posa quelques instants sur Bressac, avant de couvrir sa tête de la capuche. L'air était frais et il frissonnait déjà, à peine sorti. En quelques pas, il rejoignit le feu du campement et s'assit sur une des paillasses. Un bol de soupe lui fut servi. Une écuelle fut également tendue à Jean. Frenzo et son nouveau prirent leur part. Le Capitaine prit le temps de déguster quelques cuillères de son repas liquide. La saveur qui envahissait sa langue poussa son estomac à grogner. Il avait bien plus affamé qu'il ne le pensait. Avec l'épuisement de cette journée, il avait eu autre chose en tête. La chaleur de son repas était réconfortant et se permit de soupirer d'aise, pendant qu'il laissa sa cuillère au bord de son bol. Bressac avait fini par reprendre la parole. Il s'inquiétait encore de son sort. Au moins, avait-il possiblement compris que sa vie n'était guère en danger. Non ligoté, nourri, vêtu, réchauffé, il s'interrogeait malgré tout de son avenir du lendemain.

    Altarus le fixa quelques secondes, avant de s'accorder une nouvelle cuillerée en bouche. Il touilla un peu le reste de sa soupe, en la remuant avec son ustensile en bois.

    "Que pourrais-je réellement attendre de vous, en effet..."Finit-il par dire. "Rien de ce que vous avez prétendu être, cela, c'est certain... "Il regarda quelques secondes sa soupe. Il n'avait plus vraiment faim, mais il avait besoin de reprendre des forces. Sans conviction, il porta sa cuillère emplie de potage à sa bouche. Cela fait, il reprit la parole. "Je vais être direct. Vous êtes un bonimenteur, Messire Bressac, pour peu que ce soit réellement votre nom. Je dois avouer que vous avez une habilité plus qu'experte pour convaincre votre auditeur... Mon esprit las s'est laissé emporter dans votre flot de fausse vérité. Donc... de ce que je pourrai attendre de vous... Simple. Convainquez-moi de pas vous remettre aux autorités républicaines à notre prochaine halte en ville... Et convainquez-moi de ce que VOUS, vous pourriez m'apporter…"

    Altarus avait déjà une petite idée de ce que Jean pourrait lui apporter, pour peu que l'humain concède à nous pas jouer les fuyards et les profiteurs. Peut-être que cet homme pouvait être loyal à quelques tâches qu'il pourrait lui confier. Mais avant, il souhaitait l'entendre, et ainsi, parfaire ce qu'il avait déjà pu évaluer sur lui...
    Permission de ce forum:

    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum