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  • Mer 8 Nov - 1:33
    Au lieu de prendre avec fureur les mots de la belle, le soldat gigantesque vint se rabattre dans son propre fauteuil, s'y enfonçant d'un air bougon et laissant transparaître dans les cliquetis répétés de ses doigts mécaniques un agacement certain. Ce n'était pas la jeune femme qui était à l'origine de cette montée soudaine de frustration, mais bel et bien lui-même. Froidement méthodique, le militaire pesait tout juste l'étendue de sa propre erreurs et, l'alchimie du Docteur aidant, il parvint finalement à chasser toute trace d'émotion trop humaine à son goût d'un revers d'une main d'acier. Saisissant son propre menton à deux doigts tout en tapotant toujours le bois cernant son assise avec un certain rythme, il rétorqua d'un air absent :

    "Vous dites vrai, bien trop pour que cela ne me déplaise guère."

    Après sa colère, il y avait désormais autre chose. A la manière de la sinistre machinerie parasitant son enveloppe, Mortifère n'avait eu besoin que d'une habile manipulation afin de retrouver une température convenable ainsi qu'un ton adapté à une conversation saine. Dans ce changement d'humeur si abrupt, on trouvait bien sûr un soupçon d'inhumanité tout à fait inquiétant, mais ce trait de caractère bien étrange avait le mérite de permettre à l'homme qu'il était encore de garder la tête froide et les idées claires.

    "Je n'aurais jamais crû recevoir une telle leçon en ce jour, Dame Suladran. Il y a donc des aspects de ma formation que j'ai délaissé... Non, négligé."

    Se penchant en avant et croisant ses doigts mécaniques, il plongea son regard luminescent dans celui de la tavernière. Devenu brusquement sobre et monotone, il enchaîna sans la moindre trace rémanente de son épisode de rage :

    "Si vos flatteries me vont droit au cœur, je ne puis m'en contenter. Mon inattention, couplée à mon manque évident de précaution, aurait pu vous coûter autant qu'à moi. Je pense que je peine encore à comprendre pleinement ce qu'impliquent mes nouvelles aptitudes et les responsabilités qui les accompagnent."

    Allant d'un extrême à l'autre en une poignée de minutes, il conclut même :

    "C'est moi qui vous dois des excuses, à bien y songer. Une telle pipelette fait un bien piètre protecteur de la population, n'est-ce pas ?"

    Et d'une façon tout à fait surprenante, le jeune militaire se mit à rire de bon cœur. L'intention était louable et parfaitement humaine mais l'exécution, en revanche, n'évoqua pas la chaleur usuellement associée à un tel moment. Le rire métallique et sifflant de la créature curieuse avait de quoi glacer le sang et lorsqu'il se perdit enfin en une toux rauque et puissante, cela n'ajouta au tableau rien de bien enchanteur. Cognant son poitrail à coups de poing pour faire passer la quinte, il porta une paume à sa bouche par politesse et réussit enfin à retrouver son souffle.

    "Je vous prie de m'excuser."

    Il toussa une dernière fois.

    Unique, il l'était. Parfait, certainement pas. Les multiples interventions du Docteur avait laissé derrière elles des plaies réparables, mais trop profondes pour être prises à la légère. Ses poumons apaisés, il prit à nouveau la parole :

    "Que cet instant de faiblesse ne vous leurre nullement, chère amie. Je reste un combattant invaincu et sans doute l'un des plus grands atouts militaire de notre grandiose République. Celui qui me décortiquera marquera l'histoire."

    Invaincu, oui.
    Invincible, jamais.
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    Takhys Suladran
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  • Lun 13 Nov - 15:04
    La Sirène gardait son regard braqué sur l'homme mécanisé, sa vigilance accrue jusqu'au bout de ses ongles. S'étant aventurée sur un terrain des plus glissants, elle n'avait aucune idée des signes avant-coureurs d'un possible revirement d'humeur de son interlocuteur. Il pourrait très bien opter pour une sanction immédiate pour l'acte qu'elle avait osé commettre à son égard. Étant une conception tout à fait innovante de la République, une création unique et ultime, il aurait toute liberté d'agir pour défendre sa condition et la République.

    Restant donc concentrée, prête à réagir pour se défendre, même si les chances d'en ressortir indemne étaient quasiment nulles, elle observa Mortifère dans ses moindres gestes. Il finit par se caler au fond de son fauteuil, tout en laissant ses doigts griffus gesticuler d'une certaine... fébrilité ? Elle ne sut clairement décrypter ses émotions du moment et s'orienta sur la simplicité : il ne l'avait pas attaqué physiquement. N'était-ce pas un point positif ? À elle maintenant à ne pas provoquer un nouvel incident de lèse-République. Demeurant silencieusement, avec un très pâle sourire, qui se voyait à peine sur son visage, elle marqua toute son attention quand Mortifère reprit enfin la parole. Et dans le timbre de sa voix, il y avait quelque chose de changé. Ou alors, elle se faisait des idées. Il était difficile de cerner avec exactitude des émotions de l'homme à moitié vivant, à moitié machine désormais. Des résidus de frustrations ou de colère ornaient-ils le ton de sa voie dans ses explications ? Des deux peut-être. En tout cas, il ne paraissait plus avoir de griefs à l'encontre de la Sirène.

    Elle sursauta quand il se mit à rire d'un coup. Là, clairement, elle avait été bien par surprise. Elle cligna même plusieurs fois des paupières d'incrédulité, avant que le militaire de métal et d'engrenage se mit à tousser après sa crise de fou rire. Était-ce parce que sa réplique était réellement amusante, ou parce qu'il avait testé quelque chose d'abrupt tout en marquant la réalité de ce qu'il était à travers son rire ? Et il était fort étrange qui soit pris de toux comme cela ? Sans doute pour essayer de taire son rire... en tout cas, ce dernier était froid par le timbre métallique qui en vibrait. Après, il s'excusa avec sincérité, la jeune femme se détendit un peu. Le plus nocif à son existence était passé, pourquoi devrait-elle stresser ? L'habitude du danger permanent dans certaines régions de fond marin, sans doute, avec un risque non négligeable à sa vie avec une personne qu'elle méconnaissait totalement. Cela ne l'avait pas empêché de se montrer très ouverte et de continuer à l'autre, le moment de tension presque oubliée maintenant.

    À son tour, elle se pencha élégamment en avant. Ni trop peu, ni de trop pour rester à une distance courtoise comme prudente. Son sourire avait trouvé son côté radieux.

    "Vous n'avez pas à exprimer des excuses, Messire Mortifère. J'ai provoqué la situation. Et pipelette ? "Elle eut un rictus amusé.⁣ "Vous avez été bavard, quand ces brigands pensaient me détrousser comme me trousser, pardonnez-moi ce dernier terme... Et pourtant, vous avez été d'une redoutable efficacité. Converser et agir... tout est possible pour vous. Sauf quand une Sirène telle que moi vient à abuser de sa Voix. "

    Elle n'eut aucune honte de dévoiler sa véritable nature. Mortifère avait peut-être eu quelques soupçons.

    "Dites-moi, mon cher, peut-on vraiment parler de négligence quand on découvre quelque chose dont on n'avait pas idée ? Il y a tellement de choses à apprendre en ce monde, qu'on n'a de cesse de toujours découvrir quelque chose de nouveau ou d'inédit et d'en tirer de l'expérience. Notre rencontre, tout à fait fortuite à la base, se révèle être une opportunité pour vous. Vous ne pourrez qu'en être plus fort, plus averti. "

    Un peu comme elle, quand en cuisine, elle exploitait un nouvel aliment. Il fallait du temps et de la connaissance pour réussir à trouver la parfaite cuisson ou le mélange idéal des condiments pour en faire ressortir tout son potentiel gustatif.

    "Ce qui aurait pu me coûter, c'était ma vie, j'en avais parfaitement conscience. Que serait vivre sans un peu de piment de dangerosité. J'avoue encore, et veuillez m'en pardonner, avoir un peu abusé. Ma nature aquatique fait que le danger est presque commun dans mon existence. La vie aquatique est bien plus dangereuse qu'en surface... hum.... pas plus dangereuse, je me trompe sur les termes... différente, car sur la terre ferme, il y a d'autres formes de dangers."

    Et là, sa voix se fit plus douce. Nul chant, nul artifice

    ''Je n'aurai que le prix de mon impudence, voilà tout. Vous n'auriez fait que répondre à votre devoir. Comme vous venez de le dire, vous êtes un redoutable guerrier, préparé pour pourfendre tout ennemi de la nation, peu importe sa nature. Celui qui vous décortiquera n'est pas né.... et celui qui le prétendra mourra bien avant, j'en suis convaincue. Car, de vos faiblesses, vous en tirerez de la force. La République peut se targuer d'avoir un élément de valeur tel que vous. Celui qui marquera l'Histoire, ce sera vous, Mortifère. Et vous la marquez déjà..."

    Elle s installa confortablement au fond de son assise.

    "Je prends déjà note de vous servir du breuvage non alcoolisé, si jamais vous venez à visiter ma taverne, un jour prochain, pour éviter de peovoquer une nouvelle tension dangereuse"dit elle en terminant sa phrase avec un clin d oeil.
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  • Mar 28 Nov - 6:31
    La réponse de Mortifère ne se fit pas attendre. Visiblement moins tranquille qu'il ne l'avait été au commencement de leur conversation, il ne pouvait désormais plus se permettre le luxe d'abaisser entièrement sa garde. Son regard, bien que sensiblement apaisé, s'était fait d'ailleurs plus instant et sa lentille mécanisée paraissait vouloir capturer chaque mouvement de l'interlocutrice du soldat avec une attention toute particulière. La machinerie glissa, s'orientant pour fixer attentivement le visage de la sirène, essayant de comprendre chaque expression, l'œil mécanique analysant chaque mot et chaque geste. D'un ton neutre et étrangement distant en vue du propos, il prit la parole :

    "Je n'aurais jamais laissé ces malotrus vous faire le moindre mal, en effet. Il n'est toutefois pas nécessaire de souligner une seconde fois que j'ai vu de quoi vous étiez capable. Vous êtes apte à vous défendre face à ce genre d'énergumènes et nulle doute que vous devez votre survie, malgré votre esprit d'aventure et votre goût pour le... piment de la vie, à cette force qu'est la votre."

    Il ne pouvait pas nier que la sirène avait quelque chose de spécial, quelque chose qui allait au-delà de ses propres inaptitudes et du génie scientifique de la République. Mortifère observait le léger sourire qui allait et venait sur le visage de la sirène, essayant de lire entre les lignes, mais se recentra tout de même sur la conversation malgré son envie profonde de déchiffrer les véritables aspirations de son vis-à-vis.

    "Oui, j'ai été négligent et rien n'excuse cela. Vous parlez par ailleurs de découverte et d'apprentissage, j'ai pour ma part la nette impression que vous n'avez rien d'une ingénue et que vous n'êtes pas sans connaître sur le bout des doigts les dangers que présentent la vie à la surface. Vous êtes, de bien des manières, plus expérimentée que moi."

    Il se redressa un peu sur son fauteuil, ses membres mécanisés émirent un léger bourdonnement lors de son mouvement.

    "Les alliances changent comme le vent, et où la politique est aussi tranchante que la lame d'une épée. Et moi, je suis là pour faire ce qui est juste au nom de la République. Cette responsabilité s'accompagne malheureusement d'un certain poids, car l'arme ne choisit pas son porteur. Je ne serai malheureusement que ce que l'on fera de moi. Je n'ai pour l'heure que le mérite de marquer l'histoire par ma conception, mais le plus dur reste à faire."

    Finalement, il ne portait pas si mal son sordide surnom. Il prouvait une fois encore que son esprit rendu incapable d'une pleine empathie conférait à ses conversations une ambiance malheureusement froide. Vaguement conscient de cet état de fait, il tâcha de se montrer un peu moins grave que lors de sa révélation pour le moins sinistre, il sembla alors s'illuminer légèrement et sourit sous son masque de cuir, tout en reprenant :

    "Quant à l'incident, considérez-le comme l'une des conséquences de l'étrangeté des rencontres qui façonnent la vie. Cela m'a donné un aperçu des obstacles qui parsèmeront ma route, une expérience que je ne suis pas prêt d'oublier."

    Mortifère esquissa un léger hochement de tête, et, profitant que la tension fut passablement estompée, il se permit de continuer sur un ton presque agréable, cette fois-ci :

    "Je regretterais de ne pouvoir goûter à vos meilleures bouteilles. L'alcool ne m'a jamais rendu beaucoup plus bavard. Vos petits tours sont bien plus efficaces."
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    Takhys Suladran
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  • Dim 3 Déc - 20:09
    La lentille magique la fixait, comme s'il cherchait à la décortiquer de l'extérieur vers l'intérieur. Était-ce seulement possible ? À moitié homme, à moitié machine, Mortifère ne paraissait pas avoir dévoilé toutes ses capacités lors du petit affrontement avec ces sinistres canailles qui s'étaient révélées que de pathétiques hères qui se prétendaient bandits de grand chemin. Ils s'étaient même donnés un nom de bande, comme pour essayer de se rendre effrayants. Takhys se retint de rire en repensant à leurs têtes, quand le preux chevalier avait débarqué et leur avait donné une bonne leçon. Oui, Sir de Sforza avait sans doute d'autres atouts en poche, mais la Sirène n'ira pas plus loin dans sa soif de curiosité. Une fois avait suffi. Réitérer était plus qu'un danger. Il avait été des plus clairs à ce sujet. Elle ne pourra que rester dans la supposition ; comme pour cette lentille, si elle était capable de voir au-delà du physique normal. Ou alors, elle se faisait trop de scènes théâtrales dans son esprit et son hôte se contentait de l'observer avec une plus grande intensité. Oui, cela ne pouvait être que cela. Après tout, elle n'était pas n'importe qui. Elle était une Sirène. 

    "Je vous remercie, très cher. Je prends cela comme un délicieux compliment."dit-elle en gardant son sourire inchangé. "Vous avez l'art de savoir magnifiquement bien parler. Je me permets de le souligner, car je ne crois pas, pour ma part, l'avoir fait précédemment. Tout ce que vous énoncez est vrai. Vous arrivez à me cerner... "et là, son sourire s'étira un peu, juste un peu. Elle ne voudrait pas le mettre mal à l'aise. "Ces gredins ne sont que du pâle fretin. On a pu s'en amuser un peu vous et moi."Et là, elle se permit un petit rire, essayant de le dissimuler quelque peu en portant sa main droite devant ses lèvres. 

    Quand elle avait affimé qu'il réussissait à découvrir ce qu'elle était, elle n'avait pas cherché à dissimuler sa personnalité et ses manières. Être naturelle était un de ses maîtres mots. Et là encore, Mortifère marquait un point, grâce à son expérience sur la terre ferme. En même temps, en plusieurs années qu'elle y trainassait, qu'elle avait maintenant sa petite entreprise tavernière... Mais elle était loin de tout savoir. 

    "Nous avons tous notre niveau d'expérience, dans des domaines qui nous sont propres. Je ne doute pas que les vôtres, que je n'ai pas partagées et que je ne chercherai pas à approfondir, pour des raisons évidentes, sont supérieures à ce que je crois connaître. Je parle de politique, et de tout ce qui s'y attache... et de secrets de la République... Cela est une expérience qui ne m'est pas acquise et qu'il ne me faudrait pas avoir. En revanche, c'est indéniable, mon cher, j'ai bien plus d'acquis pour conseiller à un client quelle boisson prendre en fonction du temps ou de ce qu'il a commandé. Ou de son humeur. "Un poil d'humeur ne pouvait pas faire de mal. 

    Elle écouta par contre avec plus de sérieux la situation plus "précise" de son interlocuteur, se considérait plus comme une arme qui pouvait changer de main à tout moment. Qu'est-ce qu'il adviendrait de lui si, un jour prochain, la République venait à changer, à être renversée même. Il avait été conçu par des individus qui ont une vision politique précise de la nation... Si ses créateurs venaient à se faire arrêter... elle comprenait un peu l'incertitude qui découlait de ces changements plausibles. Il était une machine, mais il y avait une partie humaine qui demeurait, qui pourrait avoir des convictions au fur et à mesure qu'il avancera sur la voie de son existence si unique. 

    "Vous n'êtes pas seulement une arme, mon cher. Vous n'êtes bien plus. Après, vous prêchez un fait : qui sait ce qui se passera si la République chance. Je ne serai pas bonne conseillère en affirmant que vous verrez si cela se produit... En tout cas, vous êtes une personne à part. Et cela, personne ne pourra le changer. "

    Bon, plus qu'à espérer qu'elle ne provoquait pas de mal en abordant ce passage-là. Heureusement, Mortifère était revenu sur un ton plus… Comment le définir ? Plus serein ? Plus posé ? Oui, quelque chose dans le genre.... 

    ''Je le prendrai comme tel. Et chose certaine, cette expérience m'aura apprise à être moins gourmande, en termes de... curiosité, et de me montrer plus humble, au lieu d'abuser de mes capacités. "Elle ne manqua pas de glousser avec légèreté. "C'est dommage en effet, mais j'aurai tout de suite vu que vous n'êtes pas homme à avoir la langue déliée par un excès de boisson, croyez-moi d'expérience. Vous savez ce que vous voulez. Pour mes tours, j'en ai quelques-uns d'autres en réserve, qui aident à rendre les gens plus bavards... et bien plus en douceur, sans forcer leur volonté. Mais cela, c'est secret...dit-il en terminant sur un petit ton langoureux, juste de tester sans grand danger pour Mortifère. Et pour ce faire, que de mieux que de prendre une position assise plus... décontractée ? 

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  • Mar 5 Déc - 12:49
    L'art de savoir magnifiquement parler, disait-elle. Le compliment ne manquait pas de flatter l'égo du Cerbère, mais il savait pertinemment à qui il devait cette verve et savait également pour quelle raison ces manières lui avaient été enseignées lors de sa formation exceptionnelle. L'arme Républicaine n'aurait su être grossière et se devait, malgré son apparence épouvantable, d'être aussi rutilante et éduquée que ce que pouvait permettre l'enseignement de la Nation-Bleue. L'essence profonde de la bête qu'il était demeurait pourtant la même malgré les dorures et le travail d'orfèvre.

    "Vos clients ne doivent pas se douter que derrière votre doux sourire se dissimule une lame aussi acérée..."

    Visiblement décidée à montrer patte blanche, Takhys rappela une fois encore qu'elle avait pleinement conscience de son audace et des abus dans lesquels elle avait fait l'erreur de tomber. Mortifère, pourtant si sombre quelques minutes plus tôt, semblait désormais avoir oublié ce qui l'avait tant offusqué et paraissait au contraire fort charmé par la gentillesse de celle qui se tenait face à lui. Bien que précautionneux, il affichait un air moins inquiet et se plaisait même à converser ainsi. L'afflux d'éloges devait sans nulle doute jouer un certain rôle dans cet apaisement naissant...

    "Je m'en remettrai à vos conseils experts en matière de boissons. A l'occasion, je vous ferai goûter ce que l'on m'apporte entre deux opérations, que vous puissiez juger de la qualité."

    On ne lui servait généralement que ce que la République avait de meilleur à offrir. Dans sa grande vanité, Mortifère avait pour usage d'étaler la grandeur de sa richesse au premier-venu et bien qu'il ne mette un point d'honneur à le faire d'une façon plus ou moins décente, cela transpirait parfois la grossièreté crasse. Aujourd'hui, il avait su faire preuve de retenue. Était-il en train de s'améliorer ? Sans doute. D'autres sujets autrement plus importants que le vin étaient désormais de mise.

    "Le chancellement de la République, dites-vous. C'est un avenir qu'il n'est même pas dans mes attributions d'entrevoir. J'ai été conçu pour faire de notre Nation un indestructible bastion de nos valeurs. S'il venait à être entièrement rasé, cela signerait de fait ma propre destruction. Je mourrais avec la République."

    Avec une gravité certaine, il ajouta :

    "Pensez-vous que je déplore ma condition ? Ne prenez pas mon fatalisme pour une marque de tristesse. Soyez rassurée, dame Suladran. Je suis certes une arme, mais je ne suis pas un esclave. J'œuvre précisément comme je l'ai choisi... J'ai la chance infinie d'être l'un des rares citoyens à savoir exactement dans quelle direction avancer. Je sais ce que je suis, au contraire de bon nombre de nos confrères et consœurs esseulés. Il me tarde de devenir le flambeau des égarés."

    Etait-il seulement honnête sur ce point ? Son esprit n'était jamais clair et c'était exclusivement grâce aux écrans de fumée parsemant sa cervelle malade que les questions les plus dérangeantes ne jaillissaient jamais dans sa psyché altérée. Ce fut à cet instant que la discussion prit une tournure plus... incertaine. Quelque peu surpris par les propos tenus par la tavernière, Mortifère aurait sans doute rougi si les inhibiteurs qui blanchissaient surnaturellement son épiderme ne l'en avaient pas empêché. Désireux pourtant de se montrer vaillant et de ne pas se laisser démonter par cette féminité qui le troublait, il décida de riposter :

    "Un secret ? Vous avez pourtant subtilisé les miens, n'est-ce pas ? Pourquoi ne pas ne pas vous livrer à moi en guise de compensation ? Ce ne serait que justice."

    S'amusant de sa propre remarque, il se pencha légèrement en arrière pour imiter son vis-à-vis, tout en affichant une mine faussement tranquille. Dans un raclement mécaniques, ses bras immenses vinrent se poser sur le dossier de son assise, comme pour accueillir les mystères qu'il s'apprêtait à voir élucidés.
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  • Mar 12 Déc - 14:01
    Il avait touché juste, en comparant le radieux sourire de la jeune femme à une arme à la tranche effilée et tranchante. Dans un monde rude et parfois implacable, tout ce qui pouvait servir pour se prémunir était bon à prendre. La magie, son Chant, certaines de ses capacités siréniennes... Cela aidait grandement, mais quand on savait faire preuve de prudence et de subtilité, on obtenait très souvent des résultats intéressants, même les plus infimes. D'ailleurs, en songeant à cette comparaison, elle ne put s'empêcher d'en faire une autre, tout aussi éloquente. 

    "Une fleur éclose dans le frais matin est de toute beauté, et malgré son apparente fragilité, elle peut s'avérer dangereuse, si on se laisse prendre au jeu de sa magnificence naturelle. "murmura-t-elle tout en douceur. "Mes clients me prennent des fois pour une rose, qui aiment à me voir sourire... et que j'arrive à manipuler sans effort du bout du nez. Ils oublient des fois que la rose a des épines sous ses pétales. Mais c'est juste pour les affaires de mon établissement."

    Elle ne put s'empêcher de libérer un léger rire. Dans sa taverne, elle avait toujours le sourire, et ne se fâchait quasiment jamais. Quand des assoiffés ou des affamés arrivaient dans un environnement dans lequel on vous accueille déjà joyeusement, cela étouffait la colère ou apaisait les pensées tourmentées. Pour les êtres plus vils... là, par contre, quand elle en avait l'occasion, ils disparaissent étrangement sous les flots. Oui, derrière son sourire, se cachait une prédatrice aquatique. De toute façon, son preux chevalier l'avait vu à l'œuvre contre ces pouilleux de brigands. Elle n'avait pas besoin de rentrer plus dans les détails imagés. 

    Un instant, elle regarda les délicieuses pâtisseries qui étaient toujours posées non loin d'elle. 

    ''Ce sera un grand honneur d'y apporter mon expertise. Si ces breuvages sont à l'égal de ces petites douceurs de tout à l'heure, alors mon palais aura une chance inouïe de savourer l'excellence de ce que la République est apte à offrir à ses meilleurs éléments. "

    Et si cela se concrétisait réellement, elle pourrait se vanter d'avoir goûté des alcools à des prix si exorbitants, qu'elle ne pourrait se permettre d'en acquérir ne serait-ce qu'une seule bouteille, même pour sa consommation personnelle occasionnelle. Elle arrivait à trouver de très bons élixirs, mais il y avait un retour sur investissement. Ce que Mortifère goûtait entre deux opérations, comme il le précisait, devait être une qualité à en faire chuter les Titans. Et outre la vantardise, elle aura une petite connaissance à la matière qui pourrait servir dans des discussions quant à la qualité de certains breuvages qu'on trouvait au sein de la nation. Elle déglutit discrètement, car tout cela la faisait un peu saliver d'envie avant de tendre une nouvelle fois d'une oreille des plus attentives les sérieux propos de Mortifère. 

    ''De ce que vous narrez, je n'appellerai pas cela du fatalisme. Ce serait… Hum, je n'ai pas le mot exact aux lèvres, mais en fait, vous vouez corps et âme à la République. Vous œuvrez pour elle et ce qu'elle représente, prêts à mourir pour qu'elle survive. Voilà pourquoi vous savez où vous vous rendez. Après, si notre belle et puissante République vient à chanceler, rien n'est écrit sur votre devenir ; il n'y a que vous pour fixer un point final à votre dévouement. À mes yeux, on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Le flambeau que vous êtes déjà, qui va croître son feu pour repousser les ténèbres et guider les âmes perdues et pourra toujours être une grande flamme vaillante, peu importe ce que l'avenir lui réservera... La flamme de la République. "

    Que disaient les Hommes déjà ? Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir ? Quand bien même la République venait à connaître une chute écrasante, n'était-il pas un outil de la République ? Un représentant même, bien qu'il se définisse d'abord comme une arme de base. Il pourrait devenir réellement ce phare pour celles et ceux qui se battraient ardemment pour faire renaître leurs valeurs de leurs cendres. Mais ce n'était pas à elle d'aborder ces points. Après tout, elle n'était qu'une tenancière. Si la République venait à disparaître, elle fera comme elle l'a toujours fait : elle s'adaptera. 

    De ce sujet un peu morose pour un avenir possible comme impossible, elle fit mine de remettre une mèche rebelle derrière son oreille, avec un étrange sourire à ses lèvres, quant au souhait de Mortifère qu'elle concède à dévoiler le mystère qu'elle avait amusé à mettre en appât. Son interlocuteur se prenait-il au jeu où mordit-il de curiosité à l'hameçon ? 

    ''Puis-je seulement me permettre de les dévoiler ? "fit-elle avec une lueur espiègle dans ses yeux brun pailleté d'ambre, pendant qu'elle observait Mortifère prendre une posture à son tour décontracté. "Mais après tout, ce ne sera que justice. Je puis donc dévoiler cette part d'inconnue qui vous semble si étrangère et pourtant ancrée au plus profond de votre âme. "

    Elle se redressa quelque peu, comme le ferait une tigresse, dans une grâce royale et féline, sans cligner une seule fois des paupières, pour ne pas perdre de vue sa proie. 

    "Cette part en vous, se retrouve en chacun des hommes de ce monde. Moi, comme mes autres consoeurs, possédons l'autre... Après, libre à chacun d'en faire ce qu'il lui plaît. Mais quand on arrive à en faire un art.. un art subtil... Imaginez un pouvoir que nulle magie ne peut déceler ou ne peut créer. Un pouvoir détenu, seulement par des âmes qui savent l'exploiter à son plein potentiel... "

    Elle détendit son bras droit, pour poser sans permission sa paume à la douce chaleur naturelle sur le genou du servant de la République. 

    "... où chaque geste calculé, chaque mouvement savamment orchestré, chaque souffle doucereux engage un processus involontaire sur la cible visée...."

    La tigresse devint panthère, s'approchant pour réduire la distance entre elle et de l'homme mécanisé en déposant sa main gauche un peu plus haut, sur le bas de la cuisse cette fois. Son équilibre était parfait, malgré les heurts des roues du carrosse sur la route. 

    "... pour captiver quelque chose, éveiller une étincelle de curiosité qui deviendra un léger frisson, qui ne sera pas déplaisant. "

    Sans effort, la panthère s'approcha lentement, avançant ses paumes comme une caresse, toujours en maintenant son équilibre, le dos légèrement cambré.

    "Chaque murmure franchissant les lèvres devient une énigme, s'accordant avec une posture qui appelle à la révélation d'un mystère de courbes et de sensation. L'imagination peut alors s'emballer, pour ouvrir les portes de l'esprit et abattre toute vigilance, toute garde... et s'il y a résistance.... Sans violence, on peut la réduire, en douceur...."

    Elle s'amusa à faire remonter une de ses mains, en la faisant se déplacer avec l'index et le majeur, comme une petite marionnette qui remonterait une pente rude et ferme, le long du torse caparaçonné de Mortifère. 

    "Il y a des points insoupçonnés, quand on sait où les trouver, après moults découvertes et explorations, qui défaillent ces résistances… »Et si les mots ne suffisent pas assez, un simplement effleurement provoque une étrange aura de fascination… D'un simple toucher, c'est l'esprit des hommes qui s'abandonne à un début d'ivresse de bien-être..."

    L'index voyageur fut le seul qui partit à un début d'exploration sur ce qui était le visage de Mortifère. Mais elle n'entreprit pas d'aller plus loin que le bas de la joue. 

    "Ce secret est une danse invisible, pour qui ne sait pas la voir... ou un orchestre d'envoûtements verbaux pour qui ne sait pas l'entendre... Une véritable symphonie pour les sens. Cet art pourtant séculaire a un nom, si commun, si banal, qu'il fait déjà oublier sa toute-puissante, rien qu'en l'évoquant.  Tellement négligé... devenant une arme de pouvoir pour qui sait la manier... "Et là, elle prit une voix plus douceâtre encore, plus voluptueuse, presque chantante. Nul emploi de son Chant. "La séduction.... voilà mon secret... "

    Elle sourit et lentement, la panthère recula, ne quittant pas du regard la lentille bleutée de Mortifère.
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  • Mer 13 Déc - 11:06
    Mortifère savait pertinemment où le menait cette conversation emplie de sous-entendus peu subtils et c'était avec un petit sourire presque malicieux qu'il écoutait les dires de la belle sirène qui lui faisait face. L'observant avec bien moins de respectueuse timidité qu'auparavant, il tâchait de ne pas se montrer trop entreprenant pour ne rien perdre de cette apparente noblesse que lui avaient inculqués ses façonneurs, mais il devenait évident désormais que la machine cachait bel et bien un homme. Il y avait toutefois derrière la douceur de cette interaction d'un genre nouveau pour lui une sorte de malaise à peine palpable, mais qui s'insinuait en lui au point de lui serrer le cœur et la gorge. S'il n'en laissait rien transparaître, des forces en lui semblaient œuvrer pour le priver de la beauté de l'instant.

    "La flamme de la République... Nos pères l'ont mise entre mes mains."

    Tout en écoutant la mélodie des paroles de son interlocutrice, Mortifère accorda pour joindre les mots aux geste un regard prolongé à la paume de l'une de ses griffes d'acier. Faire claquer ses doigts métalliques était devenu pour lui une seconde nature, là où il avait eu quelques mois plus tôt l'impression de manier des armes trop grandioses pour lui. Partiellement absorbé par cette entreprise, il laissait le miel de la verve de sa compagne du jour emplir son esprit dont le flot de pensées mouvementées ne semblait pas vouloir s'apaiser. Comme pour l'extirper à ses pérégrinations intérieures, ce fut à cet instant précis que la demoiselle le tira aux méandres de sa psyché en posant sur sa jambe l'une de ses mains.

    Surpris par cette approche, le cerbère réalisa alors qu'il avait pourtant été à l'initiative de cette manœuvre, ce qui le ramena prestement sur terre. Les sourcils réhaussés par la stupeur, le géant d'acier se trouva bien minuscule lorsque dame Suladran vint, non sans une absolue assurance, lui expliciter langoureusement ce qu'elle avait laissé transparaître dans son précédent discours. Incapable de se détendre dans cette situation qu'il avait pourtant recherché avec une particulière ardeur, le colosse voyait ses muscles se contracter de la nuque aux orteils. Que ressentait-il au juste face à cette marque d'affection ? Il ne parvenait pas à poser un mot dessus...

    N'était-ce pas ironique ? En tant que simple garçonnet, il n'avait jamais su s'attirer l'attention de la gente féminine. Il n'avait été pour son père qu'une déception, n'avait représenté pour ses pairs qu'un fantôme ne méritant que le dédain et n'inspirait à autrui qu'un profond désintérêt. Une coque vide, de la génèse à la mort, ressuscitée par pure miracle et faite outil au profit de plus puissants et de plus valeureux individus que lui. C'était pourtant dans ce monstre difforme, cette injure à la nature aux racines dénuées de noblesse, que Takhys encensait. Le regard de la sirène lascive aurait dû lui paraître délicieux, lui qui avait œuvré uniquement en ce sens, mais il ne percevait dans l'affection de cette dernière rien qu'il ne mérite. Le voyait-elle seulement, ou ne percevait-elle que la bête de fer et les fières armoiries qui la décoraient ?

    Panique.

    Les doigts de la demoiselle remontèrent le long de son torse, désormais animé de légers tremblements que rien ne paraissait pouvoir masquer. Ses mots étaient du pur poison. Il voulut lever l'une de ses mains volées aux génies des autres pour caresser le dos de celle dont la chair n'avait pas été bafouée par une sinistre machinerie, mais il n'en fit rien. Paralysé par cette beauté dont il était indigne, le chien de garde de la Nation-Bleue était muet.

    *Tu l'as voulu, Abraham. Qu'est-ce que tu fous ? Profite, imbécile. Arrête de faire ta mijaurée...*

    Vaine réflexion, car rien ne semblait pouvoir apaiser cet élan d'angoisse qui faisait déjà naître le long de son dos une nuée de gouttes de sueur froide comme la pluie. Était-ce seulement lui qui craignait cette délicate attention, où était-ce encore la marque sinistre du Docteur qui opérait en lui d'innommables actions pour le priver de son instant de félicité ? Était-il encore maître de ses propres pensées ? Restait-il en lui ne serait-ce qu'un peu du garçon qu'il avait été jadis ? Tout s'éteignait, du goût à la soif. Le bonheur tant recherché était entièrement absent et le cœur s'emballait au point d'en devenir douloureux.

    Lorsque la main baladeuse atteignit enfin son visage, elle lui fit la sensation d'un venin glacial, meurtrissant et brûlant ses veines. Tremblant comme une feuille, il comprit enfin que sa respiration s'était bloquée depuis près d'une minute. Ce ne fut que lorsque les doigts effilés quittèrent son faciès maculé de cicatrices qu'il put reprendre une part de ses facultés et qu'il parvint à inspirer en émettant un sifflement rauque. Confus et humilié, le soldat ne répondit au regard insistant de la jeune femme que par un bégaiement ridicule.

    "Je... suis désolé."

    Il ressentit alors vis-à-vis de lui-même une sensation bien tangible, et ô combien ignoble. Un dégout profond, viscéral et ancré en lui avec une force telle qu'il ne pensait jamais l'avoir connu si impétueux. Peinant à reprendre un rythme respiratoire convenable, Mortifère s'enfonça dans son fauteuil comme pour se tenir le plus éloigné possible de son vis-à-vis, et se mit à regarder à l'extérieur pour s'autoriser un peu de paix spirituelle. Le carrosse qui s'était fait geôle s'immobilisa enfin, et les chevaux ruminèrent un peu suite à cet arrêt. D'une voix qui paraissait ne pas vouloir se faire entendre, Abraham glissa :

    "Nous avons atteint votre destination, dame Suladran."

    Était-ce un sanglot qu'il venait de réprimer ? Peut-être.

    Tout cela devenait trop réel, il était temps de retourner au rêve éveillé dans lequel ses créateurs l'avaient plongé. Avec une contenance difficilement retrouvée, il reprit :

    "Je vous... rendrai visite lors de l'une de mes permissions, si vous le voulez bien. Je crois que j'ai besoin d'un peu de repos."
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  • Jeu 14 Déc - 19:04
    La Sirène effleurait le danger. Elle le frôlait tant du bout de ses doigts que de ses douces paroles. Mortifère était une stupéfiante conception république, une prouesse technologique sans pareille, s'étant révélé une arme humaine redoutable et efficace. Elle l'avait vu à l'œuvre contre les brigands de bas étage. Ça et ce qui aurait réellement pu se produire si elle avait poussé plus loin l'investigation distillée par ça trop forte curiosité. Pour le bien de la République, elle s'était heureusement arrêtée à temps, assumant ses actes. Au moins, avec l'avant et l'après de son acte illégal, elle avait peut-être commencé à entrevoir l'homme qui se cachait derrière ces rouages et ces engrenages. Était-ce bien le terme ?  Car, malgré son expérience de la gente masculine de la surface, Mortifère était malgré tout un être à part, unique. Elle ne pouvait pas jouer de ses prouesses féminines pour l'envoûter et le faire succomber naturellement à elle. Là, dans sa gestuelle et sa verve, elle ne faisait que lui révéler son "secret", le summum de son art. Là, elle ne jouait pas avec lui. Se jouer des humains, elle le faisait avec grand plaisir. Elle s'en délectait même, et ce, régulièrement, pour humilier ceux qui le méritaient réellement. Elle adorait surtout écraser plus bas que terre les êtres qui se sur-estimaient, pensant que toutes les damoiselles et femmes se mettaient à genoux, en totale pâmoison à leurs moindres désirs. Là, avec Mortifère, ce n'était pas un jeu. N'avait-il pas désiré avoir sa compensation ? Takhys n'avait fait preuve d'aucune réticence. Mais derrière, il y avait quelque chose de plus, qu'elle ne put saisir et comprendre en profondeur. Comme à son habitude, elle saura mieux le comprendre plus tard.

    D'abord, qu'elle n'avait employé que des mots doucereux, il était demeuré stoïque ; du moins en surface. Puis, quand ses mains félines avaient trouvé un appui sur sa jambe musclée pour rapprocher son visage du sien, lentement, très lentement, en faisant une reconnaissance tactile du bout de ses doigts fins, elle avait ressenti sous ses paumes un frémissement, qui aurait pu provenir des mouvements chaotiques du carrosse. Un air de stupeur s'était dévoilé avec le haussement des sourcils, avant qu'une certain malaise ne s'installe en lui, se traduisant par une légère contraction musculaire généralisée. Certains hommes réagissaient ainsi, se sentant mal à l'aise en présence d'une belle jeune femme entreprenante. Était-ce vraiment le cas pour Mortifère ? Pas aux yeux de la Sirène. Puis, quand sa main avait fini de gravir le plastron qui couvrait sa poitrine, pour établir un contact chaleureux sur la peau de son visage marbré par de lourdes opérations chirurgicales, là, il s'était mis à trembler. Ce n'était pas de la peur, ni de l'appréhension, ou encore de la rancœur ou du dégoût...  C'était autre chose, que l'Aquarienne n'arriva pas à identifier. Et quand elle s'était reculée, il avait repris un souffle rauque et très vif, comme s'il s'était retrouvé en apnée. Nullement perturbée sur ce qu'elle avait pu provoquer dans l'âme de son preux chevalier, elle avait noté mentalement cette bien étrange réaction. Et elle ne s'en sentit nullement offensée. Bien au contraire, cela attisait plus encore son envie d'approfondir ce qu'elle avait observé. Pas là, pas maintenant, ce serait faire preuve d'une certaine cruauté romantique. Et puis, elle avait dévoilé la surface de son secret, répondu au besoin de Mortifère d'éclaircir ce qu'elle s'était plu à auréoler de mystère. Chose qu'elle se promit, ce ne sera pas de s'amuser de lui à ses dépens... Peut-être parce qu'elle se rendait en partie compte de tout ce qu'il avait dû subir pour passer de son état d'être humain complet à celui réduit à sa moitié vivante, pour acquérir cette autre part mécanique, pour le rendre plus puissant et destructeur, pour le bien de la République, de ce qu'il avait sacrifié pour servir ses convictions et défendre la bannière de la nation.

    N'ayant aucun élément sur ce passé possiblement obscur de Mortifère, elle préféra ne pas se perdre en diverses hypothèses. Se connaissant, elle serait prise de tentation d'approfondir cela. Lentement, toujours avec grâce, elle reprit place, prenant une posture un peu plus digne, pour essayer d'afficher un retour à un peu plus de sérieux ; du moins, essayait-elle de s'en convaincre.

    "Ne vous en veuillez pas..."souffla-t-elle en douceur, pour le rasséréner, tout en se muant dans le silence pour le laisser chercher la quiétude après ce bien étrange épisode. Ses yeux bruns pailleté d'ambre observèrent quelques secondes Mortifère, qui avait tourné son visage vers l'extérieur. Elle s'interrogeait : à quoi pouvait-il réellement songer ? Ce mystère était tentant et la poussait à vouloir déverrouiller ses lèvres pour relancer quelques interrogations. Elle se mordit leur intérieur pour épargner son hôte mécanisé. Il méritait la tranquillité maintenant.

    Le carrosse stoppa. Takhys tendit la tête et découvrit les abords de la cité. Mortifère, d'une bien étrange voix lancinante. Serait-il déçu ? Attristé ? Difficile à dire.

    "Je vous remercie de m'avoir ramené. Sir Sforza. Grâce à vous, je suis épargnée de bien des heures de marches. "dit-elle avec un léger sourire poli. Ses yeux parurent luire une fraction de seconde quand il parla de possiblement venir la visiter durant une de ses permissions.  "Votre venue prochaine sera un véritable plaisir, très cher. " Elle s'accorda quelques secondes de silence, avant de reprendre : "Quoique vous puissiez penser. J'ai grandement apprécié votre compagnie et nos conversations. Surtout nos conversations... "se permit-elle d'insister. Cela la changeait des conversations de toute banalité de ses clients. Mais très largement. "Je suis certaine que nous aurons plein de sujets intéressants à débattre même. ".

    Elle passa une main pour lisser sa robe et sa cape, prête à descendre du carrosse.
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  • Dim 17 Déc - 11:52
    La sollicitude pourtant sincère de la sirène parvenait aux oreilles du soldat sous la forme d'une véritable injure. S'enfonçant un peu plus dans son fauteuil, il usa de télékinésie pour ramener son masque de cuir à son visage puis, finalement, il réalisa durant le vol de l'objet qu'enfiler par réflexe cet accessoire aurait ressemblé à s'y méprendre à une tentative de se cacher des yeux hypnotiques de la sirène. Bien qu'il lui en coutait, Mortifère refusait de s'infliger une fois encore l'humiliation de passer pour un morveux incapable de faire convenablement face à une demoiselle. Le masque vint donc se sangler par magie autour de son cou, mais il prit soin de ne pas dissimuler son faciès en dessous et consentit à faire l'effort de relever la tête.

    "C'est moi qui vous remercie, dame Suladran."

    S'il devenait évident que l'heure était aux séparations, plus particulièrement après cet incompréhensible moment de faiblesse de la part du soldat, Takhys paraissait ne pas vouloir rester sur la note déplaisante dont s'était rendu responsable le jeune militaire. Egaré et rendu distant par sa propre incapacité à traiter cette situation, il resta muet lorsque son vis-à-vis lui offrit son plus chaleureux sourire afin de lui remonter le moral. Il ne paraissait trouver dans les mots de son aimable rencontre pas le moindre réconfort, mais tâchait d'œuvrer au mieux malgré la pression que son inquiétude grimpante exerçait sur sa gorge asséchée. Il y eut une lueur d'espoir dans l'œil bleuté du cerbère lorsque Takhys lui confia que, malgré les apparences, elle attendait avec impatience l'occasion de pouvoir échanger à nouveau avec son étrange ami. Avec un courage tout relatif, il parvint à soutenir le regard de la demoiselle et lui dit :

    "Je serai enchanté de vous revoir, chère amie."

    Prononcer ces mots à haute voix sembla le recentrer sur la réalité de la situation tout en l'éloignant légèrement de ses angoisses pourtant fulgurantes de vivacité. Lorsque Takhys se redressa pour ajuster ses vêtements et qu'elle se prépara à quitter l'habitacle du véhicule, la poignée de la porte fut déverrouillée par la magie du soldat, comme marque de galanterie. Dans un léger grincement, elle s'entrouvrit et amena un peu de la chaleureuse lumière du soleil à l'intérieur. Tâchant de rester plongé dans l'ombre de son carrosse, il ne pouvait se permettre d'en quitter l'intérieur en compagnie de la tavernière. Il n'avait nullement honte de se trouver en sa compagnie, mais les risques pour elle étaient trop grands. Ils ne pouvaient se permettre d'être vus ensemble dans un lieu aussi bondé, pas pour le moment tout du moins.

    Mortifère eut enfin la force d'aller contre ses instincts car, bien qu'il lui dictait de s'enfuir, il se savait bien accompagné. Ignorant son cœur qui battait encore la chamade après son élan de panique, il finit donc par tendre ses griffes métalliques pour apposer une main sous celle de la sirène, lui offrant ainsi un support stable afin de lui permettre de quitter son domaine. Si cette main d'acier n'était pas tout à fait la sienne, le poids de la dextre de Takhys lui transmit tout de même quelques curieuses sensations qu'il peinait à définir. De l'affection, mêlée à une once de crainte. Lui qui avait pourtant rivalisé avec de véritables Behemoth se trouvait fort démuni en compagnie de la mystérieuse tenancière aux cheveux d'or.

    "Je ne sais pas quoi penser de ce que nous avons partagé aujourd'hui mais vous m'avez donné... matière à réflexion. Je reste votre humble serviteur, madame. Je ne vous oublierai pas."

    C'était une annonce à la maigreur aussi affligeante qu'évidente, en vue de la foule de pensées qui traversaient son esprit et de la violence de sa réaction face à la demoiselle. En l'état, il ne pouvait se permettre de lui offrir beaucoup mieux.
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  • Dim 24 Déc - 8:46
    La jeune femme ne s'était pas formalisée de l'étrange jeu du masque de son obligé. Quelques soupçons avaient effleuré son esprit, mais après tout, l'essentiel était que cet objet masquant trouva finalement sa place, juste en dessous du visage de son preux chevalier et permettant ainsi de garder un contact visuel ; de le prolonger surtout, car dans peu de temps, une fois qu'elle aura quitté la calèche, elle n'avait aucune idée de quand elle recroisa sa route. Étant une extraordinaire création des plus grands esprits de la République, qu'il était sur les premières lignes pour défendre la flamme valeureuse de la République, il sera amené à accomplir des missions sans nul doute périlleuses. En tout cas, elle nota avec plaisir la lueur qui s'était intensifiée dans sa pupille bleutée... ou était-ce un effet d'optique lumineux, une forme d'éclat trompeur dans sa lentille artificielle, maintenant que leur moyen de transport ne se mouvait plus ? Peu importait de toute façon pour elle, ne doutant pas de la sincérité de l'homme à moitié machine.
     
    "J'ai déjà hâte"dit-elle sans détours, dans la plus grande des sincérités. Quand elle faisait une belle rencontre, c'était toujours un grand plaisir de recroiser sa route à celle des individus qui l'avaient marquée avec un très grand intérêt. Mortifère avait beau avoir une apparence terrifiante, puisque conçu pour être un des bras armés de la république ; le plus puissant à l'heure actuelle aux yeux de l'Aquarienne, il n'en demeurait pas moins un être qui avait une certaine profondeur, qui se camouflait derrière ses engrenages et sa cuirasse. Si on dépassait la surface, on découvrait l'homme derrière les rouages. Bien entendu, ça, c'était l'avis de la belle blonde.
     
    Takhys, elle ne s'en cachait pas, savait qu'elle attirait les regards. On pourrait croire qu'elle ne visait que la beauté. Mais la beauté n'était pas qu'à la surface. Le concept de laideur, ou de mocheté, n'était que des critères des terrestres pour trouver des justifications valables pour se distinguer des uns et des autres. En somme, la jeune femme avait beau être une créature envoûtante, généreusement dotée par la nature, elle ne repoussera pas un être vivant qui aurait eu la malchance de ne pas hériter de beaux traits. Ce que la tavernière jugera sera l'attitude de l'individu. Elle avait déjà croisé des hommes et des femmes à l'allure somptueuse et pourtant, être aussi stupide qu'un crabe ou à l'esprit sali d'aigreur ou de jalousie. Son preux chevalier pourra peut-être se targuer un jour d'avoir captivé l'attention et la curiosité d'une belle Sirène.
     
    Juste avant qu'elle ne se mette gracieusement sur ses jambes, son hôte semi-mécanique usa de sa magie télépathique pour ouvrir la porte du carrosse. La lumière du soleil pénétra à l'intérieur, rajoutant plus d'atmosphère chaleureuse à ce point final du voyage. Takhys tendit sa main avec élégance et la posa sur celle métallique de Mortifère, qui avait déjà levé dans le but de l'aider à la soutenir quand elle posera le pied sur la marche extérieure du véhicule. Galant jusqu'au bout de ses griffes, malgré les instants tendus de tantôt, songea-t-elle, regrettant déjà que le retour en sa compagnie puisse déjà se terminer. Les terrestres ne disaient-ils pas que toute bonne chose a une fin justement ? Certaines de leurs expressions demeuraient toujours aussi mystérieuses de sens.

    Une idée avait traversé son esprit, avant qu'elle ne se ravise, présentant plus de mauvais effets que de bienveillance. Elle avait été tentée de la proximité de Mortifère pour faire comme elle le faisait parfois avec certains hommes, en frôlant du bout des doigts le visage de son interlocuteur. Mais son hôte n'était pas un homme comme les autres. Elle se contenta de bien poser sa main, la serrant avec la douceur d'une plume, tout en profitant de ce généreux et courtois appui pour sortir. 

    Une fois à l'extérieur, elle s'inclina avec dignité pour le saluer et encore le remercier. 

    "Ce que j'ai partagé avec vous, Sir Chevalier..."dit-elle ainsi pour ne pas que des oreilles indiscrètes entendent son nom."a été une expérience très enrichissante. Et sachez que moi de même, je ne vous oublierai pas. "

    Une telle rencontre ne pouvait pas s'oublier, c'était certain. 
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  • Lun 25 Déc - 3:22
    La griffe mécanique relâcha la douce main de la demoiselle dans un léger froissement et le long contact fut enfin rompu, non sans un flottement durant lequel le cerbère demeura muet. Après les derniers remerciements offerts par la demoiselle, Mortifère réajusta son masque convenablement puis s'enfonça à nouveau bien au fond de son confortable fauteuil. Sans quitter la sirène du regard, il la gratifia d'un hochement de tête courtois en réponse à sa révérence et trouva dans sa relative confusion quelques mots à murmurer avant leur séparation.

    "Prenez soin de vous, dame Suladran."

    Il renfila sa capuche, repoussant ainsi sa chevelure d'ébène qui recouvrit naturellement son faciès partiellement masqué puis, par cette même magie avec laquelle elle s'était ouverte, la porte du carrosse se referma doucement. Le cocher, toujours aussi discret, prit le temps de relever son chapeau pour saluer la jeune amie de son passager et fit claquer les brides de ses bêtes qui, dans un hennissement bruyant, se remirent en marche avec lenteur. Le sombre véhicule renfermant l'atypique arme républicaine disparut sur les sentiers menant aux forêts locales et chacun retourna à sa petite vie.

    Les rideaux situés à l'intérieur de l'habitacle vinrent se rabattre, plongeant l'entièreté de la cabine dans une noirceur que seule la lueur bleutée de la lentille du soldat venait légèrement contrer. Il se pencha un peu en avant et accorda à ses serres une analyse prolongée, détaillant les mécanismes et les tiges d'acier qu'il connaissait mieux pourtant que sa propre anatomie. Depuis sa métamorphose, il n'avait jamais ressenti une telle dualité entre ce qu'il avait été et ce qu'il était devenu. L'homme en lui, animé par de basses pulsions et par des craintes enfantines, était un vestige de ses faiblesses et de toutes les lacunes de sa chair molle et fébrile. Pour son propre salut, il se devait d'embrasser avec plus de persistance ce projet qui avait été dessiné pour lui.

    N'était-ce pas pourtant dans une quête de l'amour d'autrui qu'il s'était ainsi changé en monstre de métal ? N'avait-il pas abandonné son humanité justement pour pouvoir se livrer à ces jeux que semblaient vouloir lui offrir la jeune sirène, sans crainte d'être repoussé ou de faire preuve d'un quelconque manque de courage ? Il avait réalisé d'une façon bien brusque qu'en dépit de tous ses efforts, le petit garçon effrayé était encore bien trop présent à son goût dans les méandres de son esprit. C'était un problème auquel il se devait de remédier; et ce dans les plus brefs délais.

    Il allait à ce titre faire précisément ce que lui avait enseigné son mentor. L'esprit humain n'était rien de plus qu'une machinerie que l'on pouvait décortiquer, comprendre et guérir à condition d'en avoir les compétences. Le Docteur disposait justement d'un éventail de talents lui permettant de s'atteler à cette tâche. Notant mentalement chaque aspect important de l'interaction avec la demoiselle qui l'avait tant perturbé, il se mit comme à son habitude à se dissocier de sa propre expérience. Il fournirait un rapport détaillé à l'homme au masque de rapace et ensemble, ils trouveraient une solution pour chasser ce défaut.

    Qu'il y laisse son âme importait peu.
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