Visite nocturne [PV Halewyn]

Halewyn se leva à la suite de ses invités.

Le plaisir est pour moi messieurs. Je vais être ici jusqu'à demain après-midi, mon navire part au crépuscule. Sans autres nouvelles de votre part, j'engagerai la populace locale pour garder et vider les lieux. Vous pouvez évoluer dans la propriété comme bon vous semble, personne n'ira vous embêter ici cette nuit, je vous le promet. Si vous me cherchez, je m'en vais explorer le cellier. faites...

Pourquoi le cellier? C'est la place idéale pour els doubles fonds, les passages secrets, les laboratoires clandestins et les caches. Iel aimerait bien trouver le passae de contrebandier aussi pour voir ce qu'il pourrait s'y cacher. Et tant qu'à occuper les lieux, aussi bien tirer profit de sa curiosité naturelle. Ensuite, iel passera dans la bibliothèque pour tester quelques livres, voir si il y a un autre passae secret oublié. Il était impensable pour iel succube qu'il n'y ait ne serais ce qu'un recoin oublié par les générations d'occupants successifs, surtout en sachant que c'était des continentaux qui occupaient cette demeure jusqu'à aujourd'hui et vu leur préférences marquées pour les bichons, ca étonnerait le mage noir qu'ils aient cherché les caches secrètes.

Le choix des hybrides n'était pas gratuit non plus. Si iel avait donné une chance aux voleurs de cette nuit c'est pour diverses raisons. Ils avaient l'air de s'y connaitre parce que, avouons le, même en fuyant une demeure, on ne laisse pas des bijoux derrière. Du coup, ca impliquait fortement que soit ca ait été oublié, soit carrément qu'ils avaient mis au jour une cache conséquente d'objets précieux inconnue des propriétaires. Ca en disait long. Ils savaient aussi travailler avec célérité et efficacité, ce que le sagace démon savait apprécier. De plus, ils avaient besoin de cet argent... De ce matériel et de ce pied à terre accessoirement. De son côté, iel n'avait rien à foutre des lieux physiques tant qu'iel rentrait dans son argent. Et que sa curiosité soit assouvie.

- comme chez vous et ... Oh... S'exclama t'iel en allant vers la porte de la cave d'une démarche purement prédatoriale - Gardez ce que vous avez déjà ramassé jusqu'à présent, prenez le comme un pure gage de bonne foi messieurs. Et Samar, sentez vous bien aise de m'envoyer votre comptable pour parler grosses pièces. Il me fera plaisir de le satisfaire.

Sur cette phrase plus qu'ambigue, la tresse rouge disparue dans le dit passage menant au lieu dit.

Visite nocturne">

La maison est hantée ?!

Le lendemain de l'entrevue entre Semar et le mystérieux démon, à l'aube.

La maison si silencieuse avait soudainement repris vie, et pas qu'un peu. Les divers pensionnaires du refuge, en plus de l'équipage du Capricorne, avaient investi les lieux. Trois enfants particulièrement excités attendaient qu'un oni et une hybride d'antilope rouanne bien bâtie descendent les escaliers chargés d'une commode en bois couverte de dorures. Semar retenait les deux gamins les plus enthousiastes, un humain borgne et un hybride de chèvre. Une fois le meuble descendu, l'hippotrague lâcha les petits monstres qui coururent en direction de la chambre d'enfants.

- Rapp'lez vous les mômes, c'est deux jouets chacun !

Ces jouets coûtaient très chers et le fait qu'ils en aient deux était déjà un véritable privilège. Le reste serait vendu. Le refuge avait besoin d'argent afin d'entretenir tous les pensionnaires. Et dire que l'un de ces gosses avait été obligé de regarder l'enfant de son maître s'amuser tandis que lui ne le pouvait pas. Semar monta à son tour à l'étage pour demander à tous de mettre les livres de côté. Il allait les descendre pour aider un peu à avancer. Senbu était déjà descendu au sous-sol un peu plus tôt alors qu'il faisait encore nuit, rejoindre Halewyn pour parler argent et paperasses. L'hippotrague était moyennement confiant, mais bon, le démon avait apparemment ses intérêts pour que la maison soit vidée, donc s'en prendre au comptable n'était pas une bonne idée. Et s'il voulait passer du bon temps avec le koudou, Semar en avait conclu avec les années qu'il était un asexuel introverti. Et une personne sérieuse et assez austère. Malgré tout, il s'entendait bien avec lui. Un des enfants revint avec un jouet à roulettes en bois en forme de bichon.

- Pourquoi il y a pleins d'objets en forme de chien moche ?

Semar soupira.

- On va dire qu'parfois, les gens ont des goûts bien à eux, qui nous correspondent pas forcément. Enfin s'il t'plaît, tu l'prends...
- Non, j'vais pas prendre le chien moche !
- Evites d'le casser, on doit l'vendre ! Et si vous voulez aider, descendez tout ce que vous pouvez porter de pas trop lourd dans cette chambre. En prenez pas trop à la fois. Le reste, les adultes s'en charg'ront. Si vous trouvez des bijoux, mettez les d'côté !

Les enfant répondirent affirmativement en coeur, puis le capitaine repris son chemin, laissant les enfants choisir leurs jouets avant de vider la chambre en question.

Il croisa le jeune peintre qui semblait en extase à la vue des toiles, malgré la présence des portraits de bichons qui constituaient la majorité des peintures qui constituaient la majorité de la collection. Derrière lui, les cobes et Katan, le jeune homme qui faisait partie de l'équipage. Toutes les peintures avaient été rassemblées dans une même pièce. Semar se gratta la barbe tout en regardant les toiles et attendant l'évaluation avisée du jeune homme. Il avait beau être un artiste raté, l'hybride avait constaté qu'il avait un très bon coup de crayon et de pinceau. Il lui avait expliqué que ce qui valait le plus cher était sans conteste les scènes mythologiques, religieuses et les portraits de puissants. Les paysages, les représentations de scènes de vie du commun des mortels attirait beaucoup moins. Et pourtant, ça l'inspirait d'avantage. Et Semar était bien d'accord avec lui, il voulait faire ce qui lui plaisait et pas faire le lèche-cul des puissants. Et désormais, il en avait la possibilité au refuge, sans risquer de finir à la rue et donc une proie potentielle des esclavagistes. Mais pour le moment, il était assez concentré et parlait avec les trois autres.

- C'est moche !
- Pourtant c'est un artiste réputé !
- Ouais, mais les portraits de chiens sont laids ! Ah pas le coup de pinceau, mais les chiens quoi !
- Enfin, j'imagine que c'est toujours plus joli que les dessins de certains.
- J'ose même pas imaginer un bichon dessiné par Semar !
- Arrêtes j'ai déjà des visions d'horreur !

Semar se râcla la gorge. Il eut enfin l'attention qu'il désirait. Les cobes et leur camarade humain déclarèrent l'air de rien qu'ils avaient une pièce à vider avant de partir sans demander leur reste. Le capitaine put demander enfin l'avis de l'artiste et apparemment ça se présentait sous de bons auspices.

- Alors ?
- Je crois qu'on a beaucoup de chance, l'artiste qui a peint la majorité de ces toiles est assez réputé, donc on pourrait en tirer un très bon prix.
- Même les bichons ?
- Ouais, même les bichons !
- En tout cas cette famille était assez riche pour d'mander à un tel artiste d'peindre des bichons !
- J'imagine que ça devait être au début de sa carrière. Mais maintenant, il a jouit d'une certaine réputation. Il était élève avec moi auprès du même peintre. Mais lui a réussi et moi j'ai raté.

- T'as un bon coup d'crayon, c'est juste qu'les sujets qui t'inspirent c'est pas c'qui fait fureur chez les richards !

Semar sentit une pointe d'amertume chez le jeune homme. Il posa sa main sur l'épaule de l'humain avant de continuer son chemin. Il prit une pile de livres et la descendit. Il en feuilleta un, puis soupira. Semar ne savait pas lire et ne pouvait pas deviner si ça parlait de bichon ou non. Au pire, Halewyn pourrait le faire lui-même. Il s'occupa de poser les livres là où c'était prévu. Tout comme les bijoux. Peu à peu, la maison se vidait. Les peintures, les meubles, la vaisselle, les tableaux, tout disparaissait. Les véroniques arbustives des jardins avaient déjà été largement défigurées et n'étaient plus que les ombres d'elles-mêmes. Elles allaient bien sûr repousser, mais elles n'auraient plus les affreuses formes de bichons. En revanche, les thuyas avaient conservés leur forme canine discutable, mais comme les véroniques, ils allaient croître aussi et de cette manière, il perdraient cet aspect laid, pour une allure sauvage bien plus joli.

Finalement, Semar rejoignit Halewyn et Senbu au sous-sol. Au rez de chaussé, pleins de caisses se remplissaient de vaisselle soigneusement calée dans de la paille et enroulée dans du tissus. L'hippotrague avait laissé son kimono ouvert. En dessous, il ne portait qu'un pagne, le genre qu'on pouvait trouver chez des pêcheurs modestes de Kaizoku ou des esclaves.

- Bon, ça s'vide. On a mis les bijoux et livres de côté comme indiqué, mais bon vu qu'à part Senbu, on sait pas lire, on a pas put trier tout ceux sur les bichons, sauf ceux avec images. Et vous ça avance ?
CENDRES

En descendant les escaliers, L'hippotrague put entendre une conversation animée et un rire enjôleur, sonnant comme un carillon éolien. Descendant encore, il put sentir l'odeur inimitable du vin avant que ne se dévoile à son regard un démon particulièrement enjoué étendu de tout son long, telle une chatte sur un toit brûlant, sur la table de dégustation, sirotant ingénument une coupe d'un vin si clair qu'il en était transparent comme de l'eau, et un comptable éméché assis et rédigeant un contrat avec du vin renversé usant des pages d'un livre de tenue de cave. D'ailleurs, aussitôt arrivé, les prunelles noires pivotèrent pour glisser le long du colosse, glissant le long de la soie du kimono ouvert et sur le pagne de l''hybride avant de remonter le long du pelage offert et de se fixer dans les yeux de Semar avec une légèreté capable de faire dresser la fourrure sur son corp. Peut-être regretterait t'il sa tenue minimaliste. Peut-être pas.

Halewyn appréciait la plastique du guerrier avec l'innocence d'un pur hédoniste, ne demandant rien de plus qu'un égaiement du regard. Parce qu'avouons le, le comptable était fort... plat. Se tournant sur le dos, Iel dévoila son poitrail que la chemise délacée mettait en valeur, ca et le scintillement délicat des innombrables rangées de ses bijoux de naissance. S'étirant voluptueusement, iel gratifia Senbu d'un immense sourire étincelant, la tête carrément à l'envers, la tresse rouge serpentant sur le bois clair tavelé de décennies, sinon de siècles de cercles alcoolisés de coupes abandonnées. .

Ca avance parfaitement, Monsieur Senbu est en train d'essayer d'écrire convenablement le contrat locatif au propre. Vous auriez dû m'envoyer votre comptable bien avant. Il est adorable... Je présume que de votre côté ca avance bien? Je sens les gens s'animer au dessus. Vous ne chômez réellement pas.

Glissant de façon totalement surnaturellement sexy de la table, Halewyn se remis debout pour ajuster sa mise avec affectation ampoulée digne de la plus coquette des jouvencelles en lançant une œillade emplie de la plus pure innocence à son nouveau locataire.

Nous en étions à négocier le contenu de la cave en fait.... Et je crois que nous en avions justement terminé. Pour résumer, j'ai écris l'adresse de livraison à Justice. Et je reviendrai l'an prochain à prochaine date pour prendre, si vous le renouvelez, le loyer de l'année suivante.

Iel se tourne vers el comptable en repoussant une mèche vagabonde derrière son oreille finement ourlée.

-Dix pièces d'or il me semble non?